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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

 

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DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, ALLAOUI HALIDI A CEDE LA RESPONSABILITE DE VOTRE BLOG A MADAME MARIAMA HALIDI.

 

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 11:18
LE PRESIDENT DE L’UNION DES COMORES, MONSIEUR AHMED ABDALLAH SAMBI FAIT SON BILAN APRES UN AN DE POUVOIR
 
Le Président de l'Union des Comores A.A.SAMBI s'est adressé le 26 mai 2007 à la Nation à l'occasion du premier anniversaire à la tête de la magistrature suprême
 
Ci-dessous son discours :
 

Comoriennes et Comoriens
Mes chers compatriotes,

Assalam Alaïkoum Oiroihmatoullahi Oibarakatouh.

Ce jour du 26 mai 2007, marque une année depuis que vous m'avez investi de la charge de la Magistrature Suprême de notre pays. Cette date anniversaire est la concrétisation de votre volonté, vous, peuple comorien, de me voir présider à la destinée des Comores.

En ce moment mémorable, marquant ce premier anniversaire, j'éprouve un immense plaisir de partager avec vous, la joie qui m'anime, à l'occasion de cet anniversaire.

Je voudrais saisir également cette opportunité pour vous exprimer toute ma reconnaissance et mes remerciements les plus fraternels, pour votre soutien indéfectible et votre solidarité, en faveur de la politique de développement que j'ai mise en œuvre au service de notre pays.

Permettez-moi, avant toute chose, de réaffirmer toute ma confiance à Allah le TOUT-PUISSANT, et de lui exprimer humblement mes remerciements les plus sincères pour sa bénédiction et sa protection dans la noble cause de la lutte que je continue de mener contre le désespoir, la pauvreté et le chômage.

Comme je l'ai toujours mentionné dans mes discours, mon souhait est de devenir le meilleur serviteur de mon peuple, le constructeur de ce pays, Père du développement et de la modernisation des Comores.

Grâce à votre appui, à votre sens de responsabilité, à votre patriotisme et à votre détermination, nous parviendrons à construire un pays fort et solide. Le développement de ce pays n'est pas l'affaire d'une seule personne, mais de chacun de nous tous.


Mes Chers compatriotes,

Mon rêve de toujours servir fidèlement mon peuple reste ma préoccupation majeure et je suis bien déterminé à aller de l'avant, et quels que soient le prix et les obstacles de toute nature, nous allons triompher dans ce combat pour le bien-être de notre nation.

Un an après, il convient de jeter un regard sur le chemin parcouru et également de nous projeter sur l'avenir. Globalement, le pays se porte beaucoup mieux. Tous les indicateurs montrent que nous sommes entrain de sortir du gouffre dans lequel nous étions plongés. Ces derniers mois ont été marqués par le retour de la confiance et de l'investissement. Notre pays a gagné en crédibilité, au delà des espoirs les plus optimistes.

Nous avons hérité d'une situation financière dégradée marquée par l'accumulation des arriérés des salaires des agents de l'Etat. Les mesures d'assainissement des finances publiques ont permis au Gouvernement, depuis le mois de septembre 2006, de mettre en place un mécanisme de sécurisation des salaires, grâce auquel les agents de l'Etat perçoivent leurs salaires régulièrement à la fin du mois.

Les mesures de redressement des finances publiques ont porté des fruits au-delà de nos espérances, car comme vous avez pu le suivre, nos partenaires financiers ont reconnu la volonté du gouvernement d'assainir les finances de l'Etat. C'est pourquoi le Fonds Monétaire International (FMI) s'est montré disposé à aller, très prochainement, vers la signature d'un Programme.

Ce dernier ouvre la voie à l'admission des Comores à l'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE) conduisant à la réduction du poids de la dette extérieure, estimée à plus de 108 milliards de francs comoriens. Vous savez qu'un tel Programme est soutenu financièrement par cette institution, à hauteur de 4,5 milliards de francs comoriens sur trois ans.

Il est aussi et surtout un signal fort donné aux autres partenaires financiers et marque le retour de la confiance.

Des contacts ont été établis avec le Club de Paris, qui a donné son accord pour un rééchelonnement de notre dette vis-à-vis de la France et de l'Italie, et l'organisation prochaine d'une réunion de tous nos créanciers bilatéraux.

Le dialogue rompu avec la plupart de nos créanciers a été renoué. C'est ainsi que le Fonds Koweitien, le Fonds Abu Dhabi, le Fonds Saoudien, la Banque Islamique de Développement (BID) et l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) se montrent disposés à reconsidérer notre dette envers eux et à nous sortir des listes noires dans lesquelles nous étions relégués.


Un plan de rééchelonnement a d'ores et déjà été négocié avec la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), le 15 mars dernier.

