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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, ALLAOUI HALIDI A CEDE LA RESPONSABILITE DE VOTRE BLOG A MADAME MARIAMA HALIDI.

 

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

6 juillet 2007 5 06 /07 /juillet /2007 18:13
06 juillet 1975 - 06 JUILLET 2007 : 32 ans d'INDEPENDANCE DES COMORES : DISCOURS DU PRESIDENT DE L'UNION DES COMORES

A l'occasion de la commémoration du 32 eme anniversaire de l'indépendance des Comores, vous trouverez ci-dessous le discours prononcé cet après midi par le Président de l'Union, Monsieur Ahmed Abdallah Sambi à Moroni

UNION DES COMORES
Unité – Solidarité – Développement 
---------------
 
 
 
 
Message à la Nation
 
De Son Excellence
Monsieur AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI
 
Président de l’Union des Comores
 
A l’occasion de la fête nationale du 06 juillet 2007
 
 
ﺃﻋﻮﺫ ﺑﺎ ﷲﻣﻦﺍﻟﺸﻴﻄﺎ ﻥ ﺍﻟﺮﺟﻴﻢ
 
ﺍﺍﻟﺤﻤﺪﷲﺍﻟﻌﺎﻟﻤﻴﻦ ﺭﺏ ﻭﺍﻟﺼﻼﺓ ﻮﺍﻟﺴﻼﻡ ﻋﻠﻰﺃﺸﺮﻑ ﺍﻷﻧﺒﻴﺂﺀ ﻭﺍﻟﻤﺮﺳﻠﻴﻦ ﻭﺣﺒﻴﺐ ﺭﺏ ﺍﻟﻌﺎﻟﻤﻴﻦ ﺳﻴﺪﻧﺎﻣﺤﻤﺪ ﻭﻋﻟﻰﺁﻝ ﺑﻴﺘﻪ ﺍﻟﻃﻴﺒﻴﻦ ﺍﻟﻃﺎﻫﺮﻳﻥ ﻭﺃﺻﺤﺎﺑﻪ ﺍﻷﻭﻓﻴﺂﺀﺍﻟﻤﻨﺘﺠﺒﻴﻦ
 
ﺃﻣﺎﺑﻌﺪ
 
ﺍﻟﺴﻼﻡﻋﻠﻴﻜﻢ ﻭﺭﺣﻤﺔ ﺍﷲ ﻭﺑﺮﻛﺎﺗﻪ
 
Comoriennes et Comoriens,
 
Mes Chers Compatriotes,
 
La commémoration du 32ème anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance, m’offre une nouvelle fois l’occasion de vous souhaiter à toutes et à tous, une bonne et heureuse fête et d’évoquer avec vous, les défis actuels et futurs que nous devons relever ensemble, dans la construction de notre patrie.
 
Permettez-moi tout d’abord, à l’occasion de cette fête nationale, de renouveler en votre nom, toute notre gratitude à nos partenaires bilatéraux et multilatéraux. Ainsi, je remercie les représentants du corps diplomatique et des organisations internationales, accrédités aux Comores, pour leur présence, leur disponibilité permanente et leur accompagnement de toujours. .
 
Aux comoriennes et comoriens, membres civils et militaires de la commission nationale d’organisation de la fête nationale, ceux des commissions des îles ainsi que les représentants des organisations sociales et des mouvements sportifs, qui, malgré la conjoncture et les circonstances, ont œuvré pour l’organisation de cette célébration, j’adresse toutes mes félicitations et les assure de la gratitude de la patrie.
 
Le 6 juillet 1975, constitue le magnifique couronnement de la lutte pacifique menée par notre peuple valeureux pour la liberté, la dignité et la libre détermination.
 
Je voudrais alors, en ce jour mémorable, ou nous commémorons un événement national aussi glorieux, qui a permis à notre peuple d’affirmer sa fierté et de recouvrer sa souveraineté, saluer, avec un profond respect, le patriotisme sincère dont ont fait preuve les générations, les leaders et les dirigeants de l’indépendance.
 
En décorant ce matin, ceux d’entre eux, qui poursuivent avec nous aujourd'hui, l'œuvre de construction du pays, j’ai voulu leur réaffirmer la considération constante et la sollicitude continue de la Nation, de même que le respect que nous devons, à la place qui est la leur et aux efforts qu'ils ont fournis, au service de la patrie. J’ai voulu ainsi, souligner qu’ils constituent des modèles pour nos jeunes générations.
 
