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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 23:19

 

 

Oluren Fekre, c’est son nom d’artiste. Mais, il s’appelle Nour El Fikri ALI MOHAMED. Ce diplômé en droit et en sociologie politique qui évolue professionnellement dans les domaines de l’Education, du Social et des Ressources Humaines est aussi un passionné de la littérature, de l’histoire, de la musique et de l’écriture. Il vient de franchir un pas important. Mais cela n’a pas du tout surpris  tous ceux qui le connaissent. Car c’est un jeune homme déterminé, dynamique et ambitieux qui croient à tout ce qu’il fait  et se bat quotidiennement en dépit de multiples obstacles pour concrétiser ses projets. En effet, la  pièce  « je dois m’acheter un mari » concernant les mariages forcés comoriens qu’il a écrite sera jouée au Théranga, un bar à palabre qui se trouve au 20, rue des Dames 75017 PARIS (http://theranga.free.fr/) les 28 septembre, 03 et 04 octobre prochains.

 

« Je dois m’acheter un mari » est une pièce courte (de 40 min), un monologue traitant des mariages forcés.

RESUME

Fatima Djimba est reçue par un acteur social. Elle se confie, elle ouvre
une fenêtre sur sa cour intérieure. Défilent alors ses doutes, sa petite vie,
ses espoirs et sa folie latente.

NOTE D'INTENTION

Le mariage forcé est devenu un sujet de discussion récurrent chez les jeunes Comoriens vivant en France. Fatima Djimba c'est vous, c'est moi... et des contradictions à n'en plus finir.

Le sujet étant lourd, j'ai voulu l'aborder avec peu de mots, d'où le monologue -court- En l'espace de 40 minutes, avec Fatima Djimba, nous prenons place au carrefour de toutes les hypocrisies, celle des victimes et des bourreaux, celle des diasporas et des sociétés d’origine,
celle des immigrés et des sociétés d’accueil.

Fatima Djimba est partielle, est partiale, dit tout et son contraire. Oui. Sans doute. Précisément parce que Fatima Djimba , c'est vous, c'est moi...des contradictions à n'en plus finir.


BELINDA DUKI

Cette pièce est portée par Bélinda Duki , comédienne d'origine congolaise
formée  chez Alain de Bock, à l’école charpentier art et studio.
Bélinda Duki a joué :
d'Octobre 2006 à janvier 2007 : Le conte d’une femme noire de Jean Small (monologue) à la menuiserie Pantin (reportage et extrait sur www.thotep.com). Mise en scène par Ozùa Tayoro.
en Juin 2005 : La voix des hybrides d’Ozùa Tayoro au théâtre de la Noue à Montreuil.
en Juin 2003 : L’importance d’être aimée d’Oscar Wilde au théâtre de l’Orme à Paris.

 

  «Je dois m’acheter un mari » sera joué au THERANGA , 20 rue des dames, 75017 Paris

les 28 septembre, 03 et 05 octobre 2008
à 19H00
entrée gratuite avec participation au chapeau

http://theranga.free.fr/  

 

Infos + :
- Durée de la pièce : 40 min.
- Nombre de places disponible : 20
- Métro : Place Clichy

 

 


Fikri, comme l’appellent ses proches, est né en 1975 à Moroni aux Comores. Arrivé en France  à l’âge de 14 ans, il a baigné  dans les cultures comorienne, malgache et française. C’est pourquoi il aime se présenter comme un « comoro-franco malgache ».

Fikri ne manque pas de projets et ne compte pas s’arrêter à la présentation de « je dois m’acheter un mari ». Il publiera dans les mois à venir  son premier roman « la vie, cet exil… » dont ci-dessous le résumé :

« Malik, le narrateur, à la suite d’un événement douloureux, se lance sans le savoir dans « une écriture méditative ».
Ce texte est l’évocation des deux années qui viennent de s’écouler. Deux années qui ont provoqué chez lui « un tremblement de repères ». En quelques mois, il est passé d’une île à un continent, du Sud au Nord, de l’adolescence à l’âge adulte. Il a découvert l’Amour et « la vie, la vraie », d’ailleurs, de cette dernière il lui arrive de dire, « la vie m’a tué ».
Par les mots, il essaie de saisir ce qui lui arrive. Au plus près. S’ensuit une évocation, pêle-mêle de la migration, des traditions de son pays d’origine (Les Comores), des crispations identitaires qui se nouent en France, de l’accession du Jean Marie LE PEN au second tour de la présidentielle française de 2002, de l’altérité… Ce sur un ton mi-candide, mi-amer.
A mesure que le temps s’écoule, Malik s’interroge, ces mots qu’il exprime… Sont-ils un linceul dont il se drape ou des promesses de lendemain qu’il s’adresse à lui-même ? »

 Pour avoir plus d’informations sur Oluren Fekre et ses projets, vous pouvez consulter  son site internet : http://olurenfekre.free.fr/

Nous souhaitons bonne réussite,  bonne chance et bonne continuation au jeune artiste Oluren Fekre

Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 14:16

Vous trouverez ci-dessous le point de vue de l'historien Mahmoud IBRAHIME sur la question de Mayotte publié aussi par certains journaux comoriens. En principe, cette question devrait être évoquée  par le Président de l'Union des Comores, Monsieur Ahmed Abdallah Sambi lors  de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies, qui se tiendra le 27 septembre 2008. Ce sera peut être l'occasion d'en savoir plus par rapport aux dernières négociations franco comoriennes. Entendez par là ces fameuses négociations du Groupe de travail de haut niveau (GTHN) que certains ont qualifié de groupe de la honte et dont la 3ème réunion s’est tenue du 17 au 18 septembre dernier à Mayotte.

 

Union des Comores. Une diplomatie : pourquoi faire ?

Par Mahmoud IBRAHIME
Docteur en Histoire

 (photo archives)Ce sont des images tristes que celles qui sont diffusées sur le net depuis le 4 juin 2008. Images tristes que celles du Ministre des Relations Extérieures, Ahmed Ben Saïd Jaffar, l’ancien Premier Ministre Ali Mroudjaé et les autres éminents membres du Groupe de Travail de Haut Niveau poursuivis et harcelés dans les rues de Paris par une demi-douzaine de jeunes comoriens aux cris de " Mayotte n’est pas à vendre".

 Un membre du groupe s’est même permis de dire aux jeunes qu’il n’avait pas de leçons de patriotisme à apprendre d’eux parce qu’ils vivaient en France, oubliant que si ces jeunes sont à l’extérieur c’est faute de pouvoir vivre dans leur pays, plongé dans un gouffre par les mêmes hommes politiques.

 C’est terrible qu’après plus de trente ans d’indépendance ce soient des jeunes de 20 à 30 ans, parfois nés à l’extérieur qui refusent que des diplomates adeptes de la « realpolitik » bafouent l’unité et l’intégrité de leur pays.

 Comment sommes nous arrivés à cela ? Comment des fonctionnaires de l’Etat peuvent-ils autant ignorer l’histoire de leur pays, les lois, en l’occurrence la Constitution de l’Union et faire preuve d’autant de naïveté face à notre partenaire historique, celui qu’ils sont sensés le mieux connaître ? A quoi sert la diplomatie comorienne aujourd’hui si elle n’est pas capable de défendre à l’extérieur les intérêts vitaux des Comores ?