Par cet accord, la BADEA nous accorde l'apurement de nos arriérés dont le montant s'élève à 10,5 milliards de francs comoriens sur une période de 17 ans, avec un allègement conséquent au cours de la période 2007-2009. Le Fonds Koweitien nous a également accordé un rééchelonnement de l'ensemble de notre dette qui s'élève à 9,8 milliards de francs comoriens sur 40 ans, avec un délai de grâce de 16 ans, au taux de 1%.

La Banque Africaine de Développement (BAD) a pour la première fois dépêché une mission d'administrateurs à Moroni, qui a remis un rapport très favorable à notre pays.

C'est pourquoi, à la suite de son Assemblée Annuelle qui s'est tenue à Shanghai, au cours de ce mois de mai, nous avons reçu l'assurance que l'admission des Comores, comme un pays post conflit, sera examinée lors du prochain Conseil d'Administration de la BAD. Ce qui nous permettra de mettre en application un dispositif de remboursement des arriérés de la dette des Comores envers cette institution, qui s'élèvent à 11,8 milliards de nos francs, et nous autorisera l'accès à de nouveaux crédits.

La diminution du service de la dette envers nos créanciers se traduira par une plus grande disponibilité de nos recettes pour soutenir, en particulier, les secteurs sociaux que sont la Santé et l'Education.

La reprise du dialogue avec nos partenaires et l'effacement des Comores des listes des pays non solvables nous permettront d'accéder à de nouveaux crédits afin de relancer l'investissement public et engager un programme de grands travaux. Un tel programme soutiendra la croissance économique.

Nos partenaires de premier plan tels que la France, la République Populaire de Chine, l'Union Européenne, la Banque Mondiale et le Système des Nations Unies n'ont pas manqué de nous apporter leur appui.

Ainsi la France nous a accordé un appui budgétaire de 750 millions de francs comoriens et a commencé à concrétiser ses engagements pris lors de la Conférence de Maurice, par la signature du Document Cadre de Partenariat de plus de 43 milliards de francs comoriens, pour la période 2006 – 2010.

Nous avons signé avec la République Populaire de Chine un accord portant sur un don de 30 millions de Yuans correspondant à 1,5 milliard de francs comoriens. J'ai décidé de consacrer la totalité de ce don aux secteurs Eau et Electricité.

Ce même pays nous a accordé l'ouverture d'une ligne de crédit de 12 milliards de francs comoriens qui sont consacrés au branchement des Comores sur le câble de fibre optique sous marin, passant dans le canal de Mozambique. Ce qui nous permettra de rentrer de plein pied dans le monde des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication.

L'Union Européenne nous a accordé un appui de 1,9 milliard de francs pour le paiement d'arriérés de salaire des agents du secteur éducatif. L'Union Européenne continue aussi à nous apporter un appui à travers les programmes du Fonds Européen de Développement. Le dixième FED qui couvrira la période 2008 – 2013 sera financé à hauteur de 18 milliards de nos francs.

La Banque Mondiale, nous a accordé un don de deux milliards de francs comoriens dans le cadre du FADC qui ne tardera pas à être décaissé. Enfin, le Système des Nations Unies nous apporte un appui, dans le cadre de ses Programmes, de l'ordre de 4 milliards de nos francs, pour les années 2007 et 2008.

Mes chers compatriotes

Sur le plan de la relance de notre économie par l'arrivée d'investisseurs crédibles, il convient de noter la reprise du port de Moroni par l'entreprise Al Marwan porteur d'un projet de près de 4 milliards de nos francs. Un tiers de l'investissement est déjà arrivé à Moroni. Le reste est attendu dans les prochaines semaines.

Le système bancaire comorien va connaître un nouvel essor par l'ouverture prochaine de la Banque Fédérale des Comores, par des investisseurs koweitiens conduits par le Cheik Sabah Al-Jaber Moubarak et, d'une succursale de la Banque tanzanienne EXIM. L'arrivée de ces deux nouveaux opérateurs va diversifier l'offre de crédit et stimuler l'investissement.
La Banque de Développement des Comores (BDC) a reçu un appui financier de l'Agence Française de Développement d'un montant d'un million d'euros. L'augmentation significative de l'offre de crédit accompagnée d'une politique d'encouragement des Petites et Moyennes entreprises, à travers un code des investissements très favorable à l'initiative privée, devrait contribuer à développer l'auto-emploi et à résorber le chômage.

Des perspectives nouvelles s'ouvrent dans les secteurs porteurs de notre économie que sont l'agriculture, la pêche et le tourisme.

