Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
Moroni, samedi 29 novembre 2008 (HZK-Presse) – Un atelier de formation a eu lieu au siège de la pharmacie nationale autonome des Comores (Pnac) ce samedi 29 novembre, en vue de doter l’institution d’un nouveau service chargé de la distribution et du marketing des médicaments génériques. Il s’agit d’une direction avec pour mission entre autres : renforcer la collaboration avec l’ensemble des programmes nationaux, les structures sanitaires et les officines privées quitte à faire appliquer les lois régissant le secteur pharmaceutique pour ainsi lutter contre le marché parallèle.
Après un constat sans complaisance, la Pnac s’est aperçue que le secteur pharmaceutique est exposé à des multiples dangers risquant de porter atteinte à la santé publique. L’on note entre autres des contraintes externes et internes de par l’inapplication des procédures d’acceptation des médicaments génériques, entraînant la prolifération du marché pharmaceutique parallèle.
Certaines structures sanitaires et officines privées de la place s’autorisent à faire des commandes de médicaments sans requérir l’avis de la Pnac dont l’une des missions est d’étudier les dossiers techniques des médicaments avant la commande par la structure importatrice. Une telle pratique viole la loi régissant un secteur pharmaceutique qui a besoin d’être sécurisé, et qui stipule que « les dossiers techniques exigés par la Pnac seront rédigés obligatoirement en français ».
Par conséquent passer outre les procédures et les missions de la Pharmacie nationale porterait non atteinte au statut juridique de l’institution censée vérifier et contrôler la conformité de toutes les commandes au travers de sa direction chargée de l’assurance qualité.
Face à la prolifération d’un marché parallèle et dans l’impératif de faire appliquer la loi, Dr Ahamada El-Badaoui, directeur général de la Pnac a fait appel aux autorités sanitaires pour qu’elles appuient l’institution, en mettant en place une direction chargée de la distribution et du marketing des médicaments essentiels dans des conditions répondant aux normes de qualité et de sécurité en vigueur en Union des Comores.
Il s’appuiera dans son plan d’action sur le volet « renforcement de la coopération régionale et internationale » de la Pharmacie nationale, avec des partenaires de renommée dont la Centrale d’Achat de Madagascar (SALAMA) et la Centrale Humanitaire Médico-Pharmaceutique de Clermont-Ferrand (CHMP) en France. L’objectif visé étant selon le directeur national « d’appliquer les textes réglementaires en matière d’importation et de commercialisation des médicaments ainsi l’exercice de la profession de pharmacien ».
Il lancera ainsi une campagne de sensibilisation au niveau de toutes les structures sanitaires afin qu’elles s’approvisionnent à partir de la Pnac. D’où la création de cette nouvelle direction chargée de la distribution et du marketing, pour améliorer l’image de marque de la pharmacie nationale, par le biais de sa direction assurance qualité.
Pour mieux accompagner les structures sanitaires de la place (17 districts répartis dans les trois îles), la direction générale de la Pnac a mis en place au niveau de chaque île des dépôts de stockage et d’approvisionnement.
Dans cette perspective, des mécanismes de contrôle financier sont opérationnels en vue de réduire les coûts de chaque structure sanitaire affiliée à la Pnac, accordant ainsi des facilités de paiement. Dans un premier temps, après une étude technique menée par la Centrale humanitaire médico-pharmaceutique (CHMP) de Clermont-Ferrand en juin dernier, la Pnac a identifié les freins et les experts lui ont recommandé de rationaliser son système de distribution, en soignant son label d’assurance qualité.
En quoi Mussubah Mohamed, chef de service distribution et marketing a appelés tous les services rattachés à sa direction pour déterminer les objectifs attendus par la direction générale dans le courant de l’année 2009 : doubler le chiffre d’affaires de la pharmacie nationale actuellement estimé à 35 millions de francs comoriens par mois.
A compter de janvier prochain, les comptes prévisionnels de la Pnac tablent sur un objectif mensuel de 70 millions. « Ceci sera possible, dira le directeur de distribution et du marketing, dès que toutes les structures sanitaires de la place auront adhéré au plan d’action de la Pnac ».
Et pour ainsi convaincre ces dernières à suivrent la marche de l’institution, elles vont en contre partie bénéficier d’autres services notamment des formations en gestion informatisée de vente de médicament, sur la base de contrats types.
Dr Ahamada El-Badaoui se dit « décidé à redorer le blason de son institution, non seulement en renouant la confiance avec les structures sanitaires mais aussi en s’attaquant aux réseaux de la contre façon de médicaments aux Comores ». Mais il devra faire face à l’autre problème structurel, celui du personnel pléthorique qui traîne encore dans les couloires de son administration.
A. Nabahane
291108/an/hzkpresse/12h00