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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

27 décembre 2023 3 27 /12 /décembre /2023 08:25

Une interview intéressante en shikomori de Madame Sittou Raghadat Mohamed, Présidente de la CNDHL ( Commission Nationale des Droits de l'Homme et des Libertés) des Comores accordée à l'ORTC dans son  émission " le Matinal "  du mois de novembre dernier. Elle aborde divers sujets :  la Masculinité positive,  la CNDHL, les combats de la femme comorienne....

CLIQUEZ SUR LE LIEN CI-DESSOUS POUR ACCEDER À L'INTERVIEW 

 

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8 juillet 2019 1 08 /07 /juillet /2019 22:27

Madame Sittou Raghadat Mohamed,  la Présidente de la CNDHL (Commission Nationale des droits de l'Homme et des Libertés aux Comores  répond aux questions de l'ORTC,  la Télévision Comorienne, sur son parcours, l'institution qu'elle dirige et les droits de l'Homme .

L'émission est en shikomori. 

https://youtu.be/bpnrEfcqwrs

 

 

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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 00:15
Lu pour vous : INTERVIEW DE KARIDA JAFFAR / PAR SALWA MAG

Source : SALWA MAG AVRIL 2015

Karida Jaffar, esthéticienne


"Se sentir beau ou belle, est une thérapie..."

Karida Jaffar est une amoureuse de la beauté. Cette mère de 4 enfants gère actuellement son Centre de Beauté Comorienne et Orientale (Beaucor). Inspirée de la "beauté de sa grand-mère", elle est partie en Egypte pour se former dans le domaine de l'esthétique. Mais avant de devenir esthéticienne, cette trentenaire née à Ouani à Anjouan a suivi des études de tourisme au Caire. Elle parle d'ailleurs l'anglais, l'arabe et bien sûr le français couramment. Son aventure dans le domaine du transport aérien ne l'a pas convaincue. C'est pourquoi, cette femme teint noir ébène a décidé de retrouver son amour: la beauté. Depuis sa formation et son installation aux Comores, son centre est devenu incontournable dans la capitale pour les amoureux de la beauté.

Interview.

Quelle est votre spécialité?


Je me suis spécialisée sur les produits naturels adaptés à nos types de peau, et je les compose moi-même. Après avoir obtenu mon diplôme de coiffeuse esthéticienne, j’ai effectué des stages de perfectionnement en Egypte et en France avant de rentrer définitivement aux Comores et ouvrir le centre de Beauté Comorienne et Orientale (Beaucor).

D'où vient la passion de la beauté?


J’ai toujours aimé la beauté mais au naturel. Je m’inspire sur ma grand-mère qui était très belle et naturelle. Elle utilisait pour fond de teint de l’argile pure. D’ailleurs, j'ai jamais vu de ride sur son beaux visage.
J’aime les hommes et les femmes qui prennent soin de leur corps, de la tête aux pieds. Je l’ai souvent dit et je le répète : Se sentir belle ou beau est en soi une thérapie morale et psychique.

Quelques années après être lancée dans le métier, que peux-tu dire aujourd'hui?


D'abord, un investissement ne peut être fructueux que si on dispose d’un fond de roulement conséquent car les intérêts demandés par les banques ne sont pas encourageants.
Ensuite, l’ouverture incontrôlée des salons dans tous les coins des villes ainsi que ces individus qui s’improvisent esthéticiennes ou coiffeuse sans aucune formation bloquent la bonne marche de notre travail.
Enfin, la crise économique qui frappe le pays demeure une contrainte et non la moindre à notre profession.

Comment gérer une vie de famille et vie professionnelle?


J’arrive à gérer mon temps sans difficulté. Je travaille sur rendez-vous, ce qui me permet de planifier mon temps et de m’occuper de mes chers enfants.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans ce métier ?


Le seul problème est que je n'arrive pas à conserver mes produits. Je travaille beaucoup avec l'huile de coco pour mes soins de visage, corps et cheveux et l'avocat pour les bains d'huile.

Propos recueillis par Salwa Mag

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 17:11
Interview de Madame SITTOU RAGHADAT MOHAMED du 18 mars 2014

Source : http://www.alwatwan.net/index.php?home=actu.php&actu_id=6335

Sittou Raghadat Mohamed : «J’ai fait de la politique une passion à long terme»

18 mars 2014


Sittou Raghadat Mohamed, unique députée élue à Hamramba et première femme à être nommée ministre de l’histoire des Comores, s’exprime sur le manque criant de femmes dans la politique de l’archipel.


Quelle a été votre motivation pour entrer en politique et briguer un mandat de députée?


Pour moi, cela a été une façon d’aider le développement de mon pays, d’appuyer les femmes et de lutter contre l’injustice. Je sentais que c’était à travers la politique que je pouvais défendre les femmes et les enfants. Je pensais que la politique pouvait être une valeur ajoutée.

Quels sont les principaux blocages et difficultés que vous avez rencontré?


Il n’y a eu aucun blocage... Cela s’est très bien passé dans la mesure où j’ai ensuite été nommée. Bien que j’aie été la première femme au sein d’un gouvernement, cela n’a pas provoqué de réactions négatives. Au contraire, femmes et hommes ont tous applaudi. Il y a eu quelques difficultés avec le parti qui avait soutenu le président Saïd Mohamed Djohar à l’élection présidentielle, mais à part ça, il n’y a pas eu de blocages.

Pourquoi avez-vous fait le choix de ne pas siéger au Palais de Hamramba mais d’exercer en tant que ministre?


