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  • : HALIDI-BLOG-COMORES, Blog des COMORES
  • : BLOG DES COMORES GERE DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013 PAR MARIAMA HALIDI
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A SAVOIR

QU'EST CE QUE LA LANGUE COMORIENNE ?

Pour répondre à cette question pertinente, nous vous proposons ci- dessous l'interview du grand linguiste et spécialiste de la langue comorienne, Mohamed-Ahmed Chamanga

 

 
INTERVIEW DE CHAMANGA PAR RFO EN 2004
 
 
 Le comorien est une langue composée de mots africains, de mots arabes voire parfois de mots portugais et anglais. D'où vient la langue comorienne ?

M.A.C : Le fonds lexical de la langue comorienne est essentiellement « africain » comme vous le dites, et plus précisément bantu. Les emprunts au portugais ou à l'anglais sont relativement faibles. Par contre, l'apport arabe est très important. Cela s'explique par la très forte islamisation des Comores, depuis la Grande Comore(Ngazidja) jusqu'à Mayotte (Maore) en passant par Mohéli (Mwali)et Anjouan (Ndzuwani). Malgré ces emprunts, le comorien (shikomor) reste, sur le plan de sa structure grammaticale, une langue bantu.

Qu'appelle t-on une langue bantu ?

M.A.C : Le bantu est une famille de langues, la plus importante d'Afrique. Les langues qui composent cette famille couvrent pratiquement toute la partie australe du continent noir.

Y a t-il encore aujourd'hui en Afrique ou à Madagascar des populations qui parlent une langue similaire au comorien ?

M.A.C : Bien sûr ! On trouve par exemple le swahili en Tanzanie, le lingala au Congo Démocratique, le kikongo au Congo, le zulu en Afrique du Sud, le shona au Zimbabwe-Mozambique, le tswana au Botswana, le kinyarwanda-kirundi au Rwanda-Burundi, etc. Comme ces langues appartiennent à la même famille, elles ont forcément beaucoup de points communs dans la structure des mots, leurs répartitions dans les phrases, les accords grammaticaux, etc. Elles ont aussi un minimum de vocabulaire commun.
Prenons par exemple le mot bantu ! Ce mot est attesté dans certaines langues, comme le lingala, et il signifie « hommes ». C'est le pluriel du mot muntu qui veut dire « homme » au singulier. Dans d'autres langues, ces mots se déclinent au pluriel en watu (swahili), wantru ou watru ou en encore wandru (shikomor) ; au singulier, nous avons respectivement mtu, muntru, mtru, mndru.
Prenons encore l'exemple de la phrase kinyarwanda suivante qui signifie : « Combien d'hommes ? » : Abantu bangahe ? Nous avons en comorien les équivalences suivantes :Wantru wangapvi ?Watru wangapvi ?Wandru wanga(pvi) ? et en swahili :watu wangapi ?

Ne pensez-vous pas qu'il y a beaucoup de ressemblance dans tout ça ?

M.A.C : A Madagascar, jusqu'au milieu du XXe siècle, il y avait quelques poches bantuphones sur la côte nord-ouest. Mais les langues africaines qui y étaient parlées, le swahili à Marodoka ou le makua à Maintirano, ont aujourd'hui disparu. Le malgache appartient à une autre famille de langues : les langues austronésiennes comme par exemple les langues indonésiennes.

Le comorien est souvent comparé au swahili, parfois on a même dit que le comorien en était dérivé ?

M.A.C: Selon les résultats des recherches des trois dernières décennies, il est prouvé que le comorien et le swahili sont génétiquement issus d'une même souche-mère, d'où leur très grande parenté. Mais les deux langues se seraient séparées aux environs du XIIème siècle. On peut donc dire que ce sont deux langues soeurs. Si la confusion a pu se maintenir jusqu'à une période pas très lointaine, c'était à cause de la très grande proximité des deux langues, mais aussi parce que les sultans des Comores parlaient swahili et beaucoup de correspondances et traités avec les pays voisins ou les puissances étrangères étaient rédigés en swahili qui étaient à l'époque la plus importante langue de communication et du commerce de cette région de l'océan indien occidental.
Par combien de personnes est parlée la langue comorienne?
M.A.C:On peut estimer que la langue comorienne est parlée aujourd'hui par un million de personnes environ : les 750 000 habitants de l'archipel des Comores plus la très importante diaspora comorienne, que l'on peut retrouver notamment à Madagascar, à Zanzibar ou encore en France.

Est-elle enseignée à l'école ? Si non pourquoi ?

M.A.C: Malheureusement, elle ne l'est pas. Pourquoi ? Parce que : Premièrement, la colonisation française, avec sa mission « civilisatrice », n'avait jamais reconnu au peuple dominé une quelconque culture ou civilisation et que les langues des dominées n'étaient pas des langues mais, avec un sens très péjoratif, des dialectes qui n'avaient ni vocabulaire développé ni grammaire.
Deuxièmement, le pouvoir très centralisateur de l'Etat français avait imposé le français comme la seule langue de l'administration partout. Cela était vrai dans les colonies, mais aussi en métropole. C'est ainsi qu'on a banni l'enseignement du breton en Bretagne, du basque au Pays Basque (Sud-Ouest de la France).
Troisièmement enfin, nous avons nous-mêmes fini par admettre que notre langue est pauvre et sans grammaire. Elle ne peut donc pas être enseigné. Il faut encore souligner qu'avec l'instabilité chronique des Comores indépendantes, aucune réflexion sérieuse n'a pu être menée sur la question. Pourtant, les pédagogues sont unanimes : pour permettre l'épanouissement des enfants, il est nécessaire que ces derniers puissent s'exprimer pleinement dans leur langue maternelle...

Y a t-il une ou des langues comoriennes ?

M.A.C:Nous avons la chance d'avoir une seule langue comorienne, depuis Ngazidja jusqu'à Maore. Mais comme toute langue, le comorien se décline en plusieurs dialectes qui en sont les variantes régionales : le shingazidja à la Grande Comore, le shimwali à Mohéli, le shindzuani à Anjouan et le shimaore à Mayotte.

Comment expliquer l'apparition de divers dialectes sur un territoire aussi exiguë que les Comores ?

M.A.C : Ce phénomène n'est pas spécifique au comorien. Toute langue est formée de plusieurs dialectes. La dialectalisation s'accentue lorsqu'il y a peu de communications et d'échanges entre les régions. A l'inverse, le déplacement d'une population qui parle un dialecte donné vers une autre région où l'on parle un autre dialecte peut également entraîner des changements dans les deux dialectes. Pour le cas des Comores, le facteur du peuplement par vagues successives au cours de l'histoire explique aussi le phénomène.
Les différences dialectales peuvent aussi s'observer à l'intérieur de chaque île. C'est ainsi, par exemple en Grande Comore, que la manière de parler des gens de Mbéni dans la région du Hamahamet diffère du parler des gens de Fumbuni dans la région du Mbadjini. Il en est de même à Anjouan entre les gens de Mutsamudu, sur la côte nord, et ceux du Nyumakele, dans le sud-est de l'île, ou encore, à Mayotte, entre Mamoudzou et Kani Bé ou Mwana-Trindri dans le sud, etc.

Un mot sur la langue mahoraise.

M.A.C:Le shimaore appartient au même sous-groupe dialectal que le shindzuani. C'est dire qu'il faut souvent écouter attentivement pour percevoir les différences entre ces deux dialectes. Le shimaore fait ainsi partie intégrante de la langue comorienne.

Le comorien s'enrichit-il ou s'appauvrit-il (avec le phénomène de créolisation de la langue) ?

M.A.C : Parler à l'heure actuelle de créolisation de la langue comorienne est quelque peu exagéré. Certes elle ingurgite aujourd'hui beaucoup de mots d'origine française. Mais cela reste « raisonnable ». Le comorien a emprunté énormément de vocabulaire d'origine arabe, environ entre 30 et 40 % du lexique, pourtant on ne parle pas de créole arabe, et cela à juste titre. En effet, ce qui fonde une langue, ce ne sont pas seulement les mots. Ce sont surtout sa structure grammaticale et sa syntaxe. De ce point de vue, le comorien ne ressemble ni à l'arabe ni au français.
On ne peut pas dire que le comorien s'appauvrit. Essentiellement oral, il répond parfaitement à nos besoins de communication. Il est toutefois évident qu'une langue écrite possède un stock lexical beaucoup plus étendu qu'une langue orale. Ne vous inquiétez pas pour le comorien. Si un jour, on décide de l'écrire, de l'enseigner et de l'utiliser dans l'administration, il ne pourra que s'enrichir. Il s'enrichira en se forgeant des mots nouveaux ou en empruntant d'autres ailleurs, comme cela se fait dans les langues dites de « grande civilisation ».

Où en est actuellement la recherche sur la langue comorienne ?

