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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 23:57

Une pensée pour le Président Ahmed Abdallah Abdérémane, père de l'indépendance des Comores assassiné dans la nuit du 26 au 27 novembre 1989 dans son palais de Beit Salam à Ngazidja, une des îles Comores. Ci-dessous sa biographie :


Hommage au père de l’indépendance des Comores

 

 

Ahmed Abdallah Abdérémane est né le 12 juin 1918 à Domoni d’une famille de riches propriétaires terriens. Après des études primaires passées à Sima, au Nord de l’île, et trois années d’enseignement secondaire passées à l’école régionale de Majunga à Madagascar, il rejoignit son île natale en 1940 et s’associa à l’entreprise commerciale familiale.

 

Dynamique, pugnace et volontaire, il s'intéressa de suite au sort de ses concitoyens, au niveau de son village où il devint écrivain public, puis au niveau de sa région et connut des démêlés avec l’administration coloniale de l’époque à propos des questions agraires concernant l’île d’Anjouan. Sa carrière politique commença en 1945 lorsqu’il s’engagea avec enthousiasme aux côtés du Docteur Said Mohamed Cheikh alors candidat aux élections à l’Assemblée constituante française. Il devint par la suite son disciple et ami, le plus fidèle de tous, tout au long de la longue et éprouvante marche qui allait conduire les Comores, du statut de colonie française érigée en simple province de Madagascar au statut de territoire autonome d’outre­mer.

 

En 1946, Ahmed Abdallah est élu conseiller général puis vice-président en 1947 et Président du Conseil Général en 1950. De 1947 à 1951, il est désigné membre de la commission agraire de l’île d’Anjouan. A ce titre, il rencontre le Président de la République française, Vincent Auriol en 1951, compte tenu de l’acuité du problème, dans cette île déjà surpeuplée. En octobre 1953, il devint représentant des Comores à l’Assemblée de l’Union française où il y resta cinq ans. En effet, de 1945 à 1957, l’organisation du territoire fut réglementée par deux décrets respectivement du 24 septembre et du 25 octobre 1946. Le premier érigeait les Comores en territoire d’outre-mer et conférait à l’administration supérieure, assistée d’un conseil privé, des pouvoirs plus étendus que par le passé. Le second apportait une certaine innovation en créant une assemblée territoriale élue, dénommée à l’époque Conseil Général mais dotée de compétences plus étendues. Durant toute cette période, les deux hommes, Ahmed Abdallah et Said Mohamed Cheikh, le premier en qualité de Conseiller général, le second, comme député au Palais Bourbon, vont façonner le paysage politique des Comores.

« Je ne saurai énumérer toutes les actions qu’ils ont accomplies ensembles et les résultats qu’ils ont obtenus dont la récupération de la quasi - totalité des terres spoliées par les cruels occupants qui étaient deux grandes sociétés coloniales », a commenté à leur sujet, le Président

Said Mohamed Djohar.

La loi cadre du 23 juin 1956 et le décret du 22 juillet 1957, accentuèrent la décentralisation administrative, d’une part en créant un conseil de gouvernement chargé d'exécuter les décisions de l’Assemblée territoriale qui pouvait désormais délibérer sur tous les sujets se rapportant aux intérêts locaux.

 

Lors du référendum du 28 septembre 1958, les Comoriens approuvèrent massivement le projet de constitution de la 5ème république, présenté par le Général de Gaulle et le 11 décembre de la même année, l’Assemblée territoriale, exerçant le choix ouvert par l’article 76 de la nouvelle constitution, opta pour le maintien de l’archipel dans l’ensemble français.

En avril 1959, Ahmed Abdallah est élu à son tour sénateur des Comores au Palais de Luxembourg, poste qu’il occupa jusqu’en 1972, date à laquelle il devint président du conseil de gouvernement.

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En décembre 1961, sur intervention des parlementaires comoriens, les députés Said Mohamed Cheikh et Said Ibrahim et le Sénateur Ahmed Abdallah, une autonomie de gestion est accordée à l’archipel et en janvier 1968, un statut d’autonomie interne, dernière étape avant l’indépendance, fut également octroyé par le Parlement français.

 

En fait, lorsque les Comores demandèrent en 1958, à rester dans la république française, elles pensaient que relevant de Paris depuis 1946 mais tout de même oubliées, elles allaient pouvoir bénéficier par rapport aux autres territoires français d'outre-mer qui avaient opté pour l’indépendance, d’un grand intérêt de la part du gouvernement de la république. Elles espéraient des mesures économiques et sociales qui leur permettraient de se hisser au niveau de leurs voisins immédiats. Mais rien ne fut fait. C’est pourquoi, dès 1960, le problème de l’évolution de l’archipel vers l’indépendance commença à se poser avec acuité.

De 1970 à 1972, la situation politique du territoire devint préoccupante. Le 10 septembre 1972, les deux principaux partis politiques de l’archipel, l’Union Démocratique Comorienne (UDC), animé par Mohamed Taki Abdoulkarim et le Rassemblement Démocratique du Peuple Comorien (RDPC) de Mouzaoir Abdallah, réunis en congrès, sous l’impulsion de Ahmed Abdallah, votèrent une résolution demandant l’indépendance dans l’amitié et la coopération avec la France. Le 23 décembre 1972, la Chambre des députés vota une résolution chargeant Ahmed Abdallah, élu Président du conseil de gouvernement, de négocier l’indépendance dans l’amitié et la coopération avec la France.

