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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

19 mai 2007 6 19 /05 /mai /2007 09:50
La liberté d’informer touchée en plein cœur
+
Violation de certaines dispositions de l’Accord
du 11 mai 2007 par l’Autorité d’Anjouan
 
 
Vous trouverez ci-dessous les communiqués du collectif de l'ORTC et de la FCDH suite à l'arrestation de certains journalistes le 16 mai dernier à Anjouan.
La liberté d’informer touchée en plein cœur.
 
Mercredi 16 mai 2007, restera inoubliable pour toute l’équipe de la section anjouanaise de l’ORTC (Office de la Radio et Télévision des Comores).
- Chamssidine Nassuha journaliste et reporter
- Sardou Moussa Rédacteur en Chef
- Idiamine Nadhir Animateur et Présentateur
- Ousseine Mahamoud Cameraman reporter d’image et Chef de la Production
- Et un chauffeur,
sont injustement arrêtés, battus et emprisonnés à Koki pour avoir commis un péché de lez majesté. Lors d’une réunion ce mercredi matin 16 mai, toute l’équipe de l’ORTC-ANJOUAN, à l’unanimité a décidé d’aller inventorier et récupérer les relais encore fonctionnels se trouvant dans les sites de Comorestelecom à M’rémani et Col de Patsy, des relais qui ont été confisqué par la gendarmerie de l’île autonome et offerts à RTA comme butin de guerre. Cette situation de fait, est loin d’être accepté par toute l’équipe de l’ORTC-ANJOUAN qui voit là un acte barbare digne d’un pays de non droit où le plus fort écrase les petits. Ironie du sort, ceux sont les institutions de l’Etat comorien qui subissent les assauts des fidèles de certaines autorités anjouanaises nostalgiques du régime à moitié déchu.
Et pourtant nous faisions confiance en l’accord qui venait d’être signer par les autorités de l’union, les autorités de l’île et par la communauté internationale. Inutile de vous rappeler les closes de cet accord qui privilégiait le dialogue et le retour à la normal après des jours sombres lesquelles la radio a été saccagée et tous ses biens emportés par les gendarmes. On essayait simplement de récupérer le peu qu’on pouvait et la réponse des adeptes de la manière forte, ont encore montré leur visage de terreur. Selon nos informations, nos collègues ont été violemment battus et un d’entre eux est dans un état déplorable. Nous attirons l’attention à ceux qui croient en la justice, à la paix et à la démocratie de prendre acte avec nous, et de dénoncer ces actes qui n’honorent pas ses commanditaires et leurs exécutants.
Nous demandons la libération immédiate de nos collègues et la restitution de nos équipements. Et à compter de ce jour jusqu’à leur libération, nous allons observer une grève de la faim sur la place public de M’roni, par solidarité à nos collègues emprisonnés. Nous alertons aussi à tous les journalistes de se joindre à nous. Aujourd’hui ça a commencé par l’ORTC-ANJOUAN, demain nous ne savons pas à qui le tour.
ORTC-ANJOUAN, par sa ligne éditoriale proche du peuple, a subi depuis longtemps les menaces et intimidations des autorités anjouanaises. Mais aller jusqu’à emprisonner et passer à tabac des journalistes, cela confirme que le régime toujours contrôlé par le candidat/président Mohamed Bacar ne changera jamais ses habits de dictature et d’oppression à ceux qui diront contraire à eux. Nous sommes déterminés à payer le prix pour la liberté d’expression et la démocratie, la vraie à Anjouan.
A vous le peuple que nous toujours servi loyalement et en toute impartialité. Vous qui avez toujours eu la parole sur nos ondes, vous qui croyez à un avenir meilleur pour les enfants d’Anjouan, les coups de canon n’ont jamais effarouchés les vrais patriotes.
Faisons-les face nous vaincrons. A nos frères de RTA qui jubilent à notre sort. A notre place, nous vous soutiendrons pour la liberté de la presse. Ne vous laissez pas utiliser comme des pauvres objets sans valeur que l’on n’hésitera pas à jeter une fois périmés. Vous en connaissez des choses, sinon demander à vos supérieurs, ils vous en diront des choses s’ils sont toujours francs.
 