M.A.C: La recherche sur la langue comorienne avance ; trop lentement peut-être, mais elle avance. Nous avons aujourd'hui une meilleure connaissance sur elle qu'il y a vingt ans. Malheureusement, c'est un domaine qui intéresse peu de monde, aussi bien chez les nationaux que chez les chercheurs étrangers.

Pensez-vous qu'un jour tous les Comoriens parleront la même langue ? Et sur quoi se fonderait cette sédimentation en une seule langue « nationale » ?

Mohamed Ahmed-Chamanga : Nous parlons déjà la même langue. Ce qui nous manque, c'est une langue standard, comme en Tanzanie avec le swahili, à Madagascar avec le malgache, ou en encore au Zimbabwe avec le shona, etc. Pour arriver à ce stade, il faut qu'il y ait une réelle volonté politique, une prise de conscience chez les Comoriens de vouloir mieux apprivoiser leur propre culture et que soit mise en place une équipe de chercheurs qui se pencherait sur la question et qui proposerait cette langue standard qui serait utilisée dans tout l'archipel des Comores.

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Halidi Mariama (HALIDI-BLOG-COMORES)

 

 

 

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DEPUIS LE 01 DECEMBRE 2013, ALLAOUI HALIDI A CEDE LA RESPONSABILITE DE VOTRE BLOG A MADAME MARIAMA HALIDI.

 

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CI-DESSOUS LES NEWS  RECENTES  DES COMORES

 

 

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A PROPOS DE OUANI

Ouani et ses grands hommes
 
 
L’être humain est insignifiant puisque le corbeau et beaucoup d’autres espèces d’arbres vivent plus longtemps que lui. De ce court séjour dans ce bas monde à la différence d’autres êtres vivants, l’homme peut marquer de son empreinte l’histoire.
A OUANI, ce genre d’homme malgré sa rareté, a existé et continu à exister jusqu’à nos jours. En ouvrant ce nouveau chapitre, quelques dignitaires en collaboration avec le comité de pilotage de la ville ont tenu à rendre hommage beaucoup d’hommes et de femmes qui ont fait du bien à cette ville.
En dehors de tout jugement, ils ont fait de leur mieux pour que Ouani devienne l’une des grandes villes les plus rayonnantes des Comores et Ouani l’est grâce à eux. Elle doit continuer à l’être pour nous et les générations à venir.
A titre posthume, nous tirons la révérence devant Saïd Toiha (Baco Moegné), Saïd Abdou Bacar Nomane, Saïd Abdou Sidi et Saïd Andria Zafi.
 
Le premier pour avoir créé la première école privée de la ville dans l’objectif de ne plus avoir un enfant de six à sept ans non scolarisé, le second qui a été le premier à être ministre et dont les louanges dépassent les frontières de la ville, le troisième a accompagné plusieurs années la jeunesse et le dernier a beaucoup contribué au niveau de l’enseignement primaire par son dévouement et son engagement à instruire ceux qui l’ont fait pour nous. Cette liste vient de s’ouvrir et n’est pas prête de se fermer ; beaucoup d’autres personnes disparues ou vivant tels que les enseignants apparaîtront à la prochaine édition.
Ansaly Soiffa Abdourrahamane
 
Article paru en 2003 dans le n° 0 de Jouwa, bulletin d’information de OUANI
 
 
 
 
LES ENFANTS DE LA VILLE DE OUANI
ET L’HISTOIRE   DES COMORES
 
 Beaucoup d’enfants de la ville de OUANI ont marqué et marqueront toujours l’histoire de leur pays : les îles Comores.
 
 En voici quelques uns dans différents domaines.
 La liste n’est pas exhaustive
 
 I) LITTERATURE
 
LITTERATURE ORALE
 
ABDEREMANE ABDALLAH dit BAHA PALA
 
Grand connaisseur du passé comorien décédé brusquement en 1988.
Actuellement, un projet de publication de sa biographie est en étude.
On trouve beaucoup de ses témoignages sur l’histoire des Comores dans le tome 2 de l’excellente thèse de SIDI Ainouddine sur la crise foncière à Anjouan soutenue à l’INALCO en 1994 
 
LITTERATURE ECRITE
 
Mohamed Ahmed-CHAMANGA
 
Grand linguiste des Comores
 
 Né à Ouani (Anjouan) en 1952, Mohamed Ahmed-Chamanga, diplômé de swahili et d'arabe, a fait des recherches linguistiques sur sa langue maternelle. Il enseigne la langue et la littérature comorienne à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Il est l'auteur d'une thèse, de plusieurs articles, ainsi que d'un recueil de contes de l'île d'Anjouan : Roi, femmes et djinns (CLIF, 1998). Président de l'Association Fraternité Anjouanaise, Mohamed Ahmed-Chamanga a fondé, en 1997, le journal Masiwa.
 Il enseigne actuellement la langue et la littérature comoriennes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).
 
AINOUDINE SIDI
 
 Historien & grand spécialiste de l’histoire foncière des Comores 
 
 Né à OUANI, en 1956. Il a fait des études d’histoire à l’université de DAKAR (SENEGAL) et a préparé un doctorat d’études africaines à l’INALCO (PARIS)  Il est actuellement chercheur et Directeur du CNDRS (Centre National de Documentation et de Recherches Scientifiques) à MORONI.
 
 II) MUSIQUES & CHANTS
 
DHOIFFIR ABDEREMANE
 
Un des fondateurs de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Avec ses chansons axées sur la contestation sociale. Il fait partie des premiers artistes qui ont introduit aux années 60 une nouvelle forme de musique aux COMORES.
 
C’est un homme très discret mais plein de talents. On se souviendra toujours de ses productions à la salle AL CAMAR de MORONI.
 
FOUDHOYLA CHAFFI
 
 Une des premières femmes comoriennes à avoir fait partie d’un orchestre musical.
 Il s’agit là d’un engagement incontestable de la part d’une femme comorienne.
 Elle a commencé à jouer un rôle important dans la chanson à partir de 1975 comme chanteuse principale de l’orchestre JOUJOU des Comores.
Sa voix d’or résonne toujours dans le cœur de tous ceux qui ont vécu dans notre pays de 1975 à 1978. On ne passait pas en effet, une seule journée sans entendre une de ses chansons sur l’égalité des sexes, l’unité des Comores, le changement des mentalités… à la radio nationale.
 
 III) POLITIQUE
 
Le sultan ABDALLAH III
 
 De mère ouanienne, il est l’un des grands sultans qui ont régné dans l’archipel des Comores au 18eme siècle et plus précisément sur l’île d’Anjouan.
 
SITTOU RAGHADAT MOHAMED
 
La première femme ministre et élue député des COMORES
 
Né le 06 juillet 1952 à OUANI. Elle a enseigné pendant plusieurs années le français et l’histoire géographie dans différents collèges du pays avant d’être nommée secrétaire d’Etat à la condition féminine et à la population en 1991.
De 1991 à 1996 elle a assumé de hautes responsabilités politiques : Haut commissaire à la condition féminine, Ministres des affaires sociales, conseiller spécial du président de la république, secrétaire général adjoint du gouvernement, élue députée ….
Actuellement, elle est enseignante à l’IFERE et Présidente du FAWECOM.
 
Article publié sur le site de l'AOFFRAC (www.aoffrac.com)
 
 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

30 décembre 2008 2 30 /12 /décembre /2008 01:06

A l’occasion du nouvel an musulman correspondant  à 1430 et  débuté hier (lundi 29 décembre 2008), je tiens à présenter à toutes les musulmanes et tous les musulmans du monde mes vœux de prospérité, de bonheur et de bonne santé. Nous avons, en effet, entamé hier, le premier jour du mois sacré de Moharram, premier mois de l’année lunaire sur laquelle se base le calendrier musulman.

Durant le mois de moharram, il est recommandé de multiplier les bonnes œuvres  et de jeuner le neuvième et le dixième jour (Achourâa).

Achourâa est en fait la journée durant laquelle Allah a débarrassé Moïse et les Enfants d’Israël de Pharaon et de ses armées. C'est pour cette raison que certains des juifs de Médine jeûnaient le jour d’Achourâa avant l'arrivée du Prophète (صلى الله عليه و سلم).

Espérons qu’avec ce nouvel an les bombes qui pleuvent en ce moment en Palestine cesseront et la paix deviendra une réalité partout dans le monde. Amen

A noter que l'an 1 du calendrier musulman est l'année durant laquelle  le prophète Muhammad (صلى الله عليه و سلم) et ses adeptes ont émigré de  de la ville de La Mecque vers la ville de Médine (c’est ce qu’on appelle en Français l’Hégire), c’était en 622, pour y établir la première communauté musulmane.

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29 décembre 2008 1 29 /12 /décembre /2008 13:04

Pour la nième fois, les autorités françaises s’apprêtent à défier et mépriser impunément l’opinion internationale et le droit public international en décidant d’organiser en mars prochain un référendum sur l’île comorienne de Mayotte. Celui ci va concerner l’évolution statutaire de l'île. Une des possibilités est le transformation de la collectivité départementale en Département d'outre-mer. D’ores et déjà les autorités comoriennes ont dénoncé cet affront et rejeté les résultats qui seront proclamés.

