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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 11:50
 

Jeudi 25 Décembre 2008 - 20:33:23  - Malango Mayotte

Vendredi 19 décembre à Chitsangani Mutsamudu, vent de panique pour les uns, miracle anjouanais pour les autres, les riverains d'une des deux plages de l’Hôtel Al Amal, viennent d’être alertés par une odeur nauséabonde qui se dégage des rochers en contact avec l’océan bordant la principale structure hôtelière d’Anjouan.

 

Marée noire ou "don de Dieu" ?

 

 


La couleur jaune du produit trouvé sur la plage de Mutsamudu permet d'écarter l'hypothèse d'une marée noire classique. Il s'agit plus probablement d'une pollution chimique.
A quel point le produit peut-il être nocif pour la population? C'est la question à laquelle les autorités vont devoir apporter très rapidement une réponse.
Viendra ensuite la recherche de l'origine du produit.
 

 

«  Il était sur les coups de midi. Je me rendais à la Mosquée pour la grande prière de vendredi quand j’ai senti  une odeur pas facile à respirer. Un mélange d’œufs pourris et de produits chimiques. Il a fallu que je revienne à la maison pour prendre un médicament afin d’éviter le vomissement. Mon corps ne répondait pas comme il fallait. Il y a  quelque chose qui n'allait pas dans l’air », s’inquiète Mansour, un opérateur économique qui habite à quelques pas de là. Il flotte sur l'eau un liquide jaunâtre, huileux et inflammable.

Dès la première alerte par une dame qui allait baigner son enfant dans les environs, le monde afflue de partout. Le test manuel  pour tenter de percer les mystères de ce produit, les riverains en brûlent un peu et... Nous imaginons la suite.

« C’est du pétrole. Dieu nous a bénis ». Cette parole lancée sur la petite plage rocailleuse d'où sortait du fond des rochers  un liquide qui s’enflamme et sent les hydrocarbures, fait en un éclair le tour de Mutsamudu et  de sa périphérie. On pouvait voir des jerricanes, bidons, seaux et bouteilles. Chacun s’approvisionnait, de « ce don de la nature », comme le crie une dame d’une quarantaine d’année, venue spécialement de Mirontsy pour tirer sa part de… pétrole, un bidon de 5 litres bien plein sur la tête, le surplus dégoulinant le long du corps.

Il a fallu faire appel à l’armée, après deux tentatives d'évacuation des lieux par la gendarmerie, une heure après la "découverte".

Ce lundi 22 décembre, trois jours après cette découverte mystérieuse, le doute plane toujours. Le dépôt d’Anjouan de Comores Hydrocarbures  a mobilisé une pelleteuse pour tenter de lever le mystère. Des prélèvements ont été faits et envoyé à Moroni.

 

L’hypothèse d’un dégazage est vite abandonnée. Selon un agent de Comores Hydrocarbures « puisqu’il n’y a pas eu de marée polluante, on ne peut pas parler de dégazage. On devrait peut être s'interroger s’il n’y aurait pas dans un dépôt d’hydrocarbures ou une réserve dans le secteur ou un entreposage de déchets. Qui sait ? Ça peut être aussi avec un faible pourcentage l’effet d’un phénomène naturel, mais ce n’est pas scientifiquement croyable. »

 

Le témoignage de Manssour, appuyé par deux de ses voisins, apporte bien la preuve que ce produit peut s’avérer nocif pour la santé des riverains et même contaminer toute la baie de Mutsamudu.


Ndzuani Hebdo

 

 

Jeudi 25 Décembre 2008 - 20:33:23  - Malango Mayotte

 
Vendredi 19 décembre à Chitsangani Mutsamudu, vent de panique pour les uns, miracle anjouanais pour les autres, les riverains d'une des deux plages de l’Hôtel Al Amal, viennent d’être alertés par une odeur nauséabonde qui se dégage des rochers en contact avec l’océan bordant la principale structure hôtelière d’Anjouan.

 

Marée noire ou "don de Dieu" ?

 

 


La couleur jaune du produit trouvé sur la plage de Mutsamudu permet d'écarter l'hypothèse d'une marée noire classique. Il s'agit plus probablement d'une pollution chimique.
A quel point le produit peut-il être nocif pour la population? C'est la question à laquelle les autorités vont devoir apporter très rapidement une réponse.
Viendra ensuite la recherche de l'origine du produit.
 

 

«  Il était sur les coups de midi. Je me rendais à la Mosquée pour la grande prière de vendredi quand j’ai senti  une odeur pas facile à respirer. Un mélange d’œufs pourris et de produits chimiques. Il a fallu que je revienne à la maison pour prendre un médicament afin d’éviter le vomissement. Mon corps ne répondait pas comme il fallait. Il y a  quelque chose qui n'allait pas dans l’air », s’inquiète Mansour, un opérateur économique qui habite à quelques pas de là. Il flotte sur l'eau un liquide jaunâtre, huileux et inflammable.

Dès la première alerte par une dame qui allait baigner son enfant dans les environs, le monde afflue de partout. Le test manuel  pour tenter de percer les mystères de ce produit, les riverains en brûlent un peu et... Nous imaginons la suite.

« C’est du pétrole. Dieu nous a bénis ». Cette parole lancée sur la petite plage rocailleuse d'où sortait du fond des rochers  un liquide qui s’enflamme et sent les hydrocarbures, fait en un éclair le tour de Mutsamudu et  de sa périphérie. On pouvait voir des jerricanes, bidons, seaux et bouteilles. Chacun s’approvisionnait, de « ce don de la nature », comme le crie une dame d’une quarantaine d’année, venue spécialement de Mirontsy pour tirer sa part de… pétrole, un bidon de 5 litres bien plein sur la tête, le surplus dégoulinant le long du corps.