Avant d’accepter cette nouvelle responsabilité, Ahmed Abdallah se rendit d’abord en France pour rencontrer le président Georges Pompidou afin de sonder ses intentions quant à l’octroi de l’indépendance aux îles Comores. Le Chef de l'état lui aurait alors autorisé de dire au peuple comorien que la république française acceptait d’entamer des pourparlers pour l’accession des Comores à l’indépendance. Le 15 juin, une déclaration commune, affirmant la vocation de l’archipel à l’indépendance, était signée entre le ministre des territoires d’outre­mer et le président des Comores.

Au cours du premier semestre 1974, divers événements surgirent à nouveau dont le décès du Président Georges Pompidou, le 2 avril. Les élections présidentielles qui suivirent, donnèrent lieu à une empoignade intense entre les partis politiques métropolitains, avec des répercussions sur la politique locale. Avant le scrutin du premier tour, le Président Ahmed Abdallah demanda aux principaux candidats en présence, François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing, de lui confirmer leurs positions au sujet de la déclaration du 15 juin. Leurs réponses furent sans équivoque quant à leur détermination à mettre en application le s engagements de la France vis –à-vis des Comores.

Au mois de juin, une forte délégation, composée du président du conseil de gouvernement, des parlementaires, de plusieurs ministres et députés territoriaux, demanda au tout nouveau secrétaire d’Etat aux Dom-tom, Olivier Stirn, de déposer un projet de loi organisant une consultation de la population des Comores, conformément aux accords.

 

Ce projet de loi souleva la protestation du Mouvement Populaire Mahorais qui souhaitait maintenir l’île de Mayotte dans la mouvance française.

 

Malgré tout, et en application de son engagement, le gouvernement français fit voter le 18 octobre 1974, une loi prescrivant une consultation des populations comoriennes. Cette consultation eut lieu le 22 décembre 1974 en présence d’observateurs étrangers et de parlementaires français. Sur 163 037 suffrages exprimés, 154 184 voix se prononcèrent en faveur de l’indépendance et seulement 8 853 voix, pour le maintien dans l’ensemble français, soit 94,56%.

 

 

Cette situation déplaisant un certain nombre de personnalités politiques françaises, nostalgiques de la colonisation, une campagne auprès de l’opinion publique française et comorienne, tendant à dénigrer systématiquement les responsables comoriens et en premier lieu, le Président Abdallah, fut orchestrée à Paris, en vue de faire accréditer l’idée de la vocation de Mayotte à demeurer française.

 

Devant cette situation, le gouvernement français demanda dans un premier temps au Président Abdallah de ne pas réagir et de lui laisser le soin de convaincre le parlement. Mais, sous la pression qui s’accentuait et les pressions internes qui s’exerçaient au sein de la droite majoritaire, il laissa voter la loi du 3 juillet 1975 qui reconnaissait l’indépendance des Comores, sous la condition que le parlement français eut au préalable approuvé la constitution du nouvel état, île par île.

 

Devant l’intransigeance du parlement français, le président Ahmed Abdallah, qui s'est senti à la fois trahi, trompé et blessé dans son orgueil mais qui est resté soutenu par son peuple unanime, décida de réagir immédiatement avec vigueur et détermination. Rentrant précipitamment à Moroni, il fit voter le 6 juillet 1975 l’indépendance de l’archipel par l'Assemblée territoriale par 33 voix sur 40.

 

De leur côté, les cinq députés de Mayotte ayant voté contre la déclaration d’indépendance, adressèrent dès le jour même aux plus hautes autorités de l’Etat français, un télégramme dans lequel ils réaffirmèrent leur appartenance à la république française.

 

C’est cette position dictée par les Mahorais qui sera finalement retenue par le gouvernement français à l’issue du conseil des ministres, tenu trois jours plus tard

 

Le 7 juillet 1975, l’Assemblée territoriale, devenue Assemblée constituante désigne à l’unanimité, Ahmed Abdallah comme Premier chef de l’Etat comorien. Un mois plus tard, le dimanche 3 août 1975, alors que celui-ci se trouvait sur son île natale, Ali Soilihi, chef du parti « Mranda », à la tête d’une poignée de militants armés de fusils et de manchettes, s’empara du pouvoir, en plein milieu de la journée. Le président Abdallah qui, dans un premier temps chercha à organiser une résistance des Anjouanais contre les putschistes, est capturé le 23 septembre par les « mapidouzi » avec l’aide de Bob Denard. Ramené à Moroni, il est immédiatement placé en résidence surveillée, à son domicile de « Djoumdjou », situé sur les hauts de Moroni. Il sera autorisé quelques temps plus tard à s’exiler en France où il n’y restera que deux ans.

 

 Fait à Paris, le 26 novembre 2000

Extrait un destin lié à l'histoire

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commentaires

A
Je pense le president Ahmed Abdallah Abderemane avait raison .<br /> Mais pourquoi vous avez prendre entant que les Comores est constituées de quatre Iles ?<br /> Donc ce la nous montre pas que vous pouvez prendre Ile Maoraise comme une partie de France .
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