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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

 

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 22:07

Ci dessous un discours très intéressant prononcé par Monsieur Said Dhoifir Bounou, le Président de l'Assemblée de l'Union le 13 octobre dernier lors de l'ouverture de la séssion parlementaire ordinaire.

 

 

UNION DES COMORES

Unité -  Solidarité – Développement
             ASSEMBLEE DE L'UNION                                                                                   

 

     

 

Discours d’ouverture de la session Parlementaire Ordinaire d’octobre 2008 prononcé le lundi 13 octobre 2008 par son Excellence le Président de l’Assemblée de l’Union Monsieur SAÏD DHOIFIR Bounou,

--------------------

 

- Madame et Messieurs les membres du Gouvernement ;

- Madame, Messieurs les Représentants du Corps Diplomatique et des  

  organismes Internationaux ;

- Mes chers Collègues députés;

-  Distingués invités, Honorable Assistance,

 

Assalam  Anlaikoum,

 

            Je voudrais tout d’abord vous remercier d’avoir bien voulu prendre part à cette séance solennelle d’ouverture de la 2ème session parlementaire ordinaire de l’année 2008.

 

Cette session budgétaire débute dans un contexte national et international mouvementé et riche en évènements.

 

Sur le plan international, la crise immobilière qui a éclaté aux Etats-Unis s’est transformée en crise financière très sérieuse et  nous assistons à des ratés du système bancaire mondial consécutifs à la faillite du système bancaire américain, et toutes les mesures essayées jusqu’à ce jour n’ont réussi ni à stabiliser le phénomène, ni à le rendre contrôlable ou clairement prévisible. Si jusqu'à ce jour l’Afrique est relativement épargnée, la crise n’est pas encore maîtrisée et ses conséquences restent encore largement ignorées.

 

Du coté de la Russie les événements récents en Georgie ont agité le spectre de la guerre froide. Mieux encore, ils ont révélé la philosophie de deux poids deux mesures de certaines puissances qui exigent l’application des règles internationales qui préservent l’intégrité territoriale de la Géorgie, et dénient aux Comores ce même droit en ce qui concerne Mayotte. Doit on comprendre qu’il existe deux « droits des peuples à disposer d’eux-mêmes » l’un applicable en Géorgie pour ce qui est de l’Ossétie du sud et de l’Abkhazie et l’autre nul et non avenu aux Comores s’agissant du cas de Mayotte?

En Afghanistan, au Pakistan et en Irak, la lutte de la communauté internationale contre le terrorisme, connait de jour en jour des rebondissements dramatiques qui ne laissent pas présager une fin prochaine de ces conflits, malheureusement.

 

Un bonne nouvelle cependant : en République Populaire de Chine après la brillante organisation des Jeux Olympiques 2008 on assiste à l’ entrée de ce pays dans le club restreint et prestigieux des puissances spatiales en réussissant son premier vol habité vers l’espace avec sortie du spationaute ; nous saluons cet exploit.

 

Sur le continent africain, malgré quelques percées de la démocratie dans certains pays, à l’instar de l’Angola qui vient de connaître ses premières élections  depuis l’indépendance, la majorité des pays continuent à connaître une instabilité chronique due à des guerres civiles, des dictatures politiques souvent violentes, des économies exsangues à cause de la corruption et du pillage plus ou moins organisé par les  grandes multinationales et les pouvoirs en place.

 

 Toujours au niveau du continent africain une forme nouvelle de banditisme organisé a fait son apparition avec la piraterie maritime qu’on croyait appartenir à l’histoire et qui fait peser une grande menace sur la paix et  la sécurité dans la région du nord-ouest de l’Océan Indien.

        

On y assiste toutefois à une éclaircie prometteuse que nous saluons au passage : c’est la réconciliation entre le Cameroun et le Nigeria, après le règlement du conflit frontalier qui les opposait sur la presqu’île de Bakassi.

 

Les Comores s’inscrivent en bonne place sur le registre de ces pays qui subissent de plein fouet les effets pervers de ce vaste mouvement de déstabilisation tous azimuts aggravé par une profonde crise alimentaire mondiale qui risque d’être de longue durée.

 

Sur le plan économique, nous assistons à une véritable paralysie du pays due au départ, au non renouvellement du contrat de  livraison d’hydrocarbures  avec la société française TOTAL.

 

Le gouvernement rejette le terme de rupture de contrat et parle de fin de contrat. Soit. On peut cependant déplorer l’imprévoyance du gouvernement qui n’a pas pensé à la période de soudure entre la fin du contrat avec TOTAL et l’entrée en vigueur d’un nouveau contrat avec un autre fournisseur.

 

On peut  supposer  au vu de  l’enthousiasme du gouvernement  vis-à-vis d’une licence d’importation du brut obtenue ou promise auprès du gouvernement iranien, qu’il s’est laissé emporté et n’a pas prévu les conséquences immédiates du non renouvellement du contrat avec son ancien partenaire.

 

En outre, la nouvelle convention signée entre le gouvernement et Metro petroleum de Kenya, sensée instaurer la régularité dans les livraisons de carburant pour une période minimum de 6 mois, n’a hélas aucun impact positif sur les pénuries de carburant qui alternent : Quand il y a de l’essence il n’y a pas de gasoil. Quand il y a  du gasoil  il y a pas d’essence et quand il y’a les deux, c’est le pétrole lampant qui manque.

