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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 22:07
Une pensée profonde pour une de mes idoles qui est partie aujourd'hui (samedi 17 décembre 2011) à l'âge de 70 ans.
Une grande dame nous a quittés. La Grande CESARIA EVORA n'est plus. mais sa voix fascinante sera toujours là pour nous consoler.
"Petit pays je t'aime beaucoup ; petit, petit je l'aime beaucoup". A chaque fois que j'écoute "Petit pays", cette belle chanson dédiée à son pay le"Cap Vert, ces dix petits morceaux de terre lunaire en cercle sur le bleu foncé de la mer, à 500 km au large des côtes du Sénégal" je scrute ma Lune.
Merci beaucoup pour ce bonheur que tu me procures depuis les années 90. Je t'ai en fait découverte en 1994 grâce à ton album "Sodade". Depuis, je ne t'ai plus lachée. Tes plus belles mornas m'ont toujours bercé.
Repose en paix Césarisa Evora. Je prie et prierai pour toi Grande Dame !
Ci-dessou une vidéo de ma chanson préférée "Petit Pays"
Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)
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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 23:27

Vous trouverez la lettre en date du 8 décembre 2011 que le Président de la FCC (Fédération Comorienne des Consommateurs) a adressée au Vice Président de l'Union des Comores, chargé du Ministère de la production, de l'Environnement, de l'Energie, de l'Industrie et de l'Energie concernant les normes de l'installation éléctriques et des équipements du futur hôpital de Hombo à Ndzuwani en cliquant ICI (fichier en PDF).

 

Dans cette lettre, le Président de la FCC attire à juste titre  l'attention du gouvernement comorien sur la nécéssité d'équiper l'établissement hospitalier aux normes françaises et d'Europe continentale, communément adoptées dans l'archipel. 

 

Nous espérons vivement que le destinataire de la lettre  et le gouverneur de l'île de Ndzuwani feront tout pour éviter une bizarrerie éléctrique qui n'a pas lieu d'être.

 

En tout cas, en lisant une telle lettre, nous ne pouvons pas nous empêcher de nous demander si les techniciens et conseillers techniques comoriens ont été associés à ce projet. Qui informe et contrôle le bureau d'Etude pakistanais ?

 

Que nos gouvernants sachent qu'il ne suffit pas de réaliser des projets. Il faut surtout bien les réaliser.

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)


 

 

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 22:06
Les familles Mahadali et Daou de Ouani - Ndzuwani (COMORES) ont l'immense tristesse de vous annoncer le décès de Raslane Abdou Zoubert survenu ce soir (mercredi 14 décembre 2011) au Burkina Faso où il résidait depuis plusieurs années.
certains d'entre nous se souviennent certainement que Raslane était un des meilleurs solistes de l'orchestre joujou des Comores.
Paix à son âme.
Je profite pour présenter mes sincères condoléances à ma famille maternelle et plus particulièrement à :
-l'épouse et aux enfants du défunt
-ma grande tante, maha Amina
-Mes oncles (Naki, Charaf, Nourdine, Abdallah El Had, Anli, Anthoumane, Soumet et Said Abdou Zoubert
-Mes tantes (Maha Nourdine Soidridine, Natharati et Rahati)
Qu'ils sachent que je pense fortement à eux 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 00:11

C'est avec tristesse que nous avons appris le decès de notre ami Abdouroihamane Said Omar surnommé Poupée survenu cette nuit à Paris. Nous présentons nos sincères condoléances à toute sa famille et plus particuliérement à son épouse, la styliste et militante féministe, Latufa.

 

Ayant connu et cotoyé Abdouroihamane en 1997 au sein de l'association Fraternité Anjouannaise (devenue par la suite Fraternité Comorienne) aux côtés de Mohamed Ahmed Chamanga, Salim Combo, Abdallah Mirghane, Abana, Mahmoud Ibrahime et les autres, nous gardons le souvenir d'un vrai combattant et militant sincère pour l'intégrité territoriale de notre pays natal. Ce comorien de  Mutsamudu, a, en effet, fait partie de ces  rares  Anjouanais qui avaient réfusé en 1997, dès le début, de suivre la folie séparatiste. Il affichait avec fierté ses positions unionistes en France. Un Homme très courtois, discret mais fidèle à ses nobles convictions qui était toujours présent aux différentes manifestations et réunions de la diaspora comorienne en région parisienne pour défendre l'unité des Comores et l'amour entre les comoriens.

