Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
Comores / Politique & institutions
Fomboni, vendredi 30 janvier 2009 (HZK-Presse) – Le livre vert à sa main, le président de l’Union Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a préféré descendre lui-même dans l’arène, hier jeudi 29 janvier, journée
de travail, pour convaincre les mohéliens de l’impératif de réformer la constitution du 23 décembre 2001. Ceci après les émissaires qu’il avait déjà envoyés il y a quelques jours dans
l’île.
« Je suis venu aujourd’hui avec ce petit livre vert pour qu’on ne vous trompe pas avec d’autres textes. Ce n’est pas une nouvelle constitution comme d’autres vous le disent, ce sont seulement 19 articles à modifier, et il vous appartient à vous de donner vos suggestions et nous les attendons » a-t-il annoncé.
C’est ainsi que le président Sambi a introduit son discourt qu’il a prononcé dans la cour du bâtiment qui abrite les services de la Coordination de l’Union à Mohéli. La foule venant de différentes localités n’a pas pu en tout cas occuper toutes les chaises prévues pour cette occasion.
Deux discours ont été prononcés après la lecture du coran. Le premier celui du grand notable, ancien cadi de Fomboni, M. Kambi Nourou, qui s’est contenté de féliciter le président Sambi d’avoir épargné la population comorienne d’une dictature, « vous n’avez pas subitement sorti de votre poche le projet pour le soumette à la population, mais vous avez appelé les trois présidents des îles autonomes pour leur faire part du contenu de l’avant-projet, c’est la démocratie », a soutenu chehou Kambi.
Et le chef religieux d’ajouter que « nos présidents des îles ont intérêt à se pencher sur ce texte, voir ce qui ne colle pas très bien dans nos institutions actuelles pour le changer justement, et ce sera la meilleur des choses qu’on puisse faire ».
Avant de finir ses propos, l’ancien cadi a voulu rassurer le président que Mohéli réitère sa confiance en lui, mais « n’oubliez pas que nous avons fait un contrat de mariage avec vous, et comme pour des fiançailles il n’y a pas d’offrande, certes, il n’aura pas une dot ; nous vous appelons à venir nous demander en fiançailles », une expression imagée que peu des gens ont compris.
Quant au président Sambi c’est pour lui « une urgence » qui l’a conduit à Mohéli. « Je vous ai toujours dit que je pense vous appeler pour modifier certaines choses dans notre constitution. Je suis venus pour vous expliquer pourquoi je veux ce changement » explique-t-il.
Le président Sambi a rappelé les relations très tendues, selon lui, qui existaient entre son prédécesseur Azali Assoumani et les trois présidents des îles Mohamed Bacar, Fazul et Elbak. « A mon arrivée, poursuit le chef de l’Etat, j’avais compris que je saurai gouverner en parfaite coopération avec Elbak, dont j’ai gardé le souvenir de la vie estudiantine que nous avons partagé tous les deux à Médine [ville d’Arabie Saoudite], mais hélas ça n’a pas marché », a-t-il déploré.
Et de continuer que « lorsque Mohamed Abdouloihabi, qui fut mon directeur de cabinet et qui connaît tout de l’Etat, s’est fait élire à Ngazidja en même temps que Mohamed Ali Said à Mohéli, aujourd’hui rejoints par Moussa Toyibou à Anjouan, je pensais que les choses allaient s’améliorer, or ce n’est toujours pas le cas, j’ai donc tiré la conclusion que l’origine de tout ce conflit c’est cette constitution, à commencer par ces appellations de « président » des îles ».
Le président de la république, visiblement déterminé à réviser la constitution de 2001 en mars prochain, se justifie face à la campagne de ses adversaires en déclarant : « je ne peux pas résoudre ce problème comme j’ai eu le faire à Anjouan [allusion au débarquement militaire pour déloger l’ex-chef rebelle séparatiste Mohamed Bacar, ndlr], il appartient à vous la population de trouver la solution ».
Après avoir lu quelques articles qu’il envisage de modifier, le président a rassuré l’opinion mohélienne que la tournante ne sera pas touchée, et que son objectif n’est pas de s’éterniser au pouvoir mais plutôt d’harmoniser les mandats.
Quant à la date des élections du futur président de l’Union et des « gouverneurs » qui demeure le principal sujet de controverse, pour beaucoup, le président Sambi qui souhaite proroger son mandat jusqu’en 2011, dit vouloir « laisser aux futurs députés le soin de décider » a-t-il précisé.
Et pour finir Sambi a conclu que ce sont les mohéliens qui seront les premiers bénéficiaires de ces réformes avec prochainement un troisième poste de vice-président [qui n’existait pas, ndlr] et un président de l’Union dans un Etat fort. Dans son bref séjour dans l’île de Djoumbé Fatima, le chef de l’Etat était accompagné de deux personnalités mohéliennes membres du gouvernement, son Vice-président Ikililou Dhoinine et son Ministre de l’aménagement du territoire, Mohamed Elarif Oukacha.
Mouayad Salim
300109/ms/hzkpresse/15h00