 La 63e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies sera ouverte le 16 septembre 2008. La « question de l’île comorienne de Mayotte » est inscrite à l’ordre du jour provisoire depuis le mois de juillet, comme chaque année. Théoriquement, il en sera toujours ainsi tant que cette question n’est pas résolue.

 Les négociations bilatérales, une politique nouvelle ?

 Le 16 septembre 2008, c’est aussi la date choisie par la diplomatie française pour recevoir une délégation conduite par l’Ambassadeur Soulaimana Mohamed Ahmed à Mayotte. Cet Ambassadeur, qui aime à se désigner comme un « réaliste », ne s’est pas montré très combatif jusqu’à présent à propos du droit de l’Etat comorien sur Mayotte. Il ne faut donc pas s’attendre à une nouveauté à l’AG de l’ONU. La question sera de nouveau retirée, sauf si, à force d’humiliations, de la part des fonctionnaires français qui ne viendront pas les poches vides, les Comoriens ont un sursaut d’orgueil.

 Le Gouvernement comorien devrait donc sous peu, comme les années précédentes, transmettre  à notre représentant à l’ONU, l’écrivain Mohamed Toihiri, l’ordre de faire retirer cette question de l’ordre du jour.

 Depuis la présidence du colonel Azali, n’en déplaise à l’actuel Ministre des Relations extérieures, qui pense avoir innové dans ce domaine, ce retrait est justifié par les gouvernements successifs par une volonté de « changer de politique ». Et comme l’énonçait cette année le même ministre, le gouvernement Sambi, entend privilégier la stratégie française de négociations bilatérales, convaincu que le combat au sein des organisations internationales serait devenu obsolète. Il faut dire qu’il s’agit bien d’une politique originale qu’aucun de nos amis (Chine à propos de Taiwan) et voisins (Maurice à propos des Chagos) n’a adoptée. Et pour cause ! Il s’agit de conflits de droit international, et le pays qui se sent privé de son droit a intérêt à demander réparation aux organisations internationales, surtout quand le partenaire feint des négociations depuis plus de 10 ans et renforce progressivement ses positions.

 Le droit du plus fort

 La revendication comorienne sur Mayotte ne se base ni sur le droit comorien ni sur le droit français, mais sur des principes du droit international et des résolutions de l’ONU. Il faut donc se demander pourquoi depuis tant d’années, l’Etat comorien est persuadé que ce problème se résoudra dans des discussions bilatérales alors que la France continue à agir ouvertement comme si le droit international n’était pas applicable s’agissant de Mayotte. Pourtant, une vingtaine de résolutions de l’ONU condamnent sa présence à Mayotte depuis 1975 et la présente au monde telle qu’elle ne voudrait pas l’être : une puissance qui foule aux pieds le droit international et qui met en pratique, dans cette partie du monde, la politique du plus fort.

 De plus, les diplomates français connaissent la faiblesse de la diplomatie comorienne. Ici plus qu’ailleurs en Afrique, les peurs refoulées, le complexe d’infériorité de l’ancien colonisé et surtout les regrets de certains d’avoir rompu les chaînes trop tôt sont des réalités tangibles. Les Français savent qu’à cause de tout cela, dans les discussions bilatérales, ils peuvent mieux manipuler une diplomatie comorienne qui n’a aucun objectif précis depuis plusieurs années, sinon celui d’obtenir des aides. Ils peuvent donc jouer en permanence du chantage à la coopération et obtenir de leurs homologues comoriens qu’ils ferment les yeux sur leurs droits contre des espèces sonnantes et trébuchantes.

 C’est sur ces réflexes de mendiants que comptent des hommes politiques mahorais comme le sénateur Adrien Giraud pour faire fléchir les diplomates comoriens. Lui aussi voudrait jouer un peu du chantage au co-développement.

 Sous la présidence du colonel Azali, le gouvernement a cédé à pratiquement tout. Il a rompu avec le consensus qui avait été établi par les prédécesseurs de s’opposer à l’entrée de Mayotte en tant qu’entité distincte dans l’organisation des Jeux de l’Océan Indien. Il a régulièrement fait retirer la question de l’Assemblée Générale de l’ONU. Il a signé un accord secret promettant à la France de ne pas réintroduire cette question à l’ONU pendant deux ans.

 Entre naïveté et reculades

 Le Président Sambi, qui a été un grand pourfendeur de la politique du colonel Azali, a avalisé les reculades de celui-ci et se compromet dans des pratiques illégales vis-à-vis de la Constitution de l’Union, s’agissant de cette île comorienne. Il a été converti aux vertus des négociations bilatérales. Il y a encore peu, il ne jurait que par sa rencontre avec le Président Sarkozy qui lui aurait promis le règlement de cette question, en particulier par l’introduction de la libre circulation des marchandises et des hommes au sein de l’archipel, Mayotte comprise.

 Lorsque le danger du référendum à Mayotte a été soulevé par les associations de la diaspora, le ministre Ahmed Jaffar n’a pas hésité, en juillet 2007, à dire qu’il n’y aura jamais de référendum et qu’il avait eu des assurances à ce propos. Il venait de rencontrer des fonctionnaires du Quai d’Orsay. Depuis, il n’a pas changé d’avis.

 C’est effarant de voir à quel point les hommes politiques comoriens sont ignorants du fonctionnement des institutions françaises, alors que leur pays a été colonisé pendant près de 150 ans par la France. En 1973, le président Ahmed Abdallah et les leaders du Parti Vert ont cru avoir obtenu l’indépendance des Comores dans l’unité parce que l’exécutif (le Président Giscard d’Estaing et le Premier Ministre Jacques Chirac) leur avait assuré que ce serait le cas. Ils ont oublié la force des parlementaires en France, et surtout de certains réseaux qui ont su agir auprès de ces derniers.

 Aujourd’hui, le Président Sambi et son ministre des Relations Extérieures continuent à croire qu’un responsable français, soit-il Président ou un simple fonctionnaire, peut aller à l’encontre de la loi française en accordant la libre circulation entre Mayotte et les autres îles de l’archipel. Les diplomates français doivent rire, souvent. En tout cas, ils entretiennent le rêve du gouvernement comorien de conférences en rencontres dites de « haut niveau » qui n’ont qu’un seul objectif : flatter l’égo de certains responsables politiques comoriens.

 Azali-Sambi : la continuité

 La question de Mayotte, gelée par le gouvernement du Président Azali, est maintenue au frigo par les hommes du Président Sambi. Les conséquences sont énormes car moins on parle de l’occupation de l’île de Mayotte au niveau international et plus les Français intègrent peu à peu dans l’esprit des dirigeants européens qu’il n’y a pas de conflit entre la France et les Comores s’agissant de Mayotte. Pire, les pays africains et arabes qui ont toujours soutenu les Comores dans cette question reculent. Comment les Comoriens pourraient-ils obtenir l’aide d’autres pays alors que leurs propres gouvernements lâchent sur tous les points ?