 

Répose toi en paix cher ami de combat. Nous ne t'oublierons jamais. Ton decès est un grand choc et une Grosse perte pour nous.

 

Comoriennement,

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 12:48

 

 

Quand les comoriens expriment leur fierté partout où ils se trouvent. J'AIME et JE ME REGALE. Miam miam.

 

REGARDEZ ET ECOUTEZ L'HYMNE NATIONAL DES COMORES : UDZIMA

 

 

 

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 23:57

Une pensée pour le Président Ahmed Abdallah Abdérémane, père de l'indépendance des Comores assassiné dans la nuit du 26 au 27 novembre 1989 dans son palais de Beit Salam à Ngazidja, une des îles Comores. Ci-dessous sa biographie :


Hommage au père de l’indépendance des Comores

 

 

Ahmed Abdallah Abdérémane est né le 12 juin 1918 à Domoni d’une famille de riches propriétaires terriens. Après des études primaires passées à Sima, au Nord de l’île, et trois années d’enseignement secondaire passées à l’école régionale de Majunga à Madagascar, il rejoignit son île natale en 1940 et s’associa à l’entreprise commerciale familiale.

 

Dynamique, pugnace et volontaire, il s'intéressa de suite au sort de ses concitoyens, au niveau de son village où il devint écrivain public, puis au niveau de sa région et connut des démêlés avec l’administration coloniale de l’époque à propos des questions agraires concernant l’île d’Anjouan. Sa carrière politique commença en 1945 lorsqu’il s’engagea avec enthousiasme aux côtés du Docteur Said Mohamed Cheikh alors candidat aux élections à l’Assemblée constituante française. Il devint par la suite son disciple et ami, le plus fidèle de tous, tout au long de la longue et éprouvante marche qui allait conduire les Comores, du statut de colonie française érigée en simple province de Madagascar au statut de territoire autonome d’outre­mer.

 

En 1946, Ahmed Abdallah est élu conseiller général puis vice-président en 1947 et Président du Conseil Général en 1950. De 1947 à 1951, il est désigné membre de la commission agraire de l’île d’Anjouan. A ce titre, il rencontre le Président de la République française, Vincent Auriol en 1951, compte tenu de l’acuité du problème, dans cette île déjà surpeuplée. En octobre 1953, il devint représentant des Comores à l’Assemblée de l’Union française où il y resta cinq ans. En effet, de 1945 à 1957, l’organisation du territoire fut réglementée par deux décrets respectivement du 24 septembre et du 25 octobre 1946. Le premier érigeait les Comores en territoire d’outre-mer et conférait à l’administration supérieure, assistée d’un conseil privé, des pouvoirs plus étendus que par le passé. Le second apportait une certaine innovation en créant une assemblée territoriale élue, dénommée à l’époque Conseil Général mais dotée de compétences plus étendues. Durant toute cette période, les deux hommes, Ahmed Abdallah et Said Mohamed Cheikh, le premier en qualité de Conseiller général, le second, comme député au Palais Bourbon, vont façonner le paysage politique des Comores.

« Je ne saurai énumérer toutes les actions qu’ils ont accomplies ensembles et les résultats qu’ils ont obtenus dont la récupération de la quasi - totalité des terres spoliées par les cruels occupants qui étaient deux grandes sociétés coloniales », a commenté à leur sujet, le Président

Said Mohamed Djohar.

La loi cadre du 23 juin 1956 et le décret du 22 juillet 1957, accentuèrent la décentralisation administrative, d’une part en créant un conseil de gouvernement chargé d'exécuter les décisions de l’Assemblée territoriale qui pouvait désormais délibérer sur tous les sujets se rapportant aux intérêts locaux.