LE COLLECTIF DES AGENTS DE L’ORTC-ANJOUAN
 
Mutsamudu le 17 mai 2007
 
 
FONDATION COMORIENNE DES DROITS DE L’HOMME (FCDH)
B.P. 310   Hapandré Mutsamudu Anjouan Union des Comores
Email : fcdh@comorestelecom.km; a_allaoui@yahoo.fr
Tel : 71 15 43 / 71 60 46  / 34 60 49 Fax: 71 13 13
 
 
Violation de certaines dispositions de l’Accord
du 11 mai 2007 par l’Autorité d’Anjouan
 
 
Depuis la signature de l’Accord fixant les dispositions transitoires relatives à la fin de mandat du Président de l’île Autonome d’Anjouan le 11 mai 2007 à Mutsamudu, l’on se demandait si cet Accord pourra faire long feu. Puisque c’est un exercice très complexe pour l’Autorité d’Anjouan habituée à gérer l’île en bafouant les droits de l’homme et les libertés individuelles et collectives.
En fait, même si l’ex Président Mohamed Bacar se retire physiquement des Affaires du Gouvernement de Transition, rien n’a changé pour ce qui concerne de l’approche autoritaire du Régime :
a-     la situation des enseignants grévistes est dans le statut quo ;
b-    les intimidations à l’égard des chefs des services battent leur plein ;
c-     la Force de Gendarmerie d’Anjouan reste toujours au service d’un régime politique et non pour défendre l’intérêt public.
d-    blocage et/ou sabotage du rétablissement des Institutions de l’Union des Comores dans l’Île … etc
Ce qui est pire et choquant encore, c’est que toute l’équipe de l’ORTC (Office de la Radio et Télévision des Comores) antenne d’Anjouan a été arrêtée, battue et emprisonnée à Koki aujourd’hui le Mercredi 16 mai 2007.
 Il s’agit de
- Chamssidine Nassuha journaliste et reporter
- Sardou Moussa Rédacteur en Chef
- Idiamine Nadhir Animateur et Présentateur
- Ousseine Mahamoud Cameraman reporter d’image et Chef de la Production
- Et un chauffeur,
Nous rappelons que cet acte constitue une violation grave de l’Article 9 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et des Articles 19 du Pacte International Relatif aux droits Civils et Politiques et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme garantissant la liberté d’opinion et d’expression ainsi que le droit de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.
De toute manière, tous ces actes sont commis pour intimider les électrices et électeurs jouissant de leurs libertés d’opinion, d’expression et surtout de choisir le destin de l’Île et de manière générale des Comores.
 
Face à cette situation, la Fondation Comorienne des Droits de l’Homme (FCDH) demande à la Communauté Internationale signataire de l’Accord du 11 mai d’intervenir auprès du Gouvernement de Transition pour libérer immédiatement et sans condition les journalistes de l’ORTC d’une part et pour respecter scrupuleusement l’Accord sans quoi il n’y aura pas des élections libres, transparentes et démocratiques aboutissant ainsi à la fragilisation de l’Unité, l’intégrité et à la menace de la Paix civile.
 
Mutsamudu, le 16 mai 2007
Le Président de la FCDH
 
 
 
Ahmed Mohamed Allaoui
 
 
 
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19 mai 2007 6 19 /05 /mai /2007 09:22
Affaire BIC/NICOM : La Bic est condamnée à payer 3,8 milliards fc
 
 « M. Christian Goût a commis une faute professionnelle, en fermant les comptes sans informer le conseil d’administration ni les actionnaires ».
 
Moroni, mercredi 16 mai 2007 (HZK-Presse) – La Banque pour l’industrie et le commerce (Bic-Comores), une société du groupe français Bnp-Paribas est condamnée par le tribunal de première instance de Moroni à verser 3,8 milliards fc (soit 7,7 millions d’euros) à la société Nicom, à titre de dédommagement du préjudice que cette dernière prétend avoir subi, suite à la fermeture des crédits que sa banque a décidé de lui infliger depuis 2005. C’est ce qui ressort d’un jugement rendu la semaine dernière, dans le cadre d’une affaire aux multiples rebondissements.
 
Entourés de ses deux avocats, le gérant de la société Nicom, Shamir Kamoula, se dit « victime d’un coup de la Bic  », qu’il soupçonne d’avoir voulu « avantager des amis » en trouvant dans cette affaire « un prétexte » pour l’éjecter du marché florissant du ciment dont il représentait 75% de parts de marché en 2004 [plus de 53.000 tonnes importées dans le pays, ndlr], expliquait-il hier soir aux journalistes, au cours d’une conférence de presse.          
Les avocats dénoncent la formule laconique : « nous n’avons pas convenance à travailler avec vous », utilisée par la Bic pour informer l’homme d’affaires de sa décision, l’obligeant à recourir à la signature de son avocat sur toute transaction bancaire passant par la Bic , déplore Me Ibrahim Ali Mzimba.
 
Cette fermeture aurait causé la détérioration de la trésorerie de l’entreprise, dont le chiffre d’affaires a chuté de 3 milliards fc en 2004 à moins de 1 milliards en 2005, selon les conférenciers.
 
