Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
Comores / Politique & institutions
L’Assemblée de l’Union a élu son nouveau bureau
Moroni, mardi 30 décembre 2008 (HZK-Presse) – Le rideau est tombé à l’assemblée de l’Union des Comores, l’élection samedi 27 décembre dernier des nouveaux membres aux différents postes stratégiques du bureau de l’assemblée est significative. S’agirait-il d’un « tournant décisif » selon les uns, ou d’un « acte de renoncement et de désaveu » pour les autres, notamment les perdants. Aucun député parmi les partisans de la mouvance présidentielle, en l’occurrence les « défenseurs du projet de loi relatif à la citoyenneté économique » n’a été porté à aucun des 11 postes du bureau de l’assemblée : vice-présidents, questeurs et secrétaires.
Dans les coulisses du parlement où nous avons rencontré députés et personnel de l’institution, il s’agit plutôt d’un « vote sanction » contre les députés partisans de la loi appelée ironiquement « loi des bidoun ».
A l’assemblée, « les conséquences s’observent au fur et à mesure de l’évolution de nos travaux », dira la nouvelle vice-présidente, l’unique député femme Djoueiria Binti Abdallah. Elle a été portée au poste de 1er Vice-président à la place du député Mhoumadi Ibrahim Sidi.
L’assemblée de l’Union a délibéré dans sa séance du 28 décembre, en procédant au renouvellement de ses instances pour la dernière année de la législature. Djoueria B. Abdallah (Ngazidja), M. Anrifiddine Abdou Bacar (Anjouan) et M. Said Mohamed Ben cheik (Mwali) ont été respectivement élus aux trois postes de vice-président de l’assemblée.
Pour rappel, chaque année l’assemblée procède au renouvellement de son bureau, à l’exception du président, élu pour toute la durée de la législature (5 ans). Portée par la majorité au poste stratégique de vice-président, M. Djoueria, la seule femme comorienne à siéger à l’assemblée, dira qu’elle a su au fil du temps gagner la confiance de ses collègues qui l’ont portée successivement depuis avril 2004 à différents postes de responsabilité.
Présidente du groupe politique CRC, puis vice-présidente à la commission des finances et cette fois, ajoute-t-elle, 1er vice-présidente de l’assemblée. Pour elle, son expérience acquise au sein de l’institution et le difficile rapport de forces entre le genre [homme et femme] donnent à croire que « la femme comorienne doit être fière et surtout oser se lancer aux postes de prise de décisions ».
Interrogé par apport au climat quelque peu tendu qui prévaut à l’assemblée depuis l’adoption controversée de « la loi relative à la citoyenneté économique », Mme la vice-présidente dit espérer que la population saura « garder son calme et se méfier de la désinformation véhiculée par certains médias ».
Dorénavant, les élus doivent s’impliquer, en allant vers leurs électeurs « pour mieux les sensibiliser et les informer sur l’évolution de la situation de notre pays, notamment à travers les médias périphériques et la presse indépendante, qui ne censurent pas les activités parlementaires comme le font délibérément certains médias du service public », sous la pression du pouvoir politique.
Elle reconnait par ailleurs que les rapports entre députés des deux blocs qui s’opposent depuis deux mois, sur la « loi de citoyenneté économique », se détériorent au point que certains élus agissent avec un esprit malsain jusqu’à boycotter les travaux en cours. Des élus, d’une manière délibérée, se permettent des départs injustifiés à l’étranger, ou suspendent leur participation aux travaux en commission.
Pour M. Anriffidinne Abdou Bacar, l’autre vice-président originaire d’Anjouan, un proche du député M. Mohamed Djaffari dont il fut le directeur de campagne aux dernières élections présidentielles de l’Union, « il n’y a plus de raison qu’un élu mette en jeu les intérêts du pays pour des intérêts particuliers et égoïstes ».
Il se dit déterminé à « ne céder à aucune pression d’où qu’elle vienne ». L’élu de la nation doit selon lui « être capable de défendre des lois qu’il estime justes et équitables, et sans aucun penchant régionaliste ou d’appartenance partisane ».
Son inquiétude serait de « perdre toute crédibilité devant ses électeurs », d’où sa détermination à « défendre jusqu’au bout la légalité institutionnelle » pour mériter la confiance de la population comorienne en générale et ses électeurs en particulier.
Avant d’être porté à ce nouveau poste de vice-président à l’assemblée, M. Anrifiddinne Abdou a été successivement vice président à la commission des finances, économie et plan et président d’un groupe parlementaire. Une expérience qu’il entend « capitaliser » au sein de l’institution qui lui a ouvert les yeux, a conclu le 2e vice président de l’Assemblée de l’Union.
A. Nabahane
301208/an/hzkpresse/12h00