 

Pour avoir une vraie vision juridique sur le sujet, nous vous proposons ci-dessous une libre opinion d’André Oraison, Professeur de droit public à l'Université de La Réunion publiée récemment par "Témoignages". Les intertitres sont  de "Témoignages".

 

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 Mayotte : « une question de "droit public international" »

 

 

Après avoir expliqué dans une première partie comment le cas singulier de Mayotte, une question de droit public international, place la France dans une position inconfortable sur le plan diplomatique (1) le Professeur André Oraison démontre dans une deuxième partie pourquoi la France ne voudra jamais que ce cas soit tranché par une juridiction internationale (2).


Dans une troisième le Professeur André Oraison explique que la solution consistant à réaliser une intégration forcée des Mahorais dans l'État comorien est improbable car cela serait en contradiction avec la conception française spécifique du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et en opposition avec le droit constitutionnel français, notamment avec l'article 53 de la Loi fondamentale qui reconnaît à tous les Français de métropole et d'Outre-mer un droit d'autodétermination externe et au refus de la sécession...(3)




1)"Les solutions improbables au différend franco-comorien sur l'île de Mayotte"

 

 

 Que dire au sujet du "cas mahorais" qui empoisonne les relations franco-comoriennes depuis 1975 ? D'emblée, il ne faut pas se voiler la face. Le cas de Mayotte - l'île la plus méridionale et la plus orientale de l'archipel des Comores - n'est pas seulement une question de statut interne et de pur droit public français posée à partir de 1976. Il ne s'agit pas seulement en effet de savoir si Mayotte, devenue française le 25 avril 1841 - soit plus de quarante ans avant les autres îles Comores - doit rester une "collectivités départementale" au sein de la République après avoir été une "collectivité territoriale" sui generis ou, au contraire, devenir un "Département d'Outre-mer" intégral à la suite d'une nouvelle consultation locale prévue par la loi organique du 21 février 2007 et programmée - selon Yves Jégo - en mars 2009 (1).
Il en est ainsi même si la société mahoraise, encore largement rurale, musulmane et traditionnelle, est pour sa part désireuse d'opter en faveur du statut de DOM - qu'elle revendique depuis le 2 novembre 1958 - afin de bénéficier d'un afflux plus substantiel de fonds en provenance de l'État central tout en espérant un ancrage plus grand de leur île au sein de la République française. On ne saurait toutefois ignorer que la marge de manœuvre des Mahorais n'est pas illimitée en dépit de la reconnaissance à leur profit d'un droit à l'autodétermination interne depuis la loi du 31 décembre 1975. On a pu en effet constater qu'en lui conférant le statut de "collectivité territoriale" par la loi du 24 décembre 1976, sur la base de l'ancien article 72 de la Constitution du 4 octobre 1958, "les autorités compétentes de la République" n'avaient pas tenu compte de la volonté des Mahorais qui s'étaient prononcés - illégalement, mais clairement - à une très large majorité pour le statut de DOM lors de la consultation populaire à usage interne du 11 avril 1976.

 

« Une question de décolonisation inachevée »

 

Certes, à la suite de la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, l'article additionnel 72-4 de la Constitution reconnaît dans son alinéa 1er un droit au changement statutaire démocratique dans le cadre de la République française aux populations des collectivités territoriales ultramarines nommément identifiées par l'article 72-3 (alinéa 2). C'est dire que la population d'une telle collectivité - que cette collectivité soit un Département d'Outre-mer (DOM) ou une Collectivité d'Outre-mer (COM) comme c'est le cas pour Mayotte - doit être obligatoirement consultée dans une telle hypothèse. C'est elle qui détient en principe la clé capable d'ouvrir ou de verrouiller la porte du statut interne (2). Cependant, la question de savoir s'il faut opter dans un avenir proche entre la pérennisation du statut de COM, attribuée à Mayotte par la loi organique du 21 février 2007 - comme semble le souhaiter les autorités centrales de la République - et le statut de DOM - revendiqué par une grande partie des Mahorais - n'est pas facile à trancher, car elle est interdépendante de la question du statut de "l'île Rebelle" sur le plan international.
Le cas singulier de Mayotte - une île à la fois africaine, musulmane et française - est une question de "droit public international" qui place la France dans une position inconfortable sur le plan diplomatique. C'est une question de décolonisation inachevée d'une entité coloniale - l'archipel des Comores - ayant accédé à la souveraineté en 1975 sur la base de l'article 53 de la Constitution de 1958 dont l'alinéa troisième reconnaît implicitement aux populations d'Outre-mer un droit permanent à l'autodétermination et à l'indépendance. Il en est ainsi dès lors que Mayotte est revendiquée depuis plus de trente-trois ans par les autorités de Moroni comme la quatrième composante de l'État comorien avec le soutien unanime de la Communauté internationale. La question lancinante et jamais tranchée à ce jour est bien la suivante depuis le 6 juillet 1975 : comment résoudre le différend franco-comorien sur ce "confetti de la République" dont les habitants semblent se prononcer, de manière constante, à contre-courant du sens de l'Histoire ?

 

« Sur la base de l'article 72-4 »

 

Lors d'un Sommet franco-africain réuni à Paris en 1981, le Président François Mitterrand avait répondu à son homologue comorien Ahmed Abdallah en des termes qui peuvent prêter à sourire : « La France s'est engagée à chercher activement une solution au problème de Mayotte dans le respect de son droit national et du droit international ». Autant chercher à résoudre le problème de la quadrature du cercle dès lors que le Gouvernement de Moroni considère Mayotte comme la quatrième composante de l'État comorien - indépendant depuis le 6 juillet 1975 - en invoquant le droit international coutumier de la décolonisation tandis que les Mahorais - Français depuis le rattachement de leur île, le 25 avril 1841 - veulent rester Français en s'appuyant sur la conception française du droit des peuples.
En visite dans la zone Sud-Ouest de l'océan Indien, Jacques Chirac leur a, pour sa part, donné raison. Il a en effet reconnu à Saint-Denis de La Réunion, le 18 mai 2001, que chaque collectivité française ultramarine doit pouvoir à l'avenir « choisir son évolution institutionnelle... dans le respect des principes de notre Constitution ». Encore faut-il - selon le Président de la République - que « toute réforme statutaire d'envergure soit soumise à l'approbation préalable des populations concernées ». De fait, la prochaine réforme statutaire de Mayotte sur le plan interne sera mise en œuvre sur la base de l'article 72-4 ajouté à la Constitution par la loi constitutionnelle du 28 mars 2003, « relative à l'organisation décentralisée de la République ».
La Communauté internationale regrette dans son ensemble que l'océan Indien ait fait l'objet d'une "décolonisation inachevée" dans la mesure où subsiste dans cette partie du monde des confettis des Empires coloniaux français et anglais. Si la présence de la France n'est pas contestée à La Réunion qui a le statut de DOM depuis la loi du 19 mars 1946 ou dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) qui ont le statut de collectivité territoriale sui generis de la République en application de la loi du 21 février 2007, il n'en est pas de même ailleurs. Outre le conflit anglo-mauricien sur l'archipel des Chagos qui a éclaté le 4 juillet 1980, il existe en effet trois contentieux territoriaux opposant la France à des États indépendants de cette partie du monde : un conflit franco-malgache sur les îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India depuis le 18 mai 1972, un litige franco-mauricien sur le récif de Tromelin depuis le 2 avril 1976 (3) et enfin le différend franco-comorien sur Mayotte qui remonte au 6 juillet 1975 (4).

 

Une revendication permanente

 

Pour appréhender ce dernier contentieux qui - faut-il le souligner ? - ne peut être réglé que par des moyens pacifiques dans le respect des principes de la Charte des Nations Unies, il faut bien sûr partir du postulat selon lequel un État souverain ne renonce pas à ses droits et ne reconnaît pas, en principe, un droit de sécession au profit de ses collectivités composantes.
Contrairement aux fédéralismes des pays communistes européens - soviétiques et yougoslaves - emportés par le vent de l'Histoire au cours de la décennie "90", le fédéralisme comorien n'entend pas être un fédéralisme de désagrégation. Dès lors, il est peu probable que le Gouvernement de Moroni puisse un jour renoncer à réintégrer Mayotte au sein de l'Union des Comores sous une forme ou sous une autre, en dépit du temps qui passe. En d'autres termes, il est exclu que l'État comorien - un État exigu (à peine 1.862 kilomètres carrés de terres émergées), mais déjà très peuplé (plus de 610.000 habitants) - abandonne un territoire qu'il considère comme vital pour sa survie et qu'il a toujours ouvertement revendiqué depuis son accession à la souveraineté, le 6 juillet 1975.
Ce postulat étant posé, deux autres solutions paraissent irréalisables. Il est d'abord improbable que le litige franco-comorien sur Mayotte puisse être tranché par une juridiction internationale. Il semble également exclu que les autorités françaises puissent restituer Mayotte à l'État comorien sans consultation préalable des habitants de ce territoire de 375 kilomètres carrés, peuplé par quelque 200.000 âmes.
 