 

Lors du référendum du 28 septembre 1958, les Comoriens approuvèrent massivement le projet de constitution de la 5ème république, présenté par le Général de Gaulle et le 11 décembre de la même année, l’Assemblée territoriale, exerçant le choix ouvert par l’article 76 de la nouvelle constitution, opta pour le maintien de l’archipel dans l’ensemble français.

En avril 1959, Ahmed Abdallah est élu à son tour sénateur des Comores au Palais de Luxembourg, poste qu’il occupa jusqu’en 1972, date à laquelle il devint président du conseil de gouvernement.

3

En décembre 1961, sur intervention des parlementaires comoriens, les députés Said Mohamed Cheikh et Said Ibrahim et le Sénateur Ahmed Abdallah, une autonomie de gestion est accordée à l’archipel et en janvier 1968, un statut d’autonomie interne, dernière étape avant l’indépendance, fut également octroyé par le Parlement français.

 

En fait, lorsque les Comores demandèrent en 1958, à rester dans la république française, elles pensaient que relevant de Paris depuis 1946 mais tout de même oubliées, elles allaient pouvoir bénéficier par rapport aux autres territoires français d'outre-mer qui avaient opté pour l’indépendance, d’un grand intérêt de la part du gouvernement de la république. Elles espéraient des mesures économiques et sociales qui leur permettraient de se hisser au niveau de leurs voisins immédiats. Mais rien ne fut fait. C’est pourquoi, dès 1960, le problème de l’évolution de l’archipel vers l’indépendance commença à se poser avec acuité.

De 1970 à 1972, la situation politique du territoire devint préoccupante. Le 10 septembre 1972, les deux principaux partis politiques de l’archipel, l’Union Démocratique Comorienne (UDC), animé par Mohamed Taki Abdoulkarim et le Rassemblement Démocratique du Peuple Comorien (RDPC) de Mouzaoir Abdallah, réunis en congrès, sous l’impulsion de Ahmed Abdallah, votèrent une résolution demandant l’indépendance dans l’amitié et la coopération avec la France. Le 23 décembre 1972, la Chambre des députés vota une résolution chargeant Ahmed Abdallah, élu Président du conseil de gouvernement, de négocier l’indépendance dans l’amitié et la coopération avec la France.

Avant d’accepter cette nouvelle responsabilité, Ahmed Abdallah se rendit d’abord en France pour rencontrer le président Georges Pompidou afin de sonder ses intentions quant à l’octroi de l’indépendance aux îles Comores. Le Chef de l'état lui aurait alors autorisé de dire au peuple comorien que la république française acceptait d’entamer des pourparlers pour l’accession des Comores à l’indépendance. Le 15 juin, une déclaration commune, affirmant la vocation de l’archipel à l’indépendance, était signée entre le ministre des territoires d’outre­mer et le président des Comores.

Au cours du premier semestre 1974, divers événements surgirent à nouveau dont le décès du Président Georges Pompidou, le 2 avril. Les élections présidentielles qui suivirent, donnèrent lieu à une empoignade intense entre les partis politiques métropolitains, avec des répercussions sur la politique locale. Avant le scrutin du premier tour, le Président Ahmed Abdallah demanda aux principaux candidats en présence, François Mitterrand et Valéry Giscard d’Estaing, de lui confirmer leurs positions au sujet de la déclaration du 15 juin. Leurs réponses furent sans équivoque quant à leur détermination à mettre en application le s engagements de la France vis –à-vis des Comores.

Au mois de juin, une forte délégation, composée du président du conseil de gouvernement, des parlementaires, de plusieurs ministres et députés territoriaux, demanda au tout nouveau secrétaire d’Etat aux Dom-tom, Olivier Stirn, de déposer un projet de loi organisant une consultation de la population des Comores, conformément aux accords.

 

Ce projet de loi souleva la protestation du Mouvement Populaire Mahorais qui souhaitait maintenir l’île de Mayotte dans la mouvance française.

