Après des années de concertation, plaidoyer et travaux de réflexion autour du code de la famille, l’heure est
maintenant à la sensibilisation pour la mise en application de la loi portant sur ledit code promulgué depuis 2005. L’atelier de vulgarisation du code de la famille organisé le samedi 27
septembre à l’école de médecine et de santé publique par le commissariat pour la Promotion du genre et la Protection sociale de l’île autonome de Ngazidja au profit des maires des différentes
communes de l’île constitue une étape d’une campagne de sensibilisation tous azimut que lancent les instances oeuvrant pour le bien être de la famille.
‘‘Le code de la famille n’est pas conçu pour protéger la femme, c’est une loi que nous avons voulue tous pour assurer la stabilité de la famille et à travers cela le bien être de l’enfant’’, a
souligné la commissaire Moinaécha Said Islam à cette occasion. Par crainte que la séance se transforme en débat sur les dispositions de la loi comme cela se passe souvent, la commissaire qui est
aussi le maire de Bandamadji-Itsandra a tenu à rappeler à ses pairs que ce travail est le fruit de tant de travail qui a réuni à la fois religieux, hommes de loi, défenseurs des droits humains
etc. Mais c’était sans compter avec l’intransigeance de certains participants qui ont dénoncé le fait qu’ils n’aient ‘‘pas été invités apporter leur opinion’’.
Invité à exposer le code, le magistrat Youssouf Djaé a expliqué d’abord le contexte de l’élaboration du code la famille. ‘‘Il fallait disposer d’une loi harmonisée par rapport aux trois ‘codes’
qui régissaient les questions liées à la famille dans notre pays’’, a-t-il dit. Y. Djaé qui s’est attardé sur certains sujets qui sont portés devant la justice a déclaré qu’il faut ‘‘prévenir les
difficultés liées à l’évolution de la société’’. L’affiliation fait partie de ce genre de sujet par le fait que des nombreuses familles immigrées ont recours à l’adoption des enfants avec qu’il
leur arrive parfois des problèmes.
Le docteur Said Bourhane, pour sa part, a soutenu que la présente loi est conforme à l’Islam ‘‘par le fait qu’elle a comme source le minihadj et le Coran’’. ‘‘Vous incarnez le pouvoir à proximité
de la population et, à ce titre, vous êtes supposés aider à la mise en œuvre de cette loi conçue pour mettre un terme au désordre dans notre société’’, a-t-il dit aux maires.
Il a été souligné lors de la séance des questions-réponses que les maires ne sont pas à l’instar des juges ou des cadis les personnes directement concernées par la mise en ouvre de la loi. Etant
aussi entendu que chaque village dans l’archipel a son Naiboulcadhui et tenant compte de l’exigence d’enregistrer les actes à l’état civil, il a été demandé la formation des formateurs (cadis et
naiboul cadhui) pour assurer la mise en application de la loi notamment au sein de chaque village. ‘‘La mise en application de cette loi servira de témoin pour montrer que nous nous conformons
aux différentes lois internationales auxquelles nous avons souscrit’’, a dit Sitti Said Hassane, qui a rappelé les différentes conventions que les Comores ont ratifiées.
Samnya Bounou
Source : http://www.alwatwan.net/index.php?home=actu.php&actu_id=108 26/09/2008