 

 

2 - L'improbabilité d'un règlement du différend franco-comorien sur l'île de Mayotte par la voie juridictionnelle

 

L'hypothèse d'un règlement du contentieux franco-comorien sur Mayotte par une juridiction internationale arbitrale ou "judiciaire" a bien été envisagée par le Gouvernement central de Moroni, dès 1975. Mais bien que souhaitable, cette forme de règlement du conflit franco-comorien nous paraît irréaliste parce que la France l'a toujours rejetée. À ce sujet, plusieurs observations peuvent être formulées.
D'abord, c'est un principe bien établi que nul État indépendant ne peut être traîné devant le prétoire international sans son consentement. Cette règle a été énoncée très tôt par les juridictions internationales arbitrales, dès le 19ème siècle. Par la suite, elle a été confirmée au 20ème siècle par les deux Cours universelles qui se sont succédé au Palais de la Paix à La Haye et d'abord par la Cour permanente de Justice internationale (CPJI) dans un avis consultatif rendu le 23 juillet 1923 à propos de l'affaire du Statut de la Carélie orientale. Dans un dictum jamais démenti, la CPJI déclare en effet ce qui suit : "Il est bien établi en droit international qu'aucun État ne saurait être obligé de soumettre ses différends avec les autres États soit à la médiation, soit à l'arbitrage, soit enfin à n'importe quel procédé de solution pacifique, sans son consentement". C'est constater - notamment avec les éminents professeurs Patrick Dailler et Alain Pellet -qu'à la différence de la situation des individus devant les tribunaux internes, "les États ne sont soumis à la juridiction de la Cour pour un litige donné que pour autant qu'ils y consentent" (5) [2].

 

Le litige sur Mayotte a fort peu de chance d'être débattu dans l'enceinte du Palais de la Paix à La Haye

 

C'est par ailleurs un autre constat que les États hésitent à faire trancher leurs litiges territoriaux par une instance tierce -si prestigieuse soit-elle- parce qu'ils ne veulent jamais courir le risque de perdre leur procès dans des domaines qui mettent en jeu ce qu'ils appellent leur "honneur" ou leurs "intérêts vitaux". De fait, les cas d'adjudication d'un territoire disputé entre deux États par une juridiction internationale sont rarissimes. Certes, il est possible de citer un cas survenu au cours de la décennie "90". Il concerne la "bande d'Aouzou" qui avait été placée à l'origine sous la souveraineté du Tchad en vertu d'un Traité d'amitié et de bon voisinage conclu le 10 août 1955 entre la République française et le Royaume-Uni de Libye. Occupée par la force en 1973, puis annexée par les Libyens, elle a fait l'objet d'un conflit entre le Tchad et la Libye qui a été tranché en faveur du Tchad par la Cour internationale de Justice (CIJ) dans un arrêt "Différend territorial" en date du 3 février 1994. Mais il faut bien reconnaître que ce territoire saharien était dépourvu de populations humaines sédentaires et ne présentait aucun intérêt économique pour la Libye.
Dans ce contexte et en ayant conscience d'être en opposition totale avec l'ensemble de la Communauté internationale sur son interprétation singulière du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, la France - qui n'est d'ailleurs plus liée par la déclaration unilatérale et facultative de juridiction obligatoire de la CIJ depuis le 10 janvier 1974 -exclut jusqu'à nouvel ordre la voie juridictionnelle pour régler le "cas mahorais". Elle est en effet convaincue qu'elle serait condamnée par une quelconque juridiction arbitrale ou "judiciaire" qui ne pourrait qu'appliquer le droit international coutumier de la décolonisation forgé par les États du Tiers Monde dans la seconde moitié du XXe siècle et non la conception spécifique que la France a de la mise en œuvre du droit d'autodétermination externe depuis la décision de principe rendue par le Conseil constitutionnel le 30 décembre 1975 à l'occasion de l'affaire "Autodétermination des Comores".
On peut penser que la position de la France sur ce point précis restera immarcescible. Elle n'acceptera jamais que le différend qui l'oppose depuis plus de trente-trois ans aux Comores à propos de "l'île au parfum d'ylang-ylang" soit tranché par une juridiction internationale. C'est dire que le litige sur Mayotte a fort peu de chance d'être débattu dans l'enceinte du Palais de la Paix à La Haye. De même, il est improbable que la France restitue Mayotte aux Comores sans consultation préalable de sa population (II).


 3)L'improbabilité d'une restitution par la France de l'île de Mayotte aux Comores sans consultation préalable de la population directement intéressée

La restitution de Mayotte aux Comores sans consultation préalable des Mahorais serait pourtant sur le plan juridique la sanction logique de la violation par la France en 1975 du droit international de la décolonisation. Cette solution a d'ailleurs été rappelée à plusieurs reprises par les Nations Unies. En ce sens, on peut citer la dernière Résolution 49/18 votée par son Assemblée générale le 28 novembre 1994. Après avoir réaffirmé le principe intangible de « la souveraineté de la République fédérale islamique des Comores sur l'île de Mayotte », cette recommandation prie en effet « le Gouvernement français d'accélérer le processus de négociation avec le Gouvernement comorien en vue de rendre rapidement effectif le retour de Mayotte dans l'ensemble comorien ». Mais la solution consistant à réaliser une intégration forcée des Mahorais dans l'État comorien est également improbable.

Elle irait à contre-courant du sens de l'Histoire en dépit des exemples de la colonie anglaise de Hong Kong et de la colonie portugaise de Macao. On sait qu'à la suite des déclarations conjointes anglo-chinoises du 19 décembre 1984 et luso-chinoises du 13 avril 1987, ces territoires ont été "restitués" à la Chine, respectivement les 1er juillet 1997 et 20 décembre 1999, sans consultation préalable des populations directement intéressées et même contre leur volonté (6).

Contradiction avec la Constitution française

On imagine mal aujourd'hui le rattachement forcé des habitants de Mayotte aux Comores au moment où un grand nombre de peuples aspirent à vivre librement et le font savoir par tous les moyens possibles. Leur intégration forcée dans l'État comorien serait surtout en contradiction flagrante avec la conception française spécifique du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Elle serait en opposition avec le droit constitutionnel français et notamment avec l'article 53 de la Loi fondamentale qui reconnaît à tous les Français de métropole et d'Outre-mer un droit d'autodétermination externe et au refus de la sécession - et plus exactement, dans le cas de Mayotte, un droit à l'autodétermination et au refus de rattachement à un État voisin préexistant - par application littérale de son alinéa troisième, ainsi rédigé : « Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n'est valable sans le consentement des populations intéressées ».

Interprété restrictivement par le Conseil constitutionnel dans sa décision de principe du 30 décembre 1975 et confirmé purement et simplement par sa décision du 4 mai 2000, l'article 53 de la Constitution est toujours invoqué par les Mahorais dès lors qu'il leur donne la garantie absolue que leur appartenance à la République française ne pourra jamais être remise en cause par le Gouvernement de Paris sans leur consentement préalable exprimé au cours d'une consultation populaire. Certes, l'article 53 de la Constitution exige pour la mise en œuvre du droit à l'autodétermination et à la sécession ou au refus de la sécession non seulement l'accord des populations locales mais aussi l'approbation des représentants de la Nation. On peut toutefois penser que le Parlement - qui représente tous les Français - ne sera jamais disposé à abandonner à leur sort des Français qui refusent la sécession. Logiquement, il entérinera les résultats d'une consultation aboutissant au maintien d'un territoire au sein de la République française.

Personne ne peut donc contester en 2008 - comme en 1974, en 1976 ou en l'an 2000 - le droit inaliénable de 200.000 Mahorais de rester Français. De surcroît, ces derniers peuvent toujours invoquer l'alinéa troisième de l'article 53 de la Constitution et la jurisprudence du Conseil constitutionnel pour pérenniser le statu quo. Cette disposition constitutionnelle et cette décision de justice rendue par la plus haute instance juridictionnelle française donnent assurément aux populations locales la garantie absolue que Mayotte - "l'île fidèle" - ne sera jamais intégrée contre sa volonté dans l'État comorien. Déjà considérable, cette garantie a encore été renforcée au lendemain de la révision constitutionnelle du 28 mars 2003 dans la mesure où l'article additionnel 73-3 de la Constitution de la Vème République mentionne nommément, dans son alinéa 2, l'île de Mayotte parmi les collectivités territoriales françaises ultramarines.