C’était un choix politique et réfléchi. Nous étions dans la circonscription de Wani, Barakani et Niatranga. Depuis des décennies, Wani a toujours été la ville qui produisait toutes les autorités politiques. Il fallait faire des concessions et intégrer tout le monde pour répartir les responsabilités. J’ai donc fait cette concession au détriment de ma ville.
Pour moi, la politique ne pouvait pas s’arrêter au régime de Djohar. J’ai fait de la politique une passion à long terme. La preuve en est que je continue, je suis la même «Madame Sittou du Rdr». Pourtant, depuis 1995, je n’ai plus exercé de fonction politique mais j’ai été dans les organisations féminines pour préparer les femmes. Je voulais prouver aux femmes, aux hommes et au pays tout entier qu’une femme pouvait être élue. J’ai été élue, cela était un défi à relever. Malheureusement, plus de vingt ans après, les femmes ne m’ont pas emboîté le pas, elles n’arrivent pas à se faire élire.

Quels sont les changements que vous souhaiteriez au sein de la classe politique pour une meilleure intégration des femmes?

Le changement est simple. Avant, il y avait peu de femmes cadres alors qu’aujourd’hui, elles sont nombreuses et font de la politique. Tout ce que je souhaite, c’est de voir ces femmes s’asseoir également avec les hommes autour de la table de prise de décisions et qu’elles décident pour le pays parce que nous sommes tous concernés. Je préférerais que tout le monde soit là pour assumer ensemble l’avenir de notre pays.

Pour être plus présentes aux côtés des hommes dans les sphères du pouvoir, quels efforts devraient entreprendre les femmes?


Des efforts, les femmes en font. Elles militent, elles font leurs preuves tant dans les organisations que dans leurs emplois respectifs. Je ne vois vraiment pas de différence entre une femme politique et un homme politique. Il n’y a pas de diplômes pour ça! Je crois que nous avons les mêmes niveaux d’études, nous vivons dans le même pays, nous traversons les mêmes problèmes, nous réfléchissons ensemble. Pourquoi la femme ne pourrait-elle pas assumer des responsabilités politiques?

En tant que secrétaire générale d’un parti, quelles mesures adoptez-vous pour faciliter la parité?

Je dirais que mon parti, le Rdr, n’a pas besoin de cela. Il est le premier parti de l’histoire des Comores à avoir eu une femme élue au parlement et le premier à avoir eu une femme dans le gouvernement. L’intégration des femmes dans le Rdr est un fait qui est naturel. Ce parti m’a élue secrétaire générale alors même que je n’étais pas présente sur le territoire. C’est vous dire s’il prête une grande importance à l’intégration des femmes.

Que pensez-vous de la discrimination positive et de la politique de quotas?


Dans tout pays démocratique, ces problèmes d’intégration des femmes existent. Tous les pays qui sont parvenus à un équilibre entre hommes et femmes ont commencé par appliquer la discrimination positive. Donc, on peut le faire pour aider les femmes. J’ai été élue mais j’avais un nom, je pouvais aborder n’importe qui. J’étais une autorité... Il y a eu ce facteur qui m’a aidé à me faire émerger en politique.

Seriez-vous candidate aux prochaines législatives?


Ma vision est qu’il faut céder la place aux jeunes. Je laisse le choix démocratique aux militants pour décider qui va les représenter.

Propos recueillis
par Sivouzi Youssou
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26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 18:35

Source : http://comoresplus.over-blog.com/article-comoresplus-s-est-entretenu-avec-l-ecrivain-monsieur-attou-119122409.html

Mercredi 17 juillet 2013

COMORESplus S'EST ENTRETENU AVEC L'ECRIVAIN, MONSIEUR ATTOU 

monsieur-attou.jpg 

 

Après ses études de lettres françaises au Maroc, monsieur Attou a été professeur de français au lycée de Mutsamudu. Et actuellement, il occupe la même fonction au Lycée de Ouani. L’écriture et la musique sont ses deux passions.


COMORESplus : Monsieur Attou, vous venez de publier votre premier livre qui s’intitule Ylang ylang en fumée. De quoi parle t-il ?


Monsieur Attou : Ylang ylang  en fumée traite d’emblée les vrais problèmes qui frappent de plein fouet nos Comores que beaucoup considèrent comme la caverne d’Ali Baba où il suffit de connaitre la formule magique pour se permettre de tout puiser au su et au vu de la population. Des thèmes comme pauvreté, environnement, hausse des prix, mensonge et promesse. Ainsi, l’île comorienne de Mayotte occupe  une grande place dans mon recueil.


CP : Qu’est-ce qui vous a poussé de faire vomir la plume pour la première fois ?


M.A : Je suis musicien du groupe mythique joujou des Comores. Nous avons l’habitude d’écrire des chansons et après mes études universitaires de lettres françaises au Maroc à Fès pour être précis, je me suis dit pourquoi maintenant ne pas écrire un livre pour faire connaitre ma pensée sur ce qui se passe dans mon pays les Comores. Du coup je me suis mis au boulot et vous avez ylang ylang en fumée.


CP : C’est votre première publication. Quelle difficulté avez-vous rencontré pour la réalisation de ce chef d’œuvre ?


M.A : Côté écriture, tout s’est bien passé. Sinon, comme je l’ai annoncé au départ, j’ai écrit ma première chanson en classe de cinquième. C’était en 1985 élève du collège rural de Ouani, membre de joujou des Comores. Par contre trouver un éditeur pour la première fois est un travail de fourmi, j’ai beaucoup souffert, il faut y croire et un peu de patience.


CP : Quelle est donc la signification du titre « Ylang-ylang en fumée ?


MA : c’est une figure de style comme le veut la poésie, ylang ylang symbolise mon pays qui brûle dans tous les sens d’où cette fumée qui ne s’arrête pas.


CP : Que pensez-vous de la littérature comorienne d’expression française, dont la découverte ne date pas de longtemps ?


MA : C’est une littérature qui rampe et qui a besoin de temps pour marcher à deux pieds, j ai confiance, les autres aussi sont passés par cette voie.