A l’origine de cette affaire, la Bic avait porté plainte en 2005 contre Shamir pour avoir produit en sa faveur un avis de débit d’un client du nom de Hamza Said Construction, d’un montant de 14,9 millions fc, en règlement d’une vente de marchandises. Ce document s’est avéré être un faux, mais l’affaire fut classée sans suite, le délit d’escroquerie n’étant pas matériellement prouvé par la banque, soutient Me Harimia Ahmed.
 
Le parquet n’a pas fait appel du jugement qui a décidé la relaxe du gérant de Nicom, ajoute l’avocate.
 
Et Me Mzimba de se référer à « une jurisprudence française constante » pour tenter de démontrer qu’une banque ne peut s’autoriser de fermer des comptes commerciaux quelle que soit la nature de la faute commise par son gérant en tant que personne physique, distincte de celle de la société. La direction de la Bic ne saurait ignorer ce principe élémentaire du droit bancaire, dit-il.
 
La procédure commerciale a révélé que « M. Christian Goût a commis une faute professionnelle, en fermant les comptes sans informer le conseil d’administration ni les actionnaires »
 
« Je mets M. Goût au défi de me prouver qu’il a tenu l’Etat informé d’une telle action », lance l’avocat qui estime que la gestion de la Bic n’engage pas les autorités comoriennes.
 
Et l’avocat de se demander pourquoi la direction de la Bic n’a pas demandé « une contre expertise sur le montant des pertes » présumées de la société Nicom.
 
La banque et son administrateur directeur général sont condamnés solidairement à verser les 3,7 milliards fc, par une décision de justice assortie d’une exécution provisoire.
 
« La Bic s’est trompée d’époque et de pays », lance Me Harimia Ahmed, qui estime que la responsabilité civile de la banque est engagée. Tout comme celle de Christian Goût, actuel Administrateur directeur général de la Bic , qui aurait selon le bâtonnier commis « une faute professionnelle » en décidant unilatéralement de fermer les lignes de crédit de la société Nicom, sans informer le Conseil d’administration de la Bic.   
 
« Cette affaire est une garantie pour les investisseurs étrangers qui peuvent constater l’indépendance de la justice de notre pays », dit Me Harimia.
 
A en croire les deux avocats des affaires similaires sont souvent traitées dans les juridictions françaises sans qu’elles « ne donnent lieu à des pressions de toutes sortes, ni interférer dans les relations bilatérales entre la France et les autres pays ».
 
Dans ce litige commercial les conférenciers excluent toute implication du gouvernement français, « Paris n’a aucun rôle à jouer », répond Me Mzimba, qui révèle une correspondance de Jean-Jacques Santini, dans laquelle le Directeur de la branche internationale de Bnp-Paribas recommande à la direction de la Bic la recherche d’une entente à l’amiable avec les avocats de Nicom.     
 
L’affaire sera de nouveau jugée demain jeudi en cour d’appel, la Bic ayant contesté la procédure d’exécution provisoire de l’ordonnance du juge de première instance.
 
Unique banque commerciale de la place depuis l’indépendance, la Bic est une société anonyme de droit comorien au capital de 300 millions fc (609.000 euros), dont le groupe français Bnp-Paribas détenait 51% des actions avant de les céder depuis fin 2006 à la BRED , une filiale de la Banque Populaire [34% pour l’Etat comorien et 15% pour des actionnaires privés].     
 
Un des actionnaire privés de la banque, récemment invité à une réunion d’information par la direction de l’établissement, confiait à HZK-Presse que « la BIC ne peut pas payer une telle somme, ses fonds propres ne dépassant guère les 2 milliards de réserves, sinon elle va droit à la faillite ». A moins de procéder à une recapitalisation de la société, ce qui est encore peu probable dans la conjoncture économique actuelle.
 
El-Had Said Omar
Source: Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
 
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18 mai 2007 5 18 /05 /mai /2007 10:33
Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
 
Comores / Politique & institutions
Elections présidentielles des îles :
Marche pacifique anti Bacar à Mutsamudu  
    
Mutsamudu, jeudi 17 mai 2007 (HZK-Presse) Plusieurs centaines de jeunes manifestants ont marché pacifiquement dans les rues de Mutsamudu mercredi après midi jusqu’en début de soirée scandant des slogans hostiles à Mohamed Bacar, « ex-chef » de l’exécutif de l’île autonome d’Anjouan et candidat à sa propre succession aux élections présidentielles de l’île du 10 et 24 juin 2007 prochains, a constaté HZK-Presse.
 
« Sortez les sortants », « Mohamed Bacar continue de violer les accords du 11 mai 2007 », pouvait-on lire entre autres pancartes brandies par les manifestants, dominés largement par des filles.
 