« Le slogan du MPM est resté le même »

Faut-il en outre préciser que les Mahorais ont déjà été amenés à se prononcer le 8 février 1976 - après la consultation populaire organisée dans l'ensemble de l'archipel des Comores le 22 décembre 1974 - sur leur volonté de rester Français ou de se rattacher aux Comores indépendantes conformément à la loi du 31 décembre 1975 et qu'ils ont opté pour le statu quo à plus de 99% des suffrages exprimés ? Clamé haut et fort en 1974 et en 1976, le slogan du MPM - repris par l'ensemble de la population mahoraise - est resté le même un quart de siècle plus tard lors de la consultation populaire organisée le 2 juillet 2000 : « Nous voulons rester Français pour être libres ». Un an plus tard, la loi statutaire votée par le Parlement le 11 juillet 2001 indique sans aucune ambiguïté, dans son article 1er, alinéa second, que l'île de Mayotte « fait partie de la République et ne peut cesser d'y appartenir sans le consentement de sa population ». À son tour, la loi organique du 21 février 2007, « portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l'Outre-mer », a tenu à rappeler en termes identiques cette exigence démocratique dans son article 3.

Ainsi, pour des raisons autant politiques que juridiques, toute solution au litige franco-comorien sur Mayotte semble bloquée pour une période indéterminée. En se retranchant derrière le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes qu'il interprète au mieux de ses intérêts, le Gouvernement de Paris fait comprendre aux autorités de Moroni qu'il n'y a pas, en réalité, de solution alternative au maintien de Mayotte au sein de la République française. Est-ce à dire qu'il n'existe pas de solutions envisageables ? Rien n'est moins sûr. FIN


André Oraison

Professeur de droit public à l'Université de La Réunion
Témoignages du mercredi 31 décembre 2008


Source : Témoignages.re

 

(1) Voir DUPUY (A.), "Départementalisation à Mayotte : référendum en mars 2009", Le Journal de l'Île, lundi 29 septembre 2008, p. 8.
(2) Voir notamment ORAISON (A.), "Réflexions critiques sur le maintien du statu quo institutionnel à la Guadeloupe et à la Martinique et sur le changement statutaire à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin à la suite des référendums antillais du 7 décembre 2003 (La mise en œuvre dans la France caribéenne du « droit d'autodétermination interne » reconnu aux populations des collectivités territoriales ultramarines par les articles 72-4 et 73 de la Constitution)", R.F.D.A., 2004/1, pp. 42-58.
(3) Voir ORAISON (A.), "À propos du conflit franco-mauricien sur le récif de Tromelin (La succession d'États sur l'ancienne Isle de Sable)", R.D.I.S.D.P., 2008/1, pp. 1-115.
(4) Voir ORAISON (A.), "Le différend franco-comorien sur l'île de Mayotte (Les avatars de la décolonisation dans le canal de Mozambique)", R.D.I.S.D.P., 1996/3, pp. 199-214.

 (5) Voir Patrick Daillier et Alain Pellet , Droit International Public, Éditions LGDJ, Paris, 2002, p. 895.

(6) Voir Bobin (F.), "Le Portugal a quitté Macao en imposant le silence aux voix dissidentes", Le Monde, mardi 21 décembre 1999, p. 5.



 

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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 18:57

Source : alwatwan.net/25 décembre 2008

Formation-de-la-langue-arab Les Comores cadrent bien dans les objectifs de la fondation de propager l’arabe et la culture islamique dans les pays où l’arabe n’est pas la langue maternelle ‘‘car bien que le pays fait partie de la ligue des Etats arabes, l’arabe n’est pas parlé par tout le monde, la majorité des Comoriens utilisant le français comme langue de travail", devait résumer, le docteur Husni Kandil.

La Fondation internationale des écoles, des cultures et civilisation islamiques organise pendant trois semaines une session de recyclage au profit de professeurs de langue arabe des lycées et collèges. L’objectif de cette fondation est de promouvoir l’enseignement de l’arabe. Selon le docteur Ahmad Abdoul Andhum : ‘‘le but est de former des professeurs d’arabe avec de nouvelles méthodes afin de faciliter la transmission des connaissances et de faire en sorte que les élèves s’intéressent plus encore à cette langue[/i]’’. Pour cela, ‘‘[i]il faut préparer les enseignants à acquérir les méthodes scientifiques et techniques adéquates’’.
Cette fondation est un département de Organisation de la conférence islamique (Oci). ‘‘Nous avons pour mission de propager l’arabe et la culture islamique dans les pays où l’arabe n’est pas la langue maternelle, qu’ils soient musulmans ou pas[/i]’’. Pour ce faire, la fondation projette la création à Londres d’un centre pour faciliter ces activités en Europe. ‘‘[i]Les Comores cadrent bien dans ces objectifs, car bien que le pays fait partie de la ligue des Etats arabes, l’arabe n’est pas parlé par tout le monde, la majorité des Comoriens utilisant le français comme langue de travail[/i]’’, devait résumer, Husni Kandil. Dans son discours, le docteur a soutenu que la ‘‘[i]domination de la langue française est d’origine coloniale[/i]’’. A son tour, le grand mufti, Said Toihir Ben Said Ahmed, a rappelé que la France qui ‘‘[i]a colonisé les Comores pendant près de 150 ans, n’a pas réussi à détourner les Comoriens de l’islam[/i]’’ et que si ‘‘[i]les responsables arabes veulent renforcer l’arabe dans nos pays, c’est à eux de le protéger’’.
Cette fondation a son siège à Riyad en Arabie Saoudite, mais c’est le département du Caire qui a été dépêché dans notre pays pour cette mission de formation. Ce n’est pas la première fois que cette fondation vient offrir ses services aux Comores. En août 2007, elle était venue sur l’initiative de l’Isesco dans le cadre de la promotion de la langue arabe.
Le secrétaire général chargé de l’Isesco Said Omar S. Said Hassane affirme chercher à sensibiliser le ministère de l’Education pour que la fondation puisse organiser la formation tous les ans : ‘‘Vus la multiplicité des provenances des enseignants d’arabe, ce serait la seule manière de rendre la formation meilleure et d’assurer son homogénéité’’, estime-t-il.

Mariata Moussa
(Stagiaire)

 

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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 14:06
Moroni, vendredi 26 décembre 2008 (HZK-Presse) – Quatre ans après sa création par des jeunes entrepreneurs comoriens sous le parrainage de la Chambre Economique Française, la JCI-Comores entend placer sa cinquième année (2009) sous le signe de « la maturité » et ce, conformément à la constitution qui régit ce mouvement mondial. Farid Rachid ex-président de l’OLM de Mutsamudu est élu président national. Il succède à ce poste M. Mahamoud Ali Ahmed de OLM de Moroni. A l’en croire, l’année 2009 serait la plus décisive avec l’arrivée annoncée aux Comores du président mondial, le coréen Jun Supp Chin.

La salle de conférence de l’Uccia, premier partenaire de la JCI-Comores a accueilli mercredi 24 décembre dernier, la sixième Assemblée Générale de la Jeune Chambre Internationale- Comores. Placée sous le signe de « la maturité », l’assemblée a mis en exergue le passage de l’organisation à sa cinquième année.

Partout ailleurs où le mouvement « jeeyce » existe, la cinquième année est considérée comme étant celle de la maturité. Au total, 13 organisations locales membres et 2 autres en création constituent la JCI des Comores avec plus de 500 membres repartis sur l’étendue du territoire national.

Introduite aux Comores en 2005 par des jeunes entrepreneurs, l’organisation comptait alors environ une quarantaine d’adhérents. Elle se limitait seulement à la capitale. Et au fil des années, le mouvement se développe à travers ses activités innovatrices, telles que le concours « Femme modèle », « le Salon de l’entreprise », « la Foire agricole », « la Foire auto »…etc., pour s’imposer dans le paysage de la société civile comorienne.

C’est surtout grâce à son intense travail de sensibilisation que le mouvement a pu garder sa cohésion, échappant à des tentatives de déstabilisation venant d’autres jeunes « animés par des intérêts occultes ».

Le mouvement a été appuyé par de nombreuses personnalités du monde économique telles que Mme Moinsalima Mahamoud, ex-président de l’Uccia et bien d’autres. Ahmed Ali Bazi prendra le flambeau et le Système des Nations Unies appuiera certaines de ses activités. Le président de l’Union portera aussi une oreille attentive à ses doléances tout comme le président de l’île de Ngazidja, et la population dans ses diverses composantes encouragera le concept à l’instar des villes de Foumbouni, Mitsoudje, Mitsamiouli, Mutsamudu, etc., embrasseront le mouvement en facilitant l’installation des antennes locales.

D’où la distinction réservée à la JCI-Comores lors du congrès mondial d’Antala en Turquie en novembre 2007 avec la mention « meilleure croissance » au niveau mondial. Cette distinction dira un militant averti, « est non seulement celle de cette jeunesse engagée aux idéaux prônés par le mouvement pour la solidarité humaine, la fraternité et la paix, elle est aussi celle de la jeunesse comorienne en général partout où elle se trouve ».

L’appel est lancé désormais à toute la jeunesse à se serrer les coudes autour de la jeune chambre pour faire d’une pierre deux coups, l’unité géographique de l’archipel des Comores. La vision de la JCI-Comores est d’ors et déjà adoptée comme modèle, affirme Djamil Mahamoud, ancien président national par des pays voisins Madagascar, Maurice pour ne citer que ces deux qui organisent des événements à l’instar de « Femme modèle ».

