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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

 

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DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, ALLAOUI HALIDI A CEDE LA RESPONSABILITE DE VOTRE BLOG A MADAME MARIAMA HALIDI.

 

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 12:38

Vous trouverez ci dessous le discours très important traduit par le bloggueur Theophile KOUAMOUO (http://kouamouo.ivoire-blog.com) du Président americain Barack OBAMA. Ce discours riche qu'on peut qualifier de référence pour l'Afrique et qui interprète quiconque se soucie du developpement de l'Afrique est prononcé hier  (Samedi 11 juillet 2009) à Accra, la capitale du Ghana


 

obama_air_force_one.jpgBon après-midi à tous.
C’est un grand honneur pour moi d’être à Accra et de parler aux représentants du peuple du Ghana. Je suis profondément reconnaissant pour l’accueil que j’ai reçu, comme le sont Michelle, Malia et Sasha Obama.

L’histoire du Ghana est riche, les liens entre nos deux pays sont forts, et je suis fier que ce que ma première visite en Afrique subsaharienne en tant que président des Etats-Unis d’Amérique soit celle-ci.


Je voudrais remercier madame la “speaker” (président du Parlement, ndt) et tous les members de la Chambre des représentants de nous accueillir aujourd’hui. Je voudrais remercier le president Mills pour son leadership remarquable. Aux anciens presidents – Jerry Rawlings et l’ancien Président Kufuor –, au vice president, au chef du pouvoir judiciaire, merci pour votre extraordinaire hospitalité et les institutions magnifiques que vous avez bâties ici au Ghana.


Je vous parle à la fin d’un long voyage. Je l’ai commencé en Russie pour un sommet entre deux grandes puissances. J’ai voyagé en Italie pour une rencontre entre les plus grandes puissances économiques. Et je suis venu ici au Ghana pour une raison simple : le 21è siècle sera façonné non seulement par ce qui arrivera à Rome, à Moscou ou à Washington, mais aussi par ce qui arrivera à Accra.

Ce que je dis traduit la vérité simple d’une période où les frontiers entre les peoples sont débordées par nos connexions. Votre prospérité peut agrandir la prospérité de l’Amérique. Votre santé et votre sécurité peuvent contribuer à la santé et à la prospérité du monde. Et la force de votre démocratie peut aider l’avancée des droits humains pour les peuples du monde entier.


Je ne vois pas les pays et les peuples d’Afrique comme un monde à part ; je vois l’Afrique comme une partie fondamentale de notre monde interconnecté… comme des partenaires au nom du futur que nous voulons pour tous nos enfants. Ce partenariat doit être fondé sur une responsabilité et un respect mutuels. Et c’est de cela que je veux parler avec vous aujourd’hui.

Nous devons partir d’un postulat simple : l’avenir de l’Afrique est entre les mains des Africains.

Je le dis en toute connaisance du passé tragique qui a souvent hanté cette partie du monde. Après tout, j’ai le sang de l’Afrique dans mes veines, et l’histoire même de ma famille témoigne des tragédies et des triomphes de l’histoire de l’Afrique.


Certains d’entre vous savent que mon grand-père était cuisinier pour les Britanniques au Kenya, et que, malgré le respect qu’on lui portait en tant qu’aîné dans son village, ses employeurs l’appelaient « boy » durant la plus grande partie de sa vie. Il était à la périphérie des luttes de libération au Kenya, mais il a été tout de même été emprisonné brièvement pendant la période répressive. Dans sa vie, le colonialisme n’était pas seulement la création de frontières artificielles ou le commerce inégal – c’était quelque chose qu’il expérimentait personnellement, jour après jour, année après année.

Mon père a grandi en élévant des chèvres dans un petit village, très loin des universities américaines où il devait aller pour s’instruire. Il est devenu adulte à un moment plein de promesses pour l’Afrique. Les combats de la génération de son père avaient donné naissance à de nouvelles nations, dont la première a justement été le Ghana. Les Africains ont été éduqués et se sont affirmés eux-mêmes dans de nouvelles voies. L’Histoire était en marche.

Mais malgré le progres qui a été fait – et il y a eu des progress considérables dans de nombreuses parties de l’Afrique – nous savons aussi que la plus grande partie de la promesse reste à accomplir. Des pays comme le Kenya avaient un PIB supérieur à celui de la Corée du Sud à ma naissance. Ils ont été largement dépassés. Les maladies et les conflits ont ravagé des parties du continent africain.


