Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
Moroni, vendredi 5 décembre 2008 (HZK-Presse) – Au terme d’un séjour d’une semaine à Moroni, une mission de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) composée de deux expertes, Mme Fanta Cissé et Emmanuelle Ganne, s’est montrée plutôt optimiste malgré les obstacles. La mission a été dépêchée par le secrétariat général de l’OMC à Genève pour dispenser un « cours de politique commerciale » au profit des secteurs clés du pays dont les ministères de l’économie, des finances, de l’agriculture, ainsi que les organisations professionnelles et la société civile et revoir par ailleurs l’état des lieux des préparatifs en vue de l’admission des Comores au sein de l’institution.
Après trois jours d’intenses activités étalées du 3 au 5 décembre dernier à l’hôtel Le Moroni, deux expertes de l’Organisation Mondiale du Commerce (Omc) ont dispensé un cours magistral axé sur « la politique commerciale » de leur institution. Les séminaristes issus de divers horizons ont ainsi découvert au cours de ce séminaire outre la politique commerciale de l’OMC mais aussi le mode de fonctionnement de l’organisation et surtout les procédures des négociations et d’accès aux marchés. Une formation qualifiée par les participants de « riche en informations et d’une qualité exceptionnelle ». Les deux expertes ont brillé à travers leurs présentations.
Bouleversant ainsi les mentalités, les séminaristes sont invités à saisir l’opportunité et défendre chacun son secteur pour doter le pays d’une politique commerciale. Cette dernière inspirée des différents accords multilatéraux, négociés par l’organisation au niveau des conférences de ses ministres, l’instance où tout de décide. Depuis la conférence de Singapour en 1996 en passant par celle de Doha en 2001 jusqu’à celle de Hong Kong en 2005, tout indique que l’organisation entend s’appuyer sur sa politique pour gouverner le commerce du monde ou entre les pays membres au travers des lois.
Invitée par le secrétaire général du ministère de l’économie et du commerce à donner son point de vue, la conseillère à la coopération de l’ambassade de France à Moroni, Mme Bauer, a suggéré que « le préalable d’entrée à l’organisation n’est pas seulement de compter sur un appui technique pour relancer la politique commerciale, mais cela tient surtout à une volonté politique et d’un engagement ferme pour appliquer les accords et les procédures de l’Omc ».
L’objectif visé par l’organisation consiste à faciliter les échanges commerciaux entre les pays membres et administrer les accords existants de l’Omc. Le secrétaire général au ministère de l’économie et du commerce de l’Union des Comores, M. Said Abdou Salim a rappelé les engagements déjà pris par la partie comorienne, à œuvrer pour assoire les conditions devant favoriser les échanges commerciaux sans discrimination d’aucun produit ou service que ce soit importé ou national.
Au regard des multiples avantages que le pays attend tirer en s’affiliant à cette organisation mondiale, le ministère de l’économie et du commerce a d’ors et déjà constitué le comité de pilotage comme le stipule le secrétariat général de l’Omc pour rédiger l’aide mémoire et le transmettre incessamment au comité de négociation chargé du dossier de l’Union des Comores.
Il faut noter que les Etats-Unis d’Amérique, la Norvège, Madagascar, Maurice etc., ont manifesté leur souhait de faire partie dudit comité de négociation au niveau de leurs ambassadeurs à Genève pour plaider l’entrée de notre pays à l’OMC. Très attentifs, ils observent la volonté de notre pays à respecter les engagements vis-à-vis de l’article X du Gatt (l’une des bases juridiques régissant l’Omc) et qui recommande entre autres, la transparence, la publication et l’application des lois, le droit de faire appel … Et c’est ici que notre pays ne peut jouer ou échapper à la vigilance d’un pays à l’instar des Etats-Unis qui envisage une réouverture prochaine de sa représentation diplomatique à Moroni.
La direction générale des douanes est désormais tenue de se conformer strictement aux règles du jeu sous peine de faire retarder l’entrée du pays à l’organisation. Autant dire que les autorités douanières sont appelées à appliquer les tarifs et règlements sans discrimination d’un produit et présenter par ailleurs un traitement national axé sur l’équivalence, l’harmonisation et la transparence.
24 pays en accession dont l’Union des Comores, doivent éliminer au niveau de leur politique commerciale toute mesure commerciale discriminatoire. En somme, les expertes de l’Omc se sont entretenues au cours de différentes rencontres avec les autorités comoriennes, le chargé d’affaires de l’ambassade des Etats-Unis et l’équipe en charge de l’accession autrement dit le comité de pilotage.
A. Nabahane
051208/an/hzkpresse/15h00