Il a fallu faire appel à l’armée, après deux tentatives d'évacuation des lieux par la gendarmerie, une heure après la "découverte".

Ce lundi 22 décembre, trois jours après cette découverte mystérieuse, le doute plane toujours. Le dépôt d’Anjouan de Comores Hydrocarbures  a mobilisé une pelleteuse pour tenter de lever le mystère. Des prélèvements ont été faits et envoyé à Moroni.

 

L’hypothèse d’un dégazage est vite abandonnée. Selon un agent de Comores Hydrocarbures « puisqu’il n’y a pas eu de marée polluante, on ne peut pas parler de dégazage. On devrait peut être s'interroger s’il n’y aurait pas dans un dépôt d’hydrocarbures ou une réserve dans le secteur ou un entreposage de déchets. Qui sait ? Ça peut être aussi avec un faible pourcentage l’effet d’un phénomène naturel, mais ce n’est pas scientifiquement croyable. »

 

Le témoignage de Manssour, appuyé par deux de ses voisins, apporte bien la preuve que ce produit peut s’avérer nocif pour la santé des riverains et même contaminer toute la baie de Mutsamudu.


Ndzuani Hebdo

 

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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 18:51
Découverte d’un produit combustible à Anjouan 

Mutsamudu, mercredi 24 décembre 2008 (HZK-Presse)
– Un produit ressemblant, tantôt à du pétrole lampant, tantôt à du gaz oïl, tantôt à de l'essence mais qui n'a rien à avoir avec aucun de ces produits, a été découvert depuis vendredi dernier sur une plage de l'île d'Anjouan à Mutsamudu, près de l'hôtel Al Amal. D'où sort ce produit, on en sait rien pour l'instant de sa provenance, mais ce qui est certain c'est que pendant la marée basse on observe sous des rochers l'effervescence de ce produit non identifié, et depuis vendredi dernier, les habitants au courant de la nouvelle se sont aussitôt rués sur les lieux pour s'en approvisionner.

Jusqu'à maintenant on les trouve sur cette même plage entrain de remplir leur jerricane. On peut dire félicitation pour le nouveau produit qui vient d'arriver sur le marché, certaines personnes ont même commencé à le commercialiser dans les coulisses. Surtout les jeunes très passionnés de la plage ont avec eux des petites bouteilles en plastic d'un demi litre ou d'un litre, qu'ils remplissent à volonté, et chaque nouveau venu qui arrive se le procure et en emporte dans son village pour le montrer aux autres. Un enfant, Ahmed Abdou, avec trois litres, vient de s'acheter un pantalon jeans.

Depuis vendredi dernier des aller et retour, parmi lesquels on rencontre des personnes venant même du sud de l'île précisément de Niyoumakélé. Pour Mr Ismael Mohamed originaire de Hadda Daoueni, « mon seul but était de venir vérifier l'information de mes propres yeux et de pouvoir si possible emporter quelques litres à la maison et montrer aux gens du village ».
Ce qui est sur, ce produit dont on ignore encore la nature possède une couleur ressemblant à de l'essence avec une odeur d'un produit combustible, mais en même temps il est combustible et selon les responsables des hydrocarbures à Anjouan, il faut s'en méfier car il pourrait être dangereux.

Pour s'enquérir de la situation, plusieurs personnalités ont visité les lieux, notamment le directeur de cabinet à la présidence de l'Union chargé de la défense et des ministres du gouvernement de l'ile. Ce dernier, par la voix de son ministre chargé des hydrocarbures, Fadhuili Ahamed, vient de prendre des mesures afin d'éviter tout danger à la population. On a lancé le message haut et fort aux personnes qui se sont procuré le produit de faire usage de le faire couler ou l'expédier à Comores Hydrocarbure en attendant les premiers résultats des analyses qui seront donnés par un laboratoire de Madagascar.

En fait le produit a été expédié dans des pays de la région notamment Madagascar pour des analyses. Les autorités attendent ces résultats mais toutefois on mène une sensibilisation de la population contre l'usage de ce produit qui peut s'avérer nocif.

Ici la population reste dans l'attente, espérant une bonne nouvelle et l'on parle d'un manque à gagner énorme. Mais rappelons que ce n'est pas la première fois qu'une telle découverte est constatée dans l'ile. Un témoin raconte qu'aux années soixante dix pendant l'époque coloniale, des maçons entrain de creuser des citernes à l'hôtel Al Amal à Mutsamudu, avaient découvert des traces d'un produit dont ces derniers ignoraient l'origine, et on a attendu encore près de quinze ans, dans les années quatre vingt, pour constater un phénomène similaire, lorsqu'on construisait la route de Chandra dans la cuvette menant Mutsamudu.

Des employés ont fait à nouveau la découverte et cette fois-ci c'est à Chandra, l'annonce a été félicitée par une forte population, le président à l'époque Ahmed Abdallah Abdérémane a seulement dit que « c'est du cinéma », il a même autorisé l'armée d'aller cimenter cette partie où l'on avait découvert ce liquide, le chef de l'Etat n'ayant pas pris au sérieux la découverte et les choses se sont passées comme ça.
T
outefois à la même époque à Ongoju dans la région de Niyoumakélé d'autres personnes disaient avoir trouvé de l'or mais à nouveau, Ahmed Abdallah n'y a pas cru. Ici on préfère n'exclure aucune hypothèse, car le sous sol de l'archipel peut bien cacher des richesses insoupçonnées, mais c'est la volonté qui manque pour l'exploration scientifique, dit-on.

