Agence comorienne de presse (HZK-Presse)
Comores / Société
Moroni, mardi 4 novembre 2008 (HZK-Presse) – L’Université des Comores (UDC), l’une des institutions publiques ayant bénéficié des fonds du Programme de Codéveloppement en Union
des Comores (PCUC) de la coopération française, par le biais de sa composante 2 relative à la « mobilisation de la diaspora hautement qualifiée », la convention de financement signée le
14 avril dernier entre l’ambassade de France à Moroni et l’Université des Comores prévoit un budget de 20 millions de francs comoriens dont 12,6 millions fc apportés par le programme (soit 63%)
et 7,4 millions fc par l’UDC (soit 37%).
Depuis lors, les missions se poursuivent par des interventions diverses au profit des étudiants et des enseignants chercheurs de la jeune université. Tout de même, un autre projet cofinancé respectivement par le PCUC, le Pnud et l’UDC prévoit l’organisation d’assises nationales en décembre prochain pour l’élaboration du plan directeur de l’université.
En dépit de la grève déclenchée depuis le 20 octobre dernier par le Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (SNEUC), empêchant la reprise des cours, des enseignants comoriens installés en France et à l’île de la Réunion sont à pied d’œuvre pour dispenser des cours d’encadrement pédagogique aux différentes facultés et instituts qui composent l’université des Comores.
Deux docteurs dont l’un en mathématiques et l’autre en physique interviennent actuellement à la faculté des sciences et à l’IUT (Institut Universitaire de Technologie), notamment dans son département « habitat et environnement ». Ces deux premiers qui viennent de la métropole (France) ont déjà fait auparavant leurs preuves à l’Udc, mais à travers d’autres sources de financement. Tantôt leurs missions ont été financées par l’université des Comores, tantôt par d’autres fonds.
Une doctorante en littérature comparée de l’Université de la Réunion intervient elle aussi à la faculté des Lettres, malheureusement nous n’avons pas pu la rencontrer ainsi que sa collègue doctorante en Science de la vie qui vient de la France pour apporter leur savoir à l’école de santé et de médecine de leur pays d’origine.
A la direction des relations universitaires internationales, on nous confie que d’autres intervenants sont attendus à Moroni à partir de la semaine prochaine pour des missions similaires entrant directement dans le cadre du transfert des compétences de la diaspora hautement qualifiée. Ceci interpelle encore une fois la conscience nationale sur notre potentialité en ressources humaines émigrées pour faire de l’Union des Comores un « olympe ».
C’est dire qu’il n’y a pas des raisons pour ne pas espérer à un changement positif. La mise en place d’une université sur financement propre des Comores vient combler un vide certes, mais sa pérennisation dépendra de la capacité de l’institution à mobiliser des financements auprès des partenaires extérieurs, pour stabiliser notre matière grise.
D’où le vœu du syndicat des enseignants de l’université d’obtenir des autorités la satisfaction de leurs revendications qui ne sont pas seulement salariales. Le budget alloué pour concrétiser les mécanismes de transfert des compétences de la diaspora hautement qualifiée à l’Udc serrait épuisé en décembre prochain et ce, après un avenant au contrat conclu avec les responsables du projet « Codéveloppement ». « En principe, dira le directeur des relations universitaires, les missions auraient été bouclées vers la fin de ce mois de novembre ».
Dans les locaux du département des sciences où nous avons rencontré le jeune docteur en mathématiques, en la personne de Seifdine Mohamed et le chef du département, l’on nous fait savoir que l’apport que ne cesse de fournir le jeune docteur depuis l’année dernière consisterait à enseigner des modules en analyse numérique. Il assure en même temps des cours théoriques, des Travaux dirigés (TD) et des Travaux pratiques (TP).
Un emploi du temps trop serré par rapport à ses dispositions. L’année dernière, Dr Seifdine a initié parmi ses collègues enseignants chercheurs l’utilisation de la « techmeker » qui signifie en jargon mathématique l’utilisation d’un logiciel sur l’écriture des articles scientifiques.
L’autre intervenant toujours à la faculté des sciences, un autre jeune docteur en physique en la personne de Dr Said Abdallah Ahmed qui n’est pas à sa première mission à l’université, est spécialiste, dit-il, en « Transport, génie civil et génie mécanique des solides ». Il intervient respectivement à la faculté des sciences et à l’IUT.
Au regard de son parcours universitaire, le jeune docteur a fait ses premiers pas à l’ISFR de Moroni en qualité d’enseignant. Il s’est inscrit par la suite à l’université de Poitiers où il a décroché deux DEA et son doctorat en physique. Au lendemain de l’ouverture de l’université comorienne, il fait des navettes chaque année entre son université et celle de son pays d’origine. A son actif, il a mis en place la première bibliothèque scientifique « Hisab » et a rédigé un manuel de mathématique pour les terminalistes scientifiques des Comores. Il revendique même la paternité des TP de physique que l’université utilise depuis 2004.
Pour rappel, le dramaturge et journaliste Souef Elbadawi, installé à Paris, a organisé aussi entre juin et juillet dernier des rencontres pédagogiques à la fac de lettres au profit des étudiants.
M. Youssouf Said Ali directeur des relations universitaires internationales nous confiera qu’un 2ème projet entrant dans l’option du transfert des compétences de la diaspora est cofinancé respectivement par l’Udc, le programme « codéveloppement » et le Pnud pour 24,9 millions fc [dont 10 millions pris en charge par le Pnud, 7,9 millions par le « codéveloppement » et 7,5 par l’Udc]. Ces fonds sont destinés aux assises nationales pour l’élaboration du plan directeur de l’université. Des hauts cadres la diaspora hautement qualifiée seront ainsi sollicités pour apporter leur expérience.
Cinq ans après son ouverture, il y a lieu, ajoute-t-il, « d’évaluer et examiner les objectifs fixés par l’institution lors de son atelier de réflexion organisé en 2003 ». Il faut s’attendre à des modifications selon Youssouf Said. Ainsi, depuis le mois de septembre dernier des ateliers internes s’organisent pour préparer ces grandes assises de décembre prochain.
A. Nabahane
041108/an/hzkpresse/12h00