Dans de nombreux endroits, l’espoir de la génération de mon père a cédé le pas au cynisme, souvent au désespoir. Il est facile de pointer du doigt les autres et de les blâmer pour ces problèmes. Oui, une carte coloniale sans grand sens a contribué à la naissance des conflits. L’occident a souvent regardé l’Afrique comme une pourvoyeuse de matières première ou une source de ressources plutôt que comme un partenaire. Mais l’Occident n’est pas responsable de la destruction de l’économie de Zimbabwe durant cette dernière décennie, ou des guerres dans lesquelles les enfants sont enrôlés comme combattants. Dans la vie de mon père, c’est en partie le tribalisme, le clientélisme et le népotisme dans le Kenya indépendant qui a compromis durablement sa carrière, et nous savons que ce genre de corruption est toujours une réalité quotidienne pour beaucoup trop de personnes.


Nous savons aussi que cela n’est pas toute l’histoire. Ici au Ghana, vous nous montrez un visage de l’Afrique qui est trop souvent pas assez mis en lumière par un monde qui voit seulement la tragédie ou le besoin de charité. Le peuple du Ghana a travaillé dur pour établir la démocratie sur des fondations solides, avec les transferts pacifiques du pouvoir répétés, y compris dans le cadre d’élections très serrées. Et d’une certaine manière, je peux dire que l’opposition mérite autant de crédit que la majorité. Et, avec une meilleure gouvernance et une société civile émergente, l’économie du Ghana a connu des taux de croissance impressionnants. Ce progrès est moins grandiloquent que les combats de libération du XXè siècle, mais ne nous trompons pas : au final, il sera plus significatif. Parce que s’il est important de se libérer du contrôle d’autres nations, il est encore plus important de bâtir sa propre nation.


Donc, je crois que ce moment est tout aussi prometteur pour le Ghana et pour l’Afrique que le moment où mon père devient adulte et où de nouvelles nations naquirent. C’est un nouveau moment de grande promesse. C’est seulement maintenant que nous avons compris que ce ne sont pas seulement les géants comme Nkrumah et Kenyatta qui détermineront l’avenir de l’Afrique. Au contraire, il s’agira de vous – les hommes et les femmes du Parlement ghanéen – et du peuple que vous représentez. Il s’agira des jeunes qui regorgent de talent, d’énergie et d’espoir qui peuvent revendiquer le futur que beaucoup dans les générations précédentes n’ont jamais réalisé.

Pour réaliser, cette promesse, nous devons premièrement reconnaître une vérité fondamentale  qui a été concrétisée au Ghana. Le développement dépend de la bonne gouvernance. Elle est l’ingrédient qui a manqué à trop d’endroits, trop longtemps. C’est le changement qui peut dévérouiller le potentiel de l’Afrique. Et cette responsabilité ne peut être endossée que par les Africains.


Pour ce qui concerne l’Amérique et l’occident, notre engagement doit être mesuré au-delà des dollars que nous dépensons. J’ai plaidé pour un accroissement substantiel de notre aide internationale, qui est dans l’intérêt de l’Afrique et de l’Amérique. Mais le vrai signe du succès n’est pas d’être une source perpétuelle d’aide. Il s’agit d’être des partenaires dans la construction d’un changement qui transforme.

Cette responsabilité mutuelle doit être le fondement de notre partenariat. Et aujourd’hui, je vais me concentrer sur quatre questions critiques pour le futur de l’Afrique et de tous pays en voie de développement : la démocratie, les opportunités, la santé et la résolution pacifique des conflits.


Premièrement, nous devons soutenir les gouvernements forts et durablement démocratiques.

Comme je l’ai dit au Caire, chaque nation accouche de la démocratie de sa manière à elle, et en conformité avec ses propres traditions. Mais l’Histoire présente un verdict clair : les gouvernements qui respectent la volonté de leur propre peuple, qui gouvernent par le consentement et non la coercition, sont plus prospères, sont plus stables et réalisent plus de succès que les gouvernements qui ne le font pas.


