Lettre Ouverte Aux Comoriens
Chers Compatriotes,
Dans un souci de rapprocher les comoriens, le président de la République souhaiterait faciliter les liaisons inter-îles par des moyens de transports rapides sur les plus courtes distances.
L’idée paraissait excellente car, cette nouvelle stratégie en matière de transport présente plusieurs avantages. Cette nouvelle politique aurait eu pour avantage de favoriser les échanges entre les habitants des différentes îles en réduisant les distances qui les séparent. Par ailleurs, elle devrait contribuer à réduire sensiblement la facture des armateurs. Au bout de la chaîne, le prix du billet devrait être réduit de moitié et les passagers bénéficieraient d'un gain de temps appréciable.
A l’origine le choix des sites ne souffrait d’aucune critique car leur situation géographique répondait bien à l’objectif du projet qui privilégiait l’intérêt national et non la satisfaction des intérêts d’un village pour des raisons politiques ou partisanes.
Force est de constater que depuis quelques jours, Sambi a encore écouté son entourage. Il a décidé de modifier pour l'île d'Anjouan, le site qui devait accueillir cette infrastructure. Le village de BIMBINI est donc hors course. J’espère que ce ne sont pas les mêmes conseillers que pour le projet habitat. Ce choix de dernières minutes dicté par les « techniciens » selon Sambi, a éloigné le projet de son objectif initial au profit des règlements de comptes politiques. L'efficacité et l'intérêt national ont été purement et simplement sacrifiés.
Rien ne justifie ce changement quand on sait que la situation géographique du site de BIMBINI présente l’avantage de se situer dans une des rares zones inhabitées dans cette île surpeuplée. La presqu’île de Chissiwani possède les belles plages d’Anjouan, lesquelles sont restées encore sauvages avec l’île de la selle, d’où son intérêt touristique. Cette région est méconnue car elle n’est pas traversée par la route qui fait le tour de l'île. Je vous invite à visiter ces plages sur google earth car l’exclusion d’Anjouan du programme hôtelier de Sambi fait croire à certains que cette île n’a pas de belles plages. Sambi ne peut pas prétendre qu’il ne connait pas ces plages car elles sont mitoyennes des domaines appartenant à des familles de Mutsamudu (famille prince, Mdama et Zoubert Yahadj ). J’ai préféré citer des noms pour fournir aux uns et aux autres davantage de preuves vérifiables quant aux mauvais choix politiques de Sambi en matière de développement touristique à Anjouan.
Je lance un appel à l’opposition nationale pour empêcher Sambi d’entraîner le pays dans ces choix politiques et économiques hasardeux. L’argent public n’est pas le bien de Sambi pour qu’il s’en serve à sa guise pour ses règlements de comptes politiques ou pour des raisons partisanes.
Si la position des partis d’opposition en faveur de la tournante est louable, son silence dans la mauvaise gestion de la chose publique les discrédite. En définitive, les comoriens ont le sentiment que le souci premier de l’opposition est aujourd'hui de faire partir sambi pour hériter des postes ministériels et bénéficier des avantages et autres privilèges liés à l'exercice du pouvoir.
Mohéli possède les plus belles plages des Comores. Malheureusement personne ne parle de l’inexistence de structure hôtelière dans cette île. Quel paradoxe ?
Sambi nous parle d’un grand aéroport à Anjouan, je voudrais savoir le nombre d’avions transportant des touristes qu’il peut accueillir alors que l’unique hôtel (20 chambres) de cette île est vieux de plus de 45 ans et que la diaspora anjouanaise demeure insignifiante. Au moment où l’aéroport de Hahaya est sous exploité, une construction d’un autre aéroport international à Anjouan sans développement des structures hôtelière ne serait qu’un gâchis pour satisfaire les séctaristes.
Aussi, je condamne avec la même vigueur la construction d’un port en eau profonde à Moroni alors que le port de Mutsamudu sous exploité est conçu pour servir de port d’éclatement vers les autres îles.
Le port de Mohéli comme l’aéroport de cette île, méritent des améliorations. Malheureusement aucun Comorien n’en parle y compris les Mohéliens.
La destruction de l’ancien hôtel Maloudja ou Galawa n’est qu’un gâchis car, Ngazidja possède d’autres plages désertes aussi belles où l’on peut créer de nouvelles structures.
Le projet habitat nous rappelle les aventures de Sambi. Et les comoriens n’accepteront pas que Sambi revient encore nous dire qu’il a été mal conseillé dans le choix du site tel a été le cas du projet habitat.
Aussi, la veille du départ de Sambi - sans assemblée nationale- ne m’apparaît pas le moment opportun d’engager le pays dans une démarche visant à confier un pan de sa souveraineté et de son économie à un seul étranger sans appel d’offre. Il existe une dérive dans ce quasi monopole, bien que cet homme d'affaires mérite d’être encouragé pour son intérêt pour les Comores au moment où les investisseurs étrangers nous ont tourné le dos.
Condamner Sambi dans ses mauvais choix politiques et économiques ne se limitent pas à défendre les intérêts d’un camp ou d’un village. Il s’agit d’un devoir citoyen car Sambi n’a pas le droit de confondre la gestion des fonds publics avec les deniers de la fondation de son épouse.
Dans le choix du site du port d’Anjouan il n’appartient pas aux étrangers de décider de ce que les comoriens doivent faire sans tenir compte de l’intérêt national.
Sambi doit mettre de côté son orgueil ou son égo et prendre la mesure de la gravité de ses responsabilités en tant que chef d'état. Il va de son honneur de se démarquer de la politique de coups bas et de règlements de comptes, monnaie courante aux Comores et particulièrement à Anjouan.
Aussi les Comoriens doivent refuser de suivre la politique de haine orchestrée par certains politiciens véreux contre la personne de Sambi et les anjouanais. Il faut tout simplement utiliser son bulletin de vote pour élire les députés de l'opposition nationale. Il s'agit de l'unique frein aux aventures de Sambi.
A bon entendeur salut
Abdou Musbahou