CP : Si je ne m’abuse pas, vous êtes un auteur moins connu dans le paysage des écrivains comoriens. Pourriez-vous nous dire pourquoi ?


MA : (rire) C’est normal mon frère journaliste. J’ai publié ylang ylang en fumée l’année dernière, plus précisément, paru le 03 juillet 2012. Ce n’est pas du jour au lendemain que je vais faire la une des journaux. Laissez le temps faire son travail, ylang ylang vient d’éclore, n’anticipons pas sa cueillette.


CP : Professeur que vous êtes, pourquoi l’absence des œuvres des écrivains comoriens dans les programmes scolaires et pourtant, nombreux sont les comoriens qui écrivent ?


MA : C’est l’Etat qui doit introduire ce programme de l’étude des œuvres comoriennes dès l’école primaire. Il est temps de connaitre nos écrivains, ce ne sont pas les autres qui vont les valoriser en premier. Il n’est plus question d’attendre encore des années, ça peut se faire dès maintenant. Il suffit que notre gouvernement commande les livres  et la lumière fera le reste. Mais surtout adhérer à la convection de Florance.  


CP : Quelle contribution peut-on porter aux auteurs comoriens ? Et à l’inverse quelle contributions les auteurs comoriens peuvent porter aux comoriens ?


MA : Les auteurs comoriens sont délaissés, chacun se débrouille comme il peut pour publier un livre. Il nous faut donc un ministre de culture digne de ce nom et non un titre. Les écrivains comoriens ont fait le grand parcours, il reste au département de la culture de leur faire boire du jus glacé. Quant aux auteurs comoriens, leur contribution sert à réveiller le peuple, le conscientiser des problèmes qui frappent notre pays, en discuter ensemble pour qu’un jour le soleil illumine les coins les plus cachés.


CP : Des nombreux jeunes veulent se lancer dans l’écriture, quel conseil pourriez-vous leur donner ?


MA : Il faut toujours croire à ce qu’on fait, travailler sérieusement. Enfin pour écrire un jour, il faut d’abord passer par les bibliothèques, librairies, centre de lecture etc.


CP : Résidant pendant plusieurs années à Ngazidja, quelle comparaison, pourriez-vous faire entre cette île où vous avez fait une grande partie de votre scolarité et celle dont vous êtes enseignant aujourd’hui, île de votre naissance ?


MA : L’année dernière avec mon groupe joujou des Comores, nous avons participé au concours de toirab à Al-Camar organisé par ORTC. J’ai fait un tour à la coulée de lave de Moroni pour me ressourcer un peu, à ma grande surprise la végétation d’antan et les roches volcaniques ont  été remplacées par des kiosques sauvages en tôle qui cachent les logements des fonctionnaires. J’ai trouvé ça, dégueulasse, ma coulée de lave des années 75 à 81 ressemble à un quartier où tout est permis, n’en parlons pas les garages des voitures qui noircissent notre ancien terrain de jeu et notre maison. Mon père feu Ahmed Cheik ancien TPG au trésor général, que la terre lui soit legère, lui aussi serait très frustré.


CP : Votre œuvre a connu un lectorat ?


MA : Le livre se vend à la bouquinerie de habomo à Mutsamudu, aux différents sites : Edilivre.com, Amazon.fr, Chapitre.com, Rueducommerce.fr etc. Il est aussi disponible au Clac de Ouani. Les lecteurs commencent petit à petit à découvrir ylang ylang en fumée mais encore laissons le temps accomplir sa tache. Ylang ylang en fumée est un bébé qui vient de naitre, cajolons le d’abord.


CP : Votre dernier mot ? 

MA : Mes sincères remerciements vont tout droit à COMORESplus qui sans le savoir va me faire la promotion de mon  premier livre merci beaucoup.


CP : Monsieur Attou, merci.


MA : Merci à vous aussi.


Propos recueillis par SAID YASSINE Said Ahmed 

COMORESplus  

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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 22:53

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores /

L’ancien maire de Fomboni s’exprime :

Des Mohéliens déçus du régime Ikililou

 

Moroni, mardi 09 Juillet 2013 (HZK-Presse) – Dans un entretien accordé hier à la Gazette des Comores, l’ancien maire de Fomboni, El-Amine Ali Mbaraka Aboul-Kheir, a laissé entendre que les Mohéliens étaient loin d’apprécier la gestion du pouvoir de leur « enfant ». Selon lui, le président Ikililou serait entrain de passer à côté des objectifs des Mohéliens et de tous ceux qui ont lutté pour la tournante.

 

« Les nominations c’est le cadet de nos soucis. Il faut un plan de rattrapage pour Mohéli. On a besoin d’un port accessible, d’un aéroport aux normes, d’avoir des capacités de stockage en carburant (…) », a déclaré l’ancien maire de Fomboni, El-Amine Ali Mbaraka Aboul-Kheir. L’ancien maire de Fomboni a aussi insisté sur le respect de l’autonomie des îles et le principe d’équilibre. « La tournante n’est peut être pas l’idéal. Mais pour le moment on n’a pas trouvé mieux pour l’équilibre des iles et la sauvegarde de l’unité nationale », a-t-il ajouté s’agissant de l’architecture institutionnelle du pays issue de la constitution de 2001.

 

« Ce sont les comoriens qu’il faut remettre en cause et non les institutions. Azali, Sambi et aujourd’hui Ikililou agissent selon leurs intérêts personnels et non l’intérêt national », a-t-il insisté tout en reconnaissant qu’il faut encore peaufiner et réadapter le schéma institutionnel actuel.

 

Quand aux deux ans du régime en place, El-Amine Ali Mbaraka Aboul-Kheir a affirmé que le bilan du président Ikililou est très mitigé. « Il y a eu des efforts salutaires mais beaucoup reste à faire notamment dans le secteur de l’éducation de la santé mais le pire dans tout cela, c’est que la culture du patriotisme fait défaut », a encore dit l’ancien maire de la capitale mohélienne dans cet entretien.

