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L'absence d'une politique nationale dans le domaine ne fait qu'empirer la situation, dit-on, mais le directeur général de l'entreprise appelle au respect au moins la convention signée en avril 2008 entre sa société, le ministère des finances, celui en charge de l'énergie et la société des hydrocarbures.
Elle prévoit, précise le directeur Salim Ali Soilihi (photo), le versement de 10 millions de nos francs aux hydrocarbures chaque semaine sur une durée de 6 mois. Au bout de 20 semaines, le ministère des finances n'a plus honoré ses obligations stipulées dans la convention, suite au choc pétrolier de juillet dernier.
Autant dire que s'il y a « sabotage » [allusion faite par le président Sambi dans un récent discours, ndlr] en matière de politique énergétique, les responsabilités sont partagées entre les décideurs, nous confie un connaisseur du domaine, placé aux hydrocarbures. Mais en réalité la Ma-Mwe roule à perte depuis belle lurette si l'on évalue le prix de revient et la vente du KWh à la clientèle. L'Etat doit supporter la différence, c'est ainsi que sa facture est évaluée à 3 milliards de nos francs.
Cette facturation, insiste le directeur général de la Mamwe, « est relative à la créance impayée de l'ex-hôtel Galawa aujourd'hui vendue, celle de l'hôtel Itsandra, l'éclairage public, l'administration de l'Etat », ce qui donne à croire que l'établissement court à sa faillite (Voir l'interview du Minstre de tutelle de novembre dernier ICI). Depuis son installation, M. Salim dit n'avoir jamais touché aucun rond de cette dette.
En défendant son personnel technique, notamment ses capacités confirmées, le directeur général dit en clair qu'il ne cherche pas à mettre en cause les techniciens de la boite, mais « des interventions d'experts s'avèrent parfois nécessaires pour diagnostiquer les installations, évaluer les besoins avant de prendre toute décision ».
C'est le cas actuellement avec la crise de la centrale de Voidjou où un expert est attendu incessamment pour aider à redémarrer deux groupes en attente. « Sous peu, la situation pourrait s'améliorer afin d'en assurer en moyenne les 9000 Kwh » correspondant à la demande, promet le patron de l'établissement public.
Très irrité par rapport à notre enquête dont il ne conteste pas les faits relatés, M. Salim Ali Soilihi cherchera à défendre ses techniciens, tout en livrant ses perspectives de sortie de crise, pour réussir selon lui « un processus de redressement » engagé depuis 17 mois qu'il est à la tête de l'entreprise. Et le directeur général de trancher : « il n'y a pas photo, pour offrir en permanence de l'électricité à notre clientèle, il faut réviser au moins quatre groupes électrogènes pour revenir à une situation normale ».
A sa nomination il aurait trouvé seuls deux groupes opérationnels, ayant subi une révision dans la période du comité de gestion dont il faisait partie. Reconnaissant les faiblesses de l'établissement qui depuis un temps fonctionne à perte, par rapport aux services fournis en matière de production, le directeur général dit avoir mis les bouchées doubles pour faire réviser en 2008 trois groupes sur financement propre de l'établissement et l'appui technique et financier complémentaire de l'Etat de Sharja.
Depuis lors des missions techniques se sont succédées à tour de rôle dont l'académie maritime d'Egypte, Maroc, Sharja, La Chine mais hélas les résultats se font encore entendre exceptée la Chine qui vient d'offrir dernièrement un lot de matériel pour le réseau hydraulique et quelques apports de Sharja.
Interrogé sur la somme permettant la révision de l'ensemble des groupes, le directeur avance le chiffre de 1,200 millions de francs au terme de chaque année. Pourtant la question de la facturation serait à ses yeux définitivement résolue, juste après la mission technique de la société sénégalaise intervenue dans le service commercial. « Le taux d'anomalie a nettement baissé », assure le directeur, avec 95% de facturation fiable. Ce qui motive le service de recouvrement assurant jusqu'à 52% de la facturation en moyenne chaque mois.
Le reste serait partagé entre l'Etat, les impayés, l'éclairage public et les fraudeurs avec la complicité de certains agents de l'établissement. D'où la « tolérance zéro » affichée par le conseil de discipline de l'établissement, souligne le directeur général quitte à sanctionner tout acte de trafic, d'indiscipline, de détournement de bien de la Mamwe.
Mais la décision revient souvent à la direction faute d'un conseil d'administration. Un conseil de discipline est mis en place, se défend le directeur général. Soit mais la direction devrait jouer l'interface pour exécuter les missions ordonnées par le conseil d'administration ou de discipline. Hélas, le directeur joue encore à la fois le rôle de juge et partie. Vrai ou faux le client réclame de l'électricité en temps réel.
A noter qu'un nouveau directeur général de la MAMWE en la personne Mlanao Henri Alphonse est nommé le 20 mars 2009 en remplacement de Salim Ali Soilihi.
HALIDI BLOG-COMORES 21 mars 2009/ 01h00