Comores / Politique & institutions
Fomboni, lundi 1er février 2010
(HZK-Presse) – Ce samedi après midi, la place de l'indépendance de Fomboni, ou
place de la réconciliation nationale était envahie de femmes venues de différentes régions de Ngazidja et Mwali, réclamer la tenue des élections primaires à Mohéli dès ce mois de mars. « Le 26
février Sambi doit appeler le collège électoral sinon nous vous inviterons à Moroni pour le lancement officiel des primaires, qu'il le veuille ou pas » lance la première dame de l'île de Ngazidja
Mme Ralia Abdouloihabi lors de son intervention devant une foule de plusieurs centaines de femmes. Et derrière elles, les deux anciens présidents de l'assemblée nationale Saïd Dhoifir Bounou et
Salim Djâbir Salim. L'ancien ministre Ali Assanaly, le président du conseil de l'île de Mwali Attoumane Mahoma (Passoco) et d'autres hautes personnalités ont pris part à ce rassemblement de la
gente féminine.
« Dans tous les combats mohéliens ce sont les femmes et les jeunes qui prennent le devant, nos pères, nos grand-frères, nos maris nous soutiennent » rappelle Mme Hadidja Mansour (dite Mme Soifa)
l'animatrice principale et candidate malheureuse à la députation dans la 2e circonscription (Fomboni-Moimbao) sous l'étiquette du parti ANC.
La cérémonie a été également honorée par la première dame de l'île de Djoumbé Fatima Mme Djazmati Radjabou. Mme Mohamed Hassanaly, l'ancienne ministre du pouvoir insulaire Mme Hidaya Salim,
l'ancienne commissaire de l'île aux affaires féminines Mme Bouchrati Abdoulhalim, l'ancienne ministre de l'Union sous le régime Azali, Mme Sitti Maoudjoud et plusieurs autres cadres.
Après avoir remercié les femmes de Ngazidja pour le déplacement qui « témoigne leur solidarité pour la cause mohélienne », Mme Andhoimati Mikidadi (Mma fayizi) la première à prendre le micro a
tenu d'abord à rappeler que personne n'a fait l'école de président pour dire que Mohéli ne peut pas être à la tête de ce pays comme le disent certains. « Lors du tour de Ngazidja et Ndzouani les
mohéliens ont participé massivement et quand approche le tour de Mwali, on vient avec un referendum modifiant la constitution pour s'éterniser au pouvoir » a-t-elle martelé.
Et l'oratrice de poursuivre « lors des dernières élections législatives, vous avez vu comment les mohéliens se sont exprimés, pour montrer au monde ce que veut Mohéli. Nous sommes prêts pour
cette tournante dès le 26 mai ». « C'est nous qui représentons ici Mohéli, mais pas ceux qui, contre un morceau de pain, disent n'importe quoi... », faisant allusion à un notable de Mwali qui a
été chahuté samedi matin à l'aéroport de Fomboni par des femmes déchaînées, pour avoir tenu des propos à Moroni favorables à un éventuel prolongement du mandat de Sambi. Elle a rappelé aux
députés et conseillers de l'île l'animal qui a été sacrifié et le hitma lu sur cette même place pour la même cause, « si vous faites la moindre bêtise ce hitma tranchera » conclut-elle.
Quant à Bibi Mkouboi de Mitsamihouli, « nous sommes venues de Ngazidja vivre la réalité puisque là-bas on nous fait croire que Mohéli n'est pas encore prête pour gouverner le pays, or ce que je
vois aujourd'hui, c'est tout le contraire, un signe que le 26 mai 2010 la tournante viendra » dit-elle. « Ce 26 mai nous allons déraciner le baobab pour planter un cocotier » lance-t-elle.
L'on notera entre autre l'intervention de Mama Djamila, la présidente de ce mouvement de Ngazidja dont l'objectif selon elle est de défendre le droit de la femme, lutter contre le séparatisme et
promouvoir l'égalité des îles. Elle a tenu à préciser que les 7 régions de Ngazidja sont bien représentées à cette cérémonie. « Si les primaires ne sont pas tenus dans les prochaines jours, en
2014 ce sera à nouveau le retour de Ngazidja », a surenchéri Mama Djamila avant d'ajouter que si « vous allez en djapawa ou à pieds, nous irons toujours avec vous jusqu'à obtenir le du de Mwali
le 26 mai ».
Quant à Mme Abdouloihabi qui dit avoir pris part dans la lutte mohélienne pour la présidence de l'assemblée dans un mouvement connu sous le nom de hahihou, « Mohéli a géré des primatures, des
présidences de l'assemblée, qu'est-ce qui l'empêcherait de diriger le pays » s'est-elle demandé avant de préciser que le congrès ne décidera rien pour le 26 mai. Il décidera de la date de
l'élection d'un président avec des gouverneurs mais pas sur le terme de son mandat qui s'achève ». « Comme a dit l'autre s'il veut continuer ses projets, qu'il vienne se porter candidat à Mwali,
la constitution le lui permet » a conclu la première dame de l'île de Ngazidja devant une banderole sur laquelle on peut lire « ye shariya na shistehiwa ba wuwo ndo mzazé wahé amani ».
Reportage de Mouayad Salim
Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)