A Domoni, des maçons en train de creuser des W.C ont découvert dans le sous sol un passage comme un couloir qui va jusqu'à quatre mètres. Ce mardi une personne qui travaille au CNDRS [Centre national de documentation et de recherche scientifique] est venu constater cette ancienne maison sous sol mais il prévoit de continuer ses travaux toujours dans cette même semaine.
Naouir Eddine Papammwegne
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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 10:35

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, mardi 23 décembre 2008 (HZK-Presse) – Après le dernier événement en date, à savoir la commémoration avec un jour de décalage de deux fêtes de l’Aide el Kabir, les conséquences s’observent dans nos villages où l’on craint d’assister de plus en plus à des scènes de division de ce genre, pour des raisons d’idéologie religieuse.

 

Vendredi dernier, Mitsoudjé, chef lieu de la région de Hambou s’est trouvé dans une impasse. Le comité des oulémas de cette localité est divisé. A l’origine, un prédicateur « Hatub » est  désormais interdit du « Minbar », perchoir de la mosquée de vendredi. La sanction imposée à ce dernier de surcroît un sortant de l’université Al Azhar Charif d’Egypte a été désapprouvée par une partie de la jeunesse. Cette frange bien que minoritaire, menacent de boycotter la décision à n’importe quel prix.

 

Pour la première fois, suivez mon regard, un sortant de l’université de Koweït, un autre ouléma a organisé son « Aide el kabir » la veille du jour « j » de la fête telle qu’officiellement célébrée aux Comores. Et la tête des oulémas de la localité de déplorer ce qu’il considère comme un acte d’une « nouvelle idéologie dangereuse » qui tente de s’installer dans le pays et qui, par conséquent, « contredît l’autorité de l’Etat incarnée par le Muftorat, le Conseil des Oulémas… et toute la communauté comorienne ».

 

D’où la décision de la notabilité locale de prendre des mesures « coutumières » à l’encontre de l’entourage de ce nouvel « uléma » qui nous vient du Koweït. Ironie du sort, il se trouve que l’Imam sortant d’Al Azhar est touché par ladite sanction pour des raisons de proximité avec le sortant du Koweït !

 

Pour les défenseurs de l’imam sanctionné, de telles pratiques sont légion à Ngazidja, où coutume et religion organisent la vie de la société. Ils revendiquent donc la séparation des deux. Pour les adeptes de la tradition coutumière, s’il y un ordre social et un leadership respecté jusqu’ici au sein de nos communautés, cela a été rendu possible et cimenté par la cohabitation harmonieuse des deux systèmes de valeurs fondatrices de l’identité comorienne, la religion et les coutumes. C’est aussi, dit-on, le gage d’une stabilité pour toute communauté donnée.

 

La leçon retenue par l’imam « indexé » est que « des troubles faits religieux » s’immiscent dans la religion pour « déstabiliser la communauté comorienne, majoritairement sunnite ». Et l’on craint, semble-t-il, que dans un avenir proche, notre paisible archipel soit le théâtre d’un conflit de religion, importé de l’extérieur pour des intérêts occultes. Un imam de Mutsamudu avait même écrit l’année dernière au président Sambi, pour attirer son attention sur le risque d’émergence « d’un séparatisme religieux, après le séparatisme politique et institutionnel… »

 

Parmi des quatre écoles dont se réclament les sunnites, la communauté comorienne embrasse celle de l’imam Chafii et adhérent aux décisions d’une autorité unique. Le débat est d’ors et déjà lancé, depuis le rassemblement de l’opposition du 18 décembre dernier, par Ahmed Othmane, un chef religieux conservateur, entouré de Dr Abdel Hakim et d’autres ulémas opposés à toute idéologie importée, qui remettrait en cause les fondements sunnites de l’islam modéré enseigné et pratiqué par les comoriens.

 

A.Nabahane

231208/an/hzkpresse/12h00

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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 10:30

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, mardi 23 décembre 2008 (HZK-Presse) – La société SMCI, qui représente à Mayotte le groupe réunionnais Caillé SA, se prépare à relancer dans quelques jours ses activités à Moroni, dans l’objectif affiché de conserver sa position de concessionnaire unique de Peugeot et Citroën. A en croire son directeur général, Arnaud Maisonobe, « les clients ont de plus en plus besoin d’acheter avec une garantie offerte d’au moins un an, avec l’avantage d’obtenir sur place des pièces d’origine ». Ce qui était jusqu’ici impossible face au développement de la concurrence du commerce informel. « L’atout de SMCI serait la capacité d’approvisionnement régulier du marché comorien », ajoute-t-il.

 

Pour y arriver, le patron de la boite prévoit d’opérer une restructuration avec l’installation d’une nouvelle équipe, et des perspectives d’offres plus adaptées à la demande locale. Le premier arrivage serait déjà programmé pour une dizaine de véhicules neufs « modèle Picasso » dès la première semaine de janvier prochain.

 

« J’espère contribuer au tissu économique des Comores, par l’embauche de nouveaux employés et l’arrivée d’un technicien en diagnostic mécanique de haut niveau », assure Maisonobe lors d’un entretien qu’il nous a accordé.

 

SMCI projette également d’opérer dans la vente de poids lourds et engins de travaux publics ainsi que la location de voitures comme c’est déjà le cas à Réunion, Madagascar et Mayotte. Pour son pôle services, le groupe s’est associé aux Centres MIDAS, un dispositif de services après-vente rapide, présent à La Réunion, Mayotte et Nouvelle-Calédonie.

