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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

 

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DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, ALLAOUI HALIDI A CEDE LA RESPONSABILITE DE VOTRE BLOG A MADAME MARIAMA HALIDI.

 

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 21:34
 
Vous trouverez ci-dessous la traduction du discours à la nation en shikomori  du Président de l'Union des Comores, Monsieur Ahmed Abdallah Sambi de ce soir (Mercrédi 20 mai 2009)


Discours à la Nation de Son Excellence MonsieurAHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI, Président de l'Union des Comores  du mercrédi 20 mai 2009.

Après les louanges à Allah et les salutations au Prophète, à sa famille et à ses compagnons, le Président de la République s'est adressé à la Nation en langue nationale, en ces termes :

Honorable Comoriennes et Comoriens, des quatre îles et de la Diaspora, Jeunes et Adultes, Hommes et Femmes, Vous tous qui me faites l'honneur de m'écouter et de me comprendre,

Que Dieu vous assiste, vous honore, vous protège et fasse de vous des bienheureux, dans ce Monde et dans l'Au-delà.

J'ai le grand honneur de m'entretenir aujourd'hui avec vous, citoyens comoriens, pour vous adresser mes chaleureuses félicitations et mes sincères remerciements, pour avoir honoré les Comores et rehaussé le pays.
En effet, alors que je vous ai demandé de me suivre, si vous estimez que mes propositions sur le référendum étaient en faveur des intérêts du pays, vous avez fait la démonstration de votre grande maturité politique et de votre disponibilité à aider le pays.
En vous rendant dans les bureaux de vote, à l'occasion de ce référendum et avec un taux de participation bien supérieur à celui du référendum d'adoption de notre constitution en 2001
, malgré les intimidations et les menaces, vous avez fait preuve d'un patriotisme qui honore notre pays et notre drapeau.
Chaque Comorien doit aujourd'hui se sentir fier de vivre dans un pays démocratique où triomphe l'Etat de droit.

Je vous félicite, pour avoir accepté de jeter les bases d'une nouvelle architecture institutionnelle qui facilitera la tache de mes successeurs qui n'auront plus désormais à gérer des conflits de compétence.
Vous méritez d'autant plus ces félicitations que la Communauté internationale et au moins trois de mes homologues Chefs d'Etat m'ont déjà contacté pour vous féliciter à travers moi, pour votre sagesse, votre patriotisme ainsi que pour votre sens élevé de l'intérêt de notre pays et votre aspiration au progrès.

Le référendum du 17 mai ouvre les portes du bien-être car, j'en suis convaincu, il aura permis de lever les doutes qu'auraient pu légitimement avoir les investisseurs étrangers, désireux de venir dans notre pays.
En effet, aujourd'hui, ils ont en face d'eux comme interlocuteur, un seul Président, un seul gouvernement et une seule constitution. Voilà un des résultats de l'acte que vous avez posé le 17 mai. Nous verrons que dans les semaines et les mois à venir, plus d'investisseurs désireront venir s'installer dans notre pays.

Je vous remercie en mon nom propre et en tant que Président de la République pour avoir fait la démonstration que vous êtes un peuple libre, courageux et patriote.
Ceux qui se sont désolés de n'avoir pas pu voter, ne sont pas moins méritants car ils ont été les gardiens vigilants de la paix et de la sécurité dans nos villes et villages. Je les remercie tous.

Je remercie les jeunes ainsi que les personnalités qui ont occupé de grandes responsabilités dans ce pays et qui, à cette occasion encore, ont jeté le poids de leur expérience et de leur prestige, dans la balance en vous appelant à voter pour le oui.

Je remercie les Ulémas qui se sont dressé en faveur du bien de ce pays. Je remercie les femmes qui ont su si bien, défendre leurs intérêts et ceux de leurs enfants.
Je remercie notre Armée qui a en charge la sécurité de notre pays et qui, une fois encore, a fait montre d'une grande responsabilité, notamment en dissuadant les gens malintentionnés de perpétrer des méfaits et en contribuant à la réussite du scrutin.
Je remercie les différentes branches de l'information et de la communication pour leur engagement et leur contribution.

Je remercie tous ceux qui étaient en charge de l'organisation du scrutin ainsi que toutes les autorités de l'Etat qui ont tout mis en œuvre, en vue du bon déroulement du référendum. Je les remercie notamment pour avoir accepté de s'abstenir, comme je le leur ai demandé, de faire usage du bien public, dont leurs véhicules de fonctions, au cours de la campagne électorale.

Comoriennes, Comoriens, mes Chers frères et sœurs,

Pour la première fois, nous avons organisé et réussi un scrutin, aussi bien dans ses aspects financiers et de ressources humaines qu'en matière de sécurité, sans l'aide étrangère à laquelle nous avions pris l'habitude de recourir, y compris en matière de finances et d'assistance militaire. Nos partenaires nous en ont félicité et reconnu notre capacité dans l'avenir, à organiser des élections libres, démocratiques et transparentes.

Je remercie tous les Comoriens y compris ceux de l'Etranger qui, faute d'avoir pu voter, ont appelé leurs concitoyens et leurs familles au pays à voter en faveur du changement, convaincus de la nouvelle image que projette notre pays à l'extérieur.

Je vous remercie tous, de n'avoir pas suivi les appels au boycott, à la violence et aux incendies, en allant voter pour dire oui au changement, au même titre que je remercie ceux qui ont voté non et pour qui nous avons du respect.