 

Sur la question de Mayotte, il a appelé les autorités comoriennes à nouer un dialogue avec les Mahorais et à ne pas se contenter des pourparlers franco-comoriens. «Il faut impliquer la partie mahoraise. Il faut qu’on se rende compte que la France peut céder notre île mais si les Mahorais eux même ne sont pas d’accord de se joindre à nous alors là naitra un autre problème encore plus complexe», a-t-il avancé.

 

L’ancien maire de Fomboni a aussi démontré que le comorien lambda peine à joindre les deux bouts. S’il reconnait que a crise est internationale, il a toutefois regretté la mauvaise gestion et le gaspillage dont font preuve les comoriens. « A quoi ça sert de construire des villas coûtant des dizaines de millions quand on n’occupe que 3 chambres. A quoi ça sert de faire un mariage en faisant des dépenses de plusieurs millions au lieu d’investir, créer de l’emploi et générer encore plus d’argent », s’est-il interrogé.

 

Pour l’ancien maire de la capitale mohélienne, il faut aussi consommer comorien pour réduire les taux d’importation et le déficit de la balance commerciale. « Je ne vois pas comment est-ce que l’argent peut circuler dans le pays, si tout l’argent gagné part à l’étranger. Si on n’y remédie pas le plus vite possible. La pauvreté va être chronique », a-t-il dit.

 

El-Amine Ali Mbaraka Aboul-Kheir, s’est également dit frustré par les faits de corruptions et l’impunité dont bénéficient leurs auteurs. « Aussi longtemps que la justice d’un pays sera malade, le pays plongera inéluctablement dans le coma » a-t-il lâché.

 

Al-hamdi Abdillah

090713/aa/hzkpresse/15h00

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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 22:41

Agence comorienne de Presse (HZK-Presse)

 

Comores /

Les Comores ont célébré, samedi dernier, la 38ème fête d’indépendance :

Des réactions plutôt consensuelles…

 

Moroni, lundi 08 Juillet 2013 (HZK-Presse) – Après la célébration de la fête de l’indépendance, La Gazette des Comores est allée recueillir les réactions à chaud de la classe politique et de la société civile. Leurs réactions sont unanimes. Ils admettent tous que la fête s’est bien passée hormis quelques défaillances qui peuvent être réglées à la prochaine célébration.

 

Idriss Mohamed, comité Maoré :

« Il faut être ensemble pour reconstruire le pays »

C’est notre jour et certes tout le monde est satisfait. Aujourd’hui, c’est un moment de communion. Certains disent que l’ambiance n’était pas au rendez-vous parce qu’il n’y avait pas de remise de décorations et autres accessoires ; moi je dirais tout simplement que ce sont des détails. La journée s’est bien passée. L’essentiel est d’entendre le discours du chef de l’Etat dans l’après-midi.

 

Msaidié Houmedi, secrétaire général du parti CRC

« La fête passée, il faudra penser à la vie qui est extrêmement chère »

Participer à la fête de l’indépendance est toujours un plaisir et j’espère que l’année qui vient  sera plus belle que les précédentes. Je profite de cette occasion pour prier afin que les problèmes que traverse le pays soient résolus, notamment le chômage des jeunes et le coût de la vie. Par rapport à la participation, je dirais qu’il y a eu beaucoup de monde comme d’habitude. Il y a toujours ce sentiment de patriotisme qui se manifeste chaque année lors de la fête nationale

 

Mohamed Abdouloihabi, ancien chef de l’exécutif de l’île autonome de Ngazidja

« L’ambiance n’était pas au rendez-vous »

La fête s’est bien passée comme d’habitude, toutefois on n’a pas vraiment senti une ambiance conviviale. D’ailleurs depuis avant-hier et hier (jeudi et vendredi ndlr) on n’a pas vu les activités qui marquent et annoncent cette fête

 

Djaé Ahamada, vice-président de l’assemblée nationale

« Une autorité ne parle pas avant le discours du chef de l’Etat » 

La fête s’est bien passée. Dieu soit loué. Vous avez vu que tout le monde, petits et grands, y étaient. Voilà c’est l’essentiel. C’est un jour de joie ; mais pas pour faire un bilan. Nous le ferons après le discours de Beït Salam dans l’après-midi. Je suis une des autorités de ce pays et un responsable ne parle pas avant le discours du chef de l’Etat.

 

Mzé Ali Oizir, notable de Mitsoudjé

« Que chaque année la fête soit belle comme aujourd’hui »

La fête s’est bien passée. Le  programme était très riche. Il y avait beaucoup de monde et  beaucoup de personnalités de marque. J’ai constaté que la population se réjouit vraiment de cette journée. Cette année il y avait une très grande différence avec les années précédentes ;  c’est pourquoi nous prions que chaque année la fête soit belle comme aujourd’hui.

 

Fahmi Said Ibrahim, ex-ministre des relations extérieures

« La décoration n’est pas obligatoire aujourd’hui »

Ecouter c’est toujours un réel plaisir et un honneur pour moi de participe à la fête nationale. Il n’y a rien de particulier, tout s’est bien passé par la grâce de Dieu. Quand certains critiquent parce qu’il n’y avait pas de remise de décorations, je dirais que ce n’est pas une obligation. Je pense qu’il y en aura l’année prochaine ou en d’autres occasions. Ce n’est pas la fin du monde.