 

Avec 800 millions d’euros de chiffre d’affaires, le groupe Caillé fait partie des 3 principaux distributeurs d’automobile de la Réunion où le groupe est né en 1840. Avec 42% de parts de marché, il domine le marché régional des ventes de la marque Peugeot, depuis 1995, et a vu se développer sa branche grande distribution à Madagascar et aux Comores. A Mayotte, sa filiale SMCI réalise un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros.

 

Par la suite l’entreprise s’est lancée dans d’autres marques complémentaires, telles que Bmw Suzuki, Mitsubishi, Honda Citroën et Opel. Dans le domaine du nautisme à La Réunion la société vend et répare des bateaux de plaisance. Concernant sa branche grande distribution, la société est actionnaire dans les hypermarchés Champion, les magasins DIA% (hard discount) et enseigne CASH OI (Cash & Carry).

 

Le groupe CAILLÉ est le master franchisé du géant français Carrefour dans l’Océan Indien pour les enseignes Champion et DIA%. La holding dirigée par François Caillé, PDG, emploie un effectif de 2633 salariés, dont plus de la moitié dans la branche auto. Sa filiale de Mayotte serait jugée d’une « rentabilité satisfaisante » en 2007, tandis que leurs activités à Madagascar ont plus que triplé leurs résultats, selon François Caillé lui-même, sur le site internet du groupe, qui « se lance dans un nouveau créneau de distribution spécialisée, celui de l’ameublement et de l’équipement de la maison ». Il vise enfin à « préparer la réorganisation du groupe en décentralisant son mode de gestion », à travers ses 12 pôles d’activité.

 

El-Had Said Omar

231208/eso/hzkpresse/6h00

 

 

 

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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 00:09

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, samedi 20 décembre 2008 (HZK-Presse) – Le Chef d’état-major de l’AND le général Salimou a officiellement remis hier vendredi 19 décembre les premiers galons aux nouveaux recrus au service de santé militaire. Ces derniers ont été élevés au rang de « sergent chef » plaçant ces sous-officiers sous les commandements de Dr Djamane.        

 

Ouvert aux civils depuis 1997, le service de santé militaire recrute pour ses services des médecins et des paramédicaux. L initiative consistait à appuyer l’armée nationale à se doter en ressources humaines qualifiées. Les nouveaux recrus sont tous ou presque diplômés de l’école de santé et de médecine de l’université des Comores.

 

Les uns sont infirmiers d’Etat, techniciens de laboratoire et pharmacie, et d’autres sages femmes ou anesthésistes. Du coup, ils ont fait le choix d’embrasser l’armée. Après une formation de base de trois mois aux camps militaires d’Itzoundou et de Bandasamlini, les agents paramédicaux retenus ont prouvé au terme d’un stage purement militaire leur amour de porter l’uniforme de l’armé nationale de développement.

 

Il s’agit de la deuxième promotion intégrée dans le service de santé militaire. A cette occasion le chef d’état-major rappellera au cours de la cérémonie organisée pour la circonstance qu’il salue l’initiative et le choix de ces jeunes paramédicaux qui feront désormais partie intégrante de l’armée.

 

Au cours de leur formation le général Salimou a fait un déplacement vers leur base de formation pour témoigner sa sympathie, dit-il, avec les nouveaux venus. En prenant la décision de venir remettre en personne les galons aux jeunes soldats, le général Salimou a voulu non seulement légitimer leur entrée au sein da la famille militaire, mais aussi lancer un message au reste du corps des nouvelles dispositions mises en place par le service de santé militaire : un personnel qualifié et une nouvelle pharmacie renforçant ainsi les capacités de l’armée nationale.

 

Sortie major de sa promotion à l’école de santé et de médecine, le sergent chef Hissani Mohamed aurait effectué un excellent stage militaire notamment en matière d’autodéfense. Elle serait selon le commandant du service militaire distinguée parmi sa promotion. Il faut noter également que la présence des hauts officiers de l’AND dont le chef de corps militaire, le comandant de la gendarmerie et d’une brochette cadres de l’armé et des parents des jeunes recrus ont donné d’éclat à la cérémonie.

 

Et un parent de surcroît un notable présent sur les lieux sera distingué pour remettre le galon du dernier sur la liste. L’image a été symbolique et accompagne selon un officier interrogé la décision prise depuis 1997 d’ouvrir aux civils l’opportunité d’intégrer l’institution militaire, et de bénéficier les services de l’armée. Doté d’un centre de santé et d’une mutuelle les militaires y compris la gendarmerie et leurs familles bénéficient d’une prise en charge des soins et des facilités médicaux.

 

A. Nabahane

201208/an/hzkpresse/6h00

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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 00:05
Abdouloihabi : « Je ferai campagne contre le référendum »
Le président de l'île autonome de Ngazidja, Mohamed Abdouloihabi, nous a reçus au palais de Mrodjou pour une interview exclusive. Le patron de Ngazi-Ngomé justifie l'épreuve de force que son gouvernement a engagée contre les autorités de l'Union. il va jusqu'à anticiper sa position sur le futur référendum constitutionnel.

