Depuis l'accident de Yemenia
aiways qui a endeuillé le peuple comorien, tout le monde cherche à s'approprier le deuil et à prouver qu'il est plus touché que tout le monde. Qu'est ce qu'on est aimé quand on n'est plus !
Que d'émotion !
On l'a vu avec les médias français.... les autorités françaises, les autorités comoriennes, les intervenants comoriens.... Tout le monde sans exception !
Maintenant place aux Communiqués....surtout aux communiqués ridicules. Et ça va certainement continuer...
Je ne fais pas de commentaires exprès. Comme cela, je ne vous gâche pas, chers lecteurs, le plaisir de juger vous même en lisant les deux communiqués ci-dessous de certaines
associations de la diaspora comorienne en France (en noir) et du gouvernement de l'Union des Comores (en
bleu) :
COMMUNIQUÉ DES ASSOCIATIONS du 14 juillet 2009 : FACE AU DEUIL NATIONAL
Le comportement des autorités comoriennes face au drame national vécu par les Comoriens, suite au crash dans les eaux comoriennes
de l'Airbus A310 de Yemenia Airways (interdit de vol en France depuis 2007 pour manque de fiabilité et vétusté manifeste), met sans conteste à nu l'incompétence, la faillite et partant, la
déliquescence de l'État, si tant est qu'il en existe un, sous le Gouvernement de Sambi. Car, ce sont bel et bien les autorités comoriennes qui, en accordant un blanc seing à cette compagnie
yéménite, encouragent implicitement cette dernière, à tailler des croupières à la communauté comorienne, jusqu'à ce que mort s'en suive. A l'instar de cette funeste journée qui a vu les Comores
perdre près de 152 de ses filles et fils dans l'indifférence à peine dissimulée de ces mêmes autorités comoriennes, 152 passagers envoyés délibérément à la mort pour assouvir la vénalité de la
compagnie yéménite et des autorités comoriennes, qui n'hésitent pas une fois sorti de l'espace aérien européen, à transvaser les "laissés pour compte" comoriens à bord des cercueils volants, qui
aux dires des associations, des passagers, des experts et du gouvernement français, présentent des manquements graves aux règles de sécurité. Le Vice Président comorien, Idi Nadhoim peut toujours
avancer la prétendue méconnaissance des autorités comoriennes, sur l'état de l'appareil. Pourquoi n'ont-t-elles pas appliqué le simple principe de précaution en imitant les autorités françaises ?
Pourquoi n'ont-elles jamais écouté les comoriens qui prennent ce vol depuis des années ?
Alors que les nombreux disparus comoriens du vol Airbus A310, lui donnent toute latitude pour dénoncer les termes scandaleux du contrat, voire le contrat lui-même, signé par les autorités
comoriennes et la compagnie yéménite (et mettre davantage l'accent sur le volet sécuritaire, améliorer les conditions de déplacement des Comoriens et revoir à la baisse le prix du billet d'avion
le plus cher au monde), le gouvernement Sambi préfère ne rien faire et laisser les cercueils volants yéménites décimer sa population.
Quoi en penser ?
VoilàØ un président qui,
d'un côté, n'a de cesse de louer la précieuse contribution tout azimut de la diaspora comorienne, qui se fait fort d'apporter à ses compatriotes un peu de mieux être et de réconfort et de
l'autre, de se garder de faire quoi que ce soit qui puisse prêter main forte ou capitaliser les efforts surhumains déployés par la diaspora.
Voilà un président qui n'a de cesse deØ sacrifier des vies (dont les 152 disparus du vol
Yéménia Airways) et les intérêts de son pays et de son peuple sur l'autel du profit, de la corruption, de l'assistanat et de la mendicité, pour peu que ses proches et ses affidés y trouvent leurs
comptes.
Les premières interventions de Sambi dès l'annonce du crash sont, après l'invocation de l'incontournable fatalisme et de son
corollaire enrobé de volontés divines, pour se dédouaner de toute responsabilité, d'incriminer la météo pour disculper Yemenia et, du coup selon certains, de protéger intérêts et autres
opérations occultes. Et ce, dans la continuité du marché de dupes, de ce qui est en réalité un accord juteux (pour Yemenia Airways et les autorités comoriennes successives, au dépens des vaches à
lait comoriens), signé notamment par le gouvernement Azali, le 27 octobre 1999, imité par la suite par celui de Sambi...
Après les 8000 victimes du tristement célèbre "Visa Balladur" qui tapissent les abysses du bras de mer entre Anjouan et Mayotte
dans l'indifférence coupable des autorités comoriennes et françaises, il ne faudrait pas qu'aujourd'hui les 152 disparus dans ce vaste cimetière marin, le soient pour rien, devrions-nous penser.