 

Malgré tout, et en application de son engagement, le gouvernement français fit voter le 18 octobre 1974, une loi prescrivant une consultation des populations comoriennes. Cette consultation eut lieu le 22 décembre 1974 en présence d’observateurs étrangers et de parlementaires français. Sur 163 037 suffrages exprimés, 154 184 voix se prononcèrent en faveur de l’indépendance et seulement 8 853 voix, pour le maintien dans l’ensemble français, soit 94,56%.

 

 

Cette situation déplaisant un certain nombre de personnalités politiques françaises, nostalgiques de la colonisation, une campagne auprès de l’opinion publique française et comorienne, tendant à dénigrer systématiquement les responsables comoriens et en premier lieu, le Président Abdallah, fut orchestrée à Paris, en vue de faire accréditer l’idée de la vocation de Mayotte à demeurer française.

 

Devant cette situation, le gouvernement français demanda dans un premier temps au Président Abdallah de ne pas réagir et de lui laisser le soin de convaincre le parlement. Mais, sous la pression qui s’accentuait et les pressions internes qui s’exerçaient au sein de la droite majoritaire, il laissa voter la loi du 3 juillet 1975 qui reconnaissait l’indépendance des Comores, sous la condition que le parlement français eut au préalable approuvé la constitution du nouvel état, île par île.

 

Devant l’intransigeance du parlement français, le président Ahmed Abdallah, qui s'est senti à la fois trahi, trompé et blessé dans son orgueil mais qui est resté soutenu par son peuple unanime, décida de réagir immédiatement avec vigueur et détermination. Rentrant précipitamment à Moroni, il fit voter le 6 juillet 1975 l’indépendance de l’archipel par l'Assemblée territoriale par 33 voix sur 40.

 

De leur côté, les cinq députés de Mayotte ayant voté contre la déclaration d’indépendance, adressèrent dès le jour même aux plus hautes autorités de l’Etat français, un télégramme dans lequel ils réaffirmèrent leur appartenance à la république française.

 

C’est cette position dictée par les Mahorais qui sera finalement retenue par le gouvernement français à l’issue du conseil des ministres, tenu trois jours plus tard

 

Le 7 juillet 1975, l’Assemblée territoriale, devenue Assemblée constituante désigne à l’unanimité, Ahmed Abdallah comme Premier chef de l’Etat comorien. Un mois plus tard, le dimanche 3 août 1975, alors que celui-ci se trouvait sur son île natale, Ali Soilihi, chef du parti « Mranda », à la tête d’une poignée de militants armés de fusils et de manchettes, s’empara du pouvoir, en plein milieu de la journée. Le président Abdallah qui, dans un premier temps chercha à organiser une résistance des Anjouanais contre les putschistes, est capturé le 23 septembre par les « mapidouzi » avec l’aide de Bob Denard. Ramené à Moroni, il est immédiatement placé en résidence surveillée, à son domicile de « Djoumdjou », situé sur les hauts de Moroni. Il sera autorisé quelques temps plus tard à s’exiler en France où il n’y restera que deux ans.

 

 Fait à Paris, le 26 novembre 2000

Extrait un destin lié à l'histoire

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 09:28

AU NOM DES MIENS

 

De droite à gauche

Envol crucial du corbeau blanc

Au dessus de l’étoile lunaire usurpée

J’aperçois les tombeaux infinis

Les tombeaux infinis sans pierre ni terre

Au nom des Miens

Partis sans épaules ni toilette

Je m’égosille

Un caillou ne bat pas

Sa conscience est le néant

Bâts la dure et un criminel

Viendra ce jour

Où j’irai déposer sur sa tombe

Une gerbe de rires époustouflants

Où mon crachat affrontera les éloges

Les vers de terre

De la pierre de l’eau

Ricaneront

Au lieu de se régaler

Je jette mon rire tambour

Sur le crocodile qui lèche un macchabée

Au nom des Miens

Partis sans suaire ni encens

Ma salive expurge son vaste cimetière

Mon encre  marque son mur opaque

Je décortiquerai son testament

Son acte de décès restera

Son vis a de l’infamie

La langue de l’oiseau noire de la lune

Est celle des oiseaux rares de la lune

Est-ce étonnant

Son cœur est leur cataplasme

Des crachats de naguère

Point de becquetance

Ni alpha ni oméga

Quelle belle oraison funèbre

A haute voix je lis

Vous avez coupé la viande

Vous avez arraché la patte

Vous avez attrapé la lune

Vous avez jeté mon sang

Vous avez rendu ma mer rouge

Comme le ciel

Au nom des Miens

Voilà votre tombeau

 