Depuis la signature le 11 mai 2007, de l’accord fixant les dispositions transitoires relatives à la fin du mandat du président de l’île autonome d’Anjouan, des marches hostiles à Mohamed Bacar et son régime auraient déjà été organisées dans d’autres villes de l’île.
 
Sous couvert de l’anonymat, une jeune manifestante interrogée par HZK-Presse s’est dit « enfin libre  de pouvoir s’exprimer dans la rue sans craindre une intervention de la FGA qui tire aveuglement sur les gens. »
 
« Si je suis là comme les autres c’est pour dénoncer un régime dictatorial et sensibiliser toute la population anjouanaise à ne pas voter pour Mohamed Bacar le 10 juin prochain », a-t-elle affirmé.
 
Embarrassée par la question de ce que sera sa réaction si Mohamed Bacar serait réélu, cette écolière de la classe de 4ème d’un établissement public a dit « ne pas souhaiter un tel événement » après hésitation.
 
« Nous prions le Bon Dieu pour que sorte des urnes démocratiquement et en toute liberté, un président digne de notre confiance et soucieux de notre vie, qui pensera d’abord à la population avant ses intérêts », a-t-elle ajouté.
 
Elle a confié à HZK-Presse, qu’elle « n’a pas de bons souvenirs du régime Bacar » et qu’elle espère qu’une force étrangère neutre et impartiale vienne sécuriser le scrutin pour qu’il se passe dans des bonnes conditions, même si elle n’ira pas voter, n’ayant pas l’âge requis.
 
Arrivés à la place principale de M’roni, les manifestants se sont tranquillement dispersés dans le noir sans incident, Mutsamudu vivant sous délestage depuis quelques jours.
 
Hamid Ahmed
170507/ha/hzkpresse/15h00
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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 23:32
 
  « Le retour d’Abdallah Mohamed a été triomphal ! ». Telle est la phrase tenue par tous ceux qui se trouvaient à OUANI hier matin.
 
L'aéroport d’OUANI était plein à craquer. Des milliers de partisans et sympathisants venus de tous les coins de l'île étaient bien au rendez vous pour accueillir « leur héros » comme il fallait s’y attendre (voir notre article publié hier dans « nouvelles fraîches des Comores » en cliquant ICI). « C’'était émouvant, impressionnant et beaucoup de pleurs et d’incompréhensions sur les visages» nous a confié un témoin oculaire.
 
Dés sa descente d'avion, Abdallah Mohamed s’est rendu à pied, entouré d’une foule immense, à Msirojou, la place célèbre de la ville d'OUANI. C’est à cet endroit symbolique de sa ville natale, avant que son cortège se dirige vers MUTSAMUDU, le chef lieu de l’île, qu’il s'est adressé à ses partisans pour les remercier et leur expliquer ce qui s'est passé à la Cour Constitutionnelle. Même s’il a jugé la décision de la Cour Constitutionnelle ayant invalidé sa candidature juridiquement injustifiée il a déclaré l’accepter. Ensuite il a exhorté ses militants à se mobiliser car ils ont juste perdu une bataille et que leur combat ne fait que commencer.
 
Quant à sa position par rapport aux élections de juin prochain, il a juste dit qu’il a commencé à réfléchir et va certainement soutenir le candidat dont il juge le programme plus proche du sien. Pour l’instant nous n’en savons pas plus. Ce qui est sur, si on se fie à ses propos, est qu’il ne va pas s’abstenir.
 
Après le retour du cortège à OUANI, il a passé le reste de la journée à recevoir à son domicile privé les différentes délégations et équipes de campagne venues de partout.
 
Halidi Allaoui
HALIDI-BLOG-COMORES
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17 mai 2007 4 17 /05 /mai /2007 22:23
Le Colonel ABEID, Ancien chef de l’Exécutif de l’île d’Anjouan destitué le 09 août 2001 par le Colonel Mohamed Bacar a surpris tout le monde en arrivant ce matin au port de Mutsamudu en provenance de Moroni à bord du bateau TWAMAAN.
 
Les éléments de la force de la Gendarmerie d’Anjouan qui étaient dépêchés pour l’arrêter dés son arrivée ont rebroussé chemin suite à la pression de ses militants qui étaient venus nombreux l’accueillir.
 
A titre de rappel, le Colonel ABEID ne pourra pas prendre part aux prochaines élections de l’exécutif de son île car sa candidature est invalidée par la Cour Constitutionnelle. Maintenant, la question est de savoir s’il a l’intention de soutenir un autre candidat.
Affaire à suivre
Halidi ALLAOUI
HALIDI-BLOG-COMORES
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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 23:21
ANJOUAN : ELECTIONS DES CHEFS DES EXECUTIFS DES ILES :
 
CERTAINS CANDIDATS SE SERAIENT RETIRES DE LA COURSE.
 