Eh bien si ! Si ce n'est que cette fois, l'incontournable et omniprésent Etat français décide contre toute attente, contrairement à l'Etat comorien, la mise en place d'une commission d'enquête
afin de s'enquérir des tenants et des aboutissants de la mort de la soixantaine de français d'origine comorienne. Cette démission de l'Etat comorien, fait paradoxalement du pays (la France), à la
fois occupant une partie (Mayotte) du territoire national et de surcroit, promoteur en chef de la déstabilisation de l'archipel (avec soit dit en passant la complicité agissante des autorités
comoriennes), "le sauveur et bienfaiteur", qu'il a toujours voulu être sur toute l'étendue de l'archipel.
C'est ce qui s'appelle du négoce, une vente à la découpe de notre souveraineté : après avoir violé de façon récurrente notre constitution, foulé aux pieds notre intégrité en aidant Mayotte à se
départementaliser, vendu notre nation (pavillons de complaisance, passeports économiques), Sambi en se dérobant et en omettant de tout mettre en œuvre pour que toute la lumière soit faite sur
cette catastrophe nationale, est entrain de profaner une fois de trop, la mémoire de nos chers disparus.
Les autorités comoriennes ont sans conteste tant de morts sur la conscience, qu'il va falloir tôt ou tard exhumer et leur rendre
justice. Car trop de crimes contre l'humanité donc imprescriptibles, sont commis impunément.
Sambi a choisi son camp. Comme tous ses prédécesseurs depuis que Yemenia fait la ligne Paris-Sanaa-Moroni, de même que tous les membres de la commission des transports. Ils défendent l'image et
les intérêts de la compagnie Yéméno-saoudienne. Ils défendent surtout leurs intérêts mesquins, leurs bakchichs. Car en vérité, il s'agit d'une affaire de gros sous. Souvenez-vous quand Yemenia
commence à desservir les Comores, elle n'a que quelques avions long courrier. Depuis, cette compagnie affiche (avec notamment les économies réalisées à moindre frais grâce aux avions poubelles
desservant les Comores), au moins, 3 Airbus A310, 2 A330, 3 Boeing 737 et projette d'acheter 10 Airbus A350 d'ici 2012. Tant d'arrogance et de mépris dictés par l'appas du gain du pouvoir
financier et politique comorien, frisent sans conteste, l'impudicité et l'indécence de ce qu'on appelle un Etat voyou régi par une république bananière.
Afin d'y remédier, nous proposons et encourageons :
La mise en place aux Comores, d'une sérieuse commissionE d'enquête comprenant, notamment, des Comoriens de
tous bords.
L'associationE d'avocats comoriens au collège de professionnels
pour plaider la cause des victimes.
La diaspora à continuer à boycotter Yemenia Airways et enE influant de façon déterminante dans les choix
politiques du pays.
E L'érection d'un
monument, Place de l'Indépendance, à la mémoire des victimes de cette catastrophe nationale, à coté de celui commémorant dorénavant les "morts Balladur".
La mise en place d'une compagnie aérienne aux normes fiables etE financièrement abordables – à créer ou existante – sur le trajet Paris-Moroni-Paris en remplacement de la compagnie yéménite, avec du personnel naviguant parlant français ou comorien.
Ont signé ce 14 /07 / 2009, les associations
:
- GAC (Guilde des Artistes
Comoriens) <guilde_des_artistes_comoriens_gac@hotmail.com>
- ACDH (Association Comorienne des Droits de l'Homme) <acdh-France@wanadoo.fr>
- GRITAC (Groupe de Réflexion pour l'Intégrité Territoriale de l'Archipel des Comores) <gritac_2000@yahoo.fr>
- SOS Démocratie Comores <sosdemocratiecomores@wanadoo.fr>
- CAAC (Collectif des Associations des Amis des Comores) <caac.comores@gmail.com>
- CCMM (Collectif-Comores-MasiwaMane) <comores_masiwamane@yahoo.fr>
- DIASCOM (Coordination des Associations de la Diaspora Comorienne) <diascom.diascom@gmail.com>
- AFAC (Association Française des Amis des Comores) <afaccomores@yahoo.fr>
- Ligue Amicale de Culture et de Recherche Scientifique <ligueamicale@hotmail.com>
- Watwaniya <watwaniya@gmail.com>
- Comité Maore
- SOS Voyages <voyagesauxcomores@gmail.com>
Communiqué du gouvernement de l'Union du 20 juillet 2009 en réponse au communiqué
de certaines associations de la diaspora comorienne en France du 14 juillet 2009
UNION DES COMORES
Unité - Solidarité - Développement
Communiqué du Gouvernement de l'Union
Un certain nombre d'associations et de mouvements politiques (qui ne
disent pas leur nom) viennent de publier un communiqué dit « des associations, face au deuil national ».