 En 2000, le gouvernement Azali a ignoré le référendum permettant à la France de lancer le processus de départementalisation de l’île, il n’y a eu aucune protestation. Voici qu’encore une fois, un autre référendum est annoncé en 2009, et le gouvernement comorien n’a rien à dire, pire, il participe à des réunions dites de « haut niveau » dans lesquelles on lui fait croire que le visa d’entrée à Mayotte va être aboli par la France. Cette même France qui en Europe demande plus de fermeté dans la lutte contre l’immigration ouvrirait à Mayotte un passage plus abordable pour les candidats africains à l’entrée en Europe ?

 Mais il y a plus grave, chaque année une centaine de Comoriens disparaissent entre Mayotte et Anjouan et c’est comme si ces Comoriens n’avaient ni pays ni nationalité. Il n’y a jamais aucune réaction du gouvernement ni pour présenter ses condoléances ni pour demander des explications sur les circonstances au gouvernement français. Ce sont des associations françaises qui ont poussé leur Etat à reconnaître que les interpellations se font dans des conditions telles que certains kwasa-kwasa ne peuvent que se retrouver sous la mer.

 Ne pas fâcher notre principal partenaire et obtenir le plus d’aide économique de lui, voilà le credo de notre diplomatie actuelle. Cela peut-il suffire comme doctrine diplomatique ? »

 Mahmoud Ibrahime
Docteur en Histoire

 HALIDI-BLOG-COMORES 

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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 15:19
Négociations franco-comoriennes : « Mettre fin à 30 ans d’échec »
Pour MM. Leysenne et Soulaimana, (photo), ce troisième round de négociations a été fructueux.
Après deux jours de négociations à Mayotte, les membres des délégations française et comorienne ainsi que les élus mahorais sont parvenus à la signature d'un protocole d'accord dans le cadre du Groupe de travail de haut niveau (GTHN) franco-comorien, jeudi 18 septembre.

La question à l'ONU enlevée ?

Selon des membres de la délégation française présents à Mayotte dans le cadre du GTHN, la question de Mayotte inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU devrait être retirée dans les prochains jours. En 2007 déjà, la diplomatie comorienne l'avait retirée au dernier moment, avant que Ahmed Abdallah Sambi ne soit reçu à l'Elysée par Nicolas Sarkozy.


Mamoudzou accueillait les 17 et 18 septembre le troisième round des négociations du GTHN, après Paris en juin et Moroni en juillet. « Nous avons poursuivi les travaux engagés autour de deux thèmes principaux : la circulation des biens et des personnes, et la coopération économique », a indiqué Philippe Leysenne, ambassadeur délégué à la coopération régionale dans l'océan Indien et chef de la délégation française, jeudi 18 septembre à la fin des travaux. Quatre chantiers sont d'ores et déjà actés par les trois parties : la réouverture d'une antenne consulaire française à Anjouan, qui remettra des visas et évitera ainsi aux Anjouanais désireux de se rendre à Mayotte de se déplacer à Moroni ; la concrétisation d'une action de formation professionnelle à l'initiative du vice-rectorat ; la mise en place d'échanges commerciaux, notamment au niveau agricole – qui demandera cependant une expérimentation et des assouplissements réglementaires de la part des autorités françaises ; et la signature d'un protocole d'accord sur les évacuations sanitaires des Comores indépendantes vers Mayotte. « Nous avons privilégié une démarche de gagnant-gagnant », a indiqué Mohamed Soulaimana, ambassadeur des Comores à Paris et chef de la délégation comorienne. « Toutes les îles de cet archipel doivent participer à un développement commun car nous sommes dans un cadre globalisé », a-t-il poursuivi. « L'avenir passe par de grands ensembles ». MM. Douchina, président du Conseil général de Mayotte, et Robin, préfet de Mayotte, ont également exprimé leur satisfaction.
La route reste cependant semée d'embûches d'ici à la signature d'un accord, programmée pour la fin de l'année. De nombreuses divergences subsistent, comme sur la question délicate de la circulation des personnes. Les deux parties semblent sur ce point à des années-lumière l'une de l'autre. Si pour M. Soulaimana, « l'optimum sera une libre circulation » entre les quatre îles, pour M. Douchina, cette optique est inenvisageable. « Deux principes forts nous guident », tempère M. Leysenne. « Le premier est de faciliter la circulation légale, le deuxième est de dissuader les flux illégaux ». Dans cette perspective, un assouplissement des règles d'obtention du visa et une baisse des prix des transports sont à l'étude. On est encore loin de « la libre-circulation » telle que pratiquée dans l'Union européenne prônée par l'ambassadeur comorien. « Il y a cinquante ans, qui aurait pu affirmer en Europe que les Français et les Allemands n'auraient plus de formalités à faire pour traverser leurs frontières ? Qui aurait cru au fait que le bloc de l'Est n'aurait plus de frontières avec le bloc de l'Ouest ? » a-t-il lancé à la fin des travaux, provoquant la moue d'Ahmed Attoumani Douchina.
Initié en septembre 2007 par les deux présidents français Nicolas Sarkozy et comorien Ahmed Abdallah Sambi lors de leur première rencontre à l'Elysée, le GTHN, qui intègre pour la première fois les élus mahorais, doit permettre d'aboutir à un accord bilatéral début 2009, que le président français viendra signer dans l'archipel. S'il n'est officiellement pas question côté comorien de remettre en cause l'appartenance de Mayotte à la France, il s'agit de renouer des liens basés sur le pragmatisme, a affirmé Philippe Leysenne. Avec une conception nouvelle semble-t-il partagée par les deux chefs d'Etat : « Regarder vers l'avenir et non plus vers le passé », comme l'a répété à plusieurs reprises Mohamed Soulaimana. « Après 30 ans d'échec, nous devons changer de manière de dialoguer. Nous devons arrêter de buter sur des histoires de drapeaux », a-t-il conclu.
Pourtant deux jours plus tôt, M. Douchina avait réclamé en guise de préalable aux négociations à la délégation comorienne la reconnaissance de « Mayotte française », alors que la question de Mayotte est à nouveau à l'ordre du jour de l'Assemblée générale de l'ONU.
R.C.
Malango
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19 septembre 2008 5 19 /09 /septembre /2008 21:51

 

Source : CLICANOO.COM | Publié le 19 septembre 2008

Ils sont encore 18 à arpenter la base aérienne 181. Les gendarmes du colonel Bacar, ex-président de l’île d’Anjouan, ne savent toujours pas à quelle sauce ils vont être mangés. Sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière depuis six mois, ils cherchent encore un pays d’accueil. Leurs conseils dénoncent une situation « intolérable ».

Pour tous, la mauvaise blague n’a que trop duré. Les Anjouanais font plus que trouver le temps long, et il faut toute l’autorité de leurs anciens chefs militaires pour calmer les ardeurs. Les gendarmes français ne le diront pas tout de go, mais ils en ont plus qu’assez de jouer le rôle de moniteurs de colonie de vacances. Idem pour les patrons de la base aérienne, la préfecture, et les avocats.

