IkililouDhoinine qui est actuellement vice-président de l’Union des Comores est né le 14 août 1962à Mdjoiezi-Mwali.
Docteur en pharmacie, de retour au pays après ses études, il a été chargé de la fabrication des médicaments à la Pharmacie nationale autonome des Comores (PNAC) puis sera désigné responsable de Santé III au niveau de Mohéli jusqu’en 2006. Il est marié et est père de deux enfants.
Ikililou : “je prendrais dans les semaines qui suivront mon investiture
des initiatives concrètes au sujet de l’île comorienne de Mayotte”
Comment expliquer vous le choix du président Sambi sur votre personne?
Le président de la République a mené des consultations. Beaucoup de gens de divers horizons et de toutes les régions, comme des mouvements de femmes, des cadres, des politiques et des notables se sont prononcés en ma faveur. Le président
n’a fait qu’entériner leur choix. Je crois aussi que ma loyauté à son égard mais, surtout, mon sens du devoir et ma connaissance des grands dossiers en cours auxquels j’étais étroitement associé, ont été des atouts supplémentaires.
On vous reproche justement d’être un novice en matière de politique étrangère
La diplomatie est essentiellement menée par le président de la République et le ministre des Affaires étrangères. Mais le gouvernement et plus particulièrement les
vices présidents, du moins en ce qui me concerne, suivent de près les dossiers.
A ce sujet, j’ai eu à représenter à plusieurs reprises le chef de l’État à l’étranger. Par ailleurs, j’ai été chargé des ministères en charge de la santé et des finances et ce sont deux domaines qui vous conduisent à beaucoup voyager et à côtoyer de grands responsables de par le monde.
Pendant ces quatre dernières années, notre pays s’est ouvert au monde tout en renforçant nos liens avec nos amis traditionnels. J’ai beaucoup réfléchi sur les moyens à mettre en œuvre pour continuer dans cette direction qui nous apporte beaucoup.
Parler de votre campagne…..…
Avec mes amis futurs vice-présidents et toute l’équipe de campagne, nous avons engagé la bataille avec bien entendu un désir de la gagner. Nous sommes bien accueillis dans toutes les localités de l’île et on ne peut qu’être confiant. Mais le chemin qui reste est long et nous devons continuer à travailler.
On dirait que vous êtes la cible des neuf autres candidats….
Oui parce que nous sommes les seuls à proposer quelque chose de cohérent
et de crédible que les Mohéliens et les Comoriens apprécient. Nous avons l’avantage de notre action pendant les quatre années que nous avons dirigé le pays.
Mais justement certains estiment que Sambi n’a pas réussi à aucun des ses grandes promesses électorales……
les gens exigent beaucoup de leurs dirigeants et c’est normal. Mais je crois et c’est l’avis de beaucoup de Comoriens, que le président Sambi et nous autres de son équipe avons bien rempli notre mission et accompli l’essentiel de notre programme
même si à cause de certains retards accumulés à cause de la crise anjouanaise,
quelques projets accusent un certain retard que nous allons combler justement si les Comoriens nous renouvellent leur confiance.
Nous avons oeuvré pour l’intégrité du pays avec le retour d’Anjouan dans le giron national. Des efforts ont été accomplis pour assainir nos finances publiques et aujourd’hui nous sommes redevenus crédibles aux yeux de nos partenaires bilatéraux et multilatéraux.
Des investisseurs s’intéressent sérieusement à notre pays et des projets sont en cours de finalisation ou sur le point de démarrer. Jamais notre pays n’a eu autant d’atouts dans ses mains qu’en ce moment.
Que préconisez-vous pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement?
Les Omd sont un challenge et une opportunité pour notre pays. Beaucoup d’efforts ont été accomplis, des résultats obtenus mais des insuffisances demeurent malgré le
succès de Doha. Une autre initiative est en gestation. Il faut redoubler nos efforts dans tous les secteurs.
Au cas où vous seriez élu quel serait la place du président Sambi?
Il est temps qu’on apprenne dans notre pays à honorer les gens qui l’ont servi. Je compte consulter à temps régulier des hommes comme les présidents Sambi et Azali. Ça ne serait pas concevable de ne pas profiter de l’expérience de ces illustres
prédécesseurs. Cela dit je serais le président de la République quant à ce que deviendra Ahmed Abdallah Sambi, c’est à lui qu’il faut poser la question.
La question de Mayotte est en passe de redevenir la principale préoccupation politique et diplomatique du pays. Que comptez-vous faire……
Ce n’est pas être anti-français, comme certains veulent le faire croire, que d’oeuvrer pour le retour légitime de notre île. Si mes compatriotes m’accordent leur confiance, je prendrais dans les semaines qui vont suivre mon investiture des initiatives concrètes à ce sujet. Enfin je souscris entièrement au discours que le président
de la République vient de prononcer à New York lors de la dernière session de l’assemblée générale des Nations Unies.
Propos recueillis par Riziki
Source : Al-Watwan n° 1641 du mardi 19 octobre 2010