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COMORES : LE CHEF DE L'ETAT FAIT LE BILAN DE LA VISITE DE SON ALTESSE ROYALE L'EMIR DU QATAR.
Dans son interview à
la radio et la télévision nationales, le Président de la République a d'abord tenu à remercier et féliciter la population, pour l'accueil chaleureux et fraternel qu'elle a réservé à l'Emir du Qatar et à sa
délégation, confirmant ainsi aux hôtes qatari, l'hospitalité légendaire des Comoriens.
Il a rappelé que depuis qu'il accédé à la magistrature suprême du pays, il a concentré tous ses efforts, pour rectifier l'image que l'extérieur avait des Comores et qu'il n'a jamais manqué
l'occasion d'inviter ses homologues à venir visiter le pays. Pour lui, la venue de Son Altesse Royale entre dans ce cadre.
Le Président SAMBI s'est félicité du fait qu'en quelques années, plusieurs Chefs d'Etat et de Gouvernement aient visité le pays, alors qu'auparavant, seul feu le Président Mitterrand avait
effectué une visite officielle aux Comores, en 30 ans d'indépendance.
Pour le Chef de l'Etat l'explication est simple : le pays ne renvoie plus l'image longtemps ternie par des décennies d'instabilité. En outre, les relations personnelles qu'il entretient avec
l'Emir du Qatar et l'amitié que lui nourrit Son Altesse Royale, ont contribué à le convaincre du déplacement aux Comores.
Le Président Ahmed Abdallah Mohamed SAMBI a adressé des excuses aux Comoriens pour les désagréments occasionnés, notamment à l'aéroport et au Palais de Beit-Salam, lors de la visite de l'Emir
dont les services du protocole et de la sécurité ont profondément remanié le programme initialement prévu.
Pour le Chef de l'Etat, les hôtes du pays qui n'ont pas la même conception de l'accueil et qui, probablement, n'ont pas forcément appréhendé les us comorien en matière d'hospitalité, ont mis en
avant un sens aigu de la sécurité et du protocole que n'ont pas les comoriens. Il s'en est résulté des frustrations normales pour les foules comoriennes venues en masse faire honneur à l'Emir du
Qatar.
Répondant à une question sur les résultats de la visite de Son Altesse Royale CHIEK HAMAD, le Président de l'Union des Comores a estimé que la venue d'un aussi illustre visiteur, constitue en soi
un grand honneur et une fierté.
« Cette visite va certainement contribuer à mieux faire connaître le pays au Qatar et dans le monde arabe dont les médias ont largement couvert l'événement, la première visite d'un souverain
arabe en Union des Comores. Ceci créera sans conteste, la curiosité, l'engouement, le désir et sans doute l'émulation de la part des frères arabes et de leurs dirigeants pour visiter à leur tour
les Comores » a-t-il notamment déclaré.
Le Chef de l'Etat a tenu à souligner, parmi les grands intérêts de cette visite, un fait qui a échappé aux observateurs et aux médias qui se sont concentrés sur l'Emir : la présence dans la suite
de l'Emir, du Premier Ministre, de plusieurs membres du Gouvernement et d'une forte délégation qui a nécessité cinq avions pour leur déplacement.
Enfin, le Président de la République, a classé les enseignements que l'Etat, le Gouvernement et l'Administration ont tirés de la venue de l'Emir, parmi les bénéfices de cette visite.
Le Président SAMBI a également donné la mesure de la présence d'une forte délégation qui a précédé la visite et venue spécialement pour le suivi de la Conférence de Doha, notamment en mettant en
place le comité de suivi et en ouvrant un siège pour ce comité : « C'est ainsi que la venue de cette première délégation a été l'occasion pour la signature de contrats dans le domaine des
transports et pour la reconstruction du Galawa. C'est ainsi également, qu'une ligne aérienne reliant Doha à Moroni verra le jour prochainement, pour rapprocher les Comores du monde arabe et
permettre aux frères arabes de découvrir les Comores, en qualité d'investisseurs et de touristes ».
En outre, la venue simultanée du Président de la Banque Islamique pour le Développement, a permis, la signature à cette occasion, de plusieurs conventions, prévues par la Conférence de Doha.