Dans le cadre du Programme National de Développement Humain Durable (PNDHD), le Fonds International de Développement Agricole, associé au Fonds pour l'Environnement Mondial, vient d'accorder un don de près de 1,8 milliard de francs comoriens pour le secteur agricole comorien. Ce montant vient s'ajouter au don de 1,37 milliard de francs comoriens du Projet de Renforcement et de Diversification des Filières Agricoles aux Comores (PREDIVAC) mobilisé au profit du même secteur par l'Agence Française de Développement.

L'Autorité Arabe pour l'Investissement dans le secteur agricole a accordé un crédit de 2 milliards de francs comoriens pour appuyer la filière vanille. L'ensemble de ces investissements contribuera à la relance du secteur qui revêt une importance majeure dans notre économie.

De nouveaux investisseurs arabes et russes s'intéressent au secteur de la pêche dont nous savons que les potentialités restent sous exploitées.

Le projet de bateaux de pêche iranien est en cours de concrétisation, je peux vous assurer que le premier bateau mouillera bientôt l'ancre dans les eaux comoriennes. Trois techniciens comoriens sont en instance de départ en formation en Iran.

Le secteur du tourisme va connaître un grand essor avec la réouverture prochaine de l'hôtel Galawa – Maloudja. Nos frères koweitiens se sont engagés à agrandir l'hôtel Itsandra qui doit passer de 24 à 50 chambres, sur la base d'un investissement estimé à 5 milliards de francs comoriens et à construire le village touristique cinq étoiles "Jannal-kamariyou" au lac salé dans le Nord de la Grande Comore. Le 9 mai dernier, nous avons procédé avec nos partenaires Koweitiens au lancement de ce projet de 57 milliards de francs comoriens et qui devra générer près de 5000 emplois.

Grâce à l'appui généreux de Sa Majesté le Roi d'Arabie Saoudite, qui nous a accordé un don de 1,9 milliards de francs comorien, le projet Habitat est passé du rêve à la réalité. Les usines de production des briques sont en cours de construction dans chaque île. L'usine de la Grande Comore est achevée, nous venons, aujourd'hui de produire la première brique, celle de Mohéli est à mi-parcours et celle d'Anjouan connaît un grand retard. Je profite de l'occasion pour remercier l'Armée Nationale de Développement (AND) pour sa contribution très appréciable à ces travaux.
Je saisis cette occasion pour vous annoncer qu'à compter du 6 juillet prochain, toute importation d'engins des Travaux Publics sera exonérée des taxes douanières.

Cette mesure vise à encourager nos entreprises à s'équiper des engins indispensables aux futurs travaux que nous voulons entreprendre.

Egalement dans ce domaine des infrastructures, et afin de lancer des Travaux de Haute Intensité de Main d'œuvre, l'Emirat d'Abu Dhabi a répondu favorablement à ma requête portant sur des engins des Travaux Publics nommés D8.

Le secteur du transport n'est pas oublié; nous sommes à la recherche de nouveaux partenaires pour le développement du transport aérien.

Dans le domaine du transport maritime, l'Afrique du Sud, nous a accordé un don de plus d'un milliard de francs pour la construction de petits ports de liaison entre les îles. Un tiers de ce don est déjà versé à la Banque Centrale des Comores. Ces ports permettront de relier les îles à partir des points les plus proches, par exemple de Chindrini, en Grande Comore, à Domoni et Mohéli ou de Bimbini, à Anjouan, à Itsamia, dans l'île de Mohéli.

Au cours de mon dernier séjour au Koweït, nous avons signé un Protocole d'Accord avec la Société KGLP, en vue de l'étude et de la construction d'un port en eau profonde, aux Comores.

Alors que tous les pays de la région ont lancé des prospections pétrolières dont certaines ont donné des résultats probants, notre pays a accusé un retard important sur cette question. Nous avons donc décidé de saisir l'opportunité des recherches que mène la compagnie GX Technologie, dans notre région, pour évaluer également le potentiel de notre pays.

Dans le domaine social, nos frères iraniens ont très rapidement concrétisé des projets sociaux que tous les comoriens, notamment les plus défavorisés, ne manqueront pas d'apprécier.

Il s'agit de la clinique médicale ouverte à Mirontsi, à Anjouan, par le croissant rouge iranien et qui connaît une grande affluence et du centre de formation des personnes démunies ou handicapées de la fondation caritative EMDAD, à la Grande Comore. Ce centre, qui vient de démarrer un premier cycle de formation au bénéfice de 215 personnes venant des trois îles, dispense des formations dans les domaines de la couture, de l'électricité, de la menuiserie et de l'informatique. Le croissant rouge iranien est disposé à ouvrir également des cliniques médicales à la Grande Comore et à Mohéli.

