Source : Alwatwan.net/12 janvier 2009
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La constitution française reconnaît la primauté sur le droit interne des décisions du conseil de sécurité et des délibérations des assemblées générales l’Onu. Pas une fois, le monde n’a mis en doute la comorianneté de Mayotte, au contraire. Notre campagne contre la consultation de Mayotte doit se mener d’abord en France, par l’entremise de la diaspora comorienne, pour gagner à nous l’opinion française, qui n’entend qu’un seul discours, celui officiel qui tronque l’histoire et maintient une chape de plomb sur les résolutions de l’Onu.[/b]
Une conviction profonde. Le processus de départementalisation de Mayotte n’est pas irréversible. Il suffit d’y croire et d’engager le combat. La France, elle, y croit et dépêche à Mayotte le secrétaire d’Etat à l’outre-mer Yves Jégo pour battre une campagne d’explication du gouvernement sur la “feuille de route” du projet de départementalisation de Mayotte.
C’est la feuille de route de la campagne comorienne pour contrer le projet français qui fait cruellement défaut. Et pourtant les Comores, contrairement à la France ont toutes les raisons et tous les atouts pour démonter tout l’argumentaire français qui s’appuie sur le silence du droit et sur des éléments d’histoire bâtis de toutes pièces.
La première raison et non la moindre est la conviction profonde que le droit internationale ne peut être profané éternellement par aucune puissance au monde, encore moins par la France, génitrice de la déclaration universelle des droits de l’homme, la seule nation qui utilise à outrance les mécanismes de paix et de sécurité des Nations unies dans la conduite de ses relations internationales et la mise en oeuvre de sa diplomatie.
Mayotte est comorienne, admise au sein des Nations unies comme une des quatre îles qui composent la nation Comorienne. Les consultations passées et ultérieures de la population mahoraise sont déclarées nul et non avenues par la communauté internationale.
Se battre en France
La constitution française, comme toutes les constitutions des Nations membres de l’Onu, reconnaît la primauté sur le droit interne des décisions du conseil de sécurité et des délibérations des assemblées générales des Nations unies. Pas une fois, les Nations du monde n’ont mis en doute la comorianneté de l’île de Mayotte mais au contraire, ont demandé à la France de trouver une solution pacifique pour réintégrer l’île dans son giron naturel.
Notre campagne contre la consultation de Mayotte doit se mener d’abord en France, par l’entremise de la diaspora comorienne, pour gagner à nous l’opinion française, qui n’entend qu’un seul discours, celui officiel qui tronque l’histoire et maintient une chape de plomb sur les résolutions de l’Onu. La France officielle est incapable de soutenir dans son pays un débat d’une telle ampleur et ne peut affronter à visage découvert une opinion publique encline à se ranger du coté du droit et non de la force.
Mais notre discours doit également se diriger vers la population de Mayotte, à laquelle les élus mentent froidement pour défendre un statut aux conséquences incalculables pour l’avenir. Dès 2011, Mayotte sera mis au pas, vidé de son âme africaine, de ses moeurs, de ses racines culturelles et religieuses.
L’île sera brutalement propulsée dans le tournis de modes de vie qui pousseront les Mahorais à fuir leur île pour créer en métropole des poches communautaires pour préserver leur identité. Le paradoxe de la départementalisation, c’est qu’elle apportera peut-être de l’argent dans l’île, mais entraînera la population mahoraise dans des abîmes insondables, par un déracinement culturel et historique certaine. C’est vers cette population que la campagne d’information devra être dirigée, avec doigté.
Quand le président Sambi a lancé la campagne pour la libération d’Anjouan par la force, peu de gens étaient convaincus de la démarche, dans son entourage immédiat comme dans les milieux diplomatiques.
Quand nous avons été fermes...
Sa forte conviction, et à force d’asséner le même discours dans le concert des Nations, il a entraîné dans son sillage, les organisations jusqu’à là hostiles comme, l’Ua, l’Onu, la LEA, mais aussi des Nations opposées au recours à la force comme la France, mais également des pays puissants comme les Etats-Unis, jusqu’à là indifférents à nos conflits internes.
Le pays est parvenu à mobiliser les fonds, auprès des bailleurs publics et privés pour mener une opération militaire, la plus coûteuse. Et bien c’est la même conviction qui doit animer le gouvernement comorien, les partis politiques, les organisations de la société civile et le peuple tout entier pour contrer cette énième consultation illégale à Mayotte. A condition, que cette campagne politique s’accompagne de la mise en œuvre des mécanismes de résolution des conflits territoriaux du conseil de sécurité des Nations unies. A condition que le mémorandum adressé à la France le 12 novembre dernier soit suivi à la lettre dans ses principes et que la feuille de route qui le sous-tend soit respectée.
Le processus de départementalisation de Mayotte n’est pas irréversible.
* Photo : Manifestation à Moroni contre la départementalisation de Mayotte (archive)
Ahmed Ali Amir