(photo : De g à d : Fouad Mohadji, Mohamed Ali Soilih, Ikililou Dhoinine
et Nourdine Bourhane)
En lisant la lettre en date du 8 octobre 2012 ( voir ICI) que le Vice-président en charge de l’Energie, Fouad Mohadji a adressé à l'autre vice-président en charge du Ministère des finances, Mohamed Ali Soilih alias Mamadou, l’on ne peut pas s’empêcher de déplorer cette pagaille qui existe depuis plusieurs mois au sommet de l’Union des Comores. Un vrai show époustouflant !
En effet, Fouad Mohadj reproche ouvertement Mamadou d’usurper en cachette ses prérogatives. Nous admettons que ce n’est pas gentil de sa part. Car quand on est issu d’une vraie et de la même famille, on se concerte ; On s’entraide ; On s’explique, On ne pique pas la viande de l’autre. Mais bon.ça sent le pétrole. Attention au feu.
Oui c’est bien cela. Il n’y a pas d’erreur. Il s’agit bien d’un Vice-président de l’Union qui « expliquerait à un autre Vice-président de l’Union » qu’il empiète sur ses prérogatives et commet « une faute dans le bon fonctionnement de nos institutions ». Ce n’est pas du tout un opposant qui dénonce pour embêter le pouvoir. C’est incroyable ! La république est vraiment malade. Mais de quoi souffre t’elle ? Nous espérons juste qu’il ne s’agit pas d’une maladie incurable. Faisons preuve de courage et allons à son chevet avec nos fatiha…. Toute attitude contraire s’apparenterait à une non-assistance à personne en danger. Eh oui, une personne morale a aussi droit à une assistance quand elle est en danger !!!! C’est peut être la raison pour laquelle, le Président de l’Union des Comores, Ikililou Dhoinine a fait venir son ami d’enfance Bolero pour gérer sa maison et coordonner (c’est mieux que diriger) ses troupes. Il a certainement besoin de lui pour asseoir son autorité qui est en errance et pas seulement pour « contribuer au succès de la tournante mohélienne ». On le saura rapidement. En tout cas, le premier discours de Boléro fait lors de sa prise des fonctions il y a quelques jours en dit long. Au moins,Ikililou bouge et il a raison. Sinon on va continuer à se poser la question suivante : Dans une telle bataille entre ses hommes a-t-on un Chef ? Dans un mrengue (boxe locale), il y a toujours un arbitre qui fait souvent preuve de fermeté. En tout cas, le Vice président Fouad Mohadji a pris le soin de le mettre en copie. Donc, il doit désormais être au courant de la situation. Peut être, il ne l’était pas avant.
N’est-ce pas aussi une façon habile pour le vice président de dire au Président ceci : « Mr le Président, faites attention. Vous n'êtes pas informé et donc ne savez pas ce qui se trame. C’est pourquoi vous avez du mal à proposer des réponses appropriées aux problèmes de l’Etat et de la nation : le désordre est total. »
Une chose nous parait évidente. En analysant ladite lettre, les termes et formulations utilisés par Fouad Mohadji démontrent que le vrai destinataire n’est pas le Vice-président Mohamed Ali Soilih même s’il lui rappelle qu’en novembre 2011, alors qu’il assurait l’intérim de son ministère il a signé une convention importante de longue durée avec une société étrangère au nom de son ministère à son insu et regrette son attitude! C’est en réalité au Président de l’Union qu’il demanderait que « de telles manœuvres cessent afin de ne pas nuire à l’image de notre démocratie et au développement de notre industrie pétrolière » ou rappelle que le comportement de son collègue « constitue une faute grave dans le bon fonctionnement de nos institutions ». Bref, il invite purement et simplement le Président Ikililou à prendre ses responsabilités. Ni plus ni moins. Sinon bonjour les dégâts. C’est peut être sa façon de contribuer à la réussite de la tournante mohélienne. Donc, il faudrait l’écouter.
Tous ceux qui connaissent Fouad Mohadji savent qu’il n’est pas du genre à se laisser faire. Le lendemain de l’élection de
Ikililou, un ami mohélien nous avait confié que le vrai problème que Ikililou allait rencontrer, ce serait Fouad ! Avait-il raison ? En tout cas, entre les deux hommes ce n'est
pas le grand amour. Et cela ne date pas d'aujourd'hui.
Ça promet au sommet de l’Etat entre Boléro (nouveau dircab du Président) et Fouad (Vice-Président), tous les deux issus de l'île de Mwali ! Mpaka modja Nguefo ? Même si nous aimons bien cette formule, nous ne le souhaitons pas du tout. D’autant plus que dans cette affaire sérieuse qui dégage l’odeur du pétrole, certains pensent qu’une petite minorité spolie les intérêts des comoriens. Là où il y a du pétrole, il y a trop de saletés. Et le danger guette. Attention au feu. Nous n'avons pas de moyens sophistiqués pour y faire face. Cela n’est pas rigolo.
Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)