 MOHAMED DJANFAR EST LE GRAND FAVORI
 
Selon des sources concordantes, Ibrahim Mohamed Allaoui et Abdou Said auraient décidé de retirer leur candidature et d’apporter leur soutien à Moussa Toybou. Ce dernier serait le candidat préféré du Président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Sambi. A quel prix ? (Affaire à suivre)
 
Suite au retrait surprise d'Ibrahim Mohamed Allaoui et à l’invalidation de la candidature de Abdallah Mohamed par la cour Constitutionnelle, certains analystes de la politique des Comores pensent que Mohamed Djanfar, candidat malheureux aux dernières présidentielles de l’Union reste le grand favori de ces élections qui se tiendront les 10 et 24 juin prochain.
 
Mais, l’on attend impatiemment la position d’Abdallah Mohamed qui, en dépit de l’invalidation de sa candidature par la Cour Constitutionnelle, reste très populaire à Anjouan. Celui qui obtiendra son soutien sera certainement parmi les deux favoris.
 
Abdallah Mohamed qui, justement, rentre enfin à Anjouan ce matin après avoir défendu vainement son dossier de candidature à Moroni pourrait faire part de ses intentions dans ces élections dés aujourd’hui. D’autant plus que tous ses militants et sympathisants venus de tous les coins de l’île s’apprêtent à se rendre à l’aéroport d’Ouani pour l’accueillir en grande pompe. Les diverses délégations ont commencé à arriver à Ouani dés hier soir.
 
Par ailleurs, le premier contingent des militaires de l’Union Africaine qui assurera le bon déroulement des élections arrive aussi aujourd’hui sur l’île d’Anjouan.
 
Halidi Allaoui
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15 mai 2007 2 15 /05 /mai /2007 09:29
Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
 
Comores / Politique & institutions
Discours du président de l’Union :
Le président Sambi dénonce des manipulations de « forces occultes »  
    
Moroni, lundi 14 mai 2007 (HZK-Presse) Les événements qui viennent de se produire à Anjouan ne seraient pas l’œuvre du seul colonel Mohamed Bacar. Ce dernier n’est « qu’un pion utilisé par des forces occultes pour crée dans l’île une situation de trouble et replonger encore le pays dans l’instabilité ». Le chef de l’exécutif sortant de l’île serait ainsi manipulé pour « torpiller le processus électoral » en cours.
 
C’est ce qu’a déclaré hier dimanche 13 mai le président de la république, dans un discours à la nation, diffusé sur les ondes de la radio et télévision nationale, quarante huit heures après la signature de l’accord de sortie de crise par lequel le colonel Bacar a accepté de quitter le pouvoir.  
 
Ahmed Abdallah Sambi accuse sans les citer des « ennemis » qui cherchent « à humilier l’Etat comorien et à le discréditer à l’extérieur, à un moment crucial où il commence à redorer son image », comme semble le prouver à ses yeux « les nombreuses délégations d’investisseurs qui se succèdent dans notre pays depuis quelques mois… ».
 
Face à la nouvelle crise provoquée par les actes de violences militaires menés le 2 mai dernier contre l’autorité de l’Etat sur l’île d’Anjouan, le président de l’Union dit avoir accepté « la solution négociée » sous les auspices de la communauté internationale, pour épargner la population civile d’un bain de sang.  
 
Le président Sambi a remercié les partenaires extérieurs qui ont aidé son gouvernement « à écarter le colonel Bacar d’un pouvoir pour lequel il n’avait plus de légitimité » depuis le 14 avril dernier. 
 
« J’ai accepté l’accord [du 11 mai 2007, ndlr] pour que les élections se tiennent aux dates fixées, et pour que les anjouanais puissent se libérer de la terreur militaire du régime du président sortant », dit-il. « Il vaut mieux un mauvais accord que pas d’accord du tout », ajoute le président comorien qui fêtera le 25 mai prochain le premier anniversaire de son arrivée au pouvoir.
 
Et le chef de l’Etat, visiblement rassuré par la décrispation du climat politique dans l’île, d’interpeller tous les candidats : « ceux qui veulent présider aux destinées des populations des îles doivent savoir qu’ils ne peuvent désormais accéder au pouvoir que par la seule voie des urnes ».
 
Il a remercié la communauté internationale pour son engagement constant aux cotés des Comores, et dont les efforts ont permis d’aboutir à l’accord fixant les dispositions transitoires relatives à la fin du mandat du président de l’île d’Anjouan.
 
