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Question : Monsieur l'ancien député, vous vous trouvez actuellement à Moroni, bientôt à Mohéli puis à Ndzouani, quel est le but de cette visite ?
Mansour Kamardine : C'est très simple, je suis en vacances, j'effectue une visite privée, touristique pour prendre un peu de repos à quelques jours du lancement de la campagne officielle du referendum en vue de la départementalisation de Mayotte, donc pour reprendre un peu de force par la suite.
Question : Justement puisque vous parlez du referendum que pensez vous de l'avis des mahorais sur ce referendum ?
MK : Vous savez la revendication mahoraise pour l'accession de notre territoire au statut du département d'outre mer est vieille de plus de 50 ans puisqu'elle date du 11 décembre 1958, depuis l'assemblée territoriale des Comores. C'est un événement majeur pour nous, c'est un rendez-vous historique, je pense et je crois même que les mahorais vont se mobiliser assez massivement pour voter en faveur de ce statut.
Question : Pourtant on dit que certains mahorais sont contre la départementalisation qu'en dites-vous ?
MK : C'est une affirmation d'ici ce n'est pas le sentiment que nous avons à Mayotte. Je crois que la meilleure solution c'est d'attendre que les résultats sortent des urnes, à ce moment là on saura la vérité. Je dirai tout simplement évitons de parler à la place des mahorais quand eux mêmes vont le faire très prochainement lors du referendum aura lieu le 29 mars prochain.
Question : Comment voyez vous Mayotte après 20 ans ?
MK : Ben ! Moi je n'envisage pas Mayotte seulement après 20 ans, j'envisage Mayotte pour l'éternité. Mayotte éternelle, c'est Mayotte qui s'intègre dans la république française puisque c'est le choix que nous avons fait depuis 1841, donc ce que je souhaite c'est que Mayotte trouve son bonheur à travers le statut qu'il revendique après un demi-siècle. Et puis Mayotte doit vivre avec ses voisins que ce soit à l'Est à l'Ouest ou au Sud, elle doit pouvoir vivre avec ses voisins, trouver sa place et s'accepter comme tels.
Question : Vous savez pertinemment que l'Etat comorien continuera à revendiquer sa quatrième île sous occupation de la France, et qu'elle doit retourner dans son giron naturel. Pour le peuple comorien ce référendum est même considéré comme « nul et non avenu » au regard du droit international, n'est-ce pas un obstacle ?
MK : Ecoutez, je ne peux pas empêcher le gouvernement comorien de dire ce qu'il pense c'est un gouvernement totalement indépendant, mais je dirai tout simplement à l'opinion publique comorienne qu'en 1974 les grands-comoriens, les anjouanais, les mohéliens, chacun a choisi son destin, Mayotte respecte le choix des autres, elle demande tout simplement que les autres puissent respecter le sien, que les autres sachent que le bulletin qu'ils ont mis dans l'urne et qui a permis l'accession à l'indépendance et le même qui a permis aux mahorais de rester français.
Question : Mais Monsieur le député, vous savez bien que les résultats de ce référendum de 1974 devaient être proclamés globalement et non île par île !
MK : J'ai suffisamment des preuves montrant que tout a été prévu pour donner les résultats île par île, seul George Pompidou [ancien président français] soutenait cette idée des résultats globaux, mais il n'avait pas eu l'approbation des députés. Donc, considérer que le referendum sera nul et non avenu c'est l'affirmation des comoriens depuis 30 ans, cela n'a pas empêché Mayotte de progresser et faire son petit bonhomme de chemin en direction de l'intégration à la république française.
Question : Ne voyez-vous pas d'inconvénient à la départementalisation de Mayotte étant donné que la culture, la tradition et la religion des mahorais sont foncièrement différentes de celles des français ?
MK : Evitons les fantasmes, vous savez que la Réunion est « département » et vous avez là-bas des musulmans qui assument parfaitement leur culture. La religion musulmane est la 2ème religion de France, nous avons plusieurs millions de musulman là-bas et ne sortent pas de leur religion ou de leur culture. Pourquoi ce sont seulement les mahorais quand ils seront département qui devront tout lâcher. Ce sont des fantasmes qui se nourrissent ici, on a tendance à parler à la place des mahorais ce qui irrite...
Question : Que pensez-vous du visa Balladur accusé d'être à l'origine de milliers des morts entre Anjouan et Mayotte ?
MK : Il ne faut surtout pas accuser ce visa, il faut plutôt accuser le manque de développement que les Comores connaissent. Mayotte est trop petite pour accueillir tout le monde, il faut voir la réalité en face. Ceux qui vont là-bas c'est pour y rester mais pas pour une simple visite comme d'autres le prétendent à tort.
Agence comorienne de presse (HZK-Presse)