ARTICLE PUBLIE PAR LE JOURNAL ALWATWAN
Société / Ordures ménagères
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Le cri d’alarme des riverains de la piste Moroni-Iconi
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Pressées dans leur quête d'un site pouvant accueillir les ordures ménagères de la capitale, suite à la fermeture de la
décharge de Seléa et le refus des habitants de Hamanvou d'abriter une autre dépôts d'ordures, les autorités ont choisi provisoirement le côté sud de la piste de l'aéroport Moroni-Iconi
pour cet effet. Une décision qui aggravait encore l'état d'abandon de l'infrastructure qui devait être entretenue pour servir de piste de secours en cas d'impraticabilité de celle de
Hahaya. Et une menace pour les habitations tout autour qui se plaignent aujourd'hui des odeurs nauséabondes des lieux.
“Le Collectif des habitants de la zone avoisinant l'ancien aéroport de Moroni lance un appel au secours à tous
les responsables de l'île de Ngazidja, au premier chef son excellence M. Mohamed Abdouloihabi, pour que des mesures strictes soient prises avant que la situation sanitaire de la
population précitée ne soit dramatique et n'atteigne un niveau irréversible ". Ce cri d'alarme est bien des riverains de la piste sud de l'aéroport secondaire
Moroni-Iconi transformé en décharge. Ils dénoncent le fait et interpellent les autorités compétentes à travers une lettre ouverte au Président de l'île autonome de Ngazidja, en date du
14 août 2007. La lettre rappelle que "depuis quelques mois, à la suite du refus des habitants de la zone de Seléa-Bambao de recevoir les déchets ménagers de la capitale, le site
environnant l'ancien aéroport de Moroni-Iconi est devenu le centre de convergence de toutes les ordures de Moroni". Il est, en effet, constaté que cette solution est loin de
résoudre le problème (lire l'article " la quadrature du cercle " dans notre dernière livraison), car non seulement l'accumulation et la décomposition des déchets nuisent
terriblement à la santé des âmes qui y vivent mais aussi l'incinération à l'air libre des ordures dégage une épaisse fumée aux effets très nocifs, en particulier, pour les enfants, les
femmes enceintes et les personnes âgées.
Selon la lettre des riverains de la décharge, " une manifestation chronique de diarrhée, de toux et autres maux de gorge et tête
sévissent actuellement dans plusieurs foyers situés à proximité du dépotoir. " Ainsi, le Collectif, signataire de la lettre, lance un appel pressant, au chef de l'exécutif et aux
élus de l'île, pour qu'une solution rapide et définitive soit trouvée. Ils souhaitent que les déchets de la capitale puissent être gérés d'une manière rationnelle, en vue de préserver
la population de toute conséquence mettant en danger tous les êtres vivants.
Un aéroport secondaire praticable s'avère nécessaire
Cependant, la transformation de la piste de Moroni-Iconi en décharge ne pose pas uniquement un problème de santé publique mais aussi de
danger à la navigation aérienne au niveau du pays. Le seul aéroport international Prince Said Ibrahim n'est pas une garantie, surtout en ce moment où la navigation aérienne évolue vers
une intensification du trafic avec la modernisation et l'augmentation des capacités d'accueil de l'Aimpsi. Un aéroport secondaire praticable s'avère nécessaire pour parer au mal en cas
d'impraticabilité de l'Aimpsi pour des raisons techniques. L'atterrissage ou le décollage raté, par exemple, d'un appareil pourrait endommagé la piste de Hahaya et l'aéroport serait
contraint de fermer, le temps de la réfection des installations. Il faudrait trouver un endroit pour poser temporairement les avions de moyen tonnage. Or, l'aéroport secondaire de
Moroni-Iconi est abandonné dans un pourrissement progressif. La piste nord est devenue une annexe des terres pleines des services des Douanes où sont entassés des conteneurs et des
véhicules parqués. Moins d'espace sécuritaire nécessaire pour une zone aéroportuaire au sud. Des habitations occupent de plus en plus l'espace et personne ne dit non. Ce sont,
aujourd'hui, les occupants de ces habitations qui souffrent de la pollution des lieux par les ordures du dépotoir improvisé.
M. Soilihi Ahmed
NOTRE COMMENTAIRE Effectivement, la situation est plus que lamentable. J'ai eu l'occasion (!!!)de passer 3 semaines cet été dans ce quartier. Même, les mouches organisent tous les jours des AG dans les maisons à tout moment pour évoquer la situation. C'est vraiment impréssionnant. Bonjour les dégats sanitaires à venir ! On dirait que le désastre politique ne suffit pas à nos gouvernants. Pour trouver une solution rapide avant qu'il ne soit trop tard, les habitants de ce quartier ont intérêt à prendre l'exemple sur les mouches quant à la forte mobilisation dont elles font preuve quotidiennement.
le 21 août 2007 |