HALIDI Allaoui

Le 15 novembre 2011

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 07:02

Hier, samedi 26 novembre 2011, le nouvel an musulman 1433 a débuté.

A cette occasion,  je présente à toutes les musulmanes et tous les musulmans du

monde ainsi qu’à toutes les personnes respectueuses de toutes les cultures mes

vœux de prospérité, de bonheur et de bonne santé.

 

Que Dieu exauce tous nos vœux. Amen.

Pour rappel l'an 1 du calendrier musulman est l'année durant laquelle  le
prophète Muhammad (
صلى الله عليه و سلم) et ses adeptes ont quitté la ville de La Mecque pour se rendre à Médine (c’est ce qu’on appelle en Français l’Hégire : « l’exil » ou « la rupture »), c’était en 622, afin d’y établir la première communauté musulmane.

Halidi Allaoui
HALIDI-BLOG-COMORES

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 12:21

Paille-en-queue et vol : Autopsie des origines 

notes de lecture de Sadani*.

ansoufoudine couvertureVeuillez entendre ce que j’ai lu, en hommage à cette mer qui nous interroge. Acceptez donc, que je vous parle de ce recueil d’Anssoufouddine, médecin- poète et à quelques endroits, légiste avéré, non pas, armé d’un coupe-coupe comme j’aurai tendance à l’exhiber moi-même, mais d’un scalpel d’une justesse incomparable et de mots aussi beaux que la phrase portée par ces mots et qui nous
« Conte l’obsédante épopée
D’une citée vouée à l’errance »

A petits pas, « Paille-en-queue», saute d’îles en îles, de thème en thème, comme un oiseau habitué à fréquenter le même territoire, fait le tour de son existence. Oiseau migrateur aussi, « Paille-en-queue » vole et se met en quête de proto-détenteurs du hasard, entre la Perse et les légendes liées aux origines. Salomon et la reine de Saba ? Ou tout simplement la beauté sakalava posée violemment sur les hauteurs du Karthala ? Les nègres d’à-côté- ces-frères- de - sang-Bantou ?

A son retour d’un voyage qu’on imagine fécond, il écrit :
« Au terme de l’exil
La parenthèse s’autopsie
Cryptogame »

Du Bellay, un vieux type de l’occident chrétien disait « heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage ».Il regrettait souvent son pays natal. Ici, nous demeurons encore au stade du questionnement typiquement insulaire. Sans parti pris, les yeux vers l’horizon, les vents de partout traversières.

Anssoufouddine, soulève ce besoin de se poser puis de se poser des questions.
Cryptogamie passée au crible d’une voix qui susurre et qui nous rassure et décrypte notre réalité!

Cryptogamie, origine difficile à définir, comme ces algues, parsemant nos marées basses et sur lesquelles nos pieds déchirés par l’obsidienne, le goudron et ce putain de soleil sang, foulent vers la course aux Sim Sim, chinchards échoués devant nos côtes, pour le festin d’un peuple de mer.
Nous venons de quelque part et ce quelque part n’est pas immédiat. Ce quelque part, nous devons l’accepter avant d’envisager le partage de nos îles, avec ceux qui nous acceptent, en ramenant parmi nous leur part d’origine. Mais avant, nous disons comme dit le poète :
« Nous étions amants
A tressaillir avec
La phosphorescence
Des marées », autrement bercés par une géographie, avant d’être une géopolitique, des colonisateurs et des puissants en tout, qui ont convaincu une religion : La religion de la soumission qui a engendré des séparatismes et des ambitions opportunistes.