En effet, l’honneur d'appartenir à ces îles généreuses doit être un point commun pour toutes les filles et tous les fils de ce pays, à l'intérieur comme à l'extérieur, quelles que soient leurs tendances et leurs sensibilités.
 
Le désir de se mettre au service de la patrie, de préserver son intégrité et de garder les Comores constamment présentes dans leurs cœurs et dans leurs esprits doit devenir un comportement naturel.
 
Si j’ai pris sur moi, l'engagement de réaliser le changement et de combattre la misère économique dans laquelle se trouve la grande majorité des Comorien, c’est que pour moi, préserver l'intégrité et la dignité de la patrie c’est aussi la promotion de l'économie nationale, afin qu'elle constitue une base solide pour le progrès et la prospérité et donne sa dignité à chaque comorien.
 
Éloigner le pays des danger qui menacent de balayer son entité, d'emporter les acquis de son indépendance, c’est aussi procurer à chaque comorien une nourriture saine, un habitat décent, des soins médicaux accessibles et une éducation exemplaire.
 
La misère économique porte atteinte à la souveraineté des Etats et à la liberté de ses citoyens, et fait, de leur indépendance, une indépendance sans fondements et sans supports.
 
Mes chers compatriotes,
 
La célébration de la fête nationale du 6 juillet, coïncide cette année, avec la prise de fonction des nouveaux présidents des Iles Autonomes de Ngazidja et de Mwali.
 
Je réitère mes chaleureuses félicitations et mes vœux les plus sincères de réussite dans leurs nouvelles fonctions, à mes frères Mohamed Abdouloihabi et Mohamed Ali Saïd respectivement Présidents des Îles Autonomes de Ngazidja et de Mwali.
Je rends hommage à la responsabilité et la dignité avec lesquelles, les autorités et la population de Ngazidja et de Mwali, ont respecté le processus électoral et tenu des élections présidentiels exemplaires, libres, démocratiques et transparentes, les 10 et 24 juin derniers.
 
Je voudrais remercier solennellement les électeurs et électrices de ces deux îles, pour le calme qu’ils ont su garder, leur grande capacité de compréhension et leur rejet ferme du désordre et des appels au soulèvement.
 
Je voudrais également saisir cette occasion pour renouveler la profonde reconnaissance et la gratitude du peuple et du Gouvernement comoriens, pour l’élan de solidarité africaine qui s’est manifestée, une fois encore, en faveur de notre pays, à travers la grande contribution de la République d’Afrique du Sud, dans le cadre de la supervision et de la sécurisation des élections présidentielles des îles.
 
Je remercie enfin nos partenaires du Système des Nations Unies, de l'Union Européenne et de la Ligue des Etats Arabes, pour leur généreuse contribution au financement de ces élections.
 
Mes chers compatriotes,
 
J’ai entendu votre appel sincère et le message que vous m’avez adressé, en élisant Monsieur Mohamed Abdouloihabi à Ngazidja et Mohamed Ali Saïd à Mwali.
 
J’ai compris que vous attendez de ma part et de la part du Gouvernement de l’Union, des solutions urgentes et appropriées, aux problèmes de la vie quotidienne difficile, à laquelle vous êtes confrontés.
 
C’est pourquoi, je voudrais redire à mes frères et amis Présidents des îles Autonomes de Ngazidja et de Mwali, toute ma disponibilité à œuvrer ensemble et en harmonie avec eux, pour que la politique de développement entamée au niveau national puissent compléter celle des îles, leur permettre de parvenir à prospérité et les aider à aller de l’avant. 
 
Je leur renouvelle ma détermination à œuvrer de concert avec eux, pour le renforcement de l’unité nationale dans le respect de l’autonomie de chacune de nos îles sœurs et pour la poursuite des chantiers de développement qui nous avons lancés.
 
Puisque désormais, nous avons enterrés les conflits de compétences, c’est dans l’entente entre les institutions des îles et de l’Union que nous engagerons la bataille du développement socio-économique de nos îles y compris celle d’Anjouan, dès lors que nos frères d’Anjouan, auront à leur tour choisi librement leur dirigeant.
 