Pas question d’un titre de séjour

Depuis près de six mois, les hommes du colonel Bacar sont assignés à résidence à la base aérienne 181, à Gillot. Mais, de fait, ils vivent une véritable rétention administrative depuis tout ce temps. Ils ont en effet l’interdiction de quitter la base aérienne. Pour leurs avocates, la situation n’est plus tenable.« La rétention administrative n’est censée durer que 32 jours au maximum. On a largement dépassé le délai. Ils sont retenus en pleine illégalité », argumente Me Cécile Bentolila qui pointe une « situation intolérable ». Leur ancien président, le colonel Mohamed Bacar a pour sa part réussi à quitter le sol français pour rejoindre le Bénin, mais la plupart de ses hommes sont restés sur le quai. Sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, ils cherchent aujourd’hui un pays d’accueil. Aujourd’hui, la préfecture de la Réunion envisage de les sortir de la base, et ce à court terme.

On nous avait promis…

Julien Balboni

- « Mais il n’est pas question de leur délivrer un titre de séjour. Ils n’ont pas vocation à rester en France. L’Ofpra a rejeté leur demande d’asile. Ils avaient été assignés à résidence à la base aérienne pour des raisons de sécurité, et celles-ci ne posent plus de problèmes aujourd’hui. Ils seront assignés à résidence dans l’île ou ailleurs, le temps que le Quai d’Orsay leur trouve un pays d’accueil. Nous ferons le point le 29 septembre », explique-t-on en préfecture, d’une manière très ferme. Une situation qui déplaît fortement aux Anjouanais. « Nous avons été innocentés des faits qui nous étaient reprochés. On nous avait promis d’être libérés rapidement après le départ de Mohamed Bacar. On a fait preuve de patience. Aujourd’hui, après six mois, moralement, cela devient difficile. Et nous ne voulons simplement pas être lâchés dans la nature comme des animaux sauvages, sans papiers ni ressources financières », scande Mohamed Doulclin, nouveau « chef » de la communauté, et ancien ministre du gouvernement anjouanais, dont la femme et ses enfants sont français. Aujourd’hui, il ne reste aux réfugiés qu’à communiquer des adresses à la préfecture, afin qu’ils puissent y être assignés à résidence, mais dans une relative liberté de mouvement. Avant d’être amenés à quitter le sol français. L’errance des soldats du colonel Bacar semble ne pas avoir de fin

- Bacar « va bien » Depuis son arrivée au Bénin, Mohamed Bacar, l’ancien président de l’île d’Anjouan semble « bien aller », selon ses proches restés à La Réunion. « Je l’ai eu au téléphone il y a une semaine, et son moral est bon », explique Abdou R., son ancien directeur de cabinet. Le colonel, formé à Brest, envisage toujours de s’installer un jour en métropole, en Loire-Atlantique, où vivent sa femme et ses enfants. Au Bénin, le président déchu dispose d’une voiture avec chauffeur et d’une résidence fournie par les autorités béninoises. L’Ofpra va rendre de nouvelles décisions Le 25 septembre, la Cour nationale du droit d’asile va examiner l’appel déposé par les avocates des hommes de Bacar contre la décision de l’Ofpra. Trois personnes, actuellement assignées à résidence à la BA 181 sont concernées. Vingt autres recours vont suivre dans les semaines qui viennent. Si la Cour infirme la décision de l’Ofpra, alors les Anjouanais pourront alors obtenir le statut de réfugié.

L’ancien directeur de cabinet pointe à l’ANPE

Parmi la garde rapprochée de Mohamed Bacar, Abdou R. est l’un des plus fidèles. Mais lui a eu la chance, ou plutôt l’opportunité de pouvoir rester sur le sol français. La décision de l’Ofpra (Office de protection des réfugiés et apatrides) a été favorable à cet homme de 54 ans, au français parfait, qui fut l’ancien directeur de cabinet de Mohamed Bacar, à Anjouan. Comme les autres, il a pris le kwassa-kwassa pour échapper à l’attaque de l’Union africaine et des Comores, en mars dernier. De notable, Abdou R. est devenu l’un de ceux qui garnissent les files d’attente des agences ANPE. Entre rendez-vous, bilans de compétences, démarches administratives, l’Anjouanais découvre le quotidien des exclus à la française. Ne pas non plus le pleurer : il perçoit depuis peu le RMI, ce qui lui permet d’aider sa famille restée à Anjouan tant que faire se peut. « Aux Comores, l’homme est le chef de famille, il se doit de subvenir aux besoins de ses enfants, je dois pouvoir les aider à faire leurs études », explique-t-il d’une voix posée. Abdou R., réfugié en France, ne peut plus revenir chez lui, sous peine d’être inquiété là-bas, et de ne plus pouvoir revenir sur le sol français. « Je n’ai pas d’autre choix que de rester ici, et je compte tout faire pour m’intégrer. Je me sens déraciné, tout de même. Les Comores restent mon pays, mais je n’ai pas d’autre choix que de l’oublier pendant un certain moment », insiste-il. L’ancien directeur de cabinet cherche un job. Un poste d’enseignant, de formateur ou de traducteur fera l’affaire

 

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18 septembre 2008 4 18 /09 /septembre /2008 09:17
MAYOTTE : GTHN : DOUCHINA POSE SES CONDITIONS

Mardi soir, les délégations comorienne et française ont été reçues à la villa du conseil général de Kani-Kéli, en vue du 3e round de négociations du groupe de travail de haut niveau (GTHN) visant à établir des positions communes sur les deux dossiers que sont la circulation des biens et des personnes et la coopération régionale entre la France et l'Union des Comores. Sous les nombreux drapeaux français et européens, les membres des deux délégations, les élus mahorais et les plus hauts représentants de l'administration ont rompu le jeûne ensemble, avant d'écouter les discours d'Ahmed Attoumani Douchina, le président du conseil général, et de Mohammed Soihili, ambassadeur plénipotentiaire et chef de la délégation comorienne.

"Mayotte est une terre de paix où la population est attachée à sa liberté et à sa sécurité", a déclaré M. Douchina, qui a rappelé que la collectivité est engagée dans une dynamique de coopération régionale avec tous ses voisins. "Ces négociations s'engagent dans un climat un peu particulier", a commencé M. Douchina, faisant allusion à la récente mise à l'ordre du jour de la question de Mayotte une nouvelle fois à l'Assemblée des Nations-Unis, "je voudrais rappeler à nos frères de l'Union des Comores que Mayotte a fait son choix en 1975 et qu'elle aimerait que l'Union des Comores respecte ce choix", ajoutant encore, pour être plus explicite : "Nous voudrions vous dire que nous tendons notre main mais à une condition : que le choix de 1975 soit respecté. Les négociations doivent se faire sans l'arrière-pensée de récupérer Mayotte. Les Mahorais ne sont pas des marchandises, quelque chose que l'on peut négocier sans leur demander leur avis."

M. Douchina s'est dit prêt à discuter et voir dans quelles conditions l'Union des Comores et Mayotte pourront tirer profit de ces futurs échanges économiques et culturels, mais il a tenu à préciser à la délégation comorienne que "les élus de Mayotte ne trahiront jamais leur engagement pour la cause mahoraise, à savoir la marche vers la départementalisation. Si nous sentons une arrière-pensée chez nos amis comoriens, nous arrêterons les négociations et nous partirons", a-t-il menacé.

