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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

8 juillet 2008 2 08 /07 /juillet /2008 22:26
A l'occasion de la célébration du 33ème anniversaire de l'indépendance, le président de la République s'est prêté, durant une heure de temps, aux questions de 3 journalistes, aussi bien sur les grands dossiers du moment, le bilan et les perspectives. L'interview conçue par la communication de la présidence remplace le traditionnel discours prononcé tous les ans à la date du 6 juillet, jour de la proclamation unilatérale de l'indépendance des Comores.

Cette interview de la télévision nationale des Comores (TNC) a été réalisée en partenariat avec le journal « l'Archipel » et le journal « Al-watwan ». Animée par Ben Abdou Said, le directeur de la TNC, les trois journalistes, Faouzia Ali Amir, de la TNC, Aboubacar M'Changama, directeur de l'Archipel et Mohamed Soilihi, le rédacteur en chef d'Al-Watwan, l'interview a porté sur trois thèmes centraux : les aspects institutionnels, la politique intérieure et la politique étrangère. Sur le projet de réforme de la constitution, le président dit qu' « après la libération d'Anjouan, nous devons nous retrouver sur la même table pour évaluer l'application de la constitution, ses atouts, ses blocages ». Donnant son point de vue personnel, Sambi pense que « nous n'avons pas besoin de 4 constitutions, de 4 présidents et de 4 parlements. Ces institutions constituent un poids économique insupportable ». Il est normal de « demander aux Comoriens si oui ou non, nous avons besoin de toute cette architecture institutionnelle ». Le président rappelle que « j'ai le pouvoir constitutionnel d'inviter les Comoriens à un référendum, mais j'ai opté pour une consultation large des comoriens avec l'appui de la communauté internationale ».


L
'interview est ouverte par Faouzia Ali Amir, sur une question relative au regard très critique porté par le président Sambi sur les trois décennies d'indépendance des Comores, mais aussi sur sa promesse de vaincre la pauvreté. Le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a souhaité aux Comoriens, d'abord «une bonne année d'espoir et de réussite». «Nous avons accédé à l'indépendance depuis 1975, dit-il, mais nous avons peut être arraché la liberté sans en tirer le maximum de profit». Le président reconnaît que «beaucoup a été fait et que, sans l'indépendance, ces réalisations auraient été impossibles ». Il regrette que quelques mois après cet événement historique, «un coup d'Etat a été fomenté, ouvrant la voie aux incertitudes politiques, à l'alternance par la force et aux manigances de toutes sortes».
Le président Sambi admet «nous avons un lourd héritage de la colonisation. Les routes les écoles ont été réalisées après l'indépendance et pas avant». «Par contre, insiste-il, sur le fait que nous avons perdu beaucoup de temps et nous aurions pu en 30 ans mettre en œuvre beaucoup a été perdu de choses».

Mayotte est et restera comorienne

Interrogé par Mchangama sur la lutte contre la pauvreté et la concrétisation de son projet habitat, estime que «sont 2 ans d'exercice de pouvoir trop courtes», M. Sambi déclare: que «mon premier projet est l'habitat. Je sais que le budget de l'Etat n'était pas capable de répondre à un investissement lourd pour satisfaire le projet de logement social décent ».
Le président révèle «le manque d'expertise et de technicité en matière de fabrication des briques rouges en argile ont empêché de mettre en oeuvre rapidement ce grand projet».
Il regrette «les conseils prodigués sur la possibilité de produire des briques sans passer au four, occasionnant une perte de temps dommageable à la mise en œuvre du projet». Le président a du se rendre à l'évidence que «sur le plan local, personne n'a la maîtrise de la fabrication des briques, même pour déterminer avec précision le degré des fours».
Le président Sambi promet que «tout a été mis en oeuvre pour que d'ici deux ans, cette expertise soit acquise grâce à la collaboration des techniciens des pays amis. Ce projet n'est pas mort, loin de là, l'argent est là et le projet est en cours».