Vous êtes actuellement au 3e gouvernement depuis votre élection en juin 2007, pourquoi des changements aussi rapides ?
Effectivement. Mon premier gouvernement a eu une durée de vie de 7 mois, le deuxième est allé jusqu'à 9 mois et le troisième a été nommé le 13 novembre. Mais je ne considère pas que ces changements soient aussi rapides, ou je n'en ai pas l'impression. Ils sont justifiés par les circonstances des moments et par la nécessité de l'action à mener par le gouvernement. Le premier a été constitué après mon investiture, lorsque j'ai eu à le changer, nous étions en plein débat sur le débarquement (ndlr : à Anjouan :) et sur les orientations de Ngazidja par rapport aux rapports institutionnels avec l'Union. Il fallait une équipe qui puisse s'adapter aux débats du jour. Voilà pourquoi j'avais choisi une équipe très technique, vous l'avez bien constaté. Depuis le mois de mai dernier, j'avais décidé d'opérer un revirement dans nos relations avec le gouvernement de l'Union. Et ceci après avoir fait un bilan qui m'a permis de comprendre que sa position tenait très peu compte de l'implication des îles dans la vie de nos institutions.

Vous avez donc privilégié un gouvernement de combat contre l'Union...
Il faut choisir, puisque mon premier gouvernement était un gouvernement de conciliation. Toutes les démarches qu'on a faites pendant 7 mois ont été des démarches de main tendue. Nous avons été à l'origine de l'unique conférence des présidents qui a abouti au décret présidentiel permettant aux iles autonomes de participer à la gestion des sociétés d'Etat. Je peux vous dire que c'est le seul acte posé pendant toutes ces démarches de conciliation.
Nous avons été traités de godillots, de mollasses, de soumis par la population de Ngazidja qui avait déjà pris l'habitude de la bagarre, mais ce que nous avions mis en avant c'est le souci de sérénité. Tout cela n'a rien payé, et pire, on a subi des mépris considérables. D'où notre changement d'attitude.

Croyez-vous que ce choix de l'affrontement sera-t-il payant ?
Ce n'est pas une guerre. C'est un rapport de force qui doit être soutenu, et il y a beaucoup d'exemples pour illustrer que la politique de main tendue n'a pas payé. Même des tentatives d'humiliation ont été organisées en direction des autorités de Ngazidja, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Cela nous amène à dire qu'il fallait absolument changer d'attitude quelque soient les conséquences.

Pensez-vous que les engagements de début décembre, pris par les autorités de l'Union, sont le fruit de cette nouvelle approche ?
Je ne peux pas conclure, mais je sais que les premières retrouvailles depuis le débarquement ont été occasionnées à la suite des échauffourées entre les commerçants ambulants et les autorités de l'île. Il y a eu des comportements très partisans de part et d'autre, notamment du côté de l'Union. Le ministre des affaires étrangères s'était rendu au commissariat de police pour exiger la libération des commerçants retenus parce qu'ils étaient anjouanais. Je rappelle qu'il y avait des grands-comoriens et des mohéliens parmi les détenus. On sentait le risque d'insularisation et de débordement et on a été obligés de déballer tous les débats. En ce qui concerne les engagements du 2 décembre à partir du dossier FMI, rien n'a été fait jusqu'à présent. La reprise immédiate prévue du système du mécanisme de partage de recettes n'a toujours pas été faite depuis le 2 décembre.

Vous avez été élu sous les couleurs du président Sambi avec qui vous aviez une bonne entente, qu'est ce qui a changé depuis?
Il est vrai j'étais le directeur de Cabinet du président Sambi, donc le premier collaborateur. Mais il ne s'agit pas d'être l'ami d'un tel pour que les choses aillent d'elles-mêmes. Certes, le fait d'être à ce poste m'avait donné confiance pour briguer la présidence de Ngazidja. J'avais compris que les problèmes qui tenaient au transfert des compétences avaient des considérations personnelles, et j'avais la conviction qu'entre moi et le président ça allait forcément changer avec tout ce capital de confiance. J'avais même fait campagne sur cela. En arrivant, j'avais fait mes gages et j'avais essayé de respecter cet espoir. Mais au fur et à mesure, ma lecture des relations m'a fait comprendre qu'il ne fallait pas continuer comme ça.

Pensez-vous que le président a été influencé pour s'éloigner de vous ?
Je suis un homme de foi et je ne peux pas le dire, sérieusement. J'assume personnellement mes responsabilités et après tout, un mauvais collaborateur, un mauvais chef.

Le président Sambi souhaite réviser la constitution arguant qu'elle ne favorise pas le fonctionnement du pays, quelle est votre position ?
J'espère qu'un jour le président Sambi entendra le message que je lui ai envoyé avec le président Mohamed Ali Said puisque nous travaillons en collaboration. On lui demande de daigner nous appeler à la table de négociations. S'il a par rapport à cette constitution des propositions, qu'il les soumette, car la réforme doit être l'apanage des responsables des institutions. C'est nous qui les vivons, c'est nous qui les pratiquons et qui savons où ça coince exactement. C'est ce que j'ai affirmé à la communauté internationale, qui, depuis des mois essaie de nous forger une formule qui consisterait à ce que nous désignons chacun des représentants techniques pour aller travailler sans feuille de route. Je pense que c'est de la fumisterie.

Est-ce que si le référendum intervient au mois d'avril 2009 vous allez faire voter pour le non ?
Je ne sais même pas sur quoi le référendum va porter. S'il doit porter sur une révision constitutionnelle, il faut qu'il obtienne l'aval du peuple et plus particulièrement des décideurs, élus au suffrage universel. Donc si le président continue dans sa démarche jusqu'en avril et sortir de sa poche un texte pour consulter le peuple, je ferai campagne contre ce texte, et vraiment de manière très engagée.

