Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
Moroni, vendredi 31 octobre 2008 (HZK-Presse) – Etablissement public à caractère industriel et commercial, « Ma-Mwe » jouit depuis sa création et malgré ses nombreux changements de statuts, du monopole de la production, de la distribution et de la commercialisation de l’eau et de l’électricité à Ngazidja et Mohéli.
Pour ne citer que l’île de Ngazidja, l’entreprise a une capacité annuelle de production de 55.987.826 Kwh pour un coût d’investissement estimé environ 6,718 milliards de nos francs. En contre partie, 33.592.696 Kwh sont facturés annuellement avec une capacité de recouvrement évaluée à 4,031 milliards de francs comoriens. C’est dire que l’entreprise accuse un déficit d’exploitation qui dépasse les de 2 milliards.
Pour renverser la tendance, un nouveau service récemment introduit au sein de l’entreprise dit « service économie et de statistique » est à pied d’œuvre avec comme mission recenser la clientèle de la Ma-Mwe afin de reconstituer la base de données des abonnés, dont le dernier chiffre connu est celui de 2006 avec 34.966 clients dont 23.575 à Ngazidja, 9873 à Anjouan et 1518 à Mohéli.
La perte de l’ancien fichier informatique a lourdement pénalisé la boîte, dont l’émission des factures depuis 2007 est devenue aléatoire et peu fiable, malgré l’acquisition d’un nouveau logiciel auprès de la société sénégalaise d’électricité (Senelec). Cette opération de recensement devrait permettre à la société de passer à la seconde phase, celle de la généralisation des compteurs à prépaiement et de l’assainissement de sa gestion en vue d’équilibrer le coût de production et la facturation.
Déclenchée depuis le 18 octobre dernier, l’opération du recensement de la clientèle de Ma-Mwe est le résultat d’une étude effectuée par deux services de l’entreprise à savoir celui en charge de la planification et celui de l’économie et de la statistique. La mission consiste à dénombrer les clients de la société que ce soit ceux qui consomment l’électricité ou l’eau.
La méconnaissance de l’effectif exact des clients entraîne des irrégularités mais elle pénalise aussi durement le service commercial, dans l’incapacité de facturer les consommateurs. Un bon nombre de clients en profite depuis belle lurette pour consommer gratuitement l’eau et l’électricité, échappant ainsi au service commercial et de facturation de la société.
Non identifiés sur le nouveau logiciel, la consommation n’est pas proportionnelle à la production. Autant comprendre que l’énergie facturée estimée annuellement à 4,031 milliards de francs comoriens pendant que le coût d’investissement est d’environ de 6,718 milliards, sans tenir compte des délestages, dira le chef de la production.
Il ajoutera par ailleurs qu’en réalité pour produire un « Kwh » d’électricité, la société investi 337 francs et le vend au niveau des clients à raison de 120 fc non compris les taxes. Selon les études réalisées, la connaissance de l’effectif des clients contribuera à passer à une phase importante, notamment au déchargement des transformateurs pour rééquilibrer la production.
L’île de Ngazidja qui compte une seule centrale électrique et deux sous centrales, a au total 234 transformateurs de 25 à 1000 Kva. Ce sont ces derniers qui assurent la transformation de l’électricité de moyen tension vers basse tension, reliant directement le réseau principal au petit client.
En somme, pour distribuer l’énergie électrique de la centrale vers les transformateurs, trois voies sont possibles « départ 1, départ 2 et départ 3 ». Moroni, la plus grande zone de consommation, la plus ancienne par rapport au deux voies restantes, dispose à elle seule de 57 transformateurs.
C’est dire que cette répartition en zone ou « départ » facilite la tache en matière de planification, en permettant au service commercial et de facturation de mieux détecter les anomalies au niveau des compteurs. De ce fait, le service de recensement s’emploie au cours des trois derniers mois de l’année (octobre, novembre et décembre) à sensibiliser les clients pour qu’ils s’identifient.
La distribution d’électricité correspondra aux charges, dit-on dans le jargon de la Ma-Mwe. « L’intérêt de cette identification dira le chef de service des statistiques est la maîtrise de la charge de chaque transformateur et surtout éviter les chutes de tension ».
Actuellement, dira le chef du département Economie et statistique, 35% de la clientèle de la Ma-mwe sont localisés à Moroni et dans cette zone, l’opération est prévue pour durer 25 jours. Toutefois, les clients tentent d’échapper aux agents confondant le service de recensement à celui de la brigade anti-fraude.
Financée par l’entreprise elle-même à hauteur de 17 millions fc, l’opération entre dans le cadre d’un projet très cher à la société et nécessite des investissements conséquents, afin d’équilibrer le coût de la production par un meilleur recouvrement des recettes basé sur la distribution réelle », soutient le directeur administratif et financier.
Tous les clients sont ainsi impliqués et ceux qui sont connectés au compteurs à disque prépayés et de l’eau. C’est dire qu’officiellement 35.000 clients dont 4500 abonnés au compteur prépayé sont concernés par l’opération.
Pour Mouhidine Kambi et Hassane Mgomri respectivement chargé des services Economie et statistique, les retombées de cette initiative seront exploitées par les autres services Commercial, Etudes et planification et Anti-fraude de la société Ma-Mwe. Et le bénéficiaire final restera toujours le client.
A. Nabahane
311008/an/hzkpresse/12h00