Revenant sur la justice
, le président affirme «mon espoir était que l'indépendance de la justice une fois acquise et garantie, les magistrats allaient la respecter pour dire le droit». Sambi insiste sur le fait qu'il n'est «jamais personnellement intervenu dans les décisions de justice. Personne ne peut témoigner que j'ai interféré dans les décisions des magistrats ».
«La justice est indépendante, mais malheureusement, elle ne sert pas toujours la justice et je regrette que certains parmi les magistrats utilisent cette indépendance pour leurs propres intérêts».
Le journaliste de l'archipel Mchangama interpelle le président sur « les moyens limités mis en œuvre pour permettre aux magistrats de faire leur travail». Le président commence par évoquer « les rémunérations plus qu'honorables et les moyens acceptables mis à leur disposition ». Le président Sambi reconnaît: que «les moyens logistiques, de communications ne sont pas adéquates » et insiste sur «l'indépendance des décisions prises», précisant: «j'apprends comme tous les autres citoyens que des personnes sont libres ou emprisonné» dans telle ou telle affaire.
Le rédacteur chef du journal Al-watwan Mohamed Soilihi, pose la question de Mayotte et la suite à donner à sa rencontre à Paris avec le président français Nicolas Sarkozy. Le président Sambi porte un nouvel éclairage sur le litige territorial qui oppose à la France depuis 33 ans.
«Que les français le veuillent ou non, Mayotte est et restera comorienne » dit-il. «Mayotte reviendra-t-elle comme Anjouan en sécession est revenue, se demande le président avant de répondre en affirmant: «nous n'avons pas la possibilité et les moyens de faire revenir Mayotte par la force». Sa formule est simple et claire, «au lieu de continuer à débattre et à discourir éternellement sur la question de Mayotte, nous devons réfléchir et rechercher les voies et moyens pour apporter un début de solution ». Evoquant la rencontre à Paris avec le président Nicolas Sarkozy, Sambi dit: « j'étais clair avec lui ». J'ai suggéré « l'ouverture des discussions sérieuses » en lui exposant « mon indignation de voir la mer qui sépare les îles devenir un cimetière ». Le président a « plaidé pour l'abolition du visa » et « le président Sarkozy a accepté d'instituer une structure permanente pour discuter de tous ces sujets ».
La conviction du président Sambi, « Mayotte reviendra dans le giron naturel le jour où les mahorais eux-mêmes demanderont de revenir». Pour y parvenir, Sambi pense que «notre devoir est de changer la situation économique et sociale des Comores pour que les mahorais s'estiment rassurés pour leur devenir ». Le président déclare qu'il s'oppose à «la consultation des mahorais par référendum», annonçant: «le président Sarkozy projette de venir aux Comores, pour signer un accord global ».

Un agrément pour acheter et vendre de l'essence

Interrogé sur les nombreux voyages effectués à l'extérieur, le président admet que «c'est vrai, j'ai voyagé beaucoup». Selon lui, «pour mieux aider ce pays il me faut une diplomatie active, une diplomatie pour le développement». Sambi rappelle: «tout projet de développement est conçu sur la base des apports extérieurs, financiers ou techniques».
Il prend l'exemple du Japon, «un pays qui a beaucoup apporté dans les télécommunications, l'école de pêche, mais qui s'était retiré de ce pays». Le travail minutieux et fastidieux de la diplomatie poursuit un objectif, « renouer la confiance » avec les partenaires extérieurs.
Le président rappelle la dette qui pèse sur les Comores, révélant: que « même les Moudiriyat d'Ali Soilihi font partie des dettes que nous continuons encore à payer ».
Le président explique d'une manière pédagogique pour illustrer son propos que « même le débarquement militaire à Anjouan n'a été possible que grâce au travail de la diplomatie ». Il annonce que « la Chine envoie 60 conteneurs des équipements pour l'eau et l'électricité ». Idem pour l'Iran où la société comorienne des hydrocarbures a obtenu «un agrément pour acheter et vendre de l'essence », la toure.
Le président démontre qu'au «mois d'avril 2007, la Sch achetait le baril à 530 dollars et un an après en avril 2008, le baril est à 1200 dollars avant de toucher en juin 2008 le seuil de 1400 dollars». L'Iran nous a offert l'avantage d'acheter du brut pour revendre. Le Yémen accepte de «raffiner ce pétrole à 11 dollars au lieu de 20 dollars».
Abordant la question de la crise alimentaire, le président Sambi estime que «le prix du riz a doublé », appelant «les Comoriens à changer les habitudes». «On peut, dit-il, encourager nos enfants à emprunter d'autres moyens de locomotions comme les cyclomoteurs, comme nous devons encourager les comoriens à consommer des produits locaux pour remplacer le riz et la farine».
Le président dit avoir ordonné que « 30% des dotations d'essences seront affectés pour acheter des semences à l'agriculture. L'objectif est de produire localement pour remplacer le riz». Le président annonce que «le pays est devenu «membre de l'Agoa et le président Bush a approuvé notre adhésion».