 

Me Saïd Larifou, chef du parti Ridja

« L’aspect militaire c’est bien, mais il faut penser à l’aspect économique pour les prochaines éditions »

C’est une fierté et à la fois un honneur d’être là. C’est un événement toujours marquant pour la nation comorienne. Moi je suis heureux de la démonstration qui a été faite aujourd’hui. Il y avait beaucoup de jeunes dans cette fête. J’aurais aimé qu’il y en ait plus de jeûnes qui s’approprient cette fête pour que cela soit plus populaire. Sur l’aspect militaire c’était bien. Mais,  je pense aussi que pour les prochaines éditions, il faudrait peut-être penser à mettre en exergue l’aspect économique. Il faudrait que l’on pense aussi aux agriculteurs, aux pêcheurs dans le défilé pour montrer que, eux aussi c’est l’avenir de ce pays. Et toutes les perspectives de ce pays, ce sont l’agriculture, la pêche, les jeunes et beaucoup de ferveur populaire.

 

Saïd Mohamed Ali, maîtrise de mathématiques, sans emploi. Il a suivi ses études au Sénégal et vient de rentrer :

Je n’ai surtout pas validé le discours du maire de Moroni. Laissi Ben Ali a choisi le français plutôt que notre langue. Je ne comprends pas. On dit que les Comores sont indépendantes aujourd’hui et il fait un discours en français. Cela veut dire que l’on est toujours sous domination de la France.

 

Propos recueillis par Ibnou Mohamed Abdou

080713/ima/hzkpresse/23h00

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28 juin 2013 5 28 /06 /juin /2013 20:49
Source : http://www.alwatwan.net / 28 juin 2013
Présidente de la plateforme des femmes politiques Moinaecha Mroudjae : ‘‘Les femmes doivent intégrer les formations politiques pour viser plus haut’’

28 juin 2013

Moinaecha_Mroudjae
Depuis deux ans, les femmes comoriennes disposent de leur plateforme nationale en politique sur laquelle elles comptent s’appuyer pour descendre dans l’arène politique afin d’accéder aux sphères des prises de décisions. La présidente de la structure, Moinaecha Mroudjaé, fait le point de ces deux ans d’activités.

Vous dirigez, en qualité de présidente, la plateforme nationale des femmes en politique mise en place il y a maintenant deux ans, en 2011. Pouvez-vous nous résumer votre parcours ?

Après la création de la plateforme nationale des femmes en politique des Comores en 2011, les plateformes des cinq pays membre de la Coi se sont réunies à La Réunion pour élire la présidente régionale, responsabilité confiée à notre sœur Nassimah Dindar. Depuis, nous avons accompli un travail de sensibilisation à Ndzuwani, Mwali et à Ngazidja avec l’aide de l’Unfpa, ce qui a abouti à la mise en place des points focaux dans chaque île. Mais malheureusement ces points focaux n’ont pas pu travailler faute de moyens. Lors de l’élection de Nassimah Dindar, il était convenu qu’elle devait effectuer des voyages dans les pays membres pour procéder au lancement officiel de ces plateformes et voir comment aider les points focaux à avoir une autonomie, malheureusement ce voyage n’a pas eu lieu pour les Comores. Toutefois, nous n’avons pas baissé les bras, nous avons fait des plaidoyers au niveau du gouvernement central des Comores et des gouvernorats des îles pour les sensibiliser sur la nécessité de concrétiser la représentation de la femme dans les postes de prise de décision. Je pense que nous avons eu gain de cause. Mais cela ne veut pas dire que nous devons nous arrêter là. Nous voulons faire en sorte que la femme en politique dépasse le statut d’observatrice pour qu’enfin nous puissions être élues. Nous avons sensibilisé pas mal de femmes qui sont maintenant inscrites dans des partis politiques et beaucoup d’autres qui s’y intègrent. Pour nous c’est un atout. Maintenant nous sommes en train de travailler sur notre statut pour l’harmoniser avec ceux des autres plateformes au niveau de la région conformément à ce qui a été décidé lors de la réunion du comité de pilotage à Maurice.

Sur quelle étape de votre stratégie travaillez-vous actuellement ?

Nous sommes en train de préparer une grande campagne de sensibilisation, sur l’ensemble du territoire, d’un nouveau statut. Nous partons de l’objectif qu’il faut que les femmes adhèrent aux partis politiques. On ne peut pas être femme politique si on n’intègre pas une formation. C’est une réalité qui échappe à certaines parmi nous et cette sensibilisation vise aussi les partis politiques qui doivent intégrer les femmes et les aider à prétendre à des postes de responsabilité au sein des ces structures. Nous accusons une certaine lenteur et un manque de moyens pour avancer rapidement mais nous commençons quand même à y voir clair pour la plateforme. Une fois que nous aurons un local, j’espère que cela va stimuler les femmes à intégrer le mouvement et aller de l’avant.

Les élections législatives et communales auront lieu prochainement. Quelle stratégie adoptez-vous pour appeler les femmes à briguer des mandats à ces échéances ?

Les nombreuses élections qui arrivent seront l’occasion pour nous d’organiser d’abord des formations des femmes politiques. Nous comptons sur l’appui de Nasimah Dindar, la présidente de la plate forme régionale, qui va nous envoyer des avocats pour assurer ces formations parce qu’il doit y avoir des femmes aux prochaines élections. Cette formation de longue durée est pour faire comprendre aux femmes qu’on peut aussi être candidates et pas seulement électrices.

Qu’en est-il de la stratégie de quota préconisée par certains pour favoriser l’élection des femmes ?

Nous avons discuté avec la ministre chargée de la Promotion du genre sur cette démarche et un projet de loi est même en train d’être élaboré pour être soumis à l’Assemblée nationale à cet effet, ce qui montre bien que les femmes commencent à se réveiller. Nous avons aussi discuté avec plusieurs partis politiques et ces derniers se sont montrés positifs à notre requête.

La plus grande difficulté des femmes à se présenter aux élections repose sur les moyens financiers. Avez-vous les possibilités de soutenir les candidatures féminines ?