Le Président SAMBI a soulevé d'autres avantages de cette visite : celle-ci lui a permis d'attirer la haute attention de Son Altesse Royale, sur les problèmes des comoriens, leur extrême pauvreté,
marquée par un chômage endémique, l'ignorance et les maladies. Le Chef de l'Etat est convaincu que l'Emir qui a fait montre d'un grand intérêt pour le pays durant sa visite, a beaucoup appris sur
place et parfaitement compris la nécessité d'accompagner le développement des Comores dans tous les domaines, en particulier en matière de tourisme.
Le Chef de l'Etat a confirmé que dans le cadre du règlement des arriérés de salaires des agents de
la Fonction Publique, l'Emir du Qatar a effectivement pris l'engagement de verser à l'Etat comorien, la somme de 20 millions d'Euros, soit environs 10 milliards de francs
comoriens, courant avril 2010, sans préciser le nombre de mois que cela concernait. Pour faire cesser les rumeurs et
les on-dit, le Président SAMBI a expliqué les circonstances de cet engagement : « Alors que le cortège officiel se dirigeait vers Beit-Salam, j'ai énuméré à l'Emir, qui me le demandait ce qu'il
pouvait faire pour aider le pays, les difficultés multisectorielles qui frappent les Comores, en lui précisant que, toutefois, le plus grand cadeau qu'il pourrait faire pour plaire aux Comoriens
et réjouir chaque foyer, serait de payer les arriérés de salaires. C'est ainsi que par la suite l'Emir a donné ordre aux ministres concernés, de faire le nécessaire pour que la somme soit versée
avant la fin du mois d'avril ».
Le Président comorien a ajouté que pour sa part, il a demandé au Gouvernement et aux autorités financières du pays de s'y préparer, notamment en mettant à jour les états de salaires. Il a en
outre demandé à l'Emir, par souci de transparence, de dépêcher une personne de son choix, pour superviser l'utilisation de cet argent.
A ce propos, le Président de l'Union des Comores a avancé une proposition, à tous les comoriens et aux agents de la Fonction Publique en particulier : « 10 milliards dans le pays en une seule
fois, c'est beaucoup. N'injectez pas toute cette somme dans la consommation ». Il suggère aux fonctionnaires de se regrouper par dizaines et constituer des capitaux à partir de cotisations pour
créer des petites entreprises et lutter ainsi contre la pauvreté et le chômage. « 50 millions suffisent pour créer une entreprise. Si 50 agents de l'Etat cotisait chacun 50.000 francs, ils
pourraient ainsi créer leur entreprise, y gagner et préparer une meilleure retraite que celle de l'Administration »
En plus de cette annonce financière, le Qatar, a émis le souhait d'ouvrir bientôt une ambassade à Moroni, d'accueillir des étudiants comoriens dans ses universités et de contribuer à la formation
des cadres civils et militaires, notamment dans le domaine de la sécurité.
Le Président de la République est ensuite revenu sur la visite de la délégation conduite par le Vice-ministre qatari des Affaires Etrangères pour la placer dans le cadre de la mise en œuvre
effective des annonces de la Conférence de Doha : « cette visite a été l'occasion, non seulement de signer les documents requis, mais également de repérer et arrêter le choix des terrains et des
lieux où seront implantés les différents projets retenus à Doha »
A la question de savoir quel message il souhaiterait adresser aux Comoriens à l'issue de la visite de l'Emir du Qatar, le Chef de l'Etat a répondu que les Comoriens doivent plus que jamais,
cultiver leur sens de l'accueil, non seulement pour accueillir les hôtes du pays mais également pour accueillir les retombées de la politique menée jusque là. « L'argent frappe à nos portes »
dira-t-il.
Pour le Président SAMBI, le pays n'a jamais été rejeté. Le Qatar et les autres pays arabes ont toujours aidé les Comores. Seulement, selon lui, leurs contributions qui n'ont pas toujours été
utilisées à bon escient ont cessé ou diminué à mesure que la confiance diminuait. « J'ai contribué à redonner cette confiance et à rendre la crédibilité à ce pays. Je me suis déplacé dans de
nombreux pays, notamment arabes, pour plaider, à travers les médias en faveur du pays. J'estime avoir été entendu et les résultats commencent à nous parvenir. A nous de saisir cette chance
unique, pour sortir ce pays de la misère en faisant fructifier notre meilleure richesse : la paix, la sécurité et l'hospitalité »
Pour conclure, le Président de la République a déclaré que biens d'autre demandes d'investissements ont été faites par la délégation qatarie mais qu'il en laissait la primeur aux membres du
Gouvernement.
Source : Beit Salam