Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)
Comores / Politique & institutions
Fomboni, mercredi 24 juin 2009 (HZK-Presse) – La communauté internationale, avec à sa tête le diplomate Mozambicain F. Madeira est accueillie de nouveau à l’aéroport Bandar es salam par l’exécutif de l’île autonome de Mwali. Après quelques minutes de rafraîchissement à l’auberge Les Abouts, cette forte délégation composée entre autres de représentants des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’OIF (Organisation internationale de la francophonie), de la Conférence islamique, a pris le chemin de Bonovo siège de la « présidence-gouvernorat » où ils ont eu à discuter avec le chef de l’exécutif de l’île Mohamed Ali Saïd.
L’objectif était de voir ensemble avec l’exécutif comment, après le referendum, rebondir pour sortir de cette énième crise institutionnelle et installer un Etat de droit. « À l’heure qu’il est, il n’y a pas un organe qui peut s’exprimer au nom du peuple, il y a donc urgence à organiser, le plus rapidement possible les élections législatives », dira le chef des la délégation F. Madeira.
Et ce diplomate de préciser que le chef de l’Etat Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est prêt à faire ces élections mais il n’a pas les moyens « en tout cas il nous a dit que ce n’est pas faisable pendant le ramadan, c’est donc après… », a-t-il rapporté.
Le travail de la communauté international n’est pas, selon Madeira, de satisfaire Sambi ou Mohamed Ali Saïd mais pour le bien du peuple comorien, s’explique-t-il.
« Nous sommes limités par la nécessité de la souveraineté nationale, on peut donner des conseils à Sambi et il peut prendre ce qu’il veut. On a fait ce qu’on a pu faire. Nous ne cautionnons pas ce qui se passe, et on ne peut pas dénoncer Sambi ». Ce sont les seuls éléments de réponses que Madeira a pu verser lorsque le chef de l’exécutif de l’île a fustigé la façon dont la communauté internationale gère depuis un moment le dossier des Comores.
Accusant Sambi de torpiller tout ce qui est institution, sous les yeux de la communauté internationale, Mohamed Ali Saïd a déploré leur comportement, après ce qu’il a appelé « une mascarade électorale ». « Vous étiez allé le féliciter du succès du referendum alors que vous avez, à travers vos observateurs constaté comment s’est déroulé le scrutin, que doit-on comprendre ? » s’inquiète-il.
Des propos que le représentant de l’OIF tentera de clarifier, estimant qu’il ne s’agissait pas de le féliciter du succès mais d’avoir pu organiser cette élection du 17 mai dernier sans l’aide de la communauté internationale.
Mais le patron de l’île a continué à se poser la question de savoir pourquoi Sambi s’obstine à lier son mandat avec les leurs. « Je suis un président élu avec toutes les prérogatives dévolue à cette fonction, pourquoi gouverneur ? Vous êtes témoins de la destruction des institutions, sans rien lui dire… » martèle-t-il.
L’autre problème que Monsieur Ali Saïd soulève est celui de la loi statutaire de l’île prévue par la nouvelle constitution révisée. « On nous a imposé une loi statutaire qui devait être conçue par les îles selon la constitution qu’il a fait lui-même mais qu’il est incapable de respecter. S’il a à signer des ordonnances c’est sur ce qui n’est pas prévu par la constitution mais pas sur la loi statutaire ».
« Mohamed Ali Saïd a demandé à ce que tout commence par la base. Avant de passer aux élections, et la base c’est cette loi statutaire. Finalement Monsieur Ali Saïd a accepté la proposition de la communauté internationale d’aller pour une énième fois dans le dialogue avec le chef de l’Etat mais il exige la présence de la communauté internationale.
Avant de quitter le palais de Bonovo pour aller au siège de la COMUNA (Coordination mohélienne pour l’unité nationale et l’alternance) où l’opposition l’attendait, la délégation conduite par Madeira a reçu du directeur de cabinet à la « présidence-gouvernorat » de l’ile M. Ben Cheikh Mzé CheikH, un mémorandum signé par les partis d’opposition à Mohéli. L’envoyé spécial de l’Union africaine se dit en tout cas très content de savoir que Mohéli est prête à aller aux élections et s’impliquer dans le processus de mise en place des institutions. »
Quand à Ben Cheikh Mzé Cheikh, « nous avons discuté de la transition et de l’application de la constitution mais on ne sait pas si cela va aboutir à quelque chose de positif, déjà nous ne sommes pas impliqués dans l’opération de la révision des listes électorales », déplore-t-il
Dans le local de l’assemblée de l’île, siège de la COMUNA , la communauté internationale avec l’opposition ont passé plus de deux heures de temps à passer en revue les derniers développements de la situation politique nationale.
« Dans tous les cas un mohélien doit être à la tête du pays en 2010 sinon c’est la balkanisation des Comores », fut le leitmotiv des opposants. La délégation a quitté Fomboni pour Moroni aux environ de 14 h.
Mouayad Salim
240609/ms/hzkpresse/6h00