Rire …. Les hommes n’ont pas les moyens or ils se présentent aux élections. Néanmoins, ils n’ont jamais abandonné, au contraire ils mobilisent des moyens de toute sorte pour mener à bien leurs candidatures. Donc nous aussi nous allons mobiliser les ressources financières pouvant faciliter les candidatures des femmes. En outre, nous nous sommes rapprochées de certains hommes politiques étrangers qui nous ont promis en retour de nous apporter ce qu’il faut.

A vous entendre, votre démarche auprès des exécutifs pour accélérer la représentation de la femme dans les instances de prise de décision a eu gain de cause. C’est bien cela ?

C’est vrai et on fait un plaidoyer pour qu’il y ait plus de femmes dans les différents gouvernements et autres postes de prise de décisions. Mais, nous aussi nous devons nous engager dans ce sens. Parce qu’on ne peut pas non plus nommer n’importe qui à ces postes si cette personne ne s’engage pas, si cette femme n’est pas politique. Les postes sont nombreux mais nous devons sortir de notre cancan et avoir des ambitions politiques qui commencent par la politique sociale à l’instar des associations villageoises. Ensuite, dépasser ce cadre-là et intervenir au niveau insulaire et national. La porte est grande ouverte surtout avec la politique de la décentralisation qui stipule en se référant à la loi qu’il doit y avoir des femmes dans les mairies par exemple.

Des personnes estiment qu’il y a trop d’organisations féminines comme celle des journalistes, des entrepreneures, des agricultrices etc. Partagez-vous ce point de vue ?

L’existence de ces associations fait partie de nos objectifs, nous les femmes. Si aujourd’hui vous me dites que les femmes journalistes s’associent, cela veut dire qu’elles ont réalisé que pour arriver à leurs objectifs il est indispensable de se réunir. L’existence de ces associations ne peut être que bénéfique et salutaire. Nous par exemple quand nous avons des séminaires ou des ateliers on a quelque fois des difficultés à joindre les journalistes alors qu’avec cette association il sera dorénavant plus facile pour nous de les contacter et surtout de sensibiliser les différents acteurs.

Abouhariat Saïd Abdallah

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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 22:58

 

Source : R.O.I (REVUE DE L’OCEAN INDIEN) /  MARS 2013/ N° 347 

 

LE POINT avec Sittou Raghadat Mohamed, première femme comorienne ministre et élue députée.

 

A 39 ans, elle est nommée en 1991, Secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population par le Président Said Mohamed Djohar. C’est une grande première dans les annales de l’histoire du pays, qui a mis du baume au cœur des femmes comoriennes qui voient se concrétiser leur plus grand rêve : Qu’une des leurs accède à un poste dans la haute sphère du pouvoir. Cette nomination ouvrira la porte du pouvoir à cette enseignante de formation, diplômée de l’Ecole Nationale d’Enseignement Supérieur de Mvouni, option Français, Histoire, Géographie. En 1992, elle est désignée Haut Commissaire chargé de la Promotion de la femme et de la protection sociale. Convaincue que de nombreuses femmes des régions rurales peuvent être de vrais relais, elle va à leur rencontre et se met à leur écoute. C’est sous son impulsion et avec l’appui du Fnuap que le Haut commissariat entame les réflexions sur le Code de la famille.Mamie-sittou-ROI-mars-2013-refait.jpg

 

Après avoir essuyé un revers électoral aux législatives de 1992, elle se représente en décembre 1993 et devient ainsi la première femme élue députée des Comores. S’étant vue confier, entre-temps, le portefeuille des Affaires sociales, du travail et de l’emploi, elle renonce à son siège au parlement. C’est un choix motivé et allant dans le sens de son combat en faveur de la femme, car lui offrait l’opportunité d’influencer ses collègues du gouvernement pour accepter de programmer les projets de lois et de conventions relatives aux femmes et aux enfants.

 

De mars à mai 1995, elle occupe le poste de conseillère du Président de la République et sera de nouveau, jusqu’en octobre 1995, en charge du ministère des Affaires sociales, de la population, du Travail, et de l’Emploi et assumera par la suite, jusqu’en 1996, les fonctions de Secrétaire générale adjointe du gouvernement.

 

Elle quitte les sphères du pouvoir en 1996, après l’élection du conservateur Mohamed Taki et se consacre à son métier d’enseignante à l’Institut de Formation  des Enseignants et de Recherche Scientifique à l’Université des Comores tout en s’investissant dans la vie associative. Ayant fait partie des femmes qui ont fondé en 1995, le Réseau National Femmes et Développement (RNFD) qui n’a cessé d’encourager les femmes à entrer en politique, elle se retrouve ainsi, trois plus tard, parmi celles qui ont créé l’Union de Femmes Comorienne pour la Démocratie (UFCD). En 2000, elle est Secrétaire générale de la branche locale de l’Ong Fawecom (Forum des Educatrices), avant d’en prendre la présidence en 2010. En 2012, elle est élue Secrétaire Générale de son parti politique, le « Rassemblement pour la Démocratie et le Renouveau » (RDR)

 


« Il faut une réelle volonté politique et des actes forts pour faire inverser la tendance. »

 

 

-Quelle est la place de la femme comorienne sur le plan politique ? 