Je reste convaincu que c’est ensemble, avec le soutien de tous nos concitoyens, de l’intérieur et de la diaspora, et sous la bénédiction d’Allah, que nous réussirons le redressement de notre pays.
 
Comoriennes et Comoriens,
 
La célébration de la fête nationale du 6 juillet, revêt aussi cette année, un caractère grave et particulier.
 
En effet, notre pays traverse à nouveau, depuis plusieurs semaines, des moments difficiles et dramatiques.
 
 
L’île Autonome d’Anjouan et sa population sont, depuis le 02 mai dernier, pris en otage par une rébellion armée, dirigée par la dictature implacable du Colonel Mohamed Bacar, ancien Chef de l’Exécutif de cette île qui, défiant l’autorité de l’Union et les mises en garde de l’Union Africaine, a organisé une mascarade d’élection le 10 juin dernier et s’est autoproclamé président de l’Ile.
 
A Anjouan, nous assistons à des actes relevant de la criminalité, commis par de prétendues autorités qui, par tous les moyens, veulent précipiter à nouveau les Comores, dans les pires moments du séparatisme.
 
Ce comportement irresponsable, qui menace gravement l’unité national de notre pays, son intégrité territorial, ainsi que sa cohésion sociale, reçoit la complicité de personnes qui, hier encore, occupaient de hautes fonctions dans ce pays, mais qui aujourd’hui ont abandonné le chemin de l’unité et de la réconciliation.
 
En tant que Premier Magistrat de ce pays, je ressens douloureusement et profondément, avec tous les comoriens qui m’ont massivement confié la lourde et exaltante tache de conduire à leur destinée, l’offense ainsi faite à la Nation comorienne.
 
Comme vous le savez, je reviens d’Accra, la capitale de la République du Ghana où se tenait, du 1er au 3 juillet, la 9ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de l’Union Africaine.
 
Devant mes pairs, j’ai pu exprimer la gratitude de notre pays envers la communauté internationale, pour son précieux soutien pour sa détermination à continuer à accompagner le gouvernement comorien dans la recherche d’une solution rapide à la crise anjouanaise.
 
J’y ai particulièrement remercié l’Union Africaine, pour son assistance dans la sécurisation des élections et pour la rapidité avec laquelle elle a réagi aux derniers développements de la situation à Anjouan.
 
La réunion, au Cap, en République d’Afrique du Sud, du Comité Ministériel des Pays de la Région sur les Comores, a fermement exigée la mise en œuvre immédiate et inconditionnelle des mesures prises, notamment l’annulation de la mascarade d’élections d’Anjouan, le déploiement de la Mission de sécurisation de l’Union Africaine dans l’île, la tenue d’élections libres dans l’île avec notamment le cantonnement de la force de gendarmerie d’Anjouan lors de ce scrutin et en vue de son désarmement.
 
Mais la délégation ministérielle, conduite par Son Excellence Dr ZUMA, Ministre des Affaires Etrangères de la République d’Afrique du Sud, et dépêchée aux Comores pour assurer le suivi de cette réunion, a quitté les Comores sans avoir pu s’assurer de la mise en œuvre effective des décisions du Cap, par la partie anjouanaise.
 
Ainsi, l’Union des Comores s’est trouvée dans l’obligation de prendre ses responsabilités car la situation qui prévaut dans l’île d’Anjouan, où les libertés fondamentales et les droits de l’Homme sont bafoués tous les jours, exigeait du gouvernement comorien une réponse ferme et urgente.
 
Aussi, l’Union des Comores, qui a toujours fait preuve de patience et qui a toujours privilégié le dialogue pour trouver des solutions aux défis lancés par les séparatistes anjouanais, depuis plus de 10 ans, doit-elle aujourd’hui trouver les voies appropriées pour que à notre pays retrouve la paix, la stabilité et le développement.
 
C’est pourquoi, au moment où les sollicitations et les exhortations de l’Union Africaine et de nos partenaires tendent vers des mesures d’apaisement, notre Gouvernement a accepté de discuter des dispositions permettant la tenue des élections dans l’île d’Anjouan et de régler définitivement la question des compétences dévolues aux entités autonomes. 
 
Ainsi, je demanderais à tous les comoriennes en général et aux anjouanais en particulier, de rester calmes et vigilants, car leur courage et leur patience, qui méritent la reconnaissance et l’estime de tous, seront récompensés.
 