Dans votre message lu lors de l'ouverture de la session parlementaire, vous avez manifestez une inquiétude profonde, pensez-vous vraiment que le pays est gravement menacé ?
C'est un texte que j'ai écrit, que j'ai lu avant d'aller faire lire. Si vous remettez en cause ce que j'ai écrit...

Non, c'est juste pour comprendre !
Quand je parle d'intérêt national menacé, c'est du sérieux. Prenons par exemple cette question de révision de la constitution dont les éléments portés à la connaissance du public sont très peu : premièrement il va falloir harmoniser les échéances électorales. L'argumentaire avancé c'est le coût, mais il occulte réellement la faisabilité. Pour réaliser cela, il faut se mettre d'accord sur un agenda, et cela veut dire avancer ou réduire des mandats. Il faudra donc modifier la constitution de l'Union et celles des îles en même temps. Le doute est fondé, notamment à Mohéli, sur cette opération de décalage. Le contenu de cette réforme vise à ramener vers le bas les attributions des îles, même il semblerait que la dénomination des présidents dérange et qu'il faudra les appeler des gouverneurs ou je ne sais pas quoi. Donc tout cela comporte de risques pour le pays.

Vous avez écrit au patron du groupe Comoro Golf Holding en ce qui concerne la loi sur la citoyenneté économique, vous lui avez dit quoi ?
Ce sont nos partenaires notamment pour le projet de la Corniche qui doit être aménagé en centre commercial, mais je lui ai écrit pour protester contre certaines méthodes. En aucun cas, nous ne remettons pas en cause les projets que nous avons ensemble.

Des bruits ont couru autour d'une sorte de malversation et de détournement au sein du gouvernement de Ngazidja, qu'en savez-vous sur ce dossier ?
Ce n'est pas un bruit, il y a eu une déclaration du syndicat des enseignants dans ce sens. Dès la réception de ce document, on a entrepris des investigations avec la participation du syndicat pour rechercher la vérité. S'il s'avère que cela est vrai, je prendrai des sanctions. Mais je doute fort que ça ne soit pas vrai. Toujours est-il qu'au sein du gouvernement, certains ministres avaient avancé d'autres argumentaires qui n'étaient pas justifiés, mais je ne vais pas les porter ici.
Ali Mmadi/Mohamed Hassani/AlBalad/22/12/2008
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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 23:51

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

 

Fomboni, vendredi 19 décembre 2008 (HZK-Presse) – « Diffamation et menace » tel était le chef d’accusation retenu contre Aboulkhairi Ali Mbaraka (alias embargo) tenu de se présenter, hier jeudi devant le tribunal de 1ère instance de Fomboni, pour assister au verdict de son procès. Dans son réquisitoire le procureur de la république, le samedi dernier, avait requis 6 mois de prison ferme pour diffamation et 18 mois de prison dont un mois ferme avec une amande de 75000f pour menace contre le chef de l’Etat et le chef d’état major de l’armée nationale.

 

C’est à la suite des propos qu’il avait tenus dans son discours du 17 novembre 2008, Place de l’indépendance à Fomboni, lors d’un rassemblement politique de l’opposition. Maitre Fahmi, son avocat, qui a quitté hâtivement la salle d’audience 1 heure après le début du procès pour rentrer à Moroni, a soulevé une nullité de procédure, se référant à la disposition de la loi de 1994 portant code de la presse et selon laquelle une durée de 20 jours doit être respecté avant de faire comparaître le prévenu devant le tribunal ce qui n’a pas été le cas.

 

Le tribunal, par son président Idriss Mohamed, a déclaré, lui aussi, lors de la délibération aujourd’hui, une nullité des procédures pour cause de non respect de cette loi dite de citation. Aboulkhairi est-il enfin libre ou les procédures vont encore reprendre à zéro ? C’est la question qu’on se pose ici à Mohéli au sortir de ce procès.

 

Nous avons ce matin rencontré le procureur de la république, qui nous a confirmé en tout cas, que tout va recommencer.

 

Aboulkhair Ali Mbaraka El-amine est né le 8 mai 1972 à Fomboni Mohéli Comores. Il a fait ses brillantes études primaires et secondaires dans sa ville natale, avant d’atterrir au Maroc où il a poursuivi ses études supérieures. Il est économiste, spécialiste de commerce international.

 

Depuis septembre 2005, il a dirigé la chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Mwali, en tant que secrétaire Général de ladite institution, jusqu’à sa nomination à la direction régionale de la Société Comorienne des Hybrocarbures d’où il sera limogé après quelques jours par les autorités du pouvoir fédéral.

 

« Le rôle que j’ai joué a été pour beaucoup sur les institutions actuelles. Ceci étant, je me réserve le droit et le devoir de dire ce qui est bon et ce qui est mauvais pour ce pays sans diffamation ou menace comme vous le prétendez » a précisé l’ex-directeur d’hydrocarbure, lors de son procès.

 

Et cet arbitre internationale, récemment poursuivi pour coup et blessures volontaires contre un responsable de l’équipe Coin nord de Mitsamiouli (lire nos articles précédents), de poursuivre que son devoir pour cette île, l’oblige à entretenir des relations avec l’exécutif de l’île malgré leurs divergences politiques.

 

« Je me place au dessus des partis politiques, je n’ai de préférence pour personne, c’est l’émergence d’un Etat de droit et du développement économique qui m’importe… » A-t-il conclu.

 

Abdou Adinane qui a été poursuivi, lui aussi pour menace et diffamation, contre le chef de l’exécutif de l’ile à Mwali, la veille du premier rassemblement de la COMUNAT (Coordination mohélienne pour l’unité nationale et la tournante), Place de l’indépendance, attendait également hier le verdict de son procès dont la procédure est déclarée aussi nulle faute d’une plainte de la part des autorités de l’ile.