 

L’on peut dire que sa situation s’est améliorée un peu. Actuellement, deux femmes font  partie du gouvernement de l’Union des Comores. D’autres femmes sont nommées commissaires dans les  îles. Une femme est élue conseillère de l’île de Mwali. Nous comptons cinq déléguées spéciales (l’équivalent des maires)…

Mais cela n’est pas du tout suffisant dans un pays où plus de 50% de la population sont des femmes. De plus, la loi fondamentale du pays dans son préambule reconnait de façon explicite l’égalité des sexes et notre pays a ratifié depuis  le 31 octobre 1994,  la   Convention pour l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes ( cedaw) adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée Générale des Nations Unies et entrée en vigueur en tant que traité international le 3 septembre 1981. D’énormes efforts restent à faire à tous les niveaux pour que la femme comorienne occupe sa vraie place.
A titre d’exemple, à ce jour, il n’y a aucune femme députée dans notre pays ! Et les trois vices présidents de l’Union des Comores sont des hommes. Pourtant, la femme comorienne prend part activement aux campagnes électorales, adhèrent aux partis politiques et son niveau d’instruction est égale à celui de l’homme.  Cette situation n’est pas acceptable
-                      
Il faut une réelle volonté politique et des actes forts pour faire inverser la tendance.

-                      -                     Les discours de nos dirigeants promettant monts et merveilles aux femmes comoriennes ne suffisent pas.                                                                         

 

                                                                                

- A partir de quelle année, la femme comorienne a-t-elle commencé à s'impliquer dans la vie politique ? Quel a été le déclic ?

 

C’est à partir du régime d’Ali Soilihi, du 3 août 1975 au 13 mai 1978.  Cette période dite « révolutionnaire » avait, en effet, aussi bien dans les discours que dans les actes promu la femme comorienne notamment dans la gestion de la politique du pays. Les dirigeants de l’époque avaient décrété l’égalité sans réserve entre l’homme et la femme à tous les niveaux de la vie économique, sociale et politique. Ils avaient multiplié les gestes symboliques destinés à traduire dans la réalité cette nouvelle donnée sociologique comme les meetings des femmes aux espaces socialement, traditionnellement et exclusivement réservés aux délibérations des notables

 

-          On avait assisté vraiment à la mise en valeur de la femme comorienne avec sa présence           dans les instances de décision : :                                       

-           

-Nomination d'une femme membre du comité national populaire, déléguée aux Nations Unies lors de l’admission des Comores à l’ONU en novembre 1975,

-           

Représentation massive des femmes au sein des Comités régionaux, aux

Comités d’information, au cabinet du Président comme conseillères….

 

C’était un signe fort pour un Etat fraîchement créé, les Comores étant devenues indépendantes le 6 juillet 1975. Hélas ! Durant les 11 ans qui ont suivi cette période la femme comorienne a été politiquement étouffée. Elle n’avait même pas la possibilité d’être candidate à des élections. Il a fallu attendre l’arrivée du Président Said Mohamed Djohar au début des années 90 pour que notre pays ait sa première femme Ministre et sa première femme députée.

 

- Qu'est-ce qui vous a poussée à vous lancer dans la politique qui est plutôt un univers d'homme ?

 

Depuis mon enfance mon idéal a toujours été d’une part de servir mon pays et mon peuple et d’autre part combattre les inégalités, les discriminations et les injustices. C’est la raison pour laquelle ma vocation était de devenir avocate, l’avocate des opprimés et des plus démunis. Mais, mes parents en avaient décidé autrement en me contraignant d’abandonner mes études pour me marier. J’ai toujours considéré  cela comme une  injustice et une discrimination sexuelle.


Ayant vite compris que je ne pouvais atteindre mes objectifs qu’à travers la politique, il m’a semblé naturel et logique de saisir l’opportunité de l’avènement du système démocratique en 1990 dans mon pays pour m’investir dans la lutte pour le changement de la perception de la gestion des affaires politiques du pays.

 

- Quels sont les handicaps voire les obstacles que vous aviez dû surmonter ? 

 

 Le statut d’une femme en soi présente des difficultés en ce sens que la femme doit trouver un équilibre entre la vie familiale, personnelle, professionnelle et politique. Ce n’est pas toujours facile, je vous assure !

 

- Vous aviez été la première femme à occuper les postes de ministre et de député. Comment cela a-t-il  été accueilli par la société comorienne en général et les hommes en particulier ? 

  

Plutôt bien. Ma nomination pour la première fois à un poste ministériel en 1991, a été accueillie avec enthousiasme par mes compatriotes.

 

- Quels ont été vos rapports avec vos collègues hommes du gouvernement et du Parlement, puis avec le Président de la république et avec vos collaborateurs ?  

Du statut d’enseignante  au statut de ministre, j’ai  gravi les échelons entourés d’hommes la plupart de temps. Pourtant, j’ai pu évoluer sans avoir senti de discrimination. Je n’ai jamais rencontré de problème particulier dans l’exercice de mes différentes fonctions et activités.

 

- La discrimination fille-garçon était-elle perceptible  au sein de votre famille ?

 

Oui, en ce sens que nos frères allaient jouer après la classe et nous, les filles, nous étions accablées des travaux domestiques. Et surtout pour les filles, il fallait quitter l’école après le collège, alors que les garçons continuaient leurs études.

 

-  Mais aviez-vous eu le soutien de votre famille dans votre ascension politique ? 

 

Elle  a toujours été à mes côtés dans mon combat politique.

 

-  Votre statut diffère t-il, par exemple, de celui de votre mère ?

 

Evidemment. Je suis scolarisée et elle non. Je travaille et gagne de l’argent alors qu’elle était entretenue par son époux. Elle lui devait donc obéissance et soumission.

 

-Quel a été le plus merveilleux souvenir  de votre cursus politique et le plus mauvais également ?

 

Mon meilleur souvenir a été mon élection en tant que députée en décembre 1993, dans la 9eme circonscription à Anjouan.

 

Le plus mauvais souvenir a été la mort brusque de mon père suite à un arrêt cardiaque à une semaine des élections législatives auxquelles j’étais candidate.

 

- Est-ce qu’on peut espérer voir une femme à la magistrature suprême comorienne ? 

 

Bien sûr.

 Qui aurait imaginé, il y a quelques années, que la présidente du Libéria allait être une femme ?