Je voudrais surtout, en ce jour où nous célébrons l’indépendance des Comores, événement qui il y a 32 ans, a donné aux Comores sa dignité et aux Comoriens leur fierté, dire à mes chers compatriotes de l’Ile d’Anjouan, que dans la terrible épreuve qu’ils traversent et les souffrances qu’ils endurent, je suis avec eux et que rien de ce qui est en mon pouvoir ne sera épargné pour leur apporter au plus tôt le réconfort nécessaire, les soulager et mettre fin le plus vite possible à leur calvaire.
 
Les moments de désarroi et de doute créés par ces événements malheureux que tous les patriotes comoriens ressentent si douloureusement, ont une fin qui, avec l’aide de Dieu n’est pas si loin.
 
Mes chers compatriotes,
 
Depuis mon accession à la magistrature suprême de ce pays, j’ai toujours eu le souci d’inscrire mon action dans la recherche de solutions appropriées à vos préoccupations et à vos problèmes quotidiens.
 
J’ai ainsi confié au Gouvernement que j’ai nommé en mars dernier la tache d’œuvrer pour apporter des solutions durables à la pauvreté et à la précarité.
 
Grâce à Dieu qui nous a gratifié de ses bienfaits durant la première année de mon investiture, tous les signes de reprises et de retour de la confiance et de l'investissement sont là.
 
C’est pourquoi, il convient de se pencher sur la tache qui attend le Gouvernement dans les semaines et les mois à venir et qui s’articulent autour de ces axes :
 
-         L’assainissement des finances de l'Etat et la concrétisation du dialogue engagé avec nos partenaires internationaux;
-         Le démarrage des travaux des chantiers dans le domaine des infrastructures;
-         La poursuite et la consolidation de notre politique d'ouverture envers les investisseurs ;
-         La promotion de l'auto-emploi et la lutte contre le chômage;
-         L’appui aux secteurs sociaux et la solidarité envers les plus démunis;
 
Dors et déjà, je souhaite adresser en votre nom, notre gratitude aux autorité de la BAD qui vient d’envoyer un signal fort à l’ensemble des partenaires de notre pays, en procédant à la remise de 9 milliards de francs, soit 75% de notre dette envers cette institution, et en donnant à l’Union des Comores le statut pays post-conflit.
 
Les prochaines négociations avec le Conseil d’Administration du FMI, ouvrent à nouveau la possibilité d’un effacement total de la dette publique de notre pays
 
Comme vous le savez tous, la réussite de l’ensemble de ces points passe par la consolidation de l'Unité Nationale et le renforcement de la stabilité du pays.
 
Mes chers Compatriotes,
 
A travers la situation qui prévaut à Anjouan, vous avez pu mesurer la fragilité de nos jeunes institutions et du processus de réconciliation nationale qui a permis de les mettre en place.
 
C’est pourquoi, nous devons tous prendre garde, et ne pas laisser prospérer la discorde, la division et les discours de haine ou triompher.
 
Nous devons tous faire preuve de patriotisme et considérer que la crise actuelle, est d’abord et avant tout un problème national.
 
Afin de relever ce défi et me permettre d’accomplir la tâche pour laquelle vous m’avez élu, j’ai besoin de pouvoir compter sur vous et sur notre foi en Dieu qui est aussi notre force essentielle.
 
J’ai besoin de pouvoir m’appuyer sur cette précieuse ressource car plus que jamais notre pays a aujourd’hui besoin de trouver dans ses forces morales et dans sa capacité à mettre ses citoyens à contribution, la volonté de s’unir et d’aller de l’avant, pour le bien de tous les comoriens et dans l’intérêt supérieur de la Nation.
 
J’ai confiance à Allah le TOUT-PUISSANT à qui j’adresse mes louanges pour sa bénédiction, sa protection et son soutien, dans la lutte que je continue de mener contre le désespoir, la pauvreté et le chômage.
 
J’ai confiance envers les Comoriens qui, dans les moments ultimes, savent donner le meilleur d’eux même et fournir l’effort nécessaire pour surmonter les épreuves, afin de s’en sortir plus unis et plus forts.
 
Vive la solidarité internationale,
Vive le peuple comorien, dans la paix, l’unité et la cohésion,
Vive l’Union des Comores,
 
Je vous remercie.
 
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