Traduction du discours en langue nationale, prononcé à Mwali, le vendredi 1er janvier 2010, par le Président de la République. 2ème PARTIE
J’ai recommandé aux députés élus à Ndzouani et Ngazidja et je le répète pour le député de la mouvance ainsi qu’à tous les autres députés de Mwali, même s’ils sont absents, d’aider le Gouvernement, d’abord pour trouver un remède au mal qui ronge la Fonction publique. C’est l’un des fléaux de ce pays, et auquel, de toute urgence, il faut trouver des solutions.
En effet, parmi les difficultés que rencontre ce pays, il y a l’existence de nombreuses personnes ne faisant pas partie des agents de l’Etat et pourtant rémunérées par des deniers publics qui pourraient servir à autre chose. Certains morts ou d’autres personnes se trouvant à l’extérieur du pays continuent encore à percevoir leurs salaires. Dans la fonction publique, on ne sait même pas qui fait quoi et où il le fait. Je voudrais alors, que les nouveaux élus nous aident à y mettre de l’ordre.
Le deuxième domaine où je souhaite l’aide des députés, est celui de la justice.
Mes frères, vous comprenez que, malgré tout ce que j’ai dit avec beaucoup d’énergie, notre justice reste malade. La raison principale, c’est que l’effectif de nos magistrats est très réduit. Les Comores ont besoin d’au moins 150 magistrats. Ceux qui sont là, n’atteignent pas une cinquantaine.
C’est ce qui rend difficile leur révocation, quelque soient leurs agissements. Certes, on peut les remplacer mais les remplaçant ne seraient autres que ceux qui ont été révoqués hier. La
solution du problème de la justice aux Comores réside dans la proposition que j’ai faite à la précédente assemblée qui ne m’a pourtant suivie. J’avais demandé son approbation pour le
recrutement des magistrats étrangers pour venir aider leurs collègues comoriens ; les députés s’y sont opposé. Je souhaite donc que les nouveaux élus nous autorisent à faire venir des
magistrats à l’extérieur pour nous aider à améliorer notre justice.
Ceux qui sont là savent qu’ils ne peuvent pas être révoqués. A cela s’ajoute l’absence, faute d’effectif, du Conseil supérieur de la magistrature. Ainsi, la venue de magistrats étrangers, non pas pour remplacer les nôtres, mais pour apporter leur collaboration, nous permettrait de résoudre le problème des effectifs.
L’autre proposition que j’ai faite aux élus à Ngazidja et à Ndzouani, est la mise en place d’une commission spéciale de contrôle des finances de l’Etat. On reproche souvent au gouvernement des
défaillances et du laxisme dans ce domaine. Je demande donc la constitution de cette commission spéciale pour effectuer des contrôles partout où l’on gère des finances publiques et émettre
ensuite des rapports que nous transmettrons à la justice. L’existence de cette commission nous aidera beaucoup car, il y a effectivement des dysfonctionnements qui revêtent souvent la légalité
et des détournements faits avec beaucoup de maîtrise.
J’ai ensuite souhaité l’aide de nos élus sur la question de Mayotte, pour leur demander de m’apporter d’urgence leur appui, afin de mettre fin au drame
du cimetière marin qui existe entre Anjouan et Mayotte. Vous savez bien que depuis 1994, date à laquelle les Français ont imposé un visa d’entrée au comorien désirant se rendre à Mayotte, il y
a eu plus de 6 000 morts comoriens dans ce bras de mer. Cela n’est est injuste... Ces gens meurent dans l’indifférence et le silence de la communauté internationale. Je demande donc aux élus
d’unir leurs efforts aux miens jusqu’à ce que la France abroge ce visa sans exclure une autre forme de contrôle. Les élus peuvent m’aider à cela. Il n’est pas normal que nous laissions ce drame
continuer. Il n’est pas normal que des comoriens continuent à mourir par ce qu’ils veulent se rendre à leur propre pays.
Et pourtant, Mayotte est devenue un asile pour tous ceux qui commettent des méfaits chez nous. Ceux-là, ne sont point expulsés. Par contre, ceux qui se rendent à Mayotte pour les mariages, les
soins de santé, ou pour y gagner leur vie, sont eux refoulés. Les délinquants comme les derniers fugitifs sont, eux, accueillis à bras ouverts. Sur ce point, j’ai besoin de l’aide des
élus.
Parmi les deux autres domaines dans lesquels je souhaite l’aide des députés, il y a celui de la religion. Il n’est pas normal que dans un pays ou nous sommes tous musulmans, l’Etat ne puisse
même pas consacrer un sou pour aider le domaine religieux. Si vos députés le veulent bien aujourd’hui, ils peuvent faire prélever des fonds sur le téléphone, le carburant ou le riz pour aider
la religion.
