Comores / PNUD
Lancement du rapport national sur le développement :
« Reconnaître à l’homme et à la femme, une égale capacité dans l’accès aux responsabilité
Moroni, jeudi 27 septembre 2007 (HZK-Presse) – Comme tous les ans depuis près d’une décennie, les autorités comoriennes avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) viennent de lancer ce jeudi 27 septembre le Rapport national sur le développement humain (RNDH) brossant le bilan de l’évolution du pays au cours de l’année passée dans divers domaines de la vie de l’homme.
Pour l’année 2006 les auteurs du rapport ont choisi de mettre l’accent sur la problématique du genre, un thème d’actualité qui semble faire l’unanimité des décideurs et des leaders d’opinion comme l’ont prouvé les interventions qui ont marqué la cérémonie officielle organisée à l’hôtel Le Moroni.( voir l'article sur le RENAG en cliquant ICI)
De nombreuses personnalités politiques de l’Union et des îles, des représentants du corps diplomatique et des organismes de coopération ainsi que des responsables de la société civile y ont pris part.
Dans son allocution, le représentant résident du Pnud, M. Opia Mensah Kumah, s’est félicité de la pertinence du choix d’une thématique « qui est au centre des préoccupations de la communauté internationale ». Il s’agit selon lui d’un concept vivant qui prend en compte « la liberté, la dignité et le rôle des hommes dans leur développement », au-delà du simple calcul d’un revenu par habitant.
Ce document de référence présenté aux participants par Mme Sitti Alfeine Tadjiddine, n’est rien d’autre que le résultat d’un exercice qui a mobilisé plusieurs mois durant des cadres et techniciens nationaux, appuyés par le bureau local du PNUD, dans un processus participatif conforme au standard des rapports internationaux.
Il constitue surtout un outil de référence « pour promouvoir les débats publics autour des enjeux du développement et pour mobiliser les moyens d’action » explique M. Opia qui, à la lecture du rapport, fait observer que « de multiples discriminations basées sur le genre tendent à maintenir la femme comorienne en marge de l’activité économique et des centres de prise de décision ».
En dépit des progrès enregistrés dans les secteurs éducatif et sanitaire, les données récentes font état d’un taux d’activité de 18% chez les femmes contre 33% pour les hommes, avec 16% des femmes actives occupées qui sont salariées. L’on note aussi une présence marginale de la femme au niveau des sphères politiques avec moins de 2%.
Le représentant du Pnud s’interroge même, sur le paradoxe des « obstacles qui rendent la société comorienne réfractaire à l’évolution du statut de la femme » dans une société à dominance matriarcale et matrilinéaire, et de surcroît, matrilocale. Pour l’heure le pays semble avancer dans la bonne direction, à travers son adhésion aux différentes conventions internationales relatives à la promotion du genre et l’adoption du Code de la famille, reconnaît-il, en encourageant la société civile à poursuivre son combat contre les formes de discriminations, notamment le RENAG, la toute jeune organisation des avocats du Genre. Il a conclut en souhaitant « Inch Allah, que le troisième Objectif du millénaire pour le développement devienne une réalité aux Comores à l & #8217;horizon 2015 ».
Pour sa part, le Vice président en charge de la santé, a déclaré que le moment était venu de « reconnaître à l’homme et à la femme, une égale capacité et une égale légitimité dans l’accès aux responsabilité
Dans un contexte politique encore marqué par la crise séparatiste, le vice-président lance un véritable plaidoyer pour le renforcement de l’unité nationale, en offrant à tous « les conditions d’équité et de justice pour une société unie et solidaire ». Partageant l’objectif d’un large dialogue sur les politiques et stratégies de développement en rapport avec le genre, amorcé au niveau mondial de Copenhague à Beijing en passant par Le Caire, le représentant du gouvernement a tenu à reconnaître que la participation de la femme dans le secteur public comme privé demeure faible et que beaucoup de chemin reste à parcourir.
L’Etat s’engage notamment à ratifier la convention contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et celle relative aux droits de l’enfant, et à élaborer une politique nationale de la promotion du genre. C’est une des conditions pour garantir la paix et le développement humain, lance-t-il, avant de conclure en réaffirmant leur volonté d’appliquer les recommandations du rapport et d’inscrire sur l’agenda politique la participation effective des femmes dans le processus de décision.
Le grand Mufti, s’exprimant en qualité de principale autorité religieuse, a rejeté les « fausses accusations portées contre l’Islam » en déclarant que la religion musulmane « n’empêche en rien l’égalité entre l’homme et la femme dans tous les domaines de la vie économique et sociale ». Un verset du Coran explique à ce sujet que « la culture et le savoir sont une obligation pour tout croyant sans distinction de sexe », dit-il. La femme n’a-t-elle pas participé à la première guerre sainte du vivant du prophète Mohamed, lance le professeur Toihir Ben Said Maoulana.
El-Had Said Omar
270907/eso/hzkpress