Mes chers compatriotes

La diplomatie a été marquée par l'admission des Comores dans le club des pays démocratiques qui s'est traduite par un retour de la confiance. C'est ainsi que les relations avec certains pays se sont intensifiées, c'est le cas des Etats-Unis d'Amérique et de la Belgique.
La ligue des Etats Arabes a souhaité venir ouvrir un bureau permanent à Moroni. Nos ambassadeurs à Paris et à Washington ont été admis à présenter leurs Lettres de Créance tandis que de nombreux pays amis tels que l'Arabie Séoudite, le Koweït, la Belgique, et la Corée ont accrédité des Ambassadeurs dans notre pays.

Dans le domaine de la coopération on peut noter les travaux engagés dans le cadre des commissions mixtes avec Madagascar, les Etats-Unis, le Maroc et d'autres pays, ce qui constitue la meilleure preuve de la vitalité retrouvée de notre coopération.


Mes chers compatiotes

Après ce bref tour d'horizon de nos relations internationales, il convient d'aborder rapidement la situation sur le plan intérieur dans le cadre de la politique nationale. Les événements du 2 mai 2007 à Anjouan ont démontré que la consolidation de l'Unité Nationale n'est pas achevée. Le régime précédent a toléré une situation inacceptable d'absence de l'Union dans l'île d'Anjouan et s'est accommodé à un système à deux vitesses avec Anjouan d'une part et les deux autres îles d'autre part.

En s'opposant au déploiement de l'AND à Anjouan, au contrôle des frontières par l'Union, en s'attaquant aux antennes de la Radio nationale et en continuant à maintenir une force qui s'apparente à une milice, les autorités d'Anjouan bafouent les lois et les principes fondateurs de la République.
C'est pourquoi vous devez réfuter le discours paradoxal des opportunistes politiques qui veulent vous tromper en vous disant que mon action pour consolider l'Unité Nationale et rendre à l'Union la place qui lui revient à Anjouan porte atteinte aux acquis de la réconciliation nationale.

Je peux vous dire, chers compatriotes, que les anjouanais de 2007 ne sont pas ceux de 1997. Aujoud'hui, dans leur grande majorité, ils rejettent le séparatisme. La population d'Anjouan est prise en otage par une poignée de gens qui ne pense qu'à se maintenir au pouvoir par tous les moyens, afin de continuer à s'arroger des privilèges exorbitants.

J'ai choisi la voie de la négociation pour ne pas engager notre pays dans un conflit armé fratricide. Cette voie pacifique passe par la tenue d'élections libres et transparentes. Le Gouvernement a déployé des efforts louables pour réunir les conditions matérielles nécessaires à la tenue de ces élections.

Je remercie nos partenaires que sont le PNUD, la France, l'Union Européenne et la Ligue des Etats Arabes pour leur contribution au financement des élections. Je reste cependant inquiet quant aux conditions sécuritaires dans lesquelles elles pourraient se dérouler à Anjouan. C'est pourquoi, je saisis cette occasion pour réitérer mes remerciements à la communauté internationale, à l'Union Africaine et plus particulièrement à l'Afrique du Sud pour les efforts qu'ils déploient.

Je leur lance également un appel pour qu'ils renforcent et accélèrent leur action, en vue de la sécurisation de la campagne électorale et des scrutins des 10 et 24 juin prochains.

Je lance un appel à tous les comoriens et à toutes les comoriennes de faire preuve de civisme pour que ces élections se déroulent dans des conditions acceptables. Je vous demande, notamment de refuser la corruption qui vous ôte votre liberté de choix, votre dignité et qui, de plus, est illégale. Ce n'est pas celui qui dispose de plus d'argent qui doit gagner mais celui qui répond le plus à vos aspirations pour un meilleur avenir. J'ai confiance en votre maturité politique.

Après ces élections, nous devrons nous atteler encore plus à la tâche du redressement économique et consolider les acquis de cette première année. Notre pays a plus que jamais besoin de votre patriotisme, de votre dévouement, et de vos efforts.

Notre action s'articulera autour des grands axes suivants:

- Assainir les finances de l'Etat et concrétiser le dialogue engagé avec nos partenaires internationaux;

- Rendre effectif les investissements et démarrer les travaux des chantiers dans le domaine des infrastructures;

- Attirer des nouveaux investisseurs, poursuivre et consolider la politique d'ouverture;

- Promouvoir l'auto-emploi et lutter contre le chômage;

- Consolider l'Unité Nationale et renforcer la stabilité du pays;

- Appuyer les secteurs sociaux et la solidarité envers les plus démunis;

Ces grandes lignes s'inscrivent dans la ligne de l'action engagée au cours de l'année écoulée. Je suis convaincu, chers compatriotes, qu'ensemble nous relèverons le défi de la pauvreté et du sous-développement pour un meilleur avenir, pour que Vive les Comores.

Je vous remercie.

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