« Sur l’archipel des manigances
…………
Vers la cueillette
Et la conquête
Du miel et du ciel
Une meute de nuages
Prompte à inventer les frontières… »
Ces séparatistes aptes à toutes les options, ces séparatistes équilibristes qui usent pour le pouvoir des préceptes subtiles, déclinés par
« Des mages,
Versets incontinents,
Prédictions défectueuses,
Déluge »

Ces foundi, qui, au nom de tout et n’importe quoi, trempent leurs sourates dans l’abjection des reniements, et pour d’indignes intérêts tentent de nous extraire de la matrice, nous définir autrement, à travers une cristallisation exogène, nous, pétrifiés dans le creux des vagues, nous engagés à abolir l’exfoliation, de
« L’errance de tant d’esprits
Assoiffés non plus de butin
Mais d’une nidation
Conques en manque
De quel fortin
De quel hirizi »

Une naissance tout simplement, une renaissance pour tous ceux qui nous croient morts ! Et la poésie en ce sens est debout, comme le poète l’assène, tout au long de son texte. Ye hrizi hindri ? Ce talisman, ce gris-gris, pour nous protéger du mal, pour avancer notre étant, pour rivaliser sainement, avec ce que nous sommes, ce que nous apportons aux autres, car comme l’a dit, Césaire, il n’est « point vrai que l’œuvre de l’homme est finie… »*.

Cryptogamie ! Naissance erratique sans être bâtardise malsaine. Érection mal connue sans que nous soyons les orphelins de la Terre, comme des enfants,

« Pareils aux Talibés
De la Teranga
Affluent l’embarcadère
Bradant des cornets
De pistaches
Ombres ultimes
Des dictées ensanglantées ». L’enfance enfermée dans une réclusion consentie comme un destin et des lectures récalcitrantes qui nous effraient d’horreurs elliptiques.

« Paille-en-queue- décrit nos îles et toutes îles posées sur cet entrain contre l’oppression. Et sans le dire autrement qu’à travers la suggestion et la colère retenue, Anssoufouddine, nous réveille, pour un voyage vers un vaste monde, de justice et de beauté, chacun a sa juste mesure.
La pagure qui habite la maison de l’autre, gastéropode fainéant, peut aussi être celui qui aime les autres, de partout arrivé sur nos îles accueillantes.

Voleurs de chaleur !

Qu’ils nous respectent !

Puis, Mayotte, nos belles amours malgaches, l’Afrique, l’Occident, sont abordés de façon authentique. Il décline nos origines, notre rang et nos habitudes avec le souci du juste mot, toujours, dans ce rythme des marées dont on ne sait ni l’origine ni le rang et les habitudes des océans qui nous protègent.

La poésie d’Anssoufouddine est dense, exigeante, une médecine chirurgicale qui guérit lentement des blessures les plus profondes.

« J’exige une réincarnation
Douce »
Contre
« Toute une flottille [qui] vient à perdre le Nord ».

Saindoune* l’a écrit, Anssoufouddine le répète, et il est heureux que les poètes nous sauvent.

Anssoufouddine, est-ce par souci professionnel, lui, le médecin ? - fouille dans un océan d’histoires, la justesse qui sied mieux à la vérité, aux tréfonds des entrailles de la méthode Coué, usée et perfusée par les mauvais prédicateurs, faussaires historiques, qui font le lit de l’ignorance. (Une stratégie aurait notre assentiment, avec machettes et gros marteaux, pour la justice, cependant le choix opéré dans « Paille-en-queue et vol » a encore le mérite de nous ressembler) :
« Nous appartenons à ce fluide
  Étendue criblée d’îles
Où peut-être circulent dissoutes
Les velléités erratiques
Des ancêtres »

Esprits de Djinn, nous sommes et les djinns ont leurs demeures dans la démesure des beautés indivises.
« Nous descendons sillage moiré
De l’anonyme route
Indo-céane ».
Naam !

Entre le mot et la chose, naît dans la poésie d’Anssoufouddine, le frisson de la découverte, pour qui veut s’initier à l’odyssée piroguière, d’un archipel en quête d’assise.

