Vous trouverez ci-dessous un communiqué sur la question de l'île comorienne de Mayotte publié par certaines associations de la diaspora le 02
septembre 2008
Communiqué
Sans surprise, la « question de l’île comorienne de Mayotte » a été réinscrite à l’ordre du jour provisoire de la 63e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU, qui s’ouvrira le 16 septembre à 15h00, à New York. Elle constitue le 19e point sur 155 de cet ordre du jour, dans la partie intitulée « Maintien de la paix et de la sécurité internationales ».
Bien évidemment, les autorités comoriennes ayant annoncé que le contentieux se réglait au niveau bilatéral entre la France et les Comores, question sera posée aux deux pays de savoir où ils en sont dans leur discussion. Et bien évidemment, la France répondra que les discussions se poursuivent et que l’AG n’a pas à ouvrir un débat à ce sujet. Mais c’est la réponse de la partie comorienne qui sera déterminante. La France est une puissance siégeant au Conseil de Sécurité avec droit de véto, certes. Mais ici, elle n’est pas qualifiée pour retirer la question de l’ordre du jour de la session, contrairement à ce que propagent quelques pseudo-diplomates dans l’entourage du président Sambi. Il faut bien se rendre à l’évidence : les discussions bilatérales de haut niveau menées par le GTHN ne sont qu’une diversion de plus, la France ayant déjà fixé le calendrier du référendum conduisant à la départementalisation de Mayotte. La question est, maintenant, de savoir si notre gouvernement s’alignera comme par le passé, sur la position de la France ou s’il osera, enfin, défendre les intérêts de l’Etat comorien ?
Les Comoriens doivent savoir que la condamnation de la France par une résolution de l’AG de l’ONU est un minimum. Mais même ce minimum là peut porter un coup dur à l’image et à la crédibilité de la France sur le plan international. Surtout au moment où le président Sarkozy, au nom de l’Europe, à la XVIè Conférence des Ambassadeurs le 27 août dernier, s’est fait le chantre "du respect de la Charte et des résolutions des Nations Unies" et "du respect de l'intégrité de la Géorgie dans ses frontières internationalement reconnues", dans le conflit opposant la Russie à la Géorgie. Conflit qui présente beaucoup de similitudes avec le contentieux franco-comorien à propos de Mayotte. Cette Charte de l’ONU, pilier fondamental du droit international, dispose justement que «Les Membres de l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies ». C’est pourquoi la France, misant sur la crédulité et la lâcheté de l’exécutif comorien, fait tout pour imposer le huis clos franco-comorien et empêcher toute discussion, sous l'égide des instances internationales, relative à la question de l’île comorienne de Mayotte.
Le président Sambi doit savoir qu’aujourd'hui, dans un contexte mondial apaisé et sous contrôle, il ne risque pas d’être assassiné parce qu’il aura défendu l’intégrité territoriale de son pays, surtout avec un soutien massif de son peuple. Ceux de son entourage qui essaient de nous faire croire le contraire, le savent bien, mais ils ont d’autres intérêts à défendre. Ce qui risque de perdre le président Sambi, c’est plutôt son double langage et l’inconsistance de son discours s'agissant du problème de l'occupation de Mayotte. Simulacres de fermeté quand il s’adresse aux Comoriens et couardise quand il est face à ses interlocuteurs français. Comme certains de ses prédécesseurs, il croit probablement que ses discours en Comorien ne sont ni écoutés, ni compris par les étrangers.
Le mieux que notre président puisse faire, et pour lui et pour le pays, est de franchir une étape décisive, au-delà de la résolution de l’Assemblée Générale (qui est le moins qu'il puisse faire.) ; c’est-à-dire porter la question auprès de la Cour Internationale de Justice (CIJ), organe judiciaire principal de l’ONU, exerçant la fonction de tribunal mondial et compétente pour connaître des conflits entre Etats-membres.
Puisse-t-il ne pas décevoir le peuple qui l’a si massivement porté aux plus hautes fonctions de l’Etat ! Amine.
Fait, le 2 septembre 2008
Signataires :
Association Comorienne des Droits de l'Homme (ACDH), Collectif Comores Masiwa Mane (CCMM), Collectif des Associations et des Amis des Comores (CAAC), Collectif pour la défense de l'unité et de l'intégrité territoriale des Comores, Comité Maore (CM), Groupe de Réflexion pour le Devenir des Comores (GRDC), Groupe de Réflexion pour l'Intégrité Territoriale de l'Archipel des Comores (GRITAC), Guilde des Artistes Comoriens (GAC), SOS-Démocratie, Watwanya