Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
Moroni, jeudi 10 juillet 2008 (HZK-Presse) – Depuis la semaine dernière les cortèges se succèdent d’un bout à l’autre en dépit des difficultés rencontrées pour effectuer un déplacement à l’intérieur de l’île. A l’aéroport international Prince Said Ibrahim où nous nous sommes rendus jeudi 26 juin pour observer l’ambiance de la première vague des « je viens », l’on a assisté à des scènes qui interpellent tout un chacun en matière de sécurité routière.
Face à l’impérieuse nécessité de préparer l’accueil des ces centaines de comoriens de l’extérieur qui débarquent chaque semaine par centaines, pour une raison ou une autre, les pouvoirs publics doivent offrir à ces hommes, femmes et enfants les conditions d’un meilleur séjour dans leur pays.
Eux qui n’ont peut-être pas d’autres choix que de saisir les opportunités qui se présentent en fonction de leur propre budget de vacances, oubliant des fois qu’ils ont des droits et des garanties à exiger pour leur sécurité, et même bénéficier des privilèges tels que les cartes de fidélité à l’exemple de la compagnie Air Austral qui sait garder des liens avec sa clientèle, grâce aux nouvelles technologie de communication en vigueur dans le secteur du transport aérien.
Autant dire que l’ambiance de la saison justifie amplement que l’on passe enfin aux actes. Ce jeudi là, l’on a inauguré l’arrivée des premiers contingents annonçant les odeurs des « aoûtiens ». Aux environs de midi, déjà deux vols réguliers de Kenya Airways ont déversé sur le tarmac de l’aéroport deux cents passagers, et une heure plus tard, à 13h 30 le vol d’Air Austral en provenance de Saint-Denis via Dazaoudzi était attendu.
On nous informera que dorénavant chaque jour l’aéroport reçoit des vols saisonniers en provenance soit de la côte Est africaine (Dar-salam, Nairobi) ou du Golf persique, notamment depuis Sana au Yemen.
Preuve que la saison toujours propice aux fastes des cérémonies de grand mariage, fiançailles et autres, a bien démarré. D’où cette ambiance qui prend des allures de fête dès l’aéroport, vers le village de destination du « je viens », en passant par les ruelles conduisant à son domicile, surtout s’il est venu pour l’une des raisons avancées cités ci-haut.
Après le rituel des échanges de colliers de fleurs et des chaleureuses embrassades, au rythme des youyous de la gente féminine et des chants traditionnels, s’accélère une manière d’offrir l’hospitalité à nos « aoûtiens ». Puis vient ensuite la scène la plus désolante, celle de la découverte de l’état de dégradation avancé de nos routes reliant les quatre coins de l’île.
Le cortège des « je viens » passe sous le silence de la police de l’île et de la brigade routière de la gendarmerie. Tant mieux, l’ambiance est à l’honneur de la diaspora comorienne, « wo-wamanga waja », « Haya Mboudé, Démbéni …. », et la sécurité routière passe des « vacances de noce » finit-on par comprendre !
Pour mesurer au moins le flux des rotations des quelques compagnies aériennes qui desservent encore les Comores, après le départ d’Air France et d’Emirates, force est de constater que la saison 2008 s’annonce radieuse, de sorte que Yemenia Airways et Air Austral affichent « complet » jusqu’à fin septembre. C’est le cas aussi d’Air Tanzanie qui offre des possibilités de transit entre Dar-Es-Salam via Dubaï –Paris.
Par contre la compagnie Kenya Airways qui dessert la ligne Nairobi-Paris a dû ajouter un troisième vol pour compléter ses deux vols réguliers programmés par semaine depuis l’inauguration de cette ligne en décembre 2006.
Interrogé si la ligne offre des services particuliers par rapport aux autres compagnies, Ali Youssouf, un passager rencontré sur les lieux dira qu’il y a lieu de « faire l’expérience pour apprécier ». Toutefois, il émet quelques réserves qui selon lui ont un rapport avec l’attitude des responsables des agences face aux réclamations de la clientèle ! Par contre précise le client venu de Marseille, « une chose est certaine, en matière de confort, les agents de liaison maîtrisent parfaitement le domaine ».
Rompu aux voyages en « catastrophe » notamment en cette période, Yemenia a aligné dans sa nouvelle programmation 7 vols par semaines à compter du 27 juin dernier jusqu’en septembre prochain. La ligne la plus sollicitée des « je viens » en l’occurrence ceux de Marseille, il leur a été signifié que « plus jamais aucun passager ne peut changer sa date de retour ».
A en croire Abdel Kader, chef de comptoir de la compagnie « ce sont surtout ces changements inopinés qui engendrent les difficultés en cette période. La décision est prise pour qu’une fois, éviter des problèmes entre la compagnie et sa fidèle clientèle. Pour ne citer que les chiffres fournis par le chef de comptoir à l’agence principal de Yéménia Airways, en moyenne chacun de ses vols programmés en moyenne il transporte 120 passagers en provenance soit Marseille et ses environs, soit de Paris.
Ce qui représente au moins 3000 clients sous la responsabilité de cette compagnie tenue de leur garantir des services de qualité acceptables, par rapport au coût du billet fixé cet été à 1360 euros pour un aller retour. Un prix jugé très conséquent par rapport à la saison dira un client rencontré sur les lieux. Ce dernier ajoute que cela importe pourvu que la compagnie assure le retour, à la date prévue pour éviter les déconvenues dont sont parfois victimes nos « je viens ».
D’ores et déjà la rue s’interroge si la question de la création d’une compagnie Aérienne nationale n’allait pas intéresser la diaspora comorienne, pour cautionner le projet en lieu et place de nos pauvres fonctionnaires qui accusent des mois d’impayés à la veille de la célébration de la fête nationale ?
A. Nabahane
100708/an/hzkpresse/6h00