La poésie d’Anssoufouddine, c’est du miel que l’on s’en va chercher à la ruche en chassant à nos risques et périls, les abeilles ayant fini leur boulot, pour nourrir les palais de nos invités.

Bon app’ !

Sadani

*Auteur du recueil de poèmes "Sania" 2011 Editions Coelacanthes



Bibliographie de Mohamed Anssoufouddine
- « Paille-en- queue et vol ». Ed. Komedit, 2006
- « Le Rebelle » In Project-îles n°1. 2eme semestre 2010.
- « Lambeaux d’anarchipel » In Petites fictions comoriennes, nouvelles, Ed. Komédit 2010.
* Aimé Césaire -Cahier d’un retour au pays natal. Présence Africaine, 1983

*Saindoune Ben Ali- « Testament de transhumance »- Komedit, 2004

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 19:09

"La littérature n'est pas un jeu. Pour moi elle est vitale"   

 

Par : Anne Bocandé

 



adjma-l-photo.jpg

Un quart de siècle seulement et déjà auteur multiforme. A 25 ans, le jeune comorien Adjmaël Halidi (photo / Archives HALIDI-BLOG-COMORES) marque sa présence dans la littérature de l'Océan Indien. Alors qu'il vient de publier une édition remaniée de nouvelles écrites à son adolescence, il participe également à la revue littéraire des auteurs de l'Océan Indien Project' îles (1), dirigée par Jean-Luc Raharimanana et ne manque pas de porter sa voix dans l'ouvrage Une littérature en archipel (2) coordonné par l'Alliance française de Lecce (Italie). Aux côtés de poètes et d'écrivains qu'il admire, Adjmaël Halidi trouve sa place, celle d'un jeune homme révolté pour qui l'écriture est avant tout vitale.



"C'est la réalité qui est violente. Mon écriture est une simple métaphore de l'existence"


Le jeune auteur se défend à propos de son Verbe parfois cru, au service d'histoires toutes plus douloureuses les unes que les autres. De l'enfant violé, à la femme malade qui ne peut se soigner, aux familles à qui ne restent que des superstitions vaines, Adjmaël Halidi ne mâche pas ses mots dans Nahariat, recueil de nouvelles adolescentes, qui sont parues l'été dernier aux éditions Komedit. "Mes personnages sont fictifs mais je m'inspire du quotidien, de ce que je vois. La misère crève les yeux. Ceux qui n'aiment pas ce que j'écris sous prétexte que je serais sec et obsédé par la mort ne voient pas ce qu'il y a autour de moi".

Tour à tour metteur en scène, romancier, nouvelliste et poète, Adjmaël Halidi avoue se chercher et préfère être qualifié d'auteur. Il collabore également à divers journaux comoriens. Le verbe cru, le style relevé, il pose, chaque fois, son regard sur le quotidien qui l'entoure ; celui des îles de Lune traversées par des crises politiques incessantes qui plongent la population dans une misère qui le révolte. Natif d'Anjouan, Adjmaël Halidi s'interroge sur sa terre natale. "J'essaie d'entrer dans les entrailles de cet archipel, de comprendre pourquoi les gens acceptent cette réalité sans rechigner, pourquoi ils ne trouvent pas les moyens de se révolter".

Alors que l'île sœur devenue française, Mayotte, est traversée par de multiples mouvements de protestations contre la vie chère, "aux Comores c'est le patronat qui défile dans la rue sous le regard des petites gens", témoigne le jeune homme. "C'est le monde à l'envers", continue-t-il. Pourquoi ne fuit-il pas ? "J'aurai pu fuir depuis longtemps. Mais l'écriture est une fuite d'une certaine manière".