Le président Sambi a rendu hommage aux anjouanais pour leur patience, et leur promet de ne ménager « aucun effort ni sacrifice pour les délivrer de la terreur et de la peur des armes », dans le cadre d’élections présidentielles libres et démocratiques.
 
S’exprimant sur la désignation de M. Halidi Dhoihirou, chargé des fonctions de président de transition, jusqu’à l’investiture du nouveau président élu, Ahmed Abdallah Sambi dit espérer que cet homme « saura se montrer digne de confiance », et qu’il n’agira pas comme Mohamed Bacar et les autres dignitaires du pouvoir sortant.
 
S’adressant à l’armée nationale de développement, le président de l’Union n’a pas manqué de saluer « le courage et l’esprit de sacrifice » de ces hommes qui ont perdu un des leurs et dont 14 autres étaient faits prisonniers par la force de gendarmerie d’Anjouan. Il a présenté ses condoléances à la famille de soldat tué. 
 
« J’ai fais le serment de défendre l’unité et la souveraineté de mon pays, je m’y engage quel qu’en soir le prix à payer » conclut-il en appelant à un sursaut de tous les patriotes pour « refuser le démantèlement de la nation comorienne ».
 
El-Had Said Omar
140507/eso/hzkpresse/12h00
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14 mai 2007 1 14 /05 /mai /2007 11:16
Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
 
Comores / Politique & institutions
Conférence de presse de F. Madeira :
Il est inacceptable que le président Bacar se comporte en rebelle  
    
Moroni, lundi 14 mai 2007 (HZK-Presse) Le colonel Mohamed Bacar a quitté les bureaux de Dar-Najah, siège de l’exécutif d’Anjouan, vendredi 11 mai dernier, quelques heures après la signature de l’accord « fixant les dispositions transitoires relatives à la fin de mandat du président de l’île autonome d’Anjouan et valables jusqu’à la prise de fonction du nouveau président élu ».
 
Cet accord de sortie de crise est l’aboutissement d’une intense activité diplomatique déployée au lendemain des violences militaires survenues dans l’île le 2 mai, et qui ont coûté la vie à un militaire de l’armée nationale de développement (AND).
 
Au cours d’une conférence de presse, tenue à Moroni samedi dernier, l’envoyé spécial de la Commission de l’Union africaine, Francisco Madeira, qui a conduit la mission de médiation aux cotés de l’ensemble des représentants de la communauté internationale en poste à Moroni [Afrique du Sud, Chine, France, Libye, Madagascar, Union européenne, Ligue des Etats arabes, Pnud], s’est félicité des résultats obtenus, tout en réaffirmant « la condamnation ferme et unanime » des agissements du président sortant d’Anjouan.
 
Une occasion de rendre public le contenu de l’accord signé à Mutsamudu entre Mohamed Bacar pour le gouvernement de l’île autonome d’Anjouan, le vice président Ikililou Dhoinine au nom du gouvernement central, Francisco Madeira pour l’Union africaine et Samir Hosni, représentant du secrétaire général de la Ligue des Etats arabes.
 
Dans son premier article, l’accord stipule que « le colonel Bacar accepte la décision de la Cour constitutionnelle constatant la fin de son mandat de président de l’île autonome d’Anjouan depuis le 14 avril ».
 
La question de l’intérim a été aussi réglée dans l’accord, par la désignation « en conseil de ministres de l’île parmi les ministres de ce gouvernement », de la personnalité chargée de conduire la transition, en la personne de Halidi Dhoihirou, que la Cour constitutionnelle a installée le jour même au Palais de Patsy.       
 
L’autre fait marquant du dénouement de la crise d’Anjouan est sans doute la mise à l’écart du ministre Djanfar Salim, qui « cesse d’être membre du gouvernement de l’île », et contraint par l’article 5 de l’accord de ne plus « exercer aucune autre fonction officielle pendant la période électorale ». Il est considéré comme le numéro deux du pouvoir du colonel Bacar. 
 
Devant la gravité de la situation d’Anjouan, la communauté internationale avait deux options, explique l’envoyé spécial de l’Union africaine, soit envoyer une force pour désarmer le colonel Mohamed Bacar, ou bien négocier avec lui un règlement du conflit, dit-il. « Nous pensons qu’il s’agit d’un problème politique qui doit être réglé politiquement », ajoute M. Madeira.
 
Le colonel Bacar, candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle des 10 et 24 juin prochain, « devrait s’estimer heureux, fait observer l’envoyé spécial de l’Union africaine, d’avoir échappé à la prison et par le fait qu’il puisse se présenter aux élections ».
 