S'excusant pour ce "langage assez rude et brutal mais sincère", le président du CG a appelé les Comoriens à "dépasser ce petit conflit pour le bien de nos populations", espérant des "résultats concrets dans cette démarche entamée le 4 juin dernier à Paris". Les négociations doivent se terminer jeudi soir.

Source : FI n°2166 Mercredi 17 septembre 2008
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16 septembre 2008 2 16 /09 /septembre /2008 22:13

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Comores / Politique & institutions

 

Moroni, mardi 16 septembre 2008 (HZK-Presse)Comme prévu, et pour la première fois de l’histoire des Comores indépendantes, le Groupe de travail de haut niveau (GTHN) se réunit à Mayotte du 17 au 18 septembre pour le 3ème round des négociations franco-comoriennes, après avoir été lancé à Moroni à l’occasion de la visite des Secrétaires d’Etat français à la Coopération et à la Francophonie Alain Joyandet et à l’Outre-Mer, Yves Jego, qui ont séjourné aux Comores du 15 au 16 mai 2008.

 

Une visite qui avait provoqué un tollé chez les parlementaires comoriens et les organisations de la société civile militant pour la réintégration de Mayotte au sein de son giron naturel. Le premier round qui s’est déroulé les 4 et 5 juin au Quai d’Orsay [siège du ministère français des affaires étrangères] avait permis aux délégations des deux pays, composées essentiellement de techniciens et hauts fonctionnaires, de se pencher sur trois grands dossiers jugés « brûlants », à savoir la circulation des personnes et des biens, la coopération régionale ainsi que les modalités institutionnelles de la coopération régionale.

 

Il s’agissait de redynamiser de la coopération bilatérale et d’officialiser le GTHN dont la mission est de contribuer à « l’intensification des relations entre les îles de l’Archipel et l’élaboration d’un plan de mise en œuvre des engagements pris entre les deux parties dans le Document Cadre de Partenariat (DCP) » signé en octobre 2006.

 

Voulant sans doute ménager les susceptibilités des mahorais, représentés au sein de la délégation française par des élus et des représentants de l’Etat, et sans pour autant totalement ignorer la dimension diplomatique liée à la revendication comorienne sur l’île de Mayotte, les uns et les autres ont convenu d’utiliser des termes plus consensuels, s’abstenant d’évoquer à ce stade des discussions la résolution du contentieux territoriale opposant le gouvernement comorien à la France et qui a fait l’objet de nombreuses résolutions des Nations Unies.

 

C’est ainsi que l’on préfère se contenter de donner « un nouvel élan aux relations franco-comoriennes en intensifiant la coopération entre les îles de l’Archipel », avec en ligne de mire la conclusion d’un accord global qui pourrait être signé au début de l’année 2009 entre le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et son homologue Nicolas Sarkozy.

 

« Pour le rapprochement des îles de l’archipel d’abord… »

 

Les deux Chefs d’Etat en sont les initiateurs, depuis leur première rencontre du 28 septembre 2007 à Paris. Mais pour y arriver, il a fallu imaginer une nouvelle approche, qui se veut « plus pragmatique et réaliste », selon le ministre des relations extérieures Ahmed Ben Said Jaffar qui estime « qu’après plus de 30 ans de séparation avec Mayotte, le plus important est d’abord de rapprocher les personnes en multipliant les échanges dans tous les domaines ».

 

Le processus consiste à engager un nouveau type de dialogue avec la France, à travers un format qui inclut désormais les mahorais, sans pour autant aborder l’épineuse question du statut politique de cette quatrième île des Comores, toujours sous occupation de l’ancienne puissance colonisatrice. Et ce, à un moment où se prépare un référendum début 2009, en vue de doter Mayotte d’un statut dit « définitif », de « département d’outre-mer », consacrant son encrage au sein de la république française.

 

D’où la controverse qui en a suivi, et qui est loin de s’apaiser, notamment au sein de la société civile qui ne cesse de dénoncer ces pourparlers franco-comoriens considérés comme une « renonciation » de Moroni à sa souveraineté sur Mayotte. Le GTHN continue ses travaux cette fois-ci en terre mahoraise, tout un symbole qui ne manquera pas d’imprimer ses marques, et soulever d’autres interrogations et débats dans les semaines et mois à venir.

 

A Moroni, l’opinion attend surtout de connaître les conclusions de ce 3ème round, après le black out qui a suivi celui de juillet dernier dans la capitale comorienne, et dont rien n’a filtré. La délégation comorienne a quitté Moroni ce mardi, pour rejoindre les membres du « Groupe de tête », sous l’autorité duquel travailleront les deux « sous groupes » sectoriels dont le premier s’occupe du volet « Circulation des personnes et des biens » et l’autre « la Coopération régionale ». La délégation comorienne est conduite par M. Soulaimana Mohamed Ahmed, ambassadeur des Comores à Paris, assisté par l’Ambassadeur Mahamoud Soilihi dit Lamartine.

 

El-Had Said Omar

160908/eso/hzkpresse/6h00

 

 

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16 septembre 2008 2 16 /09 /septembre /2008 12:40

Une cargaison de 8 500 tonnes de riz est arrivée dimanche au port de Moroni en provenance de New Delhi (Inde). Un nouveau chargement de 4 000 t est attendu les semaines à venir. Autrement dit, les Comores ne risquent pas d'être confrontées de si tôt à une rupture de stock.

Selon le directeur technique de l'Onicor, M. Amerdine Mohamed, les meilleures conditions dans lesquelles cette cargaison a été achetée pourraient favoriser une baisse substantielle du prix au kilogramme.

La nouvelle cargaison de 8 500 tonnes de riz pourrait couvrir deux mois, selon les prévisions du directeur technique de l'Onicor, M. Amerdine Mohamed qui annonce, dans la foulée, l'arrivée d'un nouveau chargement de 4000 t les semaines à venir. ''Nous avons passé une commande totale de 25 000 tonnes pour une consommation semestrielle. Cependant, pour des raisons liées à notre capacité de stockage, il était difficile de tout recevoir en même temps et nous avons dû, à cet effet, échelonner l'arrivée du bateau » nous a-t-il dit. De quoi rassurer la population quant à la disponibilité de la première denrée alimentaire des Comoriens !

Selon lui, le traitement de faveur dont ils ont pu bénéficier lors de la commande de la présente cargaison pourrait être pris en compte dans la nouvelle structure de prix. ''La tonne nous a été vendue à 640 dollars alors que le prix était de 900 sur le marché'' a poursuivi Amerdine. Il explique cette bienveillance par des considérations diplomatiques. S'il hésite encore sur le prix exact du kilogramme de riz en renvoyant la balle au ministère de l'Economie, il n'en assure pas moins qu'il sera beaucoup plus attractif que celui actuellement en cours. Selon des sources dignes de foi, le kilo pourrait revenir au consommateur à 370 fc. Une information à prendre avec des pincettes, en attendant la publication de l'arrêté ministériel.

