MOI ET LES
MEDIAS
SOURCE : La Gazette des Comores du mercredi 02 avril 2008 + HZK Presse du mardi 1er avril 2008
Cris d’ici et d’ailleurs : une écriture migrante d’une langue à
l’autre

Dans ses vers, l’auteur lance un cri strident tout d’abord d’ici où il est né et a grandi ; mais aussi d’ailleurs où il vit et nous fait partager ses pérégrinations. Dans ce premier recueil, l’écriture de notre jeune poète est pleine de souffle et de questionnement, avec un attachement à la patrie qui dépasse les barrières de la langue. En effet, ses pensées sont migrantes et se retrouvent partagées entre l’amour du pays et la nécessité de l’ailleurs. C’est ainsi qu’il passe du français au Comorien avec des mots, et des noms qui marquent de lettres indélébiles son subconscient, parce que tout simplement quand on est dans cet ailleurs le poids de ces îles vient se suspendre à votre cou comme l’odeur marine qui vous colle à la peau, loin de l’ailleurs qui n’est au fait qu’une marraine, qui vous adopte. Cette œuvre a connu donc deux influences majeures d’abord ses origines comoriennes au travers desquelles l’auteur se recherche, n’arrivant pas à se libérer du cordon ombilical.C’est ainsi que dans les deux premiers poèmes du recueil, "Mélancolie" et "Maman" comme dans "Koko" et "La lune" Halidi exprime son attachement pour sa mère biologique et sa mère patrie qui tous les deux baignent dans … ‘’mon océan qui chante ‘’ Cela se confirme par ailleurs dans "comorianité".
...‘’ Mes parents malgré eux avaient décidé pour moi
J’étais parait – il français dans l’océan indien’’….
Mes îles avec courage avaient tranché pour moi ‘’
c cet éternel questionnement sur ce qu’il a gardé dans sa mémoire et dans son cœur et la contradiction face à ce qui advenait à son pays natal ; suscite sa révolte contre ceux qu’il nomme ‘’les
requins insulaires qui dévorent tout’’ à leur passage, et qui décident de tout, jusqu’au sort réservé à n notre destinée. Halidi Allaoui
revendique le combat pour la protection de l’environnement, exige que les étoiles sur ces îles de la lune, soient libérées de leurs chaines, pour que son pays retrouve le
bonheur de j jadis, où nous étions comoriens tout court avant d’être d’une région. Car Halidi est de ceux là, pour qui l l'unité nationale ne peut et ne doit se négocier sous aucune
forme, encore moins aux salons de ceux qui v veulent la saper. Il suffit de se rendre sur son blog http://halidiallaoui.over-blog.com/ , pour mieux le ccomprendre.
L’autre partie du recueil porte sur les pérégrinations du poète, ce dont le préfacier a qualifié ‘’d’itinéraire iniitiatique’’ et qui
constitue cet ailleurs, là où il vit.
Malgré la simplicité et la fluidité apparemment voulues qui caractérisent les poèmes de cet enfant de Ouani, sa sa parole est pleine de charme, quand il évoque la beauté de ces îles et ses vers de sincérité, pour dénoncer l’histoire bafouée, la nature détruite et la décomposition des liens originels. Sa plume laisse apparaître son sens de l’humanité quand il aborde l’ensemble du patrimoine humain, la religion, la philosophie, la mythologie et le droit. Un recueil marqué parfois par une forme de narration qui se démarque du carcan de la rime.
Si le recueil est marqué par la ‘’nostalgie’’ et un brin de
‘’mélancolie’’ c’est parce que l’auteur se remet en question vis-à-vis du déchirement entre l’ici et l’ailleurs ; son pays et cet exil ;
son enfance auprès de ‘’Koko’’ et la nécessité existentielle ; entre exil intérieur et expatriation.
En fermant le recueil, on a l’impression d’étouffer les cris raisonnables de Halidi Allaoui. C’est dire combien sa poésie resulte d’une vision analytique du sujet faisant naitre l’impression que l’auteur
trempe sa sa plume dans le rationnel
HALED A BOINA
NOTES DE L’EDITEUR
Les éditions KomEdit ont le plaisir de vous annoncer la parution, le 13 février 2008, du premier recueil de poèmes d’un jeune auteur : Halidi Allaoui (Cris d’ici et d’ailleurs).
C’est le cinquième poète que nous publions. Halidi Allaoui a été précédé par d’illustres confrères comme Saindoune Ben Ali, Nassuf Djailani ou Mab Elhad.
Halidi Allaoui a 36 ans, il a été formé en droit et travaille dans le domaine du contentieux.
Né à Ouani (Anjouan), il fait ses études secondaires à Moroni avant de venir en France.
Son recueil de poème reflète une certaine nostalgie. Rien, ni à Rouen, ni à Bordeaux, rien n’apaise le mal qui le ronge, le mal du
pays, de la mère-patrie. Alors, il écrit et s’investit pleinement dans les associations
Pour ce premier recueil, il a recours à une langue fluide, accessible au grand nombre et ne tombe pas dans ce piège des novices qui consiste à entourer de mystères chaque vers.
komoredition@gmail.com

Le recueil "Cris d’ici et d’ailleurs" , Premier recueil de poèmes du jeune Halidi, ressemble étrangement à un itinéraire initiatique. J'ai décelé dans la poésie de Halidi, ce juriste poète, une nostalgie toute particulière car internationale, et future. Sa nostalgie n'est pas tournée uniquement vers le passé, et vers son ego, mais plutôt vers le présent, le futur et les autres. Ce recueil s'ouvre sur le poème “Mélancolie” et se ferme sur
“Prière”. Ces deux poèmes forment comme des parenthèses qui délimitent l'ici et l'ailleurs, Rouen qui semble être sa seconde patrie et Ouani qui est “le point de son essence” et pas seulement le coin de sa
naissance, comme il le dit dans un poème au titre énigmatique de “!”
point d'exclamation. »
(Par Aboubacar Said Salim)
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