C’est ainsi que l’assemblée générale mise sur l’année 2009 pour lancer d’autres initiatives en faveur de la jeunesse comorienne appelée à inscrire le pays à l’agenda de la région. Pour les plus ambitieux, il est temps que le mouvement s’impose en partenaire privilégié en matière de dialogue social et politique.

Le modèle que va adopter la JCI-Comores à compter de l’année prochaine s’inspirera du Japon : « Le japon est passé par là », dira Mahamoud Ali Ahmed, président sortant. Il sait pourtant que le chemin est plein d’embûches. Car dit-il « l’impossible n’existe pas et le pouvoir vient avec les responsabilités. »

Au terme des travaux, Farid Rachad ancien président de l’Olm de Mutsamudu sera porté à l’unanimité président national pour 2009. Interrogé, le nouveau président déclare en substance « qu’à chaque étape, on fait face à des nouveaux défis ». Depuis Mutsamudu, il doit faire le déplacement à Moroni pour assister les membres du comité directeur.

Aude là des randonnés régionaux et internationaux il dit s’engager au service du mouvement, du pays et du reste du monde dans le souci de pérenniser la dynamique léguée par ses prédécesseurs. Il sait parfaitement qu’à travers lui la ville de Mutsamudu et l’île d’Anjouan sont mises à l’épreuve.

Pour rappel, à Maoré le mouvement existe. Il a été introduit comme ici d’ailleurs par la Jeune chambre économique française. En retour, il faut forcer le destin de l’unité par d’autres voies outre celles adoptées par les politiques à travers des actions de jumelage et d’échange d’expérience.

A. Nabahane

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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 13:00

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Moroni, jeudi 25 décembre 2008 (HZK-Presse) – Alors que plusieurs projets de lois sont déposés sur le bureau de l’assemblée de l’Union, pour sa session d’octobre, notamment le projet de loi de finances 2009, qui revêt une importance particulière en raison des engagements pris tout récemment par notre pays auprès du Fonds monétaire international, certains députés ont préféré partir en voyage de complaisance à l’étranger.

 

Parmi eux, le président de la commission des finances et Moumini Abdou, le rapporteur Attoumane Allaoui dit Andoudou, ainsi que le premier vice-président Ibrahim Mhoumadi Sidi. Nos trois députés se trouveraient actuellement dans les pays du Golfe (Koweït et Dubaï) pour des motifs personnels, croit-on savoir au Palais du peuple où les réunions se succèdent pout tenter de relancer les travaux parlementaires, gravement compromis depuis la publication le 16 décembre dernier, d’un décret du président de la république, « portant promulgation de la loi relative à la citoyenneté économique », une loi dont l’adoption reste toujours au centre d’une vive controverse au sein de l’assemblée nationale et de la classe politique.

 

L’absence « injustifiée » des trois élus soulève des interrogations d’autant que le gouvernement de l’Union, plusieurs fois invité par le bureau de l’assemblée, n’a participé lui aussi à aucune des conférences des présidents qui devaient permettre de dénouer la crise et reprendre les séances plénières, momentanément suspendues à la suite du fameux décret de promulgation.

 

Le ministre en charge des relations avec le parlement, Mmadi Ali, n’a donné aucune explication à cet absentéisme gouvernemental, nous a-t-on confié de source parlementaire. Or aucune plénière ne peut se tenir sans qu’elle soit convoquée par la conférence des présidents qui réunit le président de l’assemblée, les vices présidents, les présidents des commissions et ceux des groupes parlementaires, ainsi qu’un membre du gouvernement.

 

L’on apprend par ailleurs que les députés pourraient siéger le samedi 27 décembre prochain, afin de renouveler leur bureau, ce qui laisse présager déjà des débats houleux et une recomposition du rapport de force politique au sein de l’institution, accentuant le clivage entre le pouvoir du président Sambi et l’opposition. Des passes d’armes sur fond de conflit de compétence et de réforme constitutionnelle, à trois mois de la fin de la législature, et à 16 mois de la fin du mandat du chef de l’Etat.     

 

El-Had Said Omar

251208/eso/hzkpresse/6h00

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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 12:56

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

 

Moroni, jeudi 25 décembre 2008 (HZK-Presse) – Quatre jeunes comoriens ont rendu publics les résultats de leur voyage effectué à l’île Maurice sur la prévention contre l’usage de la drogue. Durant une semaine, 24 jeunes de l’océan indien et 2 experts français se sont retrouvés dans la capitale mauricienne pour promouvoir la lutte contre ce fléau. Dans ce voyage, ces universitaires et un ancien agent de la brigade mixte anti-drogue (Birmad) ont pu faire une comparaison du phénomène dans notre pays par rapport aux autres îles sœurs de la région.

 

« Aux Comores, le niveau de trafic des stupéfiants n’est pas plus élevé par rapport aux autres pays. Ici, on ne trouve pas des drogues dures comme c’est le cas chez nos voisins. Les toxicomanes des ces pays utilisent régulièrement de l’héroïne, de la cocaïne, de l’opium…», souligne Ben Ali Nassila qui est un professeur de collège engagé dans la lutte. Mais à en croire Abou, cet ancien responsable des statistiques au niveau de la Brimad, « les Comores sont toujours vulnérables par rapport aux autres car il n’y a pas de centre de désintoxication ou de réhabilitation ».

 

Dans la conférence tenue ce mercredi à l’Ecole nationale de médecine et de Santé publique, les jeunes ont montré les méfaits de la consommation des stupéfiants sur les individus, surtout devenus dépendants. « Les jeunes qui utilisent la drogue, plongent rapidement dans l’absentéisme à l’école, la délinquance et surtout l’agressivité. C’est sans compter les différentes maladies qui exposent les toxicomanes. Les troubles respiratoires, les cancers et le sida sont les conséquences de l’utilisation abusive de la drogue », martèle Nouria Mouridi, étudiante en 2e année d’infirmerie.

 

Cette rencontre avec les étudiants de l’université des Comores, était l’occasion pour parler des causes qui poussent les jeunes dans la toxicomanie. L’adolescence, les périodes de transition et les sentiments de rejet sont entre autres les facteurs majeurs qui amènent les gens à hypothéquer leur vie en consommant la drogue. C’est pourquoi ces quatre jeunes prônent « la promotion de l’information, de l’éducation et la communication des jeunes ».

 

« L’insertion des jeunes est aussi souhaité par le groupe », lance Antua Abdérémane, elle aussi étudiante en soins médicaux. Cependant, pour arriver à faire face au phénomène, la volonté politique est nécessaire. Si rien n’est fait pour la prévention des jeunes, les conséquences risquent d’être graves.

 

Le trafic de drogue augmente ces dernières années, à en croire les statistiques les plus récentes. Rien que pour l’année 2008, l’on a enregistré 413,42 kg de cannabis saisis par les services de la douane comorienne, ainsi que 4,4 kg de cocaïne saisis à Mayotte en transitant par Moroni.

 

Le 4 décembre dernier, lors d’une réunion des officiers de police des pays de la Commission de l’Océan indien, le sujet a même suscité un débat sur les ramifications régionales de ce trafic. En effet notre pays est continuellement exposé à un trafic de drogue très important. Les services de répression, évaluent environ sept milles vingt sept kilogrammes de drogue (7 tonnes et 20 kg) la quantité saisie sur l’ensemble du territoire nationale, depuis la création de la Brimade à nos jours.

 

Abdallah A.

251208/aa/hzkpresse/12h00

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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 12:48

Agence comorienne de presse (HZK-Presse)

 

Fomboni, jeudi 25 décembre 2008 (HZK-Presse) – Alors qu’il y a seulement quelques jours l’on croyait le contraire, un climat d’entente et de concertation allait s’installer, à entendre le discours du président Mohamed Ali Said à Wanani (région de Djando) le dimanche dernier.

 

« Fini les tiraillements, j’espère que les quatre présidents sauront désormais se retrouver autour de la même table et résoudre les problèmes de leur pays… » avait-il déclaré, avec à ses cotés le vice-président Ikililou Dhoinine. Et le patron de l’ile de préciser que « si aujourd’hui nous avons pu faire quelques réalisations c’est d’une part grâce à Ikililou car lorsqu’il a voulu nous arrêter il l’a fait ».

 

On aurait appris que les deux président ont passé plus de 6 heures de temps dans la nuit de ce dimanche pour un entretien en tête à tête, dont le vif du sujet était la restitution, mais en vain, des directions régionales des sociétés d’état actuellement sous le contrôle du pouvoir central.

 

Le discours du chef de l’exécutif de l’ile, le jour de l’Ide el kabir, rappelons le, laissait croire à l’opinion, que ces sociétés allaient revenir dans peu de temps aux autorités de l’île.

