Le palais de justice de Moroni est-il devenu un Gymnase de boxe ou de karaté ? Franchement la question mérite d'être posée compte tenu de ce qui s'y est passé. Nous vous laissons juger vous même chers fidèles visiteurs du blog après avoir lu les articles ci-dessous.
Nous vous prions juste de ne pas raconter ce qui s'est passé entre "nos deux doyens" du palais aux enfants. Car il n'y a que les bons exemples qui doivent être montrés aux enfants et qui honoreront "nos doyens respectables" ainsi que la justice comorienne.
Quand on est un Homme de droit ayant atteint une certaine notorieté, on doit être en mésure de contrôler ses nerfs et faire preuve d'exemplarité.
Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)
Article d'Alwatwan :
Vers une plainte pour “incompatibilité” contre un décret du président Ikililou
Deux plaintes ont été déposées par Me Ali Abdou Elaniou, doyen du barreau de Moroni contre Nourdine Abodo, premier président
de la cour d'appel de Moroni, hier 20 juillet suite à une altercation qui a eu lieu entre ces deux doyens de la justice, le mardi 19 dans la cour du tribunal de Moroni, en présence des usagers
des services de la justice. Ces deux plaintes portent sur coup et blessure volontaire (Cbv) déposé au parquet de Moroni et pour discipline, déposé au ministère de la
justice.
Cette altercation a pour origine les critiques formulés par Me Ali Abdou Elaniou à l'issu de la publication du décret présidentiel
nommant le premier président de la cour d'appel aux fonctions de conseiller juridique à la présidence de la République. Selon lui, “ce décret est illégal et ils vont l'attaquer car un magistrat
ne peut rien faire que juger. Il y a une incompatibilité absolue entre les fonctions de magistrat et de conseiller juridique. Le magistrat ne peut pas être dans le judiciaire et dans l'exécutif.
Ce sont deux pouvoirs qui sont séparés“.
Selon le premier président de la cour d'appel, Nourdine Abodo, “cette histoire des critiques portés sur le cumul de deux postes est un prétexte, il s'agit d'une
polémique et je ne vais pas entrer là dedans. Il s'est mis à porter atteinte à ma personne à travers son blog et moi je ne vais pas tolérer cela. Ses insultes il les profère sur les magistrats
surtout de la cour d'appel et moi je protège mon institution et mes hommes. J'ai refusé de lui serer la main. Je pense que j'ai le droit de serer la main à qui je veux. S'agissant de la plainte
qu'il a déposée, il a tout à fait le droit de le faire et ce n'est pas parce qu'il porte plainte qu'il a raison.
Nous attendons la justice de dire qui a raison et qui a tort“. A ce propos, l'article 11 de la loi 05-018-Au, du 31
décembre 2005 portant statut de la magistrature dit que “l'exercice des fonctions de magistrat est incompatible avec l'exercice de toutes les activités politiques, de toutes fonctions publique ou
de toutes autres fonctions professionnelles ou salariées“. La plainte déposée par l'avocat etadressée au ministère de la justice a pour but d'obtenir l'application d'une peine
disciplinaire.
En cas d'une faute disciplinaire, le conseil supérieur de la magistrature doit statuer sur cette faute. “C'est pour cette
raison que j'ai saisi le ministre de la justice qui d'après cette loi portant statut de la magistrature, il est maître du conseil“.Article 74 dit que “tout manquement par un magistrat au
devoir de son Etat, à l'honneur, à la délicatesse ou à la dignité constitue une faute disciplinaire.“ “Le premier président a foulé aux pieds toutes ces valeurs hier dans la cour du palais de
justice. Pour la plainte pour coup est blessure volontaire, tout le monde est justiciable.
Il peut y avoir un privilège de juridiction, étant donné, qu'il est à Moroni, il peut demander d'être jugé à Ndzuwani, s'il le veut et on doit le lui accordé“,
signale l'avocat. Me Issa Mouhoutoir estime qu'il s'agit d'une chose “déplorable“. “Curieusement, se sont les deux doyens qui se sont confrontés. Je crois que ce n'est pas une bonne leçon de
conduite qu'ils ont donné hier, c'est très regrettable et cela continue à enfoncer et à détruire l'image de la justice et je ne sais pas jusqu'ou cette affaire va conduire“. Apès ces évènements,
une rencontre est prévue, aujourd'hui, entre les magistrats et les avocats.
Mariata Moussa - Alwatwan
De gauche à droite : Maître Elaniou et Nourdine Abodo
Article de HZK PRESSE
Le tribunal de Moroni s'est transformé en arène en quelques minutes ce mardi. Deux doyens de la justice comorienne se sont affrontés
et ce n'est pas devant les prétoires mais en dehors de la salle d'audience. Nourdine Abodo, président de la Cour d'appel et Me Elaniou Abdou, l'un des pionniers avocat à la Cour en sont venus aux
mains.
Tout commence lorsque les deux hommes se rencontrent sur les escaliers d'entrée au tribunal. Les témoignages concordants montrent que Me Ali Abdou Elaniou a tenté de donner la main à Nourdine
Abodo qui a refusé. « Abodo a refusé de me serrer la main en me disant qu'il y a la guerre », indique Me Elaniou qui revient de l'hôpital.
Le reste, deux versions s'affrontent. Le fils Abodo affirme que « Me Elaniou a envoyé une savate et Abodo a esquivé. C'est là que Me Elaniou est tombé des escaliers ». Pour sa part, l'avocat
assure que « Abodo l'a poussé ». Une chose est certaine, l'avocat est tombé des escaliers. Il s'en est suivi « une bagarre », mais des justiciables sont venus les séparer pour éviter le pire.
L'avocat est conduit à l'hôpital. « Selon les médecins, je ne présente aucune fracture », explique Me Elaniou qui a visiblement repris ses forces.
Me Chouzour, huissier de justice au tribunal de Moroni, estime « qu'il s'agit d'un simple incident ». Et pourtant, le problème semble sérieux. Selon plusieurs témoignages et les dires de
l'avocat, « tout est parti d'un article écrit par Me Elaniou dénonçant les incompatibilités entre la fonction du magistrat Nourdine Abodo en tant que président de la Cour d'appel, et ses
nouvelles responsabilités de Conseiller juridique à la présidence de la république ».
« Abodo ne veut pas qu'on parle de ce qu'il fait au tribunal », estime Me Elaniou Abdou. Mais un proche du conseiller juridique de Beit-Salam martèle que « Me Elaniou dit beaucoup de choses
contre le magistrat ».