Il faut dire que la dernière cargaison de riz commandée par l'Onicor remonte à neuf mois. Entre temps, la société a piloté plusieurs opérations de dépannage avec des sociétés ou groupements privés dont l'Opaco (Organisation patronale des Comores). Selon toujours Amerdine Mohamed, les difficultés de la Bic, empêtrée dans une crise avec Nicom, n'avaient pas permis à l'établissement de renouveler ses stocks de riz. ''Nous étions sérieusement handicapés. Il a fallu qu'Eximbak accepte finalement de nous accompagner pour relancer encore la machine'' a-t-il dit.

L'Onicor a fait l'objet, ces derniers temps, de plusieurs critiques, parfois acerbes, de la part aussi bien de la population que des milieux économiques. Certaines voix officielles sont allées jusqu'à réclamer la libéralisation du secteur d'importation de riz pour cantonner l'Etat dans son strict rôle de régulateur de prix. Dans une récente conférence de presse, le ministre des Finances de l'île de Ngazidja, M. Youssouf Said, avait soutenu cette thèse pour, dit-il, « en finir avec les ruptures de stock à répétition ».
M. Inoussa
Al-watwan 16 septembre 2008

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13 septembre 2008 6 13 /09 /septembre /2008 23:47

 

Paris, lundi 08 septembre 2008 (HZK-Presse) :   Quand vient la fin de l’été, les Comoriens de France, de retour du pays, passent par la même phase de protestations, avant même d’évoquer les paysages, les plages, les pique-niques et les retrouvailles avec la famille et les amis. Ils se plaignent d’abord des conditions de transport, des escales pénibles, des retards qui ressemblent à des reports de voyages, des bagages perdus, des retards d’avions, du surbooking, des problèmes avec la police comorienne à l’aéroport de Hahaya et même parfois des incidents techniques qui obligent certains avions à se poser en catastrophe. C’est une habitude. Chaque Comorien de la diaspora a son histoire ou ses histoires de compagnies aériennes irrespectueuses qu’il raconte avec une pointe d’amertume au fond de la gorge et le sentiment de profonde injustice. Cela dure depuis près de 15 ans. Mais aucune plainte n’a jamais été déposée. Les demandes d’indemnisation sont rares. L’Etat comorien préfère fermer les yeux. Dans tous les cas, passé le mois de novembre, les protestations et les associations créées en août ou en septembre disparaissent avec la baisse des tarifs.

 

Tabassage et crachats

 

Une différence toutefois cette année. Le mouvement a commencé plus tôt. Il faut dire qu’un fait est venu troubler les esprits. Lors d’une escale à Sanaa (Yemen), le 12 juillet 2008, des voyageurs remarquent des mécaniciens qui s’affairent sur l’avion qui doit les transporter vers Moroni. La compagnie Yemenia a l’habitude d’utiliser un appareil plus vieux en direction ou en provenance de Moroni, tandis qu’entre Paris et Sanaa, il est plus conforme aux exigences des transports internationaux. Plusieurs fois, cet avion a eu des avaries. Les voyageurs s’inquiètent et demandent des explications, les choses s’enveniment et les forces de sécurité usent de leurs cross et certains auraient même craché sur les passagers en transit, selon plusieurs témoins indirects. Un jeune homme, Ahmed Tabibou est roué de coups et doit être hospitalisé sur place. L’avion décolle, mais doit revenir d’urgence à Sanaa car la tante du jeune Ahmed, Mme Urango Tabibou tombe dans le coma.

 

Selon Cheha Ahamada, un responsable d’agence à Paris, la compagnie Yemenia (que nous n’avons pu joindre ni par téléphone ni par email) prétend que le jeune homme a été agressé parce qu’il filmait au sein de l’aéroport. Un proche de la famille, Saïd Gamal, qui s’est rendu sur place pour prendre des nouvelles et assurer le rapatriement de sa cousine, deux yemenites charges de la sécurité dans l’aéroport et qui ont craché sur les passagers auraient déjà été licenciés. Mais, il n’en fallait pas plus aux passagers de la compagnie pour se plaindre, à leur retour de l’arrogance, supposée éternelle, des Arabes.

Dans tous les cas, une dame qui voulait simplement se rendre chez elle pour passer des vacances dans sa famille est aujourd’hui, encore, suivie par un médecin à Paris, traumatisée par l’avion et pour cela interdit de voyager pendant un an.

                                                    

Une première manifestation

 

Après plusieurs réunions, les Comoriens de Marseille ont manifesté le 11 août à l’aéroport de Marignane pour dénoncer la cherté des billets, mais aussi les mauvais traitements dont ils sont victimes par les agences et les compagnies de transports aériens qui desservent l’archipel. Une première.

Les organisateurs pointent du doigt le fait que le billet qui valait environ 615 euros de mars à mai soit monté jusqu’à 1800 euros en juin, juillet et août. Pour eux, la hausse du pétrole n’explique pas tout. D’autres pays, parmi les voisins des Comores, payent beaucoup moins pour retourner chez eux.

 

Yemenia, la principale visée par cette manifestation (une banderole affichait : « Stop aux avions poubelles à Sana ») aurait menacé de quitter les Comores. Mais certains interprètent un éventuel départ de Yemenia comme la conséquence de l’arrivée prochaine d’une nouvelle concurrente. Mais, le moins que l’on puisse dire c’est que Yemenia en a connues de « nouvelles compagnies » qui ont fait un petit tour et sont parties. La compagnie est depuis si longtemps presque seule sans le ciel comorien, surtout en dehors de la période estivale. Ceci peut expliquer cela.

Pourtant, la détermination des organisateurs était grande et s’est vue dans le fait qu’ils n’ont pas hésité à imposer des sanctions de types traditionnels à deux personnalités comoriennes de la ville de Marseille (dont fundi Dhanouni) soupçonnées d’être de connivence avec la compagnie du Yemen. Ils ont également décidé de ne pas en rester là et de mobiliser tous les Comoriens de France.

 

Tous à Paris.

 

C’est ainsi que le 30 août dernier, les Comoriens de Marseille ont organisé une réunion à La Courneuve en région parisienne. L’objectif était d’informer les Parisiens des actions qu’ils ont déjà entreprises en vue de faire pression sur les agences et les transporteurs. Près de 120 Comoriens de Marseille, Nice et Lyon, hommes, femmes, notables et intellectuels sont venus à Paris en cars pour l’occasion.

 

La réunion a été émaillée de nombreux témoignages qui dénonçaient les malheurs que subissent les Comoriens pendant leurs voyages. Si certains se sont indignés du « fait qu’ils sont traités comme des animaux » à Sanaa, d’autres ont expliqué que les contrôles par la police française, lors d’une escale technique à Dzaoudzi (Mayotte) ne vise qu’une chose : humilier un peu plus les Comoriens. Mustapha Abdou Raouf, un militant de la Société civile à Paris, affirme que pour ces contrôles, « les gens sont obligés de descendre pour faire monter d’abord les Comoriens de Mayotte ».

 

Lors de la réunion du 30 août, les Parisiens ont été invités à s’organiser en commission pour intégrer une « coordination nationale » qui aura pour objectif de négocier la baisse des tarifs et les conditions de transit. Cette coordination devrait aussi agir auprès des autorités comoriennes pour qu’elles s’intéressent aux conditions dans lesquelles voyagent les Comoriens qui vivent à l’extérieur.