 

Néanmoins, les notables de l’île de Djoumbé Fatima étaient invités ce mardi à Bonovo, siège de la présidence, par Mohamed Ali Said qui leur a fait part de sa déception. « Aucun espoir, Sambi s’est entêté à garder ces sociétés illégalement et là, il compte aller plus loin… », nous a confié un notable qui était parmi les invités.

 

A en croire ce notable, le chef de l’exécutif de l’île, ne va plus leur jeter des fleurs. « Nous comptons convoquer le vice-président Ikililou afin qu’il s’explique clairement sur cette affaire » a-t-il conclu.

 

« S’il y a encore un bras de fer à Ngazidja, et un autre à Mwali avec le gouvernement fédéral, n’est ce pas la preuve d’un retour à la case départ, après tant d’années d’effort et de sacrifices pour éviter justement ces conflits de compétence ? N’est-il pas temps de régler le vrai problème à l’origine de tout blocage ? », martèle le numéro un mohélien.  

 

Mouayad Salim

251208/ms/hzkpresse/15h00

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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 12:15

LE rapport de l’Observatoire des Droits de l’Enfant de la Région de l’Océan Indien (ODEROI) sur "Les Adolescents dans l’Océan Indien : Nouveau Contexte, Nouveaux Enjeux" a été présenté le 19 décembre 2008 à l’Alliance Française de Mutsamudu à l’Ile comorienne d’Anjouan, après son lancement, le 16 mai à Moroni. La cérémonie, présidée par le ministre de l’Education nationale, en présence, entre autres, du Ministre des Relations extérieures et de la Coopération de l’Union des Comores, du Président de l’île autonome d’Anjouan, de la Commission de l’Océan Indien (COI), de Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) Comores et Madagascar et du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) de Maurice, ainsi que des jeunes, a été l’occasion de revenir sur la situation des adolescents dans la région de l’océan Indien, et en particulier aux Comores.


La jeunesse souffre, écoutez-la

« La jeunesse souffre. Elle appelle au secours. Écoutez-la », a lancé la jeune présentatrice, en vue de manifester son cri d’alarme face aux différents fléaux que rencontrent les jeunes Anjouanais. Des fléaux que l’adolescente Nasma Zaidou a largement énumérés lors de sa présentation du rapport de l’ODEROI. Elle a, en effet, procédé à un tour d’horizon des multiples défis auxquels font face les adolescents de la région, tels qu’évoqués dans le rapport, notamment en matière d’éducation, de formation professionnelle, de travail, de sexualité précoce, des comportements à risques, de santé et du bien-être et des loisirs.
Une présentation saluée par le représentant de l’UNICEF pour Madagascar et Maurice, Bruno Maes, qui a souligné que l’Union des Comores est le pays de la COI ayant la plus forte urbanisation avec un pourcentage urbain qui passerait, comme l’évoque l’étude, de 37% à 51% d’ici 2025. Ce qui susciterait beaucoup d’interrogations sur l’avenir de ces jeunes qui souhaitent devenir, comme l’a déclaré Nasma Zaidou, les dirigeants de demain. « Je pourrai, peut-être, devenir un jour Présidente de la République, pourquoi pas ? », a-t-elle ajouté pour sensibiliser les autorités politiques, les partenaires et les adultes à donner la chance aux jeunes pour mieux préparer leur avenir.


Donner la chance aux jeunes pour mieux préparer l’avenir

Mais, pour ce faire, un certain nombre de défis doit être relevé. Il s’agira d’un défi en termes de services de santé, d’éducation, d’insertion professionnelle, de pauvreté urbaine et de socialisation qui devront suivre le même rythme. « C’est vous, les adolescents et jeunes des Comores, qui devrez vivre avec les conséquences des décisions que nous prenons aujourd’hui », a déclaré le représentant de l’UNICEF. Et d’ajouter : « vous avez le droit de faire entendre votre voix, mais aussi la responsabilité d’agir. Et nous, nous avons le devoir de vous écouter et la responsabilité de vous soutenir ».
Un message qui vient à point nommé, avec la mise en place officielle, lors de la cérémonie, d’un Parlement des jeunes Anjouanais qui sera, comme l’a affirmé son Président, le jeune Edine Hamid, une sorte de rupture avec le passé. En effet, malgré le nombre élevé des jeunes et des enfants à Anjouan, qui constituent une part importante de la population, les jeunes se plaignent de n’être ni associés, ni consultés dans la prise des décisions qui les concernent. Ce Parlement - qui a vu le jour le 25 novembre de cette année - est donc une source d’espoir pour ces derniers, d’autant plus qu’il vise à favoriser l’éducation à la citoyenneté et la participation des jeunes à la prise des décisions les concernant. Il conviendrait de rappeler qu’il est le deuxième du genre, à l’heure actuelle, au niveau de l’océan Indien, après le Conseil des Jeunes de l’île de La Réunion.


Associer les jeunes Anjouanais dans les décisions

Ce Parlement des jeunes regroupe 25 élèves issus des différents établissements scolaires des 25 circonscriptions d’Anjouan. Selon le Président de l’île, Moussa Toybou, cette initiative est une réponse de son gouvernement aux doléances soulevées par les jeunes afin de les associer davantage dans les décisions qui les concernent, en cette année décrétée par l’Union Africaine comme l’année de la jeunesse africaine. A noter que l’Union des Comores attend l’installation du Parlement au niveau de trois îles pour mettre en place le Parlement des jeunes de l’Union, tel que l’a annoncé le Ministre de l’Education nationale, Kamaldine Afraitane, qui lisait le discours du Président de l’Union des Comores, Sem Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Et de poursuivre, pour justifier ses propos, que cela, en vue d’une meilleure prise en compte des avis des jeunes dans les politiques et programmes du développement du pays. « Notre politique de la jeunesse validée en juin 2001 doit être actualisée pour tenir compte des recommandations de l’étude sur les adolescents et des dispositions de la Charte africaine de la Jeunesse », a-t-il souligné.
Cela démontre que le rapport de l’ODEROI sur "Les Adolescents" a commencé à porter ses fruits aux Comores, avec, entre autres, la mise en place de ce Parlement, qui a été également saluée par la représentante du Secrétaire général de la COI, Fatoumia Ali Bazi, avant d’appeler les jeunes Comoriens à participer davantage dans l’émission de télévision "Jeunes 5/5" qui consiste à donner la parole aux jeunes pour s’exprimer, échanger et agir sur différents points les concernant. En tout cas, l’espoir est de mise.


Loulou Alfeine,
Chargée de communication à l’ODEROI
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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 11:50
 

Jeudi 25 Décembre 2008 - 20:33:23  - Malango Mayotte

Vendredi 19 décembre à Chitsangani Mutsamudu, vent de panique pour les uns, miracle anjouanais pour les autres, les riverains d'une des deux plages de l’Hôtel Al Amal, viennent d’être alertés par une odeur nauséabonde qui se dégage des rochers en contact avec l’océan bordant la principale structure hôtelière d’Anjouan.

 

Marée noire ou "don de Dieu" ?

 

 


La couleur jaune du produit trouvé sur la plage de Mutsamudu permet d'écarter l'hypothèse d'une marée noire classique. Il s'agit plus probablement d'une pollution chimique.
A quel point le produit peut-il être nocif pour la population? C'est la question à laquelle les autorités vont devoir apporter très rapidement une réponse.
Viendra ensuite la recherche de l'origine du produit.
 

 

«  Il était sur les coups de midi. Je me rendais à la Mosquée pour la grande prière de vendredi quand j’ai senti  une odeur pas facile à respirer. Un mélange d’œufs pourris et de produits chimiques. Il a fallu que je revienne à la maison pour prendre un médicament afin d’éviter le vomissement. Mon corps ne répondait pas comme il fallait. Il y a  quelque chose qui n'allait pas dans l’air », s’inquiète Mansour, un opérateur économique qui habite à quelques pas de là. Il flotte sur l'eau un liquide jaunâtre, huileux et inflammable.

Dès la première alerte par une dame qui allait baigner son enfant dans les environs, le monde afflue de partout. Le test manuel  pour tenter de percer les mystères de ce produit, les riverains en brûlent un peu et... Nous imaginons la suite.

« C’est du pétrole. Dieu nous a bénis ». Cette parole lancée sur la petite plage rocailleuse d'où sortait du fond des rochers  un liquide qui s’enflamme et sent les hydrocarbures, fait en un éclair le tour de Mutsamudu et  de sa périphérie. On pouvait voir des jerricanes, bidons, seaux et bouteilles. Chacun s’approvisionnait, de « ce don de la nature », comme le crie une dame d’une quarantaine d’année, venue spécialement de Mirontsy pour tirer sa part de… pétrole, un bidon de 5 litres bien plein sur la tête, le surplus dégoulinant le long du corps.

Il a fallu faire appel à l’armée, après deux tentatives d'évacuation des lieux par la gendarmerie, une heure après la "découverte".

Ce lundi 22 décembre, trois jours après cette découverte mystérieuse, le doute plane toujours. Le dépôt d’Anjouan de Comores Hydrocarbures  a mobilisé une pelleteuse pour tenter de lever le mystère. Des prélèvements ont été faits et envoyé à Moroni.