 

« Je vais saisir  l’exécutif de l’ile pour formuler leur plainte » nous a déclaré ce matin Soudjaidine Adinane, le procureur de la république. On aurait appris par ailleurs que pour le cas d’Aboulkhairi la plainte a été déposée par Mohamed Dossar, le directeur de cabinet à la présidence de l’Union chargé de la défense.

 

« Nous voulons voir comment le procureur de la république va s’y prendre pour traiter le dossier de son frère Abdou Adinane », a déclaré un observateur ayant assisté au procès mais qui a requis l’anonymat.

 

N’est-ce pas un poids deux mesures pour la justice comorienne ? Comparativement aux propos tenus par l’opposition à Ngazidja lors du rassemblement contre la loi de citoyenneté. C’est une question que nous avons posée au président du tribunal et qui a répondu tout simplement que « la question est de savoir s’il y a eu diffamations et menaces ou pas. »

 

Mouayad Salim

191208/ms/hzkpresse/15h00


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22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 21:11

Source : Alwatwan.net/19 décembre 2008

Les partisans du katiba vont devoir passer à l’acte en expérimentant le document de la réforme appelé à entrer en vigueur dès la fin de ce mois, plus précisément, les 21 et 27 décembre prochains.

Cela fait près de six mois, des jeunes d’Ivoini ont pris l’initiative de réformer le grand mariage ou anda. Une aventure pas aussi évidente quand il s’agit de toucher au ‘‘Pouvoir de l’honneur[/i]’’, devenu dans tout Ngazidja une deuxième ‘‘[i]retraite[/i]’’ pour nombre de wandru wadzima grâce aux multiples pactoles qu’il occasionne. L’idée est venue aux jeunes qui ont fait le constat : ‘‘[i]Nous vivons dans une ère nouvelle, caractérisée par l’avènement des moyens de télécommunications, l’électricité, l’eau, l’enseignement privé et bien d’autres nécessités auxquelles on ne peut s’en passer[/i]’’, explique Yahaya Kaou, un des artisans acharnés de cette réforme. Pour lui, ‘‘[i]nous ne pouvons non plus être en marge de la société. Nous devons combiner toutes les options possibles pour pouvoir nous acquitter des charges inhérentes à l’éducation de nos enfants. Une éducation devenue au cours de ces derniers temps difficilement supportable, puisqu’elle demande des moyens conséquents pour payer l’écolage, les goûters, les frais de transport, etc. Et ces charges n’attendent que nous’’.

Cela fait presque deux ans que Ipwani est raccordé au réseau électrique national. Toutes les familles se battent pour bénéficier de cette nouvelle source d’énergie, indispensable pour toute société. ‘‘Chaque foyer est appelé à honorer des factures qui coûtent des yeux à la tête[/i]’’, se justifient des partisans de cette réforme. Sans oublier les factures du téléphone fixe et le budget de recharge du cellulaire. Des charges que tout le monde est appelé à supporter. ‘‘[i]Ne pas s’y conformer, c’est sacrifier des vies entières et les générations appelées à prendre la relève de demain’’.

Sur le plan social, le village souffre d’une sous représentation sur l’échiquier traditionnelle régionale et voire nationale. Sur les plus de 80 personnes qui se sont acquittés de leur charge sociale en devenant notables, il est aujourd’hui triste de faire le constat suivant : ‘‘les quelques décisions prises à l’issue de leur conclave n’ont jamais été à la hauteur des attentes de la grande majorité des habitants de la localité[/i]’’, estime Maoulida Youssouf. "[i]Cela est dû au fait que cette classe n’est pas homogène et au fait que leur âge trop avancé ne favorise pas leur épanouissement[/i],’’ entend-on du côté des partisans du ‘‘[i]katiba[/i]’’ (la reforme). Dès lors, nous estimons que ‘‘[i]c’est le moment où jamais de repenser à nos us et coutumes (anda na mila) pour faire en sorte qu’ils se conforment à cette nouvelle donne de la société’’.

A les entendre, une telle restructuration ne signifie nullement pas que les partisans de la reforme tentent de se dérober de leurs dettes sociales. Au contraire, ils attachent beaucoup d’importances aux valeurs traditionnelles. ‘‘C’est pourquoi nous voulons par cette reforme faire rajeunir la classe des notables dont le village a tellement besoin pour sa place dans l’échiquier des traditions de l’île et pour sa place tout court dans le concert des villes et villages de Ngazidja[/i]’’. Selon eux, cette approche ‘‘[i]réformiste’’ du mariage coutumier impulsera davantage notre société qui sera mieux représentée.
Selon ces mêmes partisans, le nouveau format du anda va réduire sensiblement les dissensions sociales et permettre à chacun d’avoir une vision mieux ouverte sur l’avenir.
Ce qui est sûr c’est que les réformateurs vont devoir passer à l’acte en expérimentant le document de la réforme qui entrera en vigueur à partir de la fin de ce mois, plus précisément, les 21 et 27 décembre prochains, à l’occasion des festivités du mariage coutumier de Msa Mladjao.

M. Y. Kaiva
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22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 20:30

Source : alwatwan.net/22 décembre 2008 

Reportage-barakani2.gif Perché sur les hauteurs de Ouani, Barakani se remet difficilement de la chute de Mohamed Bacar, aujourd’hui exilé au Bénin. Comment vit le village natal de l’ex-homme fort d’Anjouan? Qu’en est-il de la famille et des biens du colonel déchu? Nos reporters se sont rendus sur place.