Tenir des élections ne suffit pas. Il s’agit aussi de ce qui arrive entre les élections. La répression peut prendre plusieurs formes, et de nombreuses nations, y compris celles qui tiennent des élections, font face à des problèmes qui condamnent leurs peuples à la pauvreté. Un pays ne peut créer de richesse si ses leaders exploitent l’économie pour s’enrichir eux-mêmes, ou si la police peut être achetée par des trafiquants de drogue. Personne ne veut investi dans un pays où le gouvernement accapare des commissions de 20%... ou où la direction de l’autorité portuaire est corrompue. Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la règle de brutalité et au gangstérisme. Cela n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, y compris même si vous y mettez une élection. Et aujourd’hui, il est temps que ce style de gouvernance s’arrête.


Au XXIè siècle, les institutions compétentes, sérieuses et transparentes sont les clés du succès – parlements forts, forces de police honnêtes, juges indépendants… presse indépendante, secteur privé dynamique, société civile. Ce sont des choses qui donnent vie à la démocratie, parce que c’est ce qui compte dans la vie quotidienne des peuples.

Les Ghanéens ont choisi la règle constitutionnelle au-delà de l’autocratie et ont fait preuve d’esprit démocratique, ce qui permet à l’énergie de votre peuple de s’exprimer. Nous le voyons à travers des leaders qui acceptent la défaite avec élégeance – le fait que les opposants du président Mills étaient debout à côté de lui pour m’accueillir la nuit dernière quand je suis descendu de l’avion en dit beaucoup sur le Ghana ; le fait que ceux qui ont gagné résistent à ceux qui appellent à instrumentaliser le pouvoir contre l’opposition de manière malhonnête. Nous voyons cette vérité. Nous la voyons à travers une policière comme Patience Quaye, qui a aidé à traduire en justice le premier trafiquant d’êtres humains au Ghana. Nous la voyons à travers les jeunes qui plaident contre le clientélisme et participent au processus politique.


A travers l’Afrique, nous avons vu des exemples innombrables de personnes prenant leur destinée en main et qui sont acteurs d’un changement qui va du bas vers le haut. Nous l’avons vu au Kenya, où la société civile et les entrepreneurs se sont mis ensemble pour aider à mettre fin à la violence électorale. Nous l’avons vu en Afrique du Sud, où les trois-quarts de la population a voté durant les récentes élections – la quatrième depuis la fin de l’apartheid. Nous l’avons vu au Zimbabwe, où le réseau de soutien aux élections a bravé une répression brutale pour affirmer le principe selon lequel le vote de chaque individu est un droit sacré.

Il ne faut pas se méprendre : l’Histoire est du côté de ces braves Africains, et non pas du côté de ceux qui utilisent les coups d’Etat et les changements de constitution pour rester au pouvoir.
L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes.

Cela dit, l’Amérique ne cherchera pas à imposer un système de gouvernement à une autre nation. La vérité essentielle de la démocratie est que chaque nation détermine son propre destin. Mais ce que l’Amérique fera, c’est augmenter l’assistance aux individus et aux institutions responsables, qui agissent pour la bonne gouvernance, pour des parlements qui signalent les abus de pouvoir et s’assurent que les voix de l’opposition sont entendues, pour la règle de droit, qui assure le caractère équitable de la justice, pour la participation civique, qui pousse le peuple à s’impliquer, sur des solutions concrètes à la corruption comme l’expertise des fraudes et les services automatisés, le renforcement des centres d’appel, la protection des arbitres permettant l’avancement de la transparence et de la responsabilité.

Et nous apportions ce soutien. J’ai engagé mon administration à accorder plus d’attention à la corruption dans nos rapports sur les droits de l’homme. Partout, les gens devraient avoir le droit de commencer une activité économique ou de se former sans avoir à payer un bakchich. Nous avons la responsabilité de soutenir ce qui agissent de manière responsable et d’isoler ceux qui ne le font pas, et c’est exactement ce que l’Amérique fera.


Cela nous conduit directement à notre deuxième axe de partenariat : soutenir un développement qui apporte des opportunités au plus grand nombre. Avec une meilleure gouvernance, je ne doute pas que l’Afrique tient une promesse : celle d’une prospérité plus partagée. Regardez l’extraordinaire succès des Africains dans mon pays, l’Amérique. Ils se portent très bien. Ils ont le talent, l’esprit d’entreprise. La question est, comment s’assurer qu’ils réussissent ici, dans leurs propres pays ? Le continent est riche en ressources naturelles. Et des entrepreneurs dans le monde du téléphone mobile aux petits fermiers, les Africains ont montré leur capacité et leur engagement à créer leurs propres opportunités. Mais les vieilles habitudes doivent aussi être brisées. La dépendance aux matières premières – ou les économies basées sur une seule exportation – ont tendance à concentrer la richesse dans les mains d’une minorité et à rendre les peuples trop dépendants de la conjoncture.