Le recours à la force des armes contre l’autorité de l’Etat par le colonel Bacar était « inacceptable » aux yeux de la communauté internationale, car agir ainsi c’est « se comporter en rebelle » dit-il.
 
Si le président sortant avait refusé de se plier aux conditions de cet accord, la communauté internationale aurait cherché d’autres voies et moyens d’y mettre un terme, a-t-il répondu aux journalistes, avouant une certaine « lassitude » des partenaires extérieurs.   
 
« Que faire du président sortant et de ses soldats ? » S’interroge le diplomate, qui estime que les efforts de la communauté internationale n’ont pas été inutiles, et que les cinq navettes effectuées entre Anjouan et Moroni en une semaine pour trouver un compromis entre l’Union et les autorités insulaires, ont permis de « remettre le pays dans la situation d’avant le 2 mai ».
 
« C’était notre objectif, poursuit-il, car notre mission n’était pas de dire qui a tort ou qui a raison ». La situation d’Anjouan était arrivée à un point où « personne ne pouvait infléchir la position du colonel Bacar, ni l’obliger à lever le couvre feu qu’il avait instauré, ni même libérer les militaires faits prisonniers », rappelle l’envoyé spécial, qui reconnaît que l’accord du 11 mai dernier ne règle pas encore tous les problèmes à l’origine de cette crise à répétition.
 
Pour avoir suivi de près le dossier de la crise comorienne depuis 6 ans, F. Madeira considère que le partage des compétences entre l’Union et les entités insulaires reste la source de tous les conflits actuels.
 
A en croire l’ancien ministre mozambicain, les lois votées par l’Assemblée de l’Union [mise en place en juin 2004, ndlr], sont généralement favorables aux chefs des exécutifs des îles élus en 2002, parce que ces derniers disposent d’une confortable majorité parlementaire.                       
 
Et l’envoyé spécial de déplorer la persistance des ces crises à rebondissement qui ne font que retarder le développement économique et social du pays, dans « une société encore trop politisée ». 
 
Sans fournir des chiffres précis, Madeira confirme l’arrivée d’une force de sécurisation des élections, surtout à Anjouan où l’actuel commandant de la force de gendarmerie, sera secondé par un expert militaire international pendant la période électorale et jusqu’au 31 juillet 2007, comme le prévoit la résolution du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine en date du 9 mai dernier.
 
El-Had Said Omar
140507/eso/hzkpresse/7h00
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12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 23:44
Entre réactions mitigées et inquiétude après l’accord de sortie de crise à Anjouan
 
Moroni, samedi 12 mai 2007 (HZK-Presse) – L’ancien ministre de l’économie et du commerce du gouvernement de l’île autonome d’Anjouan, Halidi Dhoihirou, est devenu depuis hier vendredi le chef de l’exécutif par intérim, chargé de la gestion de la transition jusqu’à l’investiture du nouveau président de l’île. M. Dhoihirou, issu du mouvement séparatiste, est présenté comme un homme discret, politiquement effacé au sein du pouvoir Bacar.
 
Selon de nombreux observateurs à Moroni, c’est le colonel Mohamed Bacar qui est « sorti gagnant » du bras de fer qui l’a opposé depuis une semaine au président de l’Union, en réussissant à imposer son propre ministre au poste de président intérimaire d’Anjouan, et à garder la même équipe gouvernementale, exceptée le départ de Djaffar Salim, qui cède le portefeuille du ministère de l’intérieur en charge des élections, à son collègue des Finances, Mahmoud Duclain.
 
Ce dernier, qui passe pour être un des fidèles du président sortant [il est « l’inamovible » ministre des finances depuis l’arrivée au pouvoir en août 2001 du colonel Bacar], cumulera les deux départements.
 
Quant à Djaffar Salim, il assure désormais exclusivement la direction de campagne du colonel Mohamed Bacar, candidat à sa propre succession à l’élection présidentielle des 10 et 24 juin prochain.
 
L’accord obtenu hier sous les auspices de la communauté internationale, conduite par l’envoyé spécial de la Commission de l’Union africaine, Francisco Madeira, prévoit le déploiement à Anjouan d’une force multinationale de sécurisation du processus électoral, dont un premier contingent d’une quarantaine d’hommes serait déjà arrivé à Moroni, en provenance de l’Afrique du Sud, pays coordonnateur des efforts des pays de la région dans la crise comorienne.
 
A noter que la dernière résolution de l’Union africaine publiée mercredi dernier, évoque une double mission pour cette force, la sécurisation des élections d’une part et le « retour de l’autorité de l’Etat à Anjouan », d’autre part.
 