"J'ai commencé à écrire pour essayer de comprendre la misère que je voyais"


Discret sur son parcours, il préfère parler au présent. Pourtant son histoire révèle son entrée en écriture. Fils de bonne famille, Adjmaël Halidi a vécu personnellement l'instabilité politique mais aussi les inégalités sociales des Comores. Installé confortablement auprès de son père sur la Grande Comore, il a dû fuir à Anjouan, "en pleine brousse" auprès de sa grand-mère lors de la crise séparatiste de 1997. "Tout d'un coup j'ai découvert la misère. J'avais 10 ans. Je ne supportais pas ce que je voyais." Alors que gamin, il fustigeait les privilèges dans lesquels il baignait, le jeune garçon découvre également qu'il n'a plus ou peu accès à la culture. "Je ne parlais pas le même langage que les jeunes de mon âge, qui n'avaient pas accès à la lecture et au cinéma. Je me suis réfugié dans les livres : Césaire, Camus… Je me suis replié sur moi-même et à 13 ans j'ai commencé à écrire pour essayer de comprendre la misère que je voyais… mais aussi pour transmettre mes sentiments d'amour", confie-t-il.

Il n'est alors pas étonnant de trouver la citation de l'écrivain allemand Rilke dans l'une des chroniques de l'auteur comorien. "Une œuvre d'art est bonne si elle née de la nécessité. C'est dans la nature de son origine que réside sa valeur : il n'en est pas d'autre".Adjmaël Halidi insiste : "la littérature n'est pas un jeu". Pour lui, écrire est simplement vital. N'est-ce pas ses propres mots qu'il place dans la bouche du personnage principal de sa dernière pièce de théâtre, Uhuru Africa (3) ? : "Écrire et mourir, c'est du pareil au même. On écrit pour soulager sa conscience. Et on meurt pour ne pas avoir de conscience du tout".



Écrire pour de meilleurs lendemains

 


Dire les choses telles qu'elles sont est son credo pour expliquer son Verbe parfois violent. "Certains pensent que je suis psychopathe, plein de cadavres, comme s'ils ne voyaient pas ce qui nous entoure. C'est toujours difficile de parler de sexe, de pisse et de sang. Ici, les gens préfèrent cacher la misère. Il est difficile de dire les choses telles qu'elles sont."

Mais derrière l'horreur et le sang, se découvre en filigrane la foi en de meilleurs lendemains. La révolte d'Adjmaël Halidi à travers cette écriture sans angélisme n'en cache pas moins un refus du fatalisme. "Dans cet océan d'humiliation et de déshumanisation, la littérature ne peut être qu'une bouée de sauvetage."Et d'ajouter : "Si j'écris c'est parce que je suis persuadée qu'en nommant les choses on peut les combattre et les dépasser. J'écris pour que les choses changent", martèle cet auteur qui refuse de se dire "engagé". Pourtant son écriture l'est. Engagée contre l'immobilisme politique et social.

"La jeune mère remarqua que ce qu'elle avait espéré s'était réalisé : tous ses enfants s'étaient endormis malgré la faim dans le ventre. […] Un peu d'imagination ou de rêve pouvait anticiper le sommeil. D'ailleurs, cette femme, ou même ses enfants ne survivent-ils pas à cause du rêve ? " (4)

Quel est le rêve ultime d'Ajmaël Halidi ? "Je rêve du jour où je n'écrirai plus. Je veux vivre dans l'anonymat, comme tout le monde. Mais pour le moment c'est impossible, j'ai des choses à dire, il faut que je les dise."

"Ôte bien ici ; ôte bien là-bas !

Jouir jour jure jour

Jour jure jouir jour ;

Ainsi va, ainsi revient

Ainsi reviennent, ainsi s'en vont

les yeux des masques séculaires

comme si vient était enfant du jour

et va fille de demain"
 (5)

 

Anne Bocandé

 

1. [livre12207], Juin 2011.
2. (livre12236], Juillet 2011.
3. Cette pièce de théâtre devrait être publiée avant la fin de l'année 2011 chez l'Harmattan dans la collection Théâtre des Cinq continents. Elle met en scène un roi déchu face à sa conscience quelques jours avant d'être mis à mort par son peuple.
4. Extrait du recueil de nouvelles Nahariat.
5. Extrait de Nahariat.

 

* Le titre est de HALIDI-BLOG-COMORES

 

 

Source : http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=10497

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