 

Cette situation qui perdure a fait des Comores le pays du Dépannage, ce qui est très préjudiciable à l’économie et entraîne une hausse vertigineuse des prix des denrées de consommation courante.

 

Ajoutée aux arriérés de salaires dont le nombre de mois échappe même au Président de l’Union, cette hausse de prix grève dangereusement les revenus de la population en général et des fonctionnaires en particulier, notamment pendant le mois sacré du ramadan qui vient à peine de s’achever, mois de grosses dépenses par excellence.

 

 Un événement économique déstabilisateur plus récent celui la, est la baisse des taux forfaitaires de dédouanement des conteneurs sur la simple  initiative du directeur général des douanes qui a fait fi de la loi des finances 2008  et  certainement par la même occasion, de l’Assemblée de l’Union qui l’a votée.

 

Je  crois même qu’il y a lieu de se demander  à quoi bon de voter des lois si un simple fonctionnaire peut marcher dessus sans que cela prête à conséquence ?

 

Sur le plan des relations entre les institutions, nous assistons depuis plusieurs mois à des attaques en règle contre les institutions de la république (Union et îles autonomes confondues) de la part du Président de l’Union.

 

Tantôt c’est le pouvoir judiciaire dont les magistrats sont accusés d’être « des mercenaires », tantôt ce sont les Présidents des îles qui sont accusés de freiner le développement du pays.

 

Les fonctionnaires quant à eux sont accusés d’être des gens improductifs, budgétivores, qui ne font que  « bouffer » le budget eux seuls, au détriment des autres catégories sociales.

 

La déstabilisation de la cour constitutionnelle dont le Président et certains membres furent changés entre les deux tours de l’élection du Président de l’île autonome d’Anjouan pour des raisons électoralistes partisanes, n’est pas pour rassurer les Comoriens  quant à la volonté de bonne gouvernance affichée par le chef de l’Etat.

 

Dans ce concert d’invectives frisant l’insulte contre les institutions, le morceau choisi est constitué par la haine vouée à l’Assemblée de l’Union, institution sensée contrôler l’action du gouvernement au nom du peuple mais qui ne peut pas le faire parce qu’on la prive des moyens de le faire.

 

Non seulement comme cela est clair pour tout un chacun le gouvernement essaie de paralyser l’Assemblée par strangulation financière et matérielle, mais encore le Président de la République l’accuse de ne pas faire son travail et de toucher des salaires indus.

 

Le comble de cette attaque haineuse contre l’Assemblée de l’Union est le fait que le Président de l’Union ait déclaré dans son discours de l’ide el fitr que durant la session d’octobre 2007, l’Assemblée n’a voté qu’une seule loi, la loi des finances.

 

Cette bourde du Président montre à quel point il est mal servi par ceux qui sont en charge de l’informer sur les affaires parlementaires ou peut être à quel point il ne leur prête qu’une oreille distraite.

 

Pour rappel et rectification voici la liste des lois examinées et adoptées par l’Assemblée de l’Union des Comores  durant la session d’octobre 2007 :

 

1.     Loi organique N°07-009/AU bis déterminant les conditions et les modalités de l’élection des Députés de l’Assemblée de l’Union et de son Président, le régime des inéligibilités et des incompatibilités adoptée le  7/12/07,

 

2.     Délibération N°08-001/AU portant élection des membres du Bureau de l’Assemblée de l’Union adoptée le 15/01/08,

 

3.     Loi N°08-002/AU portant loi des Finances Exercice 2008 adoptée le 15/01/08,

 

4.     Loi N°08-003/AU autorisant le Président de l’Union à ratifier le protocole de KYOTO à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques adoptée le 16 janvier 2008,

 

5.     Loi N°08-004/AU autorisant le Président de l’Union à ratifier le Protocole fixant la date et la durée de l’accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre le Gouvernement de l’Union des Comores et la communauté Economique Européenne adoptée le 12/01/08,

 

6.     Loi N°08-005/AU portant Code de l’Aviation Civile de l’Union des Comores adoptée le 16/01/08,

 

7.     Loi N°08-006/AU portant statut du personnel parlementaire en Union des Comores adoptée le 12/01/08,

 

8.     Loi  N°08-007/AU relative aux technologies de l’information et de la communication (TIC) adoptée le 15/01/08,

 

9.     Loi N°08- 008/AU autorisant  le Président de l’Union à ratifier la Convention relative à l’article 83 bis de l’Aviation Civile internationale adoptée le 16 janvier 2008.

 

La même erreur le Président de la République l’a faite sur le décompte des lois votées à la session d’Avril de cette année.

 

         C’est l’occasion de rappeler à Monsieur le Président que conformément à la constitution en vigueur dans ce pays et qui n’est pas encore modifiée, l’initiative des lois appartient concurremment aux députés et au gouvernement et qu’une fois le texte adopté, il dévient simplement une loi et s’impose à tous, qu’il ait été initialement déposé sous forme de projet ou de proposition.

 

         Ceux qui sont intéressés à mieux comprendre la position de Monsieur le Président SAMBI face aux institutions républicaines, peuvent réécouter son interview réalisée à R.F.I quant il était encore candidat aux élections présidentielles de 2006, dans une émission intitulée le Grand reportage, et ils entendront ceci : « toutes ces institutions, parlement et autres, ne sont que des inventions sataniques. Seules les lois divines sont universelles et éternelles  et je suis convaincu que le drapeau de l’islam finira par flotter sur le monde entier »   « sans commentaire ». (...)

Pour lire la suite du discours cliquez ICI

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