Contrairement à celle dévolue à l’Amisec lors de la présidentielle de l’Union de 2006, la mission actuelle sera moins imposante en termes d’effectif (entre 300 et 500 observateurs militaires) et la force de gendarmerie d’Anjouan pourra y être associée, ce qui ne semble pas faire l’unanimité au sein de la classe politique. Les six adversaires que le colonel Bacar aura à affronter le 10 juin prochain ne cachent pas leur inquiétude, dans un communiqué publié à Mutsamudu.            
 
Les premières réactions sont plutôt mitigées du coté du gouvernement de l’Union, « désavoué » aux yeux de l’opinion, par l’annulation de la nomination de Houmadi Kaambi, que le président Ahmed Abdallah Sambi avait choisi le 28 avril dernier, pour assurer la fonction de chef de l’exécutif d’Anjouan par intérim, au lendemain de la constatation de la fin du mandat de Mohamed Bacar, par la Cour constitutionnelle.
 
L’ambassadeur F. Madeira tiendra ce samedi à 11 heures une conférence de presse, pour un premier bilan de la médiation menée depuis plusieurs jours par l’ensemble de la communauté internationale représentée en Union des Comores.     
 
Source : El-Had Said Omar - 120507/eso/hzkpresse/7h00
 
 
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12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 23:34
Dénouement de la crise à Anjouan : Bacar choisit un de ses ministres pour assurer l’intérim
 
Moroni, vendredi 11 mai 2007 (HZK-Presse) – La nouvelle crise anjouanaise vient de connaître un dénouement, par la conclusion d’un accord politique entre le chef de l’exécutif de l’île, le colonel Mohamed Bacar, et le président de la république, Ahmed Abdallah Sambi. C’est ce qu’a appris HZK-Presse ce vendredi en début d’après-midi, de source diplomatique.
 
Les négociations entamées depuis une dizaine de jours sous les auspices de la communauté internationale, conduite par l’envoyé spécial du président de la Commission de l’Union africaine, avaient butté sur la désignation de l’autorité qui aura à assurer l’intérim de la fonction de chef de l’exécutif de l’île, jusqu’aux élections présidentielles des 10 et 24 juin prochain.
 
C’est finalement le nom de l’actuel ministre de l’économie du gouvernement de l’île, Halidi Dhoihirou, qui a été proposé par le colonel Bacar, pour présider l’organe de transition, au lieu de Houmadi Kaambi, initialement nommé par décret du président de l’Union.
 
M. Kaambi et les huit membres de son gouvernement qu’il a formé le 2 mai n’ont jamais pu siéger, à cause des violences militaires qui en ont suivi de la part de la force de gendarmerie d’Anjouan (FGA) sous contrôle du président Bacar.
 
L’Armée nationale de développement (AND) qui a essuyé les tirs de la FGA, a du opérer un repli sur Mohéli et Ngazidja, en attendant une sortie de crise négociée.
 
C’est dans la discrétion totale que les discussions se sont poursuivies dans le cadre de la médiation internationale, pour aboutir à ce difficile compromis entre le gouvernement de l’Union et les dirigeants de l’île autonome d’Anjouan, sur la tenue des élections dans « un contexte apaisé et sécurisé », confiait à la presse Francisco Madeira.
 
L’accord finalisé aujourd’hui a même impliqué la Cour constitutionnelle dont les membres se sont même rendus ce matin à Anjouan, pour procéder à une « cérémonie de prestation de serment » du président intérimaire de l’île, après signature par le chef de l’Etat d’un décret de nomination.
 
Par ailleurs, un incident s’est produit ce matin dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale où le député Mohamed Maanrouf, qui est président de la Commission des lois, a protesté contre la suspension depuis une semaine de sa ligne téléphonique, sur décision des autorités du pouvoir central, suite aux récents événements qui ont éclaté à Anjouan.
 
Interrogé par HZK-Presse, M. Maanrouf a qualifié cette mesure d’acte « inadmissible et entaché d’illégalité », estimant qu’en tant qu’élu de la nation il jouit « d’une immunité parlementaire » garantie par la constitution.
 
Cet élu de la circonscription de Mutsamudu fait partie de la cinquantaine de personnes privées de téléphone, car suspectées d’avoir des « contacts suivis » avec le régime du colonel Mohamed Bacar à Anjouan.
 
Une accusation que récuse le jeune député qui, au cours d’une séance plénière du parlement tenue ce vendredi matin, a exprimé devant les membres du gouvernement de l’Union, son « indignation », à un moment où il croit devoir agir « dans la recherche d’une solution d’apaisement à la crise, par la concertation avec les uns et les autres », explique-t-il.   
 
Source : El-Had Said Omar - 110507/eso/hzkpresse/17h00
 
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