Au Ghana par exemple, le pétrole apporte de grandes opportunités, et vous avez été très responsable dans la préparation de l’arrivée de cette nouvelle source de revenu. Mais comme beaucoup de Ghanéens le savent, le pétrole ne peut pas devenir le nouveau cacao. De la Corée du Sud à Singapour, l’histoire montre que les pays réussissent quand ils investissent dans leur propre peuple et dans les infrastructures… quand ils font la promotion de plusieurs produits d’exportations, développent une force de travail compétente et créent de l’espace pour les petites et les moyennes entreprises qui créent de l’emploi.

Au fur et à mesure que les Africains s’approcheront de cette promesse, l’Amérique sera plus impliquée et tendra sa main. En diminuant les ressources qui vont aux consultants européens et à l’administration, nous voulons mettre plus de ressources dans les mains de ceux qui en ont besoin, en formant les gens à faire plus pour eux-mêmes. C’est pourquoi notre initiative pour la sécurité alimentaire (3,5 milliards de dollars) se focalise sur les nouvelles méthodes et technologies pour les agriculteurs – et non simplement sur l’envoi de producteurs ou de produits américains. L’aide n’est pas une fin en soi. L’objectif de l’assistance étrangère doit être de créer les conditions pour qu’elle ne soit plus nécessaire. Je veux voir les Ghanéens non seulement dans une situation d’autosuffisance alimentaire, je veux les voir exporter de la nourriture dans les autres pays et gagner de l’argent. Vous pouvez le faire.


Cela dit, l’Amérique peut faire plus pour promouvoir le commerce et l’investissement. Les nations riches doivent ouvrir leurs portes aux produits et services venant de l’Afrique de manière significative. Cela sera un engagement de mon administration. Et là où il y a de la bonne gouvernance, nous pouvons accélérer la prospérité à travers des partenariats public-privé qui permettent des investissements dans de meilleures routes et dans l’électriité, dans le renforcement des capacités et la formation à l’entreprenariat, dans les services financiers qui ne s’arrêtent pas aux villes mais aussi aux zones pauvres et rurales. C’est aussi notre propre intérêt – parce que si des personnes sortent de la pauvreté et si de la richesse est créée en Afrique, de nouveaux marchés s’ouvrent pour nos propres produits. Donc, c’est mutuellement profitable.

S’il y a un secteur qui représente à la fois un péril indéniable et une promesse extraordinaire, c’est l’énergie. L’Afrique est l’endroit du monde qui produit le moins de gaz à effet de serre, mais qui est le plus menacé par le changement climatique. Une planète plus chaude va répandre la maladie, moins de ressources en eau et une production agricole qui réduit créent des conditions qui produiront plus de famine et plus de conflits. Tous – et particulièrement le monde en développement – nous avons la responsabilité de ralentir cette tendance – à travers la mitigation et la manière donc nous utilisons l’énergie. Mais nous pouvons aussi travailler avec les Africains à transformer cette crise en opportunité.


Ensemble, nous pouvons bâtir un partenariat au nom de notre planète et de la prospérité en aidant les pays à accélérer leur accès à l’électricité tout en effaçant les phases les plus salissantes du développement. Pensez-y : à travers l’Afrique, il y a beaucoup de vent et d’énergie solaire, de l’énergie biothermique et des biocarburants. De la Vallée du Rift aux déserts d’Afrique du nord, des côtes de l’Ouest aux plantes de l’Afrique du Sud - les généreux dons de la nature peuvent générer leur propre énergie, et participer à l’exportation d’une énergie propre et utile.

Ces pas valent plus que les chiffres de la croissance sur une balance des paiements. Ils évoquent une jeune personne éduquée qui peut avoir un travail et s’occuper de sa famille ; un agriculteur qui peut écouler sa production sur le marché ; un entrepreneur avec une bonne idée pour commencer un business. Il s’agit de la dignité du travail ; il s’agit de l’opportunité qui doit exister pour les Africains du XXIè siècle.

La gouvernance est vitale pour saisir cette opportunité ; elle a également une forte importance pour la troisième problématique dont je veux parler : le renforcement de la santé publique.

