Source Alwatwan.net / 04 novembre 2008
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De même, il a levé le voile sur les reformes qu’il compte proposer, entre autres, le changement d’appellations de certaines autorités, la réduction de la fréquence des élections, l’harmonisation des mandats des élus, ainsi que la possibilité pour le pouvoir exécutif de dissoudre le parlement et pour ce dernier de censurer le gouvernement ‘‘pour l’intérêt supérieur de la nation’’.
Le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a regagné, hier matin, le palais de Beit-Salam, siège du pouvoir central à Moroni, après soixante douze heures passées dans l’île de Mwali. A Fomboni, le chef de l’Etat était allé témoigner, devant la population de l’île, de sa foi de céder le pouvoir suivant le mécanisme de la présidence tournante en 2010.
Depuis qu’il a proposé l’idée de procéder à des aménagements de la constitution, une certaine opinion lui prête, en effet, l’intention de vouloir rester longtemps encore à Beit-Salam et mettre ainsi en péril le prochain mandat de la présidence tournante qui a toutes les chances d’échoir à l’île autonome de Mwali.
Vendredi 31 octobre, dans un discours radiodiffusé en direct de la radio nationale, le président Sambi a dit aux Mohéliens sa volonté de respecter le principe de la tournante conformément aux dispositions constitutionnelles. ‘‘Je n’ai aucunement l’intention de m’éterniser au pouvoir’’, a-t-il déclaré avant d’ajouter : ‘‘La tournante doit tourner afin de désarmer les séparatistes disséminés dans les îles de Ndzuwani, Mwali et Ngazidja’’. A ceux qui versent dans ‘‘l’amalgame’’, le président Sambi a rappelé que ‘‘la tournante ne signifie pas un pouvoir détenu par une île, c’est plutôt la gestion du pays tout entier confiée à un ressortissant d’une île de l’Union’’. Le chef de l’Etat a clairement fait connaître aux habitants de Mwali, pour les rassurer, ses motivations dans cette proposition de révision de la loi fondamentale de la République : la similitude d’appellations des nombreuses institutions de l’Union et des îles entraînant cacophonie et dysfonctionnement des affaires de l’Etat.
Dans le respect de l’autonomie des îles
‘‘Le pays étant gouverné par quatre constitutions, autant de présidents, d’équipes ministérielles et de parlements générant de conflits de compétences permanents entre les différentes entités’’.
Le président Sambi, rappelant que la constitution lui en confère le pouvoir, a annoncé son intention d’organiser un referendum sur la révision de certaines dispositions constitutionnelles en 2009. Dans le respect de l’autonomie des îles, il va proposer le changement d’appellations, notamment des présidents des îles et leurs ministres ainsi que des députés des îles. Il proposera également une formule visant à réduire la fréquence des votes de chaque année dans le pays. ‘‘Des opérations électorales dont le pays n’est pas en mesure de supporter tout seul vu leur poids financier’’. Le président Sambi estime qu’il faudrait harmoniser les mandats des élus, notamment entre les chefs des exécutifs, celui de l’Union et ceux des îles, pour que leurs scrutins se tiennent en même temps sur l’ensemble du territoire national. Il pense la même chose pour les parlementaires et les maires. Sambi s’est montré même disposé à la tenue des présidentielles simultanées avant 2010 ou au-delà, ‘‘s’il on parvient à un consensus compte tenu de l’échéance des mandats des autres’’.
Le président croit nécessaire également d’insérer dans la loi fondamentale des dispositions permettant l’exécutif de pouvoir dissoudre le parlement et ce dernier de censurer le gouvernement pour l’intérêt supérieur de la nation. Dans l’optique d’associer les entités insulaires dans la gestion des affaires de l’Union, le président Sambi a annoncé qu’un cadre de Mohéli sera ‘‘bientôt promu à la tête d’une grande société d’Etat’’.
Manque criant de ressources financières pour le développement
Sur un tout autre registre, il a parlé du retour à un approvisionnement normal du pays en produits pétroliers grâce à un montage financier de partenaires des Comores. Un prêt de 9 millions de dollars qui a permis l’achat de plus de 10.000 tonnes de d’essence, de gazole et de jet (Lire à ce propos, notre édition du jeudi dernier).
Le président annoncera dans la foulée la baisse de 100 francs des prix de l’essence et du gazole, et le maintien de celui du pétrole lampant à 300 francs. Il justifie ce maintien par le fait que ce produit a toujours été vendu, auparavant, à perte par la Sch. Quant à la fourniture de l’électricité par la Mamwe, il a annoncé les recommandations faites à la société d’assurer l’éclairage permanent des villes de Moroni, Fomboni et Mutsamudu, capitales des îles. Cependant, il a exhorté les clients de la Mamwe à s’acquitter de leurs factures pour une remise à flot de la société.
Au sujet de la situation économique et financière du pays, le chef de l’Etat est revenu sur le manque criant de ressources financières devant supporter le développement. Tout au long des 33 ans d’indépendance, les régimes qui se sont succédé aux Comores n’ont pas manqué de volonté de bien faire, le fonds leur faisait toujours défaut, a-t-il reconnu. Le président Sambi a déclaré que la vie est loin d’être commode sur l’ensemble des îles de l’Union. Difficultés d’accès aux soins de santé, à l’énergie, à l’enseignement et dans bien d’autres domaines vitaux. Près de 70 à 80 % des fonds émanant des contribuables servent au traitement des salaires des agents de l’Etat pour un budget de 24 milliards de francs comoriens. Ceci illustre bien la maigre marge budgétaire dont dispose le gouvernement pour son fonctionnement et les autres services publics, notamment le remboursement de la dette extérieure.
Compte rendu de M. Soilihi Ahmed