 

L’hypothèse d’un dégazage est vite abandonnée. Selon un agent de Comores Hydrocarbures « puisqu’il n’y a pas eu de marée polluante, on ne peut pas parler de dégazage. On devrait peut être s'interroger s’il n’y aurait pas dans un dépôt d’hydrocarbures ou une réserve dans le secteur ou un entreposage de déchets. Qui sait ? Ça peut être aussi avec un faible pourcentage l’effet d’un phénomène naturel, mais ce n’est pas scientifiquement croyable. »

 

Le témoignage de Manssour, appuyé par deux de ses voisins, apporte bien la preuve que ce produit peut s’avérer nocif pour la santé des riverains et même contaminer toute la baie de Mutsamudu.


Ndzuani Hebdo

 

 

Jeudi 25 Décembre 2008 - 20:33:23  - Malango Mayotte

 
Vendredi 19 décembre à Chitsangani Mutsamudu, vent de panique pour les uns, miracle anjouanais pour les autres, les riverains d'une des deux plages de l’Hôtel Al Amal, viennent d’être alertés par une odeur nauséabonde qui se dégage des rochers en contact avec l’océan bordant la principale structure hôtelière d’Anjouan.

 

Marée noire ou "don de Dieu" ?

 

 


La couleur jaune du produit trouvé sur la plage de Mutsamudu permet d'écarter l'hypothèse d'une marée noire classique. Il s'agit plus probablement d'une pollution chimique.
A quel point le produit peut-il être nocif pour la population? C'est la question à laquelle les autorités vont devoir apporter très rapidement une réponse.
Viendra ensuite la recherche de l'origine du produit.
 

 

«  Il était sur les coups de midi. Je me rendais à la Mosquée pour la grande prière de vendredi quand j’ai senti  une odeur pas facile à respirer. Un mélange d’œufs pourris et de produits chimiques. Il a fallu que je revienne à la maison pour prendre un médicament afin d’éviter le vomissement. Mon corps ne répondait pas comme il fallait. Il y a  quelque chose qui n'allait pas dans l’air », s’inquiète Mansour, un opérateur économique qui habite à quelques pas de là. Il flotte sur l'eau un liquide jaunâtre, huileux et inflammable.

Dès la première alerte par une dame qui allait baigner son enfant dans les environs, le monde afflue de partout. Le test manuel  pour tenter de percer les mystères de ce produit, les riverains en brûlent un peu et... Nous imaginons la suite.

« C’est du pétrole. Dieu nous a bénis ». Cette parole lancée sur la petite plage rocailleuse d'où sortait du fond des rochers  un liquide qui s’enflamme et sent les hydrocarbures, fait en un éclair le tour de Mutsamudu et  de sa périphérie. On pouvait voir des jerricanes, bidons, seaux et bouteilles. Chacun s’approvisionnait, de « ce don de la nature », comme le crie une dame d’une quarantaine d’année, venue spécialement de Mirontsy pour tirer sa part de… pétrole, un bidon de 5 litres bien plein sur la tête, le surplus dégoulinant le long du corps.

Il a fallu faire appel à l’armée, après deux tentatives d'évacuation des lieux par la gendarmerie, une heure après la "découverte".

Ce lundi 22 décembre, trois jours après cette découverte mystérieuse, le doute plane toujours. Le dépôt d’Anjouan de Comores Hydrocarbures  a mobilisé une pelleteuse pour tenter de lever le mystère. Des prélèvements ont été faits et envoyé à Moroni.

 

L’hypothèse d’un dégazage est vite abandonnée. Selon un agent de Comores Hydrocarbures « puisqu’il n’y a pas eu de marée polluante, on ne peut pas parler de dégazage. On devrait peut être s'interroger s’il n’y aurait pas dans un dépôt d’hydrocarbures ou une réserve dans le secteur ou un entreposage de déchets. Qui sait ? Ça peut être aussi avec un faible pourcentage l’effet d’un phénomène naturel, mais ce n’est pas scientifiquement croyable. »

 

Le témoignage de Manssour, appuyé par deux de ses voisins, apporte bien la preuve que ce produit peut s’avérer nocif pour la santé des riverains et même contaminer toute la baie de Mutsamudu.


Ndzuani Hebdo

 

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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 18:51
Découverte d’un produit combustible à Anjouan 

Mutsamudu, mercredi 24 décembre 2008 (HZK-Presse)
– Un produit ressemblant, tantôt à du pétrole lampant, tantôt à du gaz oïl, tantôt à de l'essence mais qui n'a rien à avoir avec aucun de ces produits, a été découvert depuis vendredi dernier sur une plage de l'île d'Anjouan à Mutsamudu, près de l'hôtel Al Amal. D'où sort ce produit, on en sait rien pour l'instant de sa provenance, mais ce qui est certain c'est que pendant la marée basse on observe sous des rochers l'effervescence de ce produit non identifié, et depuis vendredi dernier, les habitants au courant de la nouvelle se sont aussitôt rués sur les lieux pour s'en approvisionner.

Jusqu'à maintenant on les trouve sur cette même plage entrain de remplir leur jerricane. On peut dire félicitation pour le nouveau produit qui vient d'arriver sur le marché, certaines personnes ont même commencé à le commercialiser dans les coulisses. Surtout les jeunes très passionnés de la plage ont avec eux des petites bouteilles en plastic d'un demi litre ou d'un litre, qu'ils remplissent à volonté, et chaque nouveau venu qui arrive se le procure et en emporte dans son village pour le montrer aux autres. Un enfant, Ahmed Abdou, avec trois litres, vient de s'acheter un pantalon jeans.

Depuis vendredi dernier des aller et retour, parmi lesquels on rencontre des personnes venant même du sud de l'île précisément de Niyoumakélé. Pour Mr Ismael Mohamed originaire de Hadda Daoueni, « mon seul but était de venir vérifier l'information de mes propres yeux et de pouvoir si possible emporter quelques litres à la maison et montrer aux gens du village ».
Ce qui est sur, ce produit dont on ignore encore la nature possède une couleur ressemblant à de l'essence avec une odeur d'un produit combustible, mais en même temps il est combustible et selon les responsables des hydrocarbures à Anjouan, il faut s'en méfier car il pourrait être dangereux.

Pour s'enquérir de la situation, plusieurs personnalités ont visité les lieux, notamment le directeur de cabinet à la présidence de l'Union chargé de la défense et des ministres du gouvernement de l'ile. Ce dernier, par la voix de son ministre chargé des hydrocarbures, Fadhuili Ahamed, vient de prendre des mesures afin d'éviter tout danger à la population. On a lancé le message haut et fort aux personnes qui se sont procuré le produit de faire usage de le faire couler ou l'expédier à Comores Hydrocarbure en attendant les premiers résultats des analyses qui seront donnés par un laboratoire de Madagascar.

En fait le produit a été expédié dans des pays de la région notamment Madagascar pour des analyses. Les autorités attendent ces résultats mais toutefois on mène une sensibilisation de la population contre l'usage de ce produit qui peut s'avérer nocif.

Ici la population reste dans l'attente, espérant une bonne nouvelle et l'on parle d'un manque à gagner énorme. Mais rappelons que ce n'est pas la première fois qu'une telle découverte est constatée dans l'ile. Un témoin raconte qu'aux années soixante dix pendant l'époque coloniale, des maçons entrain de creuser des citernes à l'hôtel Al Amal à Mutsamudu, avaient découvert des traces d'un produit dont ces derniers ignoraient l'origine, et on a attendu encore près de quinze ans, dans les années quatre vingt, pour constater un phénomène similaire, lorsqu'on construisait la route de Chandra dans la cuvette menant Mutsamudu.

Des employés ont fait à nouveau la découverte et cette fois-ci c'est à Chandra, l'annonce a été félicitée par une forte population, le président à l'époque Ahmed Abdallah Abdérémane a seulement dit que « c'est du cinéma », il a même autorisé l'armée d'aller cimenter cette partie où l'on avait découvert ce liquide, le chef de l'Etat n'ayant pas pris au sérieux la découverte et les choses se sont passées comme ça.
T
outefois à la même époque à Ongoju dans la région de Niyoumakélé d'autres personnes disaient avoir trouvé de l'or mais à nouveau, Ahmed Abdallah n'y a pas cru. Ici on préfère n'exclure aucune hypothèse, car le sous sol de l'archipel peut bien cacher des richesses insoupçonnées, mais c'est la volonté qui manque pour l'exploration scientifique, dit-on.

A Domoni, des maçons en train de creuser des W.C ont découvert dans le sous sol un passage comme un couloir qui va jusqu'à quatre mètres. Ce mardi une personne qui travaille au CNDRS [Centre national de documentation et de recherche scientifique] est venu constater cette ancienne maison sous sol mais il prévoit de continuer ses travaux toujours dans cette même semaine.
Naouir Eddine Papammwegne
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