Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
Moroni, mardi 25 novembre 2008 (HZK-Presse) – Depuis quelques jours les petits fruits rouges ont fait leur apparition sur les trottoirs de la capitale. C’est le début de la saison des pluies, et avec elle arrivent les premières récoltes de litchis, ce fruit très prisé dont le prix subit une variation en dents de scie d’une année à l’autre.
Initiée par « l’Association Objectif Comores » depuis 2007, en partenariat avec la commune de Mkazi, la fête du litchi et des produits du terroir refait surface cette année pour marquer sa 2ème édition, après le succès de l’année dernière. La ville de Mkazi compte accueillir environ 1500 personnes le 06 décembre prochain, apprend-on auprès des organisateurs.
Nassur Mzé et Wardat Abdallah respectivement chargés de la communication et du marketing veillent au grain depuis des semaines dans le but de sensibiliser les partenaires et les associés de la fête, en arrêtant des stratégies pour favoriser la promotion de ce produit et ses dérivés, en passe de se substituer aux produits de rente des Comores (vanille, girofle, coprah, ylang-ylang…), lesquels traversent malheureusement une période de crise sur les marchés internationaux.
De par l’engouement de la population locale misant à chaque saison sur une meilleure récolte pour faire fortune, de l’énergie fournie par les paysans et surtout du bonus en matière de saveur reconnue à ce fruit tropical par rapport aux autres espèces (mangues, jacques…), le litchi jouit d’une qualité « organoleptique » incomparable aux autres fruits, tant sur le plan alimentaire local qu’international.
Dépourvus de toute assistance technique et d’une politique nationale pouvant favoriser sa production, les paysans comoriens cherchent à travers cette structure technique qu’est la fête du litchi, à valoriser leurs produits dont la récolte annuelle est estimée à quelques centaines de tonnes.
Pour réussir le pari, les organisateurs de la fête comptent mobiliser plus de 5,3 millions de francs comoriens pour financer une vaste campagne d’information et de sensibilisation de l’opinion et des décideurs politiques de l’île et de l’Union, afin de saisir l’opportunité de cet événement pour se pencher sérieusement sur la situation précaire que traversent nos produits de rente et vivriers en général.
L’Association Objectif Comores et la commune de Mkazi entendent par cette initiative impliquer toutes les générations, notamment les catégories professionnelles du secteur agricole à sortir des oubliettes ces potentialités économiques du pays laissées pour compte par les autorités politiques.
Dans cette perspective, les organisateurs de la fête activent entre autres la production du litchi et veulent exprimer leur vœu de « mettre en réseau la filière dans une dynamique agricole tournée vers les stratégies de conservation, de transformation et d’exportation », notamment en direction de la France où la forte diaspora comorienne est friande de « produits pays », à l’exemple de nos voisins de l’île de La Réunion. Il est possible selon eux de placer le litchi parmi les produits de rente des Comores, avec un label plus compétitif.
Bien que le litchi n’est pas produit uniquement aux Comores, d’autres pays de la région dont Madagascar et La Réunion produisent une grande quantité suffisamment exploitée par l’industrie agro-alimentaire, les hôtels…et pour des fins d’exportation.
Comparant ainsi les pays de la région qui encouragent la production du litchi au profit de son tissu industriel, les organisateurs comptent à travers cette mobilisation renforcer les organisations de producteurs en vue d’améliorer leur rendement et inscrire le litchi et d’autres produits du terroir dans une politique d’ouverture et développer par conséquent des partenariats entre les producteurs et les opérateurs économiques de la place.
Interrogé s’il y a eu une étude de faisabilité pour ce marché de litchi, le chargé de la communication de l’association organisatrice de la fête nous expliquera que « l’initiative est en marche et est confiée à un expert international, quitte à comptabiliser les dizaines d’hectares de terrains exploités par la filière et dégager le nombre exact des plantations, les revenus des paysans à chaque saison, etc. »
Mais parmi les résultats entendus, il convient de mentionner la lutte contre la déforestation dans une localité telle que Mkazi où « l’exploitation du charbon de bois est considérée comme une des principales sources de revenus par rapport au litchi », a laissé entendre le chargé de la communication. D’où son appel aux décideurs politiques de l’île et de l’administration centrale à accompagner l’initiative de son association.
A. Nabahane
251108/an/hzkpresse/12h00