Contrairement à son intitulé « face au deuil », on ne trouve
dans ce communiqué aucun mot de compassion « face au deuil » qui frappe nos frères et nos sœurs et le pays tout entier. Le communiqué est une diatribe insensée contre les autorités comoriennes,
avec comme cible privilégiée le chef de l'Etat, qui y est traité de tous les noms ; en fait, de la récupération politique truffée d'accusations simplistes et gratuites.
Le communiqué veut faire croire que les autorités comoriennes ont pris le parti de Yemenia pour des « intérêts et autres opérations occultes », aucun début de preuve n'est évidement apporté à ces
affirmations fallacieuses. Jusqu'à preuve du contraire aucune autorité comorienne n'a fait de déclaration pour défendre Yemenia.
Cependant, contrairement à ceux qui s'empressent de condamner sans preuve ou qui cèdent à l'émotion ambiante, le Gouvernement, qui se doit de prendre des décisions après en avoir mûrement mesuré
les conséquences, se réserve le droit et le devoir de se prononcer sur le contrat qui lie cette compagnie avec notre pays, une fois tous les éléments de l'enquête en sa possession. A l'heure
actuelle les « boîtes noires » ont été repérées et tout est mis en œuvre pour les récupérer dans les jours avenir.
Il est étonnant de voir des « associations » se faire l'écho d'un lynchage médiatique et de déclarations qui cachent mal des arrières pensées politiques ou commerciales ou des intérêts
financiers. Contrairement aux « Associations » qui n'ont de compte à rendre à personne et qui peuvent sans risque adopter les positions les plus démagogiques, le Gouvernement comorien se doit de
penser au delà de l'émotion, par ailleurs compréhensible, et prendre en compte toutes les retombées de ses éventuelles décisions, y compris celle d'aggraver l'enclavement des Comores.
Le communiqué fait un amalgame douteux entre l'accident et la question de Mayotte, en effet, il est difficile d'établir un lien entre ce drame qui nous frappe aujourd'hui et le contentieux vieux
de trente quatre ans entre la France et les Comores. Et encore une fois le communiqué avance des contre vérités. En effet, contrairement aux accusations d'une soit distante « complicité » du
Gouvernement quant à la départementalisation de l'ile comorienne de Mayotte, tous les observateurs objectifs constatent les efforts de la diplomatie comorienne et les succès remportés dans les
instances internationales pour faire condamner la démarche française. Les résolutions prises par l'Union Africaine, la Ligue des Etats Arabes, le Mouvement des non alignés et la Communauté des
Etats Sahélo sahéliens (SEN SAD) sont là pour en témoigner et cela n'était pas arrivé depuis fort longtemps. La déclaration courageuse de Son Excellence le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi
à la dernière Assemblée Générale des Nations Unies a été on ne peut plus clair à ce sujet : Mayotte est comorienne et le Gouvernement comorien n'a fait et ne fera aucune concession sur la
souveraineté nationale et l'intégrité territoriale de notre pays.
Les auteurs du Communiqué semblent éprouver un malaise à évocation de la destinée et de notre
croyance en ce que rien n'arrive hors la volonté d'Allah. Cette croyance musulmane ne dédouane personne de ses responsabilités. Croire le contraire dénote d'un fossé culturel et religieux profond
avec la plupart des comoriens et une incompréhension étonnante, de la part de comoriens, des valeurs réelle de l'islam. Ce n'est pas du fatalisme et ça ne veut ni dire que le Gouvernement
comorien ne cherche pas à connaître la vérité, ni qu'il ne convient pas de tirer les conséquences de ce drame.
Encore une fois, le Gouvernement comorien réitère sa solidarité vis-à-vis des familles durement éprouvées par ce drame épouvantable et réaffirme sa volonté de faire toute la lumière sur les circonstances de l'accident. Le Gouvernement tient à souligner qu'il n'y a pas pour lui d'intérêt supérieur à celui de la nation comorienne et que l'intérêt des familles endeuillées prime avant toute autre considération.
Moroni le 20 juillet 2009,
Pour le Gouvernement de l'Union des
Comores
Le Secrétaire Général du Gouvernement