 

Samedi 6 septembre, les Parisiens ont donc organisé leur propre réunion « Nous avons désigné dix-sept  personnes dont cinq femmes et nous allons créer une sorte de Conseil d’administration qui élira une commission qui intégrera la coordination nationale » poursuit Mustapha Abdou Raouf. La coordination nationale devrait donc se mettre en place la semaine prochaine à Marseille.

 

  Plus de voyages l’été dernier

 

Pourtant, cette année plusieurs choix s’offraient aux Comoriens de France qui désiraient passer leurs vacances au pays. Rien que sur Paris, il y avait quatre vols sur sept jours. Trois compagnies aériennes desservaient l’archipel, mais aucune ne faisait réellement de vol direct.

 

Yemenia proposait trois vols réguliers (lundi, mercredi, vendredi) et parfois un vol supplémentaire le samedi. Normalement, la compagnie dessert Moroni à partir de Paris avec une escale à Sanaa, où parfois, les voyageurs sont contraints de dormir, à l’aller ou au retour.

L’avion d’Air Austral part de Paris mais aussi de Marseille, se rend à la Réunion puis à Dzaoudzi et Moroni. Contrairement à ce qu’on entend souvent, les problèmes existent aussi dans cette compagnie française.

 

Voici plusieurs années déjà Mme Touma Ahamada qui habite Marseille a décidé de ne prendre qu’Air Austral, pour se rendre au pays. En 2007, elle a acheté auprès d’une agence marseillaise un billet pour se rendre à Dzaoudzi le 8 juillet, puis à Moroni le 9 juillet. Mais la compagnie a annulé son vol du 9 juillet et les agents sur place ont refusé de l’aider prétextant qu’elle avait « acheté son billet à Marseille » et affirmant ne pas pouvoir lui donner un autre billet au mois de juillet. Ce n’est que le 11 juillet qu’elle a trouvé, par ses propres moyens, une place dans un avion d’une compagnie locale pour pouvoir se rendre à Moroni. Cette année, elle a pourtant repris le même avion et regrette juste les nombreuses escales qui rallongent le temps passé dans les avions. Elle a en effet fait Moroni-Madagascar-La Réunion-Dzaoudzi-Marseille.

 

Enfin la nouvelle venue, Air Kenya, a plutôt la côte auprès des voyageurs comoriens. Elle a, elle aussi, multiplié ses vols (jusqu’à trois ou quatre par semaine). Pourtant, le voyage est long. Au trajet classique Paris-Nairobi-Moroni, elle a parfois rajouté une escale à Amsterdam, et les gens sont contraints de dormir à l’aéroport de Nairobi, dans l’attente d’un avion pour se rendre à Moroni.

 

Encore un nouvel avion

 

L’arrivée d’un nouveau transporteur redonne de l’espoir à la diaspora comorienne en France, d’autant que selon Cheha Ahamada, cette nouvelle compagnie posséderait « deux appareils et pourrait voler sous pavillon comorien », même si les fonds appartiennent à un groupe kowetien.

Les partisans du président Sambi présentent déjà la compagnie comme étant l’œuvre de ce dernier, mais en fait les discussions auraient commencé bien avant avec Mze Soule Elbak, ex-chef de l’exécutif de Ngazidja, si on en croit les confidences de Cheha. La compagnie qui a déjà déposé les demandes d’autorisation en France devrait commencer à transporter des Comoriens début octobre.

La coordination de la diaspora qui se met en place entend d’ailleurs peser sur le nouveau transporteur. C’est pourquoi elle a décidé pendant la réunion de la Courneuve d’envoyer aux Comores une délégation pour discuter sur les modalités de mise en place de cette nouvelle compagnie avec les autorités. Feue Air Comores aurait donc un remplaçant, près de 15 ans après.

 

Où est l’Etat ?

 

Les compagnies aériennes qui desservent les Comores abusent et profitent du fait qu’il n’y a quasiment pas de concurrence et que l’Etat comorien semble trouver son compte dans l’anarchie. Tous les problèmes se posent dans le dernier segment qui mène ou part de Moroni (Sanaa-Moroni, Nairobi-Moroni, Dzaoudzi-Moroni), ce qui montre bien que l’Etat comorien est passif depuis de nombreuses années. Comme s’il fallait attendre l’accident pour commencer à jeter un regard sur les conditions dans lesquelles les Comoriens sont transportés.

 

S’il faut relever et dénoncer les méthodes des compagnies, il faut aussi aux Comoriens une certaine introspection, une autoanalyse pour trouver leur part de responsabilité, s’ils veulent que les choses changent.

En effet, comment ne pas accepter ce qu’on subit à Sanaa, à Nairobi, à Dzaoudzi quand on l’accepte à l’aéroport de Moroni-Hahaya ? Comment des autorités dignes de ce nom peuvent-elles fermer les yeux sur le fait qu’on fasse attendre dans l’aéroport national des citoyens (hommes, femmes, enfants et même bébés) parfois pendant plus de dix heures, sous la chaleur ou le froid de la nuit, sans boissons et sans nourriture ? Comment après cela peut-on se plaindre d’être traités comme des animaux ailleurs ?

 

Ce n’est pas seulement à l’Etat de prendre ses responsabilités, mais aussi à chaque citoyen de tâcher de se comporter selon les valeurs qui sont celles d’un pays comme les Comores. Des voyageurs comoriens sont parfois mal à l’aise face aux comportements de certains de leurs compatriotes. Ainsi Omar Ahamada, qui voyage beaucoup entre la France et les Comores, pour les besoins de son commerce à Moroni, s’interroge encore du pourquoi c’est toujours sur les fils d’attente des Comoriens qu’il y a le plus de bruits et d’agitation à l’aéroport Charles de Gaulle à Paris. Il a eu l’occasion d’être encore plus indigné lorsqu’en février 2008, il a vu un jeune comorien vider une bouteille de whisky, puis une fois dans l’avion et soûl, remplir la bouteille de son urine pour l’offrir à une hôtesse, avant de se faire arrêter par la sécurité à Sanaa.

 

Il est certain que cette fois les acteurs de la diaspora comorienne en France ont décidé d’aller plus loin que la simple protestation habituelle. Toutefois, il convient d’attendre le passage de l’hiver pour juger de l’importance de ce mouvement, de sa capacité à dénoncer mais aussi à remettre en cause certaines habitudes et à agir pour diversifier les offres de transport et créer les conditions de leur amélioration.

 

Mahmoud Ibrahime, correspondant, Paris

HZK Presse 

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13 septembre 2008 6 13 /09 /septembre /2008 23:17
La table ronde inter-comorienne est une urgence
Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

Comores / Politique & institutions
Conférence de presse de Madeira :
La table ronde inter-comorienne est une urgence

Moroni, jeudi 11 septembre 2008 (HZK-Presse) – Juste avant de quitter Moroni au terme d'une mission préparatoire à la conférence inter-comorienne, l'envoyé spécial de la Commission africaine, Francisco C. Madeira (photo) a tenu hier jeudi une conférence de presse, au siège du bureau de l'UA à Moroni, pour appeler les comoriens à « s'assoire de nouveau autour de la table pour discuter des problèmes de partage de compétences et de gouvernance ».