Dans les années précédentes, d’énormes progrès ont été fait dans plusieurs parties de l’Afrique. Beaucoup plus de personnes vivent de manière productive avec le VIH/SIDA, et ont accès ont médicaments dont ils ont besoin. J’ai vu une merveilleuse clinique et un hôpital qui se spécialise sur la santé maternelle. Mais beaucoup trop de personnes continuent de mourir de maladies qui ne devraient pas les tuer. Quand des enfants meurent d’une piqûre de moustique, quand les mères meurent en enfantant, nous savons que des progrès restent à faire.

A cause de bourses – souvent offertes par des nations donatrices – plusieurs médecins et infirmiers africains vont à l’étranger, ou travaillent pour des programmes qui se concentrent sur une seule maladie. Et cela crée des disparités dans les soins primaires et la prévention de base. Dans le même temps, les Africains, individuellement, doivent aussi faire des choix responsables qui préviennent la dissémination de la maladie, en faisant la promotion de la santé publique dans leurs communautés et pays.


A travers l’Afrique, nous voyons des exemples de personnes qui résolvent ces problèmes. Au Nigeria, un effort interreligieux de chrétiens et de musulmans a montré un exemple de coopération pour s’attaquer au paludisme. Ici au Ghana et à travers l’Afrique, nous voyons des idées innovantes pour réduire les disparités dans les soins – par exemple, à travers les initiatives de e-santé qui permettent à des médecins dans des grandes villes de soutenir ceux des petites villes.

L’Amérique soutiendra ces efforts dans une stratégie cohérente et globale, parce que dans ce XXIè siècle, nous sommes appelés à agir par notre conscience mais également par notre intérêt commun, parce que quand un enfant meurt d’une maladie qui pouvait être prévenue au Ghana, cela nous diminue, où que nous soyons. Et quand la maladie n’est pas prise en charge dans un coin du monde, nous savons qu’elle peut se répandre au-delà des océans et des continents.

C’est pour cette raison que mon administration a consacré 63 milliards de dollars pour faire face à ces défis. Nous appuyant sur les efforts considérables du Président Bush, nous allons continuer à prendre en charge le combat contre le VIH/SIDA. Nous allons continuer à poursuivre l’objectif de mettre fin aux décès causés par le paludisme et la tuberculose, et nous allons travailler à éradiquer la polio. Nous allons combattre les maladies tropicales négligées. Nous n’allons pas faire face à la maladie de manière isolée – nous allons investir dans les systèmes de santé publique qui vont promouvoir le bien-être et se consacrer à la santé de la mère et de l’enfant.


Alors que notre partenariat se fonde sur notre foi en un meilleur avenir, nous allons mettre fin aux destructions qui sont causées, non par la maladie, mais par la violation des droits de l’homme – ainsi, le dernier axe de notre propos.

Laissez-moi être clair : l’Afrique ne correspond à la caricature grossière d’un continent en guerre perpétuelle. Mais si nous sommes honnêtes, pour beaucoup trop d’Africains, les conflits sont une partie de leur vie, de la même manière que le soleil. Il y a des guerres centrées sur la terre et des guerres centrées sur les ressources. Et il est beaucoup trop facile pour ceux qui n’ont pas de conscience de manipuler des communautés entières dans des combats entre religions et ethnies.


Ces conflits sont une verrue sur le nez de l’Afrique. Nous avons tous des identités différentes – tribales et ethniques, religieuses et nationales. Mais définir quelqu’un en opposition à quelqu’un qui appartient à une tribu différente ou qui adore un prophète différent n’a pas de place au XXIè siècle. La diversité de l’Afrique devrait être une source de force, et non une cause de division. Nous sommes tous des enfants de Dieu. Nous partageons tous des aspirations communes – vivre en paix et en sécurité, accéder à l’éducation et aux opportunités, chérir nos familles, nos communautés et notre foi. Cela représente notre humanité commune.

C’est pourquoi nous devons refuser l’inhumanité au milieu de nous. Ce n’est jamais justifié, jamais justifiable de cibler des innocents au nom de l’idéologie. Quand une société force des enfants à tuer lors de guerres, elle se condamne à mort. C’est l’ultime marque du crime et la lâcheté de condamner les femmes au viol répété et systématique. Nous devons porter témoignage de la valeur de chaque enfant du Darfour et de la dignité de chaque femme du Congo. Aucune foi, aucune culture ne devrait tolérer les outrages qu’on leur fait subir. Et nous devons tous nous engager pour la paix et la sécurité nécessaires au progrès.