 

- N'avez-vous pas une ambition présidentielle ? 

 

Une vraie femme politique a des ambitions comme un vrai homme politique.

 

Interview réalisée par Noro Razafimandimby

 

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 20:18
Daoud Saïdali Toihir, directeur de l’Anpi : “les lourdeurs de notre administration pénalisent le climat des affaires”

Source : Alwatwan.net 12 avril 2013

Daoud_Saidali_Toihir
En seulement trois années d’activités, la direction générale de l’Agence nationale pour la promotion de l’investissement (Anpi) se réjouit des résultats obtenus en matière d’amélioration du climat des affaires. Cet organe, chargé de “vendre“ les opportunités d’investissement aux Comores, dispose désormais d’antennes au niveau de chaque île. Bien qu’il se dise satisfait de l’environnement actuel des affaires, son patron, Daoud Saïdali Toihir, regrette que les choses ne bougent pas au rythme qu’il faudrait. Interview.

Que peut-on retenir de ces trois années d’activités de l’Anpi?


En trois ans, le pays a commencé à mettre en place les bases pour promouvoir l’Investissement. Nous avons beaucoup avancé dans la facilitation de la création d’entreprise. Il faut maintenant créer les conditions d’un environnement plus attractif pour les affaires. C’est ce que nous sommes en train de faire avec les réformes que nous mettons en place.

Plus concrètement, quelles sont les avancées que votre agence a enregistrées?


Auparavant, il fallait dix-sept étapes pour créer une entreprise. Elles sont deux actuellement. Nous avons réduit sensiblement les démarches administratives. Avec le système de guichet unique, nous avons regroupé en un seul point toutes les démarches pour créer une entreprise. C’est beaucoup plus opérationnel à Ndzuwani, où dans un seul point vous pouvez créer votre entreprise. A Moroni, nous avons des facilitateurs.

Pourtant, les Comores végètent toujours au 158ème rang du Doing Business…


Je ne dirais pas cela. En trois années, nous avons gagné cinq places et dans les dix-neuf pays du Comesa, nous sommes le premier pays le plus réformateur.

Qu’est-ce qui pénalise alors l’environnement des affaires aux Comores?


Il y a d’abord les lourdeurs et la complexité de notre administration. Je ne dis pas que l’administration comorienne bloque l’investissement, plutôt elle ne favorise pas l’investissement. A titre d’exemple, c’est toute une difficulté pour payer les impôts. C’est plus pénible pour le secteur foncier où l’immatriculation des domaines est un processus aussi long que couteux.

Sur ce, qu’elle est la proposition de l’Anpi?


Nous avons soumis une note en conseil des ministres pour exiger l’introduction d’un délai à toute l’administration pour délivrer un document. Passé ce délai, l’administration doit justifier le retard.

L’Organisation patronale des Comores (Opaco) est devenue très discrète. N’est-ce pas un danger pour le secteur privé en général?


Ma plus grande crainte est le démantèlement du secteur privé. Il n’y a presque pas d’organisations qui défendent le secteur privé et qui puissent servir de contre-pouvoir. Les hommes d’affaires comoriens jouent en solo.

Que faut-il faire pour y remédier?


Je crois qu’il ne suffit pas de créer une entreprise, encore faut-il la développer et la pérenniser. Malheureusement, l’Etat n’a pas encore une vraie politique pour appuyer le secteur privé. Le Document de stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté (Dscrp) a, certes, identifié les secteurs porteurs. Mais il n’y a pas de politique pour développer ces secteurs. Par exemple, de quel type de tourisme avons-nous besoin ou encore qu’est-ce que nous allons développer dans l’agriculture?

Quelle est la stratégie de l’Anpi pour le secteur privé comorien?


Nous voulons donner confiance et crédibilité aux investisseurs nationaux ainsi qu’aux membres de la diaspora. Leurs réussites serviront à encourager les investisseurs internationaux, assurés de rencontrer des partenaires motivés. Nous sommes un pays insulaire, nous avons les contraintes liées aux transports aérien et maritime, mais aussi à l’électricité. Il faut maintenant pouvoir transformer ces contraintes en opportunités.

Depuis quelques années, des sociétés étrangères s’installent aux Comores. Quels sont vos rapports?


A mes yeux, il n’y a pas encore d’investisseurs étrangers aux Comores.

Et Moroni Terminal, Hss, Semlex et sa filiale locale Lsc,….


Il y a un problème autour de ces sociétés étrangères qui s’installent par des conventions spéciales. Je crois qu’il faudrait impliquer l’Anpi pour assurer un suivi. Semlex serait en train de réaliser des investissements, mais nous n’en savons rien. Pour Moroni Terminal, nous avons été associés au début dans les démarches, mais au moment de la signature de la convention, nous avons été écartés. Je crois que l’Etat doit prendre les leçons du passé notamment avec Cgh.

Que comptez-vous donc faire pour booster l’investissement?


Nous comptons organiser une conférence cette année, peut-être au mois de septembre, avec des hommes d’affaires du Golfe. Ce sera un événement national qui aura lieu à Moroni. L’idée est de promouvoir les partenariats entre les hommes d’affaires comoriens et ceux des pays arabes. Nous avons déjà l’appui de la Banque islamique de développement et l’Apix, l’agence chargée de promouvoir l’investissement au Sénégal.

Souvent, on n’arrive pas à distinguer le rôle de l’Anpi de celui de l’Union des chambres de commerce. Pourquoi cela?


En effet. Je reconnais qu’il y a parfois des chevauchements. Il faut qu’on arrive à différencier les tâches de l’Union des chambres de celles de l’Anpi. Il faut clarifier la mission de chacun afin de pouvoir identifier ce qui n’est pas pris en charge par les deux structures.

Propos recueillis par Toyb Ahmed

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