Un vœu qui s'inscrit selon le diplomate mozambicain dans le cadre de la feuille de route établie depuis juillet 2007 à Pretoria (Afrique du Sud), sous les auspices de l'Union africaine et de l'ensemble de la communauté internationale.

L'objectif étant de parvenir à stabiliser et normaliser le fonctionnement des institutions après la libération réussie d'Anjouan et l'élection d'un nouveau président en mars et juin derniers, dans cette île en proie à une rébellion séparatiste qui a failli ébranler les fondements même de l'Etat et de la nation comorienne.

A en croire M. Madeira, le pays n'est pas à l'abri de « manœuvres de déstabilisation par des forces occultes, de l'intérieur ou de l'extérieur ». La démarche de l'émissaire de l'Union africaine ne serait nullement motivée par une quelconque volonté « d'influencer qui que ce soit », soutient-il, comme pour démentir l'information qui avait circulé la semaine dernière dans la presse, selon laquelle il aurait suggéré à certaines hautes autorités comoriennes qu'il a rencontré, l'idée d'une éventuelle « prorogation du mandat de l'actuel chef de l'Etat » sans remise en cause de la présidence tournante.

« C'est un mensonge » réplique-t-il, citant même le président de la république qui lui aurait assuré que « la tournante va tourner et que Mwali aura sa présidence en 2010 ». Le mandat de l'Union africaine se limitera donc à réunir toutes les forces vives du pays « sans intention de privilégier l'Union contre les îles ou celles-ci contre l'Union ». La communauté internationale est disposée à appuyer les Comores, tant sur le plan technique que financier en vue de tenir ces assises nationales qui, précise l'envoyé spécial, sont « un préalable pour s'atteler enfin au développement économique et social dont les Comoriens ont besoin ».

A ce jour le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi aurait déjà donné son accord de principe, ainsi que le chef de l'exécutif de Ndzouani. En revanche, le président de l'Assemblée de l'Union et les chefs des exécutifs de Ngazidja et de Mwali, semblent encore réticents, « exprimant des soucis légitimes » et exigeant des « garanties » que cette table ronde ne débouchera pas sur une révision constitutionnelle qui remettra en cause les principes de la tournante et l'autonomie des îles.

Les comoriens doivent mettre fin aux querelles intestines

Pour M. Madeira, tout doit se faire dans le respect de l'esprit et de la lettre de l'accord de Fomboni du 17 février 2001, qui a scellé la réconciliation nationale et permis de doter le pays de nouvelles institutions. Il reste maintenant à lever « les susceptibilité s et les doutes », pour mettre rapidement en place le Comité technique préparatoire de la conférence, dont les noms des représentants des différentes parties prenantes doivent être rapidement communiqués à l'Union africaine, afin de pouvoir fixer la date, le lieu de la réunion et les termes de référence.

Le système des Nations Unies ainsi que la Ligue des Etats arabes ont manifesté leur disponibilité à accompagner les Comores dans ce nouveau processus, notamment par l'envoi d'experts et un appui financier. « Il est temps que les comoriens mettent un terme à leurs querelles intestines », conclut Madeira, qui estime que l'étape actuelle de consolidation de la réconciliation revêt « une importance cruciale », d'autant que l'année prochaine (2009) sera marquée par une série d'élections, pour le renouvellement des mandats des assemblées des îles et de l'Union.

Ont assisté à cette conférence de presse les ambassadeurs d'Afrique du Sud et de la Libye ainsi que le chef du bureau de liaison de l'UA, Mourad Taiati et le coordonnateur du système des Nations Unies, Opia Mensah Kuma.

El-Had Said Omar
110908/eso/hzkpress e/12h00

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13 septembre 2008 6 13 /09 /septembre /2008 22:13

Le 10 septembre dernier, la France a obtenu sa deuxième médaille d’or aux Jeux Paralympiques (Les jeux olympiques pour les invalides). Cet événement est passé inaperçu dans les milieux comoriens. Pourtant il ne devrait pas l’être.  En effet, le français grâce auquel la marseillaise a retenti  à Pékin le quatrième jour des jeux est originaire des Comores. Il s’appelle Arnaud ASSOUMANI. Né le 04 septembre 1985 à ORSAY dans l’Essonne en Ile de France, ce jeune licencié du club CSJB ANGERS (49100)* ,  amputé de l’avant bras gauche, est médaillé d’or paralympique 2008 en saut en longueur.  Mais en faisant un saut incroyable de 7,23 m il assortit son titre d’un nouveau record du monde dans sa catégorie. Eh oui « Assoumani S’envole » comme l’a titré le journal « l’Equipe » dans son numéro du 11 septembre 2008

 Passionné de la musique et du cinéma et amoureux de l’athlétisme, il pratique la compétition depuis 1997. Jusqu’en 2003, il évoluait chez les valides.  Avec ce succès de Pékin, Arnaud ASSOUMANI ne fait que confirmer son talent. Il suffit de voir son palmarès ci-dessous pour s’en convaincre :





 15/06/2003 Championnats d’Europe d’Athlétisme E.P.C.-ASSEN (PAYS-BAS)

Médaille d’or : Saut en hauteur 1m90

Médaille d’argent : Saut en longueur 6m76

 18/09/2004 Jeux paralympiques d’ATHENES (GRECE)

 Médaille de Bronze : Saut en longueur 6m91

 7ème : Triple saut 12m84

 8ème : Saut en hauteur 1m80

22/08/2005 Championnats d’Europe d’Athlétisme E.P.C.ESPOO

 Médaille d’argent : Saut en longueur 7m03

07/09/2006 Championnats du Monde d’Athlétisme I.P.C.ASSEN (PAYS BAS)

 Médaille d’or : Saut en longueur 6m77

 

 

Parallèlement à ses activités sportives, Arnaud ASSOUMANI poursuit ses études à Sciences-Po.  Il fait, en effet,  partie des 17 sportifs de haut niveau sélectionnés en décembre 2007 pour inaugurer la première promotion du programme  Sciences-Po Fondation Jean Luc Lagardère Education  Exécutive. Ce dispositif a pour objectif d’offrir aux sportifs de haut niveau la possibilité de préparer leur avenir professionnel en intégrant Sciences-Po.

 
Toutes mes félicitations Arnaud ASSOUMANI. Car, même si vous n’avez pas concouru pour les Comores, grâce à vous, l’hymne national « Umodja wa masiwa », ayant senti le sang comorien qui circule dans vos veines,  a aussi retenti dans mon corps et a fait vibrer mon cœur le 10 septembre dernier. C’est une grande première pour un originaire des îles de la lune !


* Si on se fie à un message réçu le 21 septembre 2008, Arnaud ASSOUMANI fait partie du club "Team Lagardère" depuis un an.

Vous pouvez voir la vidéo de la performance d'Arnaud ASSOUMANI en cliquant
ci-dessous :


 Halidi Allaoui (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

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