Il en est de même, pour le domaine de la jeunesse et des sport. Il n’est pas normal, que depuis toujours dans ce pays, il n’y ait jamais eu, même pas de petits terrains de volley ou de basket,
parce l’Etat n’a prévu aucun sou pour cela. Vos députés eux pourront le faire. Je leur demande de m’aider à dégager des fonds destinés à la jeunesse et aux sports, pour que dans tous nos
villages le sport progresse et pour qu’il y ait des infrastructures sportives. Je l’ai dit à Ngazidja et à Anjouan quand les députés m’ont été présentés et je le répète ici à Mwali pour que
ceux qui sont présents et ceux qui ne sont pas là l’entendent.
Il y a certes beaucoup de choses à faire, notamment l’adoption de nombreux textes législatifs, de la part de l’Assemblée mais ce ne sont là, de mon points de vue, que quelques unes de priorités
de nos priorités. Dieu nous comblera de ses bienfaits.
En tout état de cause, je voudrais recommander aux mohéliens de faire des efforts pour ne pas rester à l’écart. Empressez-vous de contribuer à tout ce qui se fait de bien dans ce pays.
Savez-vous que les mohéliens sont l’objet de nombreuses critiques ? Savez-vous que dans l’Assemblée sortante, tous les députés mohéliens ont été unanimement contre la loi sur la
citoyenneté dont nous attendons pourtant de nombreuses retombées financières ? Ils se sont mis en marge. Le saviez-vous ? Et aujourd’hui que les fonds sont arrivés ? Ceux de
Grande-Comore et de Ndzouani ont voté pour. Les députés mohéliens, eux, ont refusé.
Ainsi, aujourd’hui, ne vous mettez pas en marge de tout ce qui se fait de bien dans ce pays. Mais puisqu’en démocratie, c’est la majorité qui décide, cette loi a été adoptée. Dieu merci, les retombées positives nous sont parvenues là et je vous promets que les résultats de Mwali ne me feront pas freiner les intérêts de Mwali. Au contraire. Croyez-le ou pas. D’aucuns pourraient se dire que puisque le Président a perdu à Mwali, alors ... Non, non, non. Par Allah le Tout-Puissant, vous verrez les projets que nous avions pour Mwali se réaliser. Moi, je suis un mortel. L’Etat, lui, restera à jamais avec ses institutions. Ne pensez donc pas que les résultats de Mwali auront des répercussions négatives sur les projets que nous entendons réaliser dans cette île.
Certes, les élections apportent des changements mais ne craignez rien. C’est la démocratie. Les mohéliens ont voté et je sais que certains candidats ont été battus à dix ou onze voix près. Mais
comme Ba Soilih l’a dit, les écarts étaient minimes. On a utilisé des armes telle que question la tournante que certains avancent comme la raisons de la victoire de l’opposition
ici.
Or parmi les candidats battus, il y a le porte drapeau de la tournante en 2010, en l’occurrence Boléro, n’est-ce pas ? Il a pourtant été battu. Ainsi, moi je cherche une autre explication mais pas celle-là. J’ai dit à Ikililou et Oukacha ici présents : fournissez-moi d’autres arguments pour expliquer votre défaite, vous qui avanciez ce thème comme argument. Le porte drapeau de la tournante de 2010, Boléro, a été vaincu. Ce n’est donc pas la raison. Vous pourrez me dire maintenant que, probablement, les candidats adverses inspiraient plus confiance mais la tournante de 2010 n’en est pas la raison.
En tout état de cause ma recommandation aux mohéliens et à leurs élus est celle-ci : ne vous mettez pas à l’écart et éviter d’être constamment
accusés de rester en marge et de réclamer après les avantages. Parce que vous êtes des comoriens. Dites à vos élus de s’unir et de s’impliquer davantage dans ce qui se fait dans ce pays. Car
dans la tête de beaucoup de grands-comoriens et d’anjouanais il y a cette idée selon laquelle, les mohéliens se sont écartés quand on recherchait des financements maintenant que les fonds sont
là ils réclament leur part. Mais ce sont des comoriens. C’est leur droit. Ces financements nous les recherchions au nom des Comores. Ils viendront à Mwali et vous le verrez. D’ailleurs, cela a
déjà commencé.
Dieu nous prêtera vie pour diriger ce pays le temps qu’Il a fixé et le temps que le comoriens voudront. Mais puisque nous sommes devenus les élèves de la démocratie, nous devons le rester. Or
la démocratie c’est le pouvoir du peuple, pour le peuple, dans l’intérêt des citoyens. Et lorsqu’une divergence survient dans une démocratie, la majorité fait la Loi. Voilà la démocratie. Celui
qui pense autrement a d’autres objectifs.
Que la paix et le salut de Dieu soient sur notre Maitre Muhammad, sa noble famille et ses dignes compagnons.
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