(…)

L’Amérique a la responsabilité de travailler avec vous en tant que partenaire pour faire advancer cette vision, non seulement avec des mots, mais en venant en appui aux capacities africaines. Quand il y a un génocide au Darfour ou des terroristes en Somalie, il ne s’agit pas seulement de problèmes africains – ce sont des défis de sécurité globale, et ils demandent une réponse globale.

C’est pourquoi, en même temps que nous sommes prêts à coopérer à travers la diplomatie, l’assistance technique et le soutien logiqtique, nous prendrons la tête des efforts pour que les criminels de guerre soient responsables de leurs actes.

Permettez-moi d’être clair : notre « Commandement Africain » ne servira pas à prendre pied en Afrique, mais à faire face à ces défis communs pour la sécurité de l’Amérique, de l’Afrique et du monde.


A Moscou, j’ai parlé du besoin d’un système international au sein duquel les droits universels des êtres humains sont respectés, et les violations de ces droits combattues. Cela doit inclure un engagement à soutenir ceux qui résolvent les conflits pacifiquement, à sanctionner et à arrêter ceux qui ne le font pas, et à aider ceux qui souffrent. Mais au final, ce sont les démocraties dynamiques comme le Botswana et le Ghana qui vont faire reculer les causes des conflits et faire avancer les frontières de la paix et de la prospérité.

Comme je l’ai dit plus tôt, l’avenir de l’Afrique est entre les mains des Africains.

Les peuples d’Afrique sont prêts à revendiquer cet avenir. Et dans mon pays, les Africains Américains – y compris des immigrants récents – ont réussi dans tous les secteurs de la société. Nous l’avons fait en dépit d’un passé difficile, et nous avons tiré des forces de notre héritage africain. Avec des institutions fortes et une forte volonté, je sais que les Africains peuvent vivre leurs rêves à Nairobi, Lagos, Kigali, Kinshasa, Harare et ici même à Accra.


Vous savez, il y a 52 ans, les yeux du monde étaient sur le Ghana. Et un jeune prédicateur dénommé Martin Luther King est venu ici, à Accra, pour voir l’Union Jack descendre, et le drapeau ghanéen s’élancer dans le ciel. C’était avant la marche sur Washington et avant le succès du mouvement des droits civiques dans mon pays. Le Dr King a été interrogé sur le sentiment qu’il éprouvait à voir la naissance d’une nation. Il a dit : « Cela renouvelle ma conviction dans la victoire ultime de la justice ».


Maintenant que cette victoire doit être réalisée une fois de plus, elle doit être la vôtre. Et je parle particulièrement à la jeunesse à travers l’Afrique et ici même au Ghana. Dans des endroits comme le Ghana, la jeunesse représente la moitié de la population.

Vous devez savoir une chose. Le monde sera ce que vous en ferez. Vous avez le pouvoir de tenir vos leaders responsables, et de construire des institutions au service du peuple. Vous pouvez servir au sein de vos communautés et utiliser votre énergie et votre instruction pour créer de nouvelles richesses et pour construire de nouvelles connexions avec le monde. Vous pouvez vaincre la maladie, mettre fin aux conflits et provoquer le changement de la base au sommet. Vous le pouvez. Oui, vous le pouvez… parce qu’en ce moment, l’histoire est en marche.


Mais ces choses peuvent être réalisées si et seulement si vous devenez responsables de votre avenir. Cela ne sera pas facile. Cela demandra du temps et des efforts. Il y aura des souffrances et des retours en arrière. Mais je peux vous promettre une chose : l’Amérique sera avec vous à chaque pas que vous poserez – en tant que partenaire, en tant qu’ami. L’opportunité ne viendra pas d’ailleurs. Elle viendra des décisions que vous prendrez, des choses que vous ferez, de l’espoir que vous aurez dans votre cœur.


Ghana, la liberté est ton héritage. Maintenant, il est de ta responsabilité de construire sur les fondements de cette liberté. Et si tu le fais, nous regarderons dans plusieurs années des endroits comme Accra et nous raconterons le temps où la promesse s’est réalisée ; le temps où la prospérité s’est forgée, où la souffrance a été vaincue, où une nouvelle ère de progrès a commencé. Le temps présent peut être le temps où nous observons une fois de plus le triomphe de la justice. Oui, nous le pouvons (Yes we can).

Merci beaucoup. Que Dieu vous bénisse. Merci.

 

 

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