Désormais, nous sommes en droit d'attendre les fruits immédiats, à moyen et long terme, du référendum.
Le premier fruit est d'abord que notre pays est désormais ancré dans le rang des pays stables et démocratiques.
Le second fruit est mon engagement, en ma qualité de Président, à faire la preuve, que j'ai bien compris le message que vous m'avez adressé en mettant en œuvre rapidement les mesures attendues.

Vous avez fait votre choix. J'ai compris que vous souhaitiez des changements dans ce pays. Je saisis ainsi cette occasion pour vous annoncer quelques mesures.

Dans l'immédiat, j'ai demandé au Gouvernement, la mise en place d'une commission chargée d'émettre les avis et propositions, sur les mesures et les changements qu'implique l'adoption de la révision constitutionnelle. Je sais qu'ils sont à l'œuvre.

Pour les mois qui viennent, j'ai demandé au Gouvernement qui l'a accepté, l'instauration d'une seule Fonction Publique qui regroupera tous les agents de l'Etat qui seront tous identifiés et dont les états salariaux seront connus, aussi bien à Ngazidja, à Mwali qu'à Ndzouani. En effet, parmi les dysfonctionnements inacceptables, est le fait normal, que des fonctionnaires soient payés par l'Etat sans que le Chef de l'Etat que je suis, soit informé de leur rôle et de leur revenu. J'ai à cet effet demandé aux responsables de l'Administration d'établir désormais un seul état de salaires et de procéder au paiement par virement ou via les banques souhaité par le fonctionnaire, de tous les salaires en même temps et dans toutes les îles, pour éviter l'inconvénient des salaires non versé, notamment dans les îles autonomes.

J'ai également demandé au Gouvernement de procéder à la réduction des indemnités pour les mandats politiques afin que les économies ainsi réalisé soient affectées à la construction de salles de classe, aux activités et aux infrastructures destinés à la jeunesse et aux sports et à la résolution des problèmes d'adduction d'eau des Comoriens. Je voudrais ainsi qu'à compter du mois prochain, des prélèvements à déterminer, de 10, 15 ou 20%, soient faits non sur les salaires de base, mais sur les indemnités du Chef de l'Etat, des Ministres et des autorités des Gouvernorats.

J'ai enfin demandé au Gouvernement de mettre en place une brigade de contrôle des prix des denrées de première nécessité sur les marchés, notamment le riz, l'huile et les autres denrées, pour lutter contre les fraudeurs. Il n'est pas normal par exemple, que le prix homologué du riz ordinaire ne soit pas respecté. Je veillerai au respect de cette mesure.
Dans les jours et semaines à venir, nous devons voir concrètement les fruits du référendum du 17 mai.

J'ai demandé aux Gouverneurs des trois îles, à venir me rencontrer vendredi, pour que nous puissions parler de l'immédiat et de l'avenir de notre pays, dans l'intérêt de tous les Comoriens d'Anjouan, de Mohéli et de la Grande-Comore et dans le respect des institutions.

Mes chers compatriotes,

Nous avons ouvert une nouvelle page de nos institutions qui appelle en priorité, la mise en place d'une assemblée capable d'aider le Gouvernement à aller de l'avant. Aujourd'hui, encore plus qu'hier, tout comorien doit pouvoir apporter sa contribution et non seulement demander à son pays de lui être utile. Aux fonctionnaires je demande ainsi de cesser les mauvaises habitudes et d'apporter des changements dans leurs bureaux. Aujourd'hui les responsabilités au sein de l'Etat sont claires et les Comoriens ont souhaité des changements. Dans ce domaine, je serai plus vigilant, aujourd'hui encore plus qu'hier. Que ceux qui ne sont pas en mesure de les respecter en tirent les conséquences et se démettent de leurs fonctions.

Comoriennes, Comoriens,

Je m'entretiendrai à nouveau avec vous pour vous faire partager mes rêves pour ce pays, convaincus que vous m'aiderez à les réaliser et à porter le drapeau du changement dans notre pays.

Nous avons un seul Etat, un seul et même pays dont l'unité et la cohésion lui donneront la force nécessaire et la capacité à nous apporter le bien-être auquel nous aspirons.
Dieu nous a assistés en nous aidant à libérer par les armes, l'Ile d'Anjouan. Nous avons gagné sans effusion de sang. Il vient de nous prouver son amour pour nous et notre pays en incitant nos adversaires non pas à voter non mais à prôner le boycott et l'abstention. Nous devons, par notre obéissance et notre confiance en Dieu, lui en rendre grâce et l'en remercier en exprimant notre reconnaissance envers ses bienfaits, notamment en aimant notre pays et son unité et en respectant les honorables personnalités qui visitent notre pays et en préservant les biens de nos investisseurs étrangers.
Chaque bienfait a un prix. Nous avons payé le prix du débarquement, nous devons payer ainsi celui du référendum car nous devons bientôt à mettre en place notre assemblée et je vous invite dors et déjà à bien choisir.

A nos compatriotes de la diaspora, je leur demande de se tenir bien informés de ce qui se passe dans leur pays, loin de la désinformation, grâce notamment à la radio nationale, avant de pourvoir accéder aux images par satellite que nous souhaitons pour bientôt.

Merci à tous d'avoir aidé le pays. Qu'Allah bénisse le Prophète Muhammad Que Dieu vous récompense en bien.
Source : Beit-Salam
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