Sur le projet de loi de la « citoyenneté économique»
et les soupçons qui pèsent sur les «shiites qui seront les principaux bénéficiaires».

Le président rappelle: «ce sont les représentants du Koweït et des Emirats arabes unis qui ont proposé depuis New York que de nombreux citoyens de leurs pays veulent la citoyenneté d'un pays en paix». Le président indique que les deux pays projettent «un investissement de 100 millions de dollars pour 25.000 familles*. De l'argent injecté pour les projets de développement». Le président indique: « 4 millions de dollars par mois pour 2 ans nous ont été proposés ». Il rappelle que «le Yémen et le Bangladesh souhaitent bénéficier de ce même accord».
Dans ce dossier sensible, précise-t-il, «nous jouons pleinement la transparence et nous avons soumis un projet de loi à l'assemblée. Il semble que «l'Arabie saoudite prendra le train en marche». Le président estime que «les passeports biométriques nous permettront de mieux contrôler ce flux de demandes de citoyenneté comorienne».

Un autre gouvernement dans les prochains jours

Sur le projet de réforme de la constitution, le président Sambi rappelle : «la sécession anjouanaise est à l'origine du nouveau cadre institutionnel ». Le président dit qu' «après la libération d'Anjouan, nous devons nous retrouver sur la même table pour évaluer l'application de la constitution, ses atouts, ses blocages».
Donnant son point de vue personnel, Sambi pense que «nous n'avons pas besoin de 4 constitutions, de 4 présidents et de 4 parlements. Ces institutions ont un poids économique insupportable».

Il est normal de «demander aux Comoriens si oui ou non, nous avons besoin de toute cette architecture institutionnelle. C'est au peuple de choisir. Les Comoriens doivent se prononcer sur les conflits de compétences».
Le président rappelle: «j'ai le pouvoir constitutionnel d'inviter les Comoriens à un référendum, mais j'ai opté pour une consultation large des Comoriens avec l'appui de la communauté internationale».

Interpellé sur sa fameuse phrase «je suis mal servi et quelques fois trahi», le président déclare que rien n'a changé et qu'il établit le même constat. Il annonce «un autre gouvernement dans les prochains jours pour mieux engager le pays dans le changement ».

Rapportée par Ahmed Ali Amir
Al-watwan N° 1108 du 7 juillet 2008
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commentaires

Z
Attention SAMBI,sur la question de la citoyenneté économique!Il ne faut pas nous faire croire que les millions de dollard que ces gens vont te donner sont gratis. Il ya tjours une contre-partie qu'ils attendent des Comores.Faites attention Sambi avec ces pays,vous serez le premier responsable à la suite de ce qui va nous arriver. Je lance un appel à nos chers deputés,"chers élus, faites attention à ce soit disant projet de loi qui met notre pays en peril. J'ai l'impression que Sambi est dépassé par le pouvoir et il n'a pas des conseillers dignes de leurs missions sinon un tel projet ne srait pas arrivé à votre niveau".Les fonctionnaires ont combien de mois d'arrieré pour l'année 2008?pour l'architecture constitutionnelle, j partage avec lui que le pays n'a pas bsoin de 4 contitutions,ni 4 gouvernements ,ni 4 assemblée par contre il ne doit pas toucher à la tournante avant le tour de Moheli. Stp,excellene ne semer pas un conflit là où il n' y a pas. Sur la justice, c vrai que vous etes un éloquant, comment osez-vous dire que vous n'intervenez pas alors que les decrets de suspension de Halifa et Zaidou, vous etes le sgnataire? Lezamed a été écarté parce qu'il apprecié un fait selon le droit et donné une decision.C'est malheureux. Pour le grand projet de l'habitat, vous avez échoué et il faut le reconnaitre. Moi qui vous dis cela je ss victime d'une injustice mais le temps viendra.     
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