Décidément, Barakani n’est plus ce qu’il était. Les militaires aux abords de la résidence privée de Mohamed Bacar et les véhicules de service au détour de chaque ruelle sont désormais un vieux souvenir. Cette petite localité de moins de 300 âmes, située à huit kilomètres de Mutsamudu, ressemble aujourd’hui à n’importe quel autre village d’Anjouan. Comme partout, les cases en paille se comptent par centaines et la pauvreté se lit sur le visage des habitants. N’empêche : on retrouve à Barakani certains témoignages d’une cité qui a vécu les heures fastes de la République. La plupart des ruelles sont en béton et on peut distinguer des maisons d’un standing pas ordinaire.
‘‘Mohamed Bacar s’intéressait au développement de Barakani. Il a beaucoup contribué à l’aménagement des pistes à l’intérieur du village. Sous son règne, la plupart des jeunes ont été recrutés dans divers départements administratifs’’ ; raconte Abdou Houmadi, lui-même chargé du service de reproduction à l’assemblée de l’île. Aussitôt après la chute du régime, Houmadi et ses ‘‘frères’’ ont été licenciés, sans autre forme de procès, et priés de déguerpir. ‘‘Le seul fonctionnaire de Barakani en exercice est monsieur le maire, nommé par le président Moussa Toybou’’, dit-il, pointant son index vers le siège de la mairie.
Madi Attoumani dit ne pas comprendre cette ‘‘chasse aux sorcières’’ au sein de l’appareil administratif de l’île. ‘‘Pourquoi veut-on confondre le destin d’un homme avec celui de tout un village? Ahmed Abdallah est mort, Domoni n’a jamais été victime de cet ostracisme; pourtant, Dieu sait comment il a géré ce pays’’, s’emporte Kassim, un jeune cadre du village.
A Barakani, ne cherchez surtout pas à rencontrer un proche de Bacar. ‘‘Ils ne sont pas là. Les uns sont partis à Mayotte, les autres à la Réunion’’, nous a dit un habitant lorsque nous avions demandé à entrer en contact avec la famille du président déchu. En effet, sa mère est décédée récemment, aussitôt après la libération de l’île, tandis que sa sœur, Fatima Bacar, a trouvé refuge à Mayotte et Abdou, chef incontesté de la tristement célèbre Force de gendarmerie d’Anjouan (Fga), est à la Réunion. Sa femme et ses enfants se sont établis au nord de la France depuis plusieurs années.
Malgré l’absence de la famille Bacar, des habitants de Barakani prennent soin des biens du colonel. Livrée au pillage dans la foulée du débarquement militaire de mars dernier, la résidence de l’ex-numéro un d’Anjouan bénéficie aujourd’hui de l’attention de certains dans le village qui ont érigé des briques à l’entrée principale pour empêcher toute intrusion sur les lieux.
A Barakani, nombreux sont ceux qui sont encore nostalgiques de l’ancien pouvoir. Non parce que Mohamed Bacar était un des leurs, mais ‘‘à cette époque-là, on ne parlait pas de pénurie des denrées de première nécessité et les produits ne coûtaient pas aussi cher’’, disent-ils. ‘‘Aujourd’hui, pour se payer un sac de riz, il en faut plus de 15 000 francs, alors qu’il était à 12 000 sous Bacar. Le coût de vie de la population était sensiblement plus abordable’’, entend-t-on souvent à Barakani.
Le village natal de l’ex-dictateur ferait l’objet d’une étroite surveillance militaire, à en croire des habitants qui témoignent que des bruits de botte résonnent en permanence le soir à Barakani. ‘‘Nous ne savons pas si tous les villages reçoivent ces visites, mais ici c’est le cas’’, selon un jeune du village.

Mohamed Inoussa
Envoyé spécial
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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 07:54
Ci-dessous la suite du feuilleton procédural de l'ancien chef de l'exécutif d'Anjouan, Mohamed Bacar


Source : Mayotte hebdo/19/12/08



La France rejette Bacar et ses proches
     

Parmi les dix dossiers examinés par la cour nationale du droit d'asile, celui du colonel Bacar et sa garde rapprochée ont essuyé un refus. Seuls trois "simples" soldats ont obtenu l'asile politique de la France, rapporte le Quotidien de la Réunion.

Dernier épisode de l'affaire Bacar : la décision rendue par la cour nationale du droit d'asile concernant dix dossiers dont ceux du colonel Bacar et des trois Anjouanais, ses anciens ministres, expulsés vers le Bénin le 19 juillet. Cette haute juridiction a accordé l'asile politique à trois d'entre eux, de "simples soldats Bacar". Une de leurs avocates, Me Marie Briot, s'était rendue en banlieue parisienne le 12 novembre dernier pour défendre leur cas. "Leur retour à Anjouan est impensable, leur demande d'asile politique est pleinement justifiée par la situation aux Comores", avait-elle déclaré.


La décision de la cour nationale du droit d'asile s'est basée sur une jurisprudence s'appuyant sur le degré de responsabilités des hommes au moment de l'affaire Bacar. Cette juridiction a estimé que les postes de ministres tenus par les proches du colonel Bacar impliquaient qu'ils avaient couvert par leur autorité le régime Bacar. C'était pour eux la procédure de "la dernière chance".

Mardi dernier, le dossier de cinq autres soldats Bacar a été étudié par la cour nationale du droit d'asile qui a mis en délibéré sa décision. Il reste en tout encore